Le Grand Palais

Le sourire s'élargit au fur et à mesure que les mots sont débités, visiblement ses menaces ont été prisent au sérieux au vue de la réactions du nain et ce au plus grand plaisir du basané qui semble, plus que s'en amusé, en tiré une pleine satisfaction. Il se redresse en agitant sa main comme pour s'éventer, regardant son interlocuteur d'un œil aussi amusé que menaçant.

-Absolument rien, tu pourrais me faire chuter, briser mes jambes une bonne fois pour toutes et plus encore. Pourquoi tu ne le feras pas? Pour la même raison que tu te trouve la à t'empiffrer des mets que ces "nobliaux de tes deux" t'ont servis. Ou alors vas-y, montre à tous à que point tes bourses sont lourdes, vas voir le seigneur et dis lui ce que tu pense de tout cela puis frappe moi une fois dehors.

L'air hautain qu'affiche l'escroc semble franc, comme si celui ci observais une hideuse créature bien qu'un léger ricanement est audible pour Poddrick.

-Ton air de chien enragé effraie sans doute les autres, que j'ose te défié te fais sortir de tes gonds pour la bonne raison que tu ne m'impressionne pas et cela te frustre mais regarde moi, j'ai autant de volonté que toi. Tu ne m'est pas supérieur et ce que tu as de plus en force, je l'ai en vice.

Une jambe passe par dessus l'autre tandis que le verre est porté à sa bouche, le regard vagabondant à travers la pièce en quête d'un sujet d'observation. De part sa gestuelle il semblerais que Maajidyn en ai fini avec cette conversation bien qu'il ajoute tout de même pour conclure:

-Bref, sache que ne perdrais pas de temps à affronter un être aussi abject et repoussant que toi, voici la raison pour laquelle je te prévient qui si tu souhaite t'en prendre à moi tu le regretteras. Tu rêve d’être libre, c'est ton droit mais la destinée qui est mienne est tout autre et je ne laisserais rien se mettre entre moi et mon objectif. Si tu menace mon intégrité physique alors tu dois disparaître, c'est aussi simple que cela et je ne ferais pas de duel face à toi pour la simple raison que je vaut bien mieux que ça. Mieux que toi.

Puis, quand l'apprenti au teint mat vois son camarade se lever pour se planter devant lui, une transformation s’opère. Le rictus présent sur le visage du zerrianien n'as à présent rien à voir avec ce que quiconque as pu voir chez lui jusque la. Des yeux si plissés qu'à peine visible supplient la violence, dessinant des plis en leurs coins, un sourire si large qu'il fend littéralement le visage brun en deux, laissant voir une paire de canines plus longue que la moyenne. Ce masque hurle au visage de Poddrick l'envi de son porteur de donner autant que de subir la douleur. Est-ce la le vrai visage de Maajidyn le plaisantin? L'innocent blagueur à la gueule plus grande que les poings? Le démon qui se tapis derrières les sourires se montre enfin, lasser de jouer le guignol car tout comme l'avais pressenti Poddrick il y as de cela fort longtemps, le basané du pays des dunes est tout sauf ce qu'il prétend être.

-Qu'attend-tu? Frappe moi. Donne moi une raison de faire ce que destinée n'as pu se résoudre à accomplir.

Poddrick subira sans siller les diverses paroles de Maaj, son regard ardent figé dans celui de Maaj. Son corps entier semblait se révolter devant les propos qui lui étaient tenus, ses muscles crispés, près à agir au moindre mouvement agressif de Maaj ou à être propulsé dans un geste destructeur sur le corps encore mutilé de celui ci. Cependant, et contre tout attente pour bien des personnes, le coup ne vint pas, les muscles crispés semblant contraint par un fil invisible, peut être était ce là la laisse qu'il refusait de voir où qui retenait le cabot bien bruyant qu'il était. Pourtant il y avait autre chose, un véritable sentiment de mal être et de défiance qui grandissait en Poddrick alors que son regard se faisait plus conservateur et que sa colère d'égo se muait progressivement en un rage bien plus proche de celles que peuvent manifester certains canidés devant un autre prédateur. Oui, la menace n'était plus seulement unilatérale et tout que ce soit dans les propos, dans les expressions faciales, ou dans la posture de celui qui lui faisait face la rendait palpable.

Si Poddrick avait de la bête enragé les aboiements stridents, Maaj semblait maintenant être possédé du mal qui l'habitait, de ce mal qui poussait la bête à attaquer encore et encore jusqu'à qu'enfin on ne finisse par lui donner la mort. Si Poddrick le frappait maintenant, il s'en tirera, et l'écume aux lèvres le Zeckarien le harcèlera jusqu'à ce que l'un d'eux meurt. Actuellement il savait qu'il serait incapable de tuer volontairement Maajidyn sauf si il se défendait, ce n'était pas de la bonté ou de la pitié, juste un manque manifeste d'endurcissement. Sans que sa vie soit en danger il pourrait seulement l'estropier, ou le tuer par "accident", un coup mal placé, et il en avait conscience. La résolution n'en restait pas moins agréable et au fur et à mesure des propos qui ne cessait de chercher à l'acculer le corps du jeune homme se mettait à pulser, à lentement irradier une vague de chaleur que Maaj ne pourra que ressentir. Lentement ses muscles s'emplir de l'énergie magique qui lui avait permis tant de prodige jusque là. Pourtant aujourd'hui elle ne le réconfortait en rien, il avait tellement envie de le frapper, de lui défoncer la cage thoracique, chasser en lui toute cette supériorité illusoire qu'il pourrait faire disparaître en un simple mouvement de bras. Mais cela ne règlerait rien, il sera soigné et prendra une lente traque, l'intimidation n'avait aucun effet manifeste sur lui, et il doutait au vu des épreuves respectives qu'ils avaient passé qu'une simple blessure suffise à chasser son arrogance, mais il ne pouvait aller plus loin et tout son instinct primaire lui dictait de ne pas franchir cette première étape.

La tentation atteint son paroxysme devant l'invitation de Maaj, le pouilleux avait besoins de quelques chose, d'exprimer sa colère autrement que par des maux, de l'expulser d'un manière ou d'une autre. Et le corps qui se tenait devant lui et objet de sa colère paraissait une si belle opportunité, mais en même temps… en même temps ce regard et cette expression était tellement malsaine qu'elle le tenait à distance d'une manière qu'il n'avait jusque là jamais appréhendée. De frustration il cognera de toutes ses forces, poing serré et du tranchant de la main sur la table, faisant fit de la douleur occasionnée et prononcera d'une voix haletante :  

- Je t'merde fils de pute, Si tu tdécides à vloir me tuer j'espère pour toi qutu vas pas tratter… ET JVOUS ENMERDE TOUS Finira t'il par crier à l'intension de la salle, dans une tentative catalysée par l'alcool et la colère d'affirmer ses propos, regarde Maaj, Poddrick sais montrer ses grosses bourses, semblait-il vainement hurler au Zeckarien.  

Il se dirigera alors vers la sortie faisant fis des personnes présentes, coupant à travers la foule en bousculant les personnes présentent, luttant de son mieux pour ravaler ce don qui lui a été offert et consommait sans pitié ses ressources physiques. Colère, peur, honte, tellement de sentiments qui se succédaient dans la tête de Poddrick, colère contre celui qui avait osé lui tenir tête en ce jour et qui l'avait insulté comme un moins que rien, piétinant les fondamentaux même de ce qui guidait ses pas à Kaer Morren et sur ce qui lui assuerait la crainte de ceux qui pourraient vouloir lui faire du mal. Peur, peur de Maaj dans une moindre mesure, mais surtout de ce qu'il avait fait, de la brêche qu'il venait d'ouvrir dans laquelle peut être allait il s'engouffrer, souillant sa réputation et le rejetant inextricablement aen position de victime. Et enfin honte de sa propre réaction puérile, de son incapacité à aller jusqu'au bout, de réellement s'élever contre ce qui le révulsait et d'en finir totalement, de partir de Kaer Morenn, de tabasser Maaj, de réellement insulter chacun de ces nobliaux, un par un, de quitter l'empire et de gagner enfin la liberté de vivre sa vie comme il le souhaitait... Tout ce qu'il s'était refusé à faire pour son propre confort et sa survie, sur le fond d'une quête de puissance et de respect, ne portait toujours pas ses fruits malgré le temps, et pire encore en ce jour il venait de le détruire en partie.
La tête haute, en espérant que personne ne le suive, le jeune homme finiera par sortir de la salle, avec une dernière cruelle pensée pour ce qui venait d'arriver et les milles florins... milles florins putain, plus qu'il n'aurait jamais pu croire pouvoir toucher tout le long de sa vie, et qu'il venait de gacher par sa stupidité.  

Les quatre personnes discutant tranquillement commencèrent alors à rire, mais même alors que ces rires étaient tout aussi faux que Kantz dans cet environnement qu'il trouvait particulièrement hostile pour les gens comme lui, le jeune niflgaardien ne se découragea pas. Au contraire de son illusoire maîtrise de cette forme de magie, il voulait en quelque sorte attirer l'attention sur lui, car il n'était pas le genre de personne à faire le premier pas, encore moins ici ce fut donc avec un certain soulagement qu'il s'apprêtait à répondre à la première personne, juste avant qu'elle ne se fasse interrompre.

Le petit mutant n'était pas préparé à recevoir tous les regards du groupe en même temps, quelques secondes de battements lui furent nécessaire pour prendre conscience que c'était bien à lui que l'on s'adressait.

-Euh ... oui je suis sorceleur ... enfin je suis un apprenti sorceleur. Je m'appelle Kantz ...

Les quatre joyeux lurons devaient se douter qu'au vu de son âge il n'en pouvait être autrement. Cette question le poussa à se rapprocher légèrement du groupe: il était maintenant à deux/trois mètres d'eux, mais Kantz n'alla pas plus loin. Timidité ? Peur du rejet ? Ses deux réponses étaient les principales mais il y avait d'autres facteurs à prendre bien entendu en compte.

-Et vous ... vous êtes qui ?

Le meilleur moyen qu'il avait trouvé pour ne serait-ce engagé un début de conversation, même ennuyante: se présenter à ses interlocuteurs et attendre le retour de l'ascenseur. Et si cela ne marchait pas au moins il aurait essayer.

Pourquoi ? Pourquoi reste-t-il aussi sérieux et calme, pourquoi fait-il preuve d'ouverture à son égard ? Pourquoi ne l'envoie t'il pas balader ? Carmia désirerait par dessus tout se transformer en un être invisible, sondant les crânes et têtes des personnes aux alentours. Elle aimerait fouiller dans la fichue caboche de son interlocuteur pour percer ce mystère planant autour de ce maintien moral dont il fait preuve. Le seul moyen pour elle à cette heure-ci de connaître et ratisser le fond des pensées d'Herewen, c'est qu'elle lui demande tout simplement. Mais chaque action entraîne une conséquence, et jamais au grand jamais elle n'aimerait voir le résultat que donnerait l'imprudence dont elle aurait fait preuve si elle lui posait une t'elle question. Une impasse, un terrible cul-de-sac que la Pianienne tentait d'éviter, en vain, il la tenait déjà. Décidant de s'arrêter sur ce chemin bloqué qui dans ce cas n'était d'autre que la discussion, la fausse rousse ne bougera pas d'un iota, elle se contentera d'esquisser une expression énigmatique dont elle avait le secret.

-À l'orée d'une guerre ? À ce point ?

Elle se retiendra bien évidemment de glisser un "putain" qu'elle utilisait à foison durant ce genre de constat. À vrai dire la natif de Piana pouvait paraître sotte, mais elle s'intéressait peu aux actualités et conflits régnant sur les terres voisines, ou même les "siennes". Être enfermée dans ce château comme un oiseau en cage avait de sérieuses répercutions sur son intérêt qu'elle portait sur le monde extérieur, et celà se voyait de plus en plus, elle préférait totalement l'ignorer.

À la demande du xanthe, l'aspirante ne répondra pas sur le champs. Préférant la réflexion à la hâte, elle laissera un ravissant silence planer entre eux pour que la bibliothécaire s'habitue instantanément à cette absence de réponse directe. Les prunelles miels de la mutante flotteront un instant vers son camarade avant qu'un rictus ne fende ses lèvres :

-Oui sortons, je te suis.

Et c'est ce qu'elle fera. Elle glissera sur les traces de ses pas, lui laissant l'honneur d'ouvrir la marche. Dans tout les cas elle lui suivra.

L'assistance ouvrit unanimement de grands yeux lors de la confirmation de sa "profession" avant de le détailler de haut en bas de manière ni discrète ni aimable, comme si il n'était qu'un objet de curiosité pour ces nobliaux, peut être était ce le cas?

- Incroyable! Un jeune sorceleur, je n'en avais jamais vu! Dit l'un.
- Est ce vrai que votre épée d'acier sert à occire les humains sire sorceleur?

Demanda l'un des jeunes filles tandis que les deux autres se murmuraient des ragots stéréotypés et de bien peu d'importance tels que "Pensez vous qu'ils mangent les monstres qu'ils tuent?" ou "On dit qu'ils sont maudits pour être plus forts!".

- Nous sommes les filles d'un riche marchand de Seig Lyn. Je suis Hélène de la Verendrye, et voici ma soeur cadette, Larya.

Cette dernière fit une légère révérence à l'instar de son aînée lorsqu'elle s'était présentée.

- Mon père est un sous-officier Nilfgaardien, l'adjudant chef van Herson. Je suis son fils Reyner.
- Mark van Ulster, étudiant à l'académie militaire du Nilfgaard en formation à Seig Lyn.

Le gratin de la ville semblait t-il. Ils se regardèrent tous avant d'analyser Kantz une fois de plus, ce qui avait clairement de quoi être dérangeant, ces nobles, car ils avaient l'air en être, ou bien d'être de grand bourgeois, étaient bien beaux et belles dans leurs habits d'un prix inversement proportionnel à leur utilité.

- Dites moi messire Kantz, combien de ces sauvages avez vous tué? Les gens de votre espèces doivent faire des ravages, n'est il pas? Demanda le fils du militaire. Il est bien heureux que nous ayons réussi à repousser ces idiots qui pensaient pouvoir s'en prendre à nous! De toutes façons qu'auraient ils fait face à nos catapultes et trébuchets pourfendant leurs monstres? Auraient ils envoyé quelques flèches?

Et le groupe repartit à rire d'un bruit aussi pitoyable qu’agaçant, laissant Kantz face au mur qui les séparait de ces gens là.

Tout rustre et violent personnage qu'il est, Poddrick se trouve finalement bien plus civilisé qu'il n'y parait , de pars sa retenue-voir rectitude- que ses pensées qu'évidemment Maaidyn ne peut lire. Cependant si Poddrick saurais s'abstenir d'user de violence afin d’ôter délibérément la vie d'autrui le cas semble différent pour l'homme au teint de boue qui se tiens assis face à lui. Une dévotion pour son but muée en fanatisme as pris place dans l'esprit du basané qui ne se dépare pas de son sourire, véritablement enivré par l'effets de ses paroles sur le petit colosse, par se regards criant le meurtre qu'il arbore et le bouillonnement de colère visible sur son visage.

Le coup viens mais pas contre sa personne, infligeant à la pauvre table la force herculéenne de son auteur, la brisant surement. Ceci accompagner par l'insulte proféré à l'encontre de la noblesse présente achève Maajidyn qui éclate dans un rire presque hystérique, se tapant la cuisse et se tenant l'estomac. L'apprenti applaudi ensuite son camarade quand celui ci s'en va à grand coups d'épaule puis, se tournant vers l'assistance, déclare à voix haute et amusées:

-Bravo Poddrick!! Voila un homme qui en as! N'ayez craintes chers amis, un simple paris entre mutants rien de plus, vous ne pourriez pas comprendre. Reprenez vos danse et vos chants, que la fête continue!

Ces quelques phrase saurons peut être rassuré la bourgeoisie et si cela n'est pas le cas, l'utilisation du terme "mutant" est la pour leurs rappeler les différences qui excuse sans doutes des mœurs si peu civilisées.  Maajidyn regarde en direction de la sortie voir si le petit homme s'en est aller puis revient à l'assistance en souriant à gauche à droite, l'air léger revenu sur son faciès.

- Oui.

Une réponse simple et sobre comme on en attendait de la part d'Herewen, toujours imperméable aux pensées et aux doutes qui assaillaient sa consœur, et encore une fois, cela était pour le mieux.

- Pourquoi ont ils attaqué alors que nous ne savions rien d'eux? Durant toute notre histoire jamais nous n'avons eu de rapport avec eux. Alors pourquoi attaquer si ce n'est pour continuer? Pourquoi rompre une paix multi millénaire? Pour une simple escarmouche? J'en doute, cela serait bien stupide de leur part, et ils l'ont montré: ils ne sont pas stupides, ignorants peut être, mais stupides sans doute pas.

Une certaine logique raisonnait dans ses paroles, une logique implacable qui pouvait cependant ne pas suffit à expliquer l’inexplicable attaque de ces cavaliers sur Seig Lyn, cavaliers qui étaient d'ailleurs bien maigres... Désignant, la sortie, il se mit en marche. Car c'était son projet.

- Allons y.

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Elle continue de se masser doucement le nez, qui bien qu'un peu rougit, n'était pas dans un état trop déplorable. Elle grimaça une nouvelle fois, et hocha négativement la tête, tout en retirant sa main après une dernière caresse sur le tarin.

- Pas trop, juste un peu, et toi, ta jambe n'a pas mal ?

Lui demande-t-elle en retour, ne perdant pas en continuité dans sa bizarrerie...

- Nan ! Les gros s'bougent pas, c'est trop dur de se... de se... heuu... frais... hhh, de se frayer un chemin !

Toute sourire de s'être souvenue de l'expression, et ne rebondissant pas sur la réponse détachée de la perche qui ne s'assumait pas. Et puis, elle prit une position assise sous la table, un sourire goguenard au visage : elle venait de se rendre compte d'une chose.

- Ben... je crois que si !... C'est... au moins ici, ça pue pas, et il fait pas chaud, y a du vent frais ! Hihihi...

Il fallait dire que la chaleur et la transpiration qui en résultait, était un argument mille fois suffisant aux yeux de Banya, pour rester sous la table d'un buffet, un soir de fête. Son sourire la quitta quelques secondes, et les sourcils froncés, et un index en direction du haut gauche de la table, elle dit à Lucius :

- Tu peux m'passer l'assiette avec la grande viande rouge s'teuplait ?!

Les lèvres se pincèrent, comme pour exprimer sa fausse gêne, et donc donner de la consistance à sa demande. Il n'allait pas lui refuser tout de même ?

Au même moment, de l'autre extrémité de la table, un bruit sourd résonna, et la table vibra un petit peu, un silence suivit, et elle risquait alors de se faire entendre au moindre bruit. Très vite elle se mit les deux mains sur la bouche en appuyant très fort, et en attendant que ça se tasse... En dehors de cela, elle ne donna guère d'attention aux chamailleries, aux cris et aux rires d'en haut : l'esprit parasité par sa faim.

Il fronça les sourcils, semblant très sérieux.

- Hm? Comment ma jambe pourrait avoir mal? Ce n’est pas un être humain...

Avait-il seulement compris la question, ou faisait-il exprès? Impossible de le savoir. Cependant, il hocha la tête suite aux propos de l’elfe, approuvant.

- T’as bien raison... Ils sont les derniers à se bouger, si il se permettait de dire cela, c’était sûrement qu’à part Banya, personne n’entendrait... Sauf peut-être un Sorceleur? Mais il s’en inquiétait peu.

Interloqué, il observa Banya avec une expression déconfite gravée sur son visage.

- Euuuh... Hein? Comment ça, ça pue? Et pourquoi y’aurait du vent sous une table? demanda-t-il l’air décontenancé.

Il haussa ensuite les épaules.

- C’est pas très poli de manger comme ça, mais, il souffla, ouais bref, ok.

Relevant alors la tête, il se saisira alors habilement de l’assiette contenant les victuailles demandées, la posant délicatement sur le banc à côté de lui. Il remplira ensuite un verre d’eau pour la jeune fille, et oui, s’hydrater est important, et prendra également un couteau et une fourchette qui seront posés à côté de l’assiette, sur le banc - pensant que comme tout le monde elle mangeait avec des couverts, le tout avec leste et de manière furtive. Il glissera ensuite sa tête sous la table.

- Demandes si tu veux autre chose, j’ai’qu’ça à faire de toute façon.

Cette manière de l'observer était assez déroutante, accentuant le mal être que ressentait Kantz depuis le début de cette cérémonie. A la manière d'un animal de foire, l'apprenti mutant garda le silence un instant, peut être impressionné par cette situation et par tous ces regards braqués sur lui.  

-Euh oui ...

Accablé par les questions et les remarques, ce fut le genre de réponse: tantôt oui tantôt non avec de courtes onomatopées qui sortaient de la bouche du petit mutant. Malgré les clichés qu'il pouvait entendre.

Une fois les deux filles présentées, Kantz leur fit pareillement une petite révérence apprise lors de la visite de l'empereur à Kaer Morhen, bien évidement elle n'avait rien à voir avec celles faite par les deux bourgesoises mais l'intention était là.

-Enchanté de vous rencontrer.

Il n'y avait aucune chance que Kantz utiliserait cette phrase un jour, en effet il s'en était servi pour la première fois et il le devait à un noble ou un grand bourgeois qui l'avait lui même utilisé quelques instants auparavant alors qu'il se trouvait encore près de la grande table. Écouter, réutiliser, s'adapter, voilà quelles étaient les clés pour survivre dans ce monde, ce que tentait d'appliquer le petit nilfgaardien.

-Et bien ...

"Auraient ils envoyés quelques flèches ?", cherchant des mots pour répondre à cette question, Kantz se gratta nerveusement le point de sa blessure à la gorge tandis que le groupe partit une nouvelle fois dans un rire dont l'hypocrisie n'avait d'égal que le sérieux qu'ils y mettaient.

-J'ai été bl ... blessé et je n'ai pas co ... compté mais l'important ... est de les avoir repoussé non ? Et vous messire combien ?

En posant cette question, Kantz partait du principe que le nobliaux eut participé à la défense ... ce qui n'était même pas sur ...

De nouvelles bouches exagérément rondes et des yeux trop écarquillés répondirent à l'information que Kantz venait de donner, ainsi donc c'était comme on leur avait dit?

- De même, de même. Ce n'est pas tout les jours que tant de sorceleurs sont réunis au même endroit. Répondit Reyner.

A vrai dire, il n'en savait sûrement rien.

- J'ai pour ma part été mobilisé à l'intérieur de la ville afin de garder les civils. Répondit Mark à la question de Kantz. J'étais dans l'escouade qui a abattu les deux cavaliers s'étant introduits dans la ville, malheureusement nous les avons interceptés trop tard, six innocents étaient déjà tombés.

Une ombre passa rapidement sur son visage, ce jeune homme semblait être le plus responsable du groupe, et celui qui forcait le moins sur ses réactions, le plus sobre dans sa façon d'être en somme. Son sens des responsabilités ne devait pas être maigre, il semblait réellement affecté par la perte des civils.

- Une blessure? Dit Hélène. C'est terrible! De quels maux avez vous souffert?

Leurs réactions étaient devenus presque une habitude et Kantz ne s'en étonna guère d'avantage: en effet son tuteur Jorah venait de capter pendant quelques secondes son attention. Que faisait-il avec cette demoiselle ? Tant de question dont son esprit encore innocent n'avait pas les réponses. Un léger sourire se dessina sur son visage à l'intention de Jorah, car après tout il tentait de suivre ses conseils, mais que le groupe pourra interpréter comme une réponse à leur remarque sur la rareté des sorceleurs.

Malheureusement pour le dénommé Mark, le petit mutant était surement dans les vapes quand cet événement s'est déroulé, c'est pour cela qu'il se contenta simplement d'hocher doucement la tête à son encontre. Au vu de ses réactions pour le moins mesurées il ne semblait pas être comme les trois autres, plus sobre et par conséquent plus digne.

-Six ...

Kantz ne connaissait pas le bilan officiel des pertes, il n'avait pas voulu en savoir plus après être sorti de chez l'herboriste. Le paysage que lui avait offert Seig Lyn ce jour là avait été suffisamment explicite, ses yeux anthracites s'étaient posés sur ce Mark: il comprenait ce qu'il voulait dire et ressentait étrangement une certaine empathie à son égard

-Une flèche dans la gorge ... je ne dois la vie qu'à certains de mes camarades présent à côté de moi et à l'herboriste et sa fille.

Rien de bien comparable avec ces six innocents et les nombreux autres tombés parce que "les sauvages" avaient percé les défenses de la ville.

Ymerej De Hindarsfjall a écrit:Ce fut évident de voir que la jeune femme n'était pas du même monde que la plupart de ceux qui étaient là, ce qui ne pouvait qu'être une bonne chose à ses yeux. Cela finit de le détendre un peu plus, un sourire amusé se dessina à sa remarque.

- Je retiens cette petite leçon alors, je n'ai pas forcément l'occasion de parler à beaucoup de fille en dehors de mes camarades. Ou de leur professeur de magie mais ça s'arrêtait là. Je remercie votre grandeur de m'apprendre à être un gentleman.

Ce fut suivit d'une courbette sans aucune élégance avant de ricaner. Un peu plus à l'aise il se permit ce trait d'humour. Il réfléchit ensuite à la réflexion de Elia, intéressante bien qu'il ait eu un peu de mal à comprendre au début.

- Tu veux dire que les guerres font partie de l'Homme et qu'elles sont nécessaires à notre avancée ?

Ce n'était pas le genre de choses que l'on s'attendait à entendre de la part d'une personne qui vouait sa vie à soigner plutôt qu'à combattre. Mais pourrait il nier ? Lui-même était la preuve qu'il y avait quelque chose de violent en l'Homme, de bestial même. Qu'est-ce qui le tracassait vraiment ? C'était finalement dur d'y répondre, du moins totalement.

- J'ai faillis voir mes camarades et amis se faire tuer. Quand je vois pour qui ça me met en colère.. Son regard se porta sur les nobles en train de se complaire dans leurs privilèges. Alors je sais que c'était pas que pour eux qu'on s'est battu mais c'est frustrant de se retrouver ici. Surtout qu'on nous a prévenu qu'on allait faire la guerre quelques heures à peine avant qu'elle commence, ce n'est pas acceptable. Nous sommes peut être juste des mutants aux yeux de certains mais nous méritons du respect.

Ymerej tapota nerveusement du pied en disant cela, la tête baissée.

Une drôle de réponse, drôle par la sobre sincérité du garçon; décidément, tous ces enfants sorceleurs étaient uniques en leur genre, se dit Elia, retenant doucement un gloussement. Elle finit par se pincer les lèvres, et avec un air de satisfaction volontairement exagéré, la tête à peine plus haute pour répondre au geste, elle conclura :

- Il n'y a vraiment pas de quoi.

Concernant l'autre partie de la discussion, singulièrement plus sérieuse, Elia hésita quelques secondes. Peut-être s'était-elle mal exprimée, mais voir la guerre comme moyen inévitable "d'avancer", n'était pas dans ses convictions. Du moins, pas comme une fatalité inaliénable.

- Hm... Non, enfin, c'est peut-être comme ça, je ne sais pas, je n'espère pas, mais ce n'est pas ce que je voulais dire, ou pas tout à fait. Je voulais dire, que les Hommes ne peuvent pas se battre, seulement pour protéger leurs amis proches ou leurs familles, en tous les cas, lorsqu'un ennemi commun se présente, comme les monstres par exemple, ou des ennemis de la... nation ?

Ne savant pas que le garçon était un Skelliger de base, elle ne pouvait deviner une possible aversion envers l'empire. Quoi qu'il en soit, elle hocha positivement de la tête, pour montrer qu'elle comprenait la réponse du garçon.

- Ce n'était pas pour "eux". Comme tu sembles en avoir pleinement conscience : c'était pour une majorité de personnes, hommes, femmes, enfants, innocents et tout à fait aimables. Et pour ainsi revenir à ce que je te disais juste avant, ce que j'entendais par, hum, le fait que les Hommes ne pouvaient se battre que pour protéger les siens, c'était surtout pour souligner le fait que l'argent, la gloire, sont le premier carburant des hommes... Pour ce qui est de la circulation de l'information, je ne suis pas militaire, mais peut-être y avait-il des raisons, tu pourras sans doute chercher à savoir plus avec tes aînés ?

Elle s'en souvint sur le tas, et le reprécisa par conséquent sur le tas, un point sans doute pertinent pour un peut-être un garçon trop plein d'idéaux ? Elle, elle ne se leurrait pas sur l'altruisme qu'elle considérait peu existant chez beaucoup de combattants; un avis comme un autre, mais c'était sa vérité, et elle se devait de l'exposer à son cadet.

- Et puis... Décida-t-elle d'ajouter avant de lui rendre la parole : refuserais-tu de partir occire des monstres, ta vocation imposée, si le commanditaire était un noble comme beaucoup d'ici ?

Curieuse, elle observa les traits du garçon, y cherchant une quelconque particularité, indiquant peut-être ce qu'il ressentait réellement face à toutes ces questions et réflexions.

Ladite Hélène mit sa main devant sa bouche en entendant la séquelle tandis que Mark reprenait la parole.

- L'herboriste et sa fille n'ont pas que fait des miracles que chez les soldats apparemment. Nous oublions ces héros là trop souvent. Veuillez m'excuser.

Il fit une courte révérence avant de s'éloigner, sûrement tout cela était trop pour lui, il ne pouvait festoyer alors qu'il estimait avoir failli à son devoir.
Cela n'était visiblement pas le cas des trois autres qui semblaient ancrées dans leur petit jeu, ou leur petite indifférence c'est à voir.

- Père m'a dit qu'ils comptaient dans leur rang des monstres, les avez vous vu sire Kantz? Demanda Reyner, un air fier collé au visage.

- J'espère que cette attaque n'augure rien de pire. Ajouta Larya. Nous serions obligés de fuir la cité vers le sud.

"Pauvre Mark" pensa-il, il devait surement juger qu'il avait failli à ses obligations et en quelque sorte se sentir coupable pour ses six innocents. Kantz lui adressa une petite révérence à son tour avant qu'il ne s'en aille, cela avait l'air d'être un geste en vogue à faire lorsque l'on s'adressait à une personne dans ce type de cérémonie.

-Euh ... il y avait un géant oui c'est bien ça un géant. C'est tout ce dont je me souviens.

Concernant les conséquences de cette attaque, le petit mutant restait dans le flou comme ses interlocuteurs, il faudra qu'il en parle avec Eskel ou bien Jorah: eux seraient à même de lui expliquer possiblement ce qu'il se passerait dans le futur.

-Nous verrons bien j'imagine.

Ymerej acquiesça de temps à autres pendant qu'il écoutait parler l'herboriste, c'était maintenant bien plus claire avec les explications, se sentant un peu bête de ne pas avoir compris du premier coup. Dans ce milieu les gens étaient cultivée, ou tout du moins faisaient en sorte de passer comme tel, et le skelliger ne voulait pas avoir l'air idiot à côté, lui le fils de pêcheur devenu apprenti sorceleur. Un soupire, un sourire et il se détendit un peu plus.

- Tu as raison, je ne sais pas pourquoi je m'obstine à voir les détails qui me frustrent sans regarder le tableau en entier. J'imagine que...

Le garçon s'arrêta un bref moment, se demandant si il pouvait vraiment se dévoiler face à une personne qu'il ne connaît pas, aussi sympathique était-elle à ses yeux. Mais pousser par la douceur de la jeune femme il y consentit finalement.

-... Que quelque part c'est frustrant de voir des personnes vivres aussi bien sans n'avoir rien accomplit pour justifier d'avoir un meilleur mode de vie que la plupart des autres. Tu fais partie des très rares ici à vraiment mériter un titre de noblesse.

C'était sa première confrontation avec le monde aristocrate et c'était un petit choc pour lui de constater de ses propres yeux de l'opulence dans laquelle vivaient les nobles. Il y avait très certainement une part de jalousie, même pas voilée, lui qui avait dû, comme nombre de ses camarades, galérer et passer par maintes dangers déjà pour en être où il est. Et pourtant ça ne suffisait pas à le rendre "noble" aux yeux des décideurs.

- Mais je te rassure je suis vraiment content si on a pu faire une quelconque différence et sauver peut être des vies, si c'était à refaire je le referais sans hésiter un seul instant. C'est peut être pour ça que le fait qu'on ait été prévenu seulement une fois sur le champ de bataille me ronge autant, ce n'était pas nécessaire, on aurait pas laissé Seig Lyn aux ennemis sans sa battre. J'ai prévu de parler avec certains de nos ainés si l'occasion se présente.

Au moins sa conversation avec Elia lui permettait de se comprendre lui-même un peu plus. Quand à la question qui suivit la réponse était évidente pour Ymerej.

- Non bien sur que non, c'est ma vocation comme tu le dis et je ne peux pas laisser des éléments personnels allaient contre ça.

Sans faire vraiment attention encore il était déjà bien moins nerveux qu'avant l'arrivée de la nouvelle noble, ça se voyait même à sa posture bien moins crispée.

Les deux femmes mimèrent un frissons tandis que ce fut Reyner qui prit la parole.

- Ah, ce géant. L'étonnement de voir un tel monstre ici fut grand. Heureusement que ce magicien était là. Enfin, venant d'un Vrai Nilfgaardien cela n'est guère étonnant. D'ailleurs Kantz, d'ou venez vous si ce n'est pas indiscret?

Kantz le savait: seuls ceux nés dans le centre cosmopolite de l'Empire, comprendre à Nilfgaard, la capitale située sur les rives de l'Alba, avaient le privilège d'être considérés comme de vrais Nilfgaardiens.

Kantz savait en effet qu'il n'était pas un vrai "niflgaardien" mais la conquête de son pays par le Niflgaard était antérieur à sa naissance alors il sentait logiquement un sentiment d'appartenance à l'empire malgré les préjugés.

-Je viens d'un village dans la province d'Ebbing ...

Rien à voir avec les origines des trois acolytes qui devaient surement être plus "prestigieuses" que la sienne.

-Mais il est vrai que sire Morvid est un puissant magicien.

Acquiesçant ainsi aux première paroles de Reyner, c'était de toute façon la meilleure des choses à faire pour essayer de s'intégrer.

- Ebbing? Bien loin de notre patrie, mais cette province a le mérite d'avoir eu l'honneur d'être libérée des Nordling idiots plus tôt que les autres!

Il partit cette fois dans un rire franc, suivi d'un pouffement de rire des deux demoiselles qui semblaient parfois oublier que Cirilla var Emreis, à part son père, descendait intégralement de familles royales nordiques, elle porta d'ailleurs le nom "de Cintra".

- Messire Kantz, savez vous faire de la magie? Demanda Larya, visiblement intriguée.

Nouveau pouffement de rire et encore une fois avec les trois lurons il sonnait totalement faux, pourquoi pensaient-ils que le nord était peuplé de sauvages ? C'était un sujet dont Kantz ne voulait pas réellement discuter, il était vraiment mal à l'aise en face de cela: les questions géopolitiques ne l'intéressaient nullement. Par contre si il y avait bien un domaine qui l'intéressait, c'était définitivement la magie, d'ailleurs l'adolescente put immédiatement le remarquer: son attitude changea à l'instant même où sa question fut posée.

-Oui, en parallèle de notre apprentissage de Sorceleur j'étudie les arcanes complexes du Chaos ... je crois même que c'est ce que je voudrais faire plus tard.

Finalement passé ces premières minutes de mal être, Dame Larya avait fait un bon pari en bottant le ballon dans un terrain que Kantz maîtrisait.

C'est un signe non plus de curiosité mais bien d'intérêt qui naquit unanimement dans les pupilles des trois jeunes gens, en particulier la plus jeune, celle qui avait posé la question.

- J'avais entendu dire que les sorceleurs faisaient de la magie, mais j'ignorais que certains en faisaient un domaine d'étude privilégié. Un sorceleur mage... C'est surprenant, et intriguant. J'ai toujours été intéressée par la magie, comment est ce? Qu'est ce que cela fait de lancer un sort?

Un sorceleur mage ? L’appellation le fit sourire, un de ses premiers de cette soirée et contrairement à ce qu'il se faisait d'ordinaire avec ses trois interlocuteurs, ce sourire là était franc. Un moment de réflexion, un blanc qui dura quelques secondes, longues ou courtes au choix des personnes l'écoutant. Cherchant des mots que tous pourraient comprendre Kantz reprit la parole ensuite brisant par la même cet instant de battement.

-Et bien ... il faut imaginer ... un monde parallèle, sorte d'éther où le Chaos forme primitive et brute de la magie se trouve en abondance, en fait il n'y a même que cela.

Bien sur tout en disant cela, l'esprit de Kantz commença à s'aventurer dans ce dit monde, il était de retour dans les vastes plaines éthérées, dont les filaments et autres représentations du Chaos s'étendaient à perte de vue.

-Il faut ... je dirais essayer de "piocher" dans cette force brute, la plier ... à sa propre volonté.

Exercice difficile pour lui que de tenter d'expliquer à des non pratiquants comment il faisait de la magie, mais l'intérêt que son interlocutrice portait sur le sujet fit qu'il s'y adonna avec une certaine joie et avec plaisir.

-Une fois fait ... on l'utilise pour en faire ... ce qu ... que l'on veut.

Le petit mutant ferma ses deux yeux grisâtres pour se concentrer alors que son esprit toujours en vogue dans le large océan d'éther piocha un filament de Chaos, son Vouloir imprima un rythme à celui-ci, puis le Verbe lui ordonna de venir à lui, de venir jusqu'à son bras droit et enfin de venir jusqu'à sa paume, cette paume qu'il aura ouvert en la tendant légèrement.

Un murmure presque audible tandis qu'il prononçait la formule.

-Luxis !

Et que ses yeux se rouvrirent pour observer, il l'espérait, son succès.

Contrairement à ce que Kantz aurait pu penser, aucun des trois jeunes gens ne fait de commentaire pendant ses explications, si Reyner et Hélène ne semblent l'écouter que d'une oreille, Larya, celle ayant amené le sujet, prêta une grande attention au natif d'Ebbing.

Il aurait été facheux pour Kantz de rater un tel sortilège au vu de son niveau de concentration, et cette situation n'arriva pas aujourd'hui puisque lorsque ses yeux s'ouvrent, un orbe lumineux flotte autour de lui sous les yeux ébahis de sa petite assemblée qui se met à applaudi légèrement.

- Messire Kantz! C'est vraiment incroyable! C'est donc cela la magie... Moi qui pensais qu'elle ne créait que mort et destruction, elle peut aussi créer de belles choses... Dit Larya.

Intérieurement satisfait de sa réussite, le visage du petit "nilfgaardien" s'éclaire une nouvelle fois d'un franc sourire, tandis que sa fierté grossissait à chaque fois que le groupe applaudissait sa performance. Une partie de son esprit ne put s'empêcher de penser à Jorah sans qui il aurait sans aucun doute possible jamais tenter ce qu'il venait de faire: approcher d'autres personnes. Finalement ce n'était pas ... si compliqué que cela paraissait au premier abord.

-Et bien oui ... en réalité il existe beaucoup de formes de magie, et comme vous venez de le dire: celles ci peuvent créer de belles choses.

Répondit timidement le jeune mutant, avant de poursuivre.

-Comme par exemple la magie de création, ou bien la magie d'altération ... les do ... domaines sont diverses et variées. Rare sont les ma ... magiciens à maîtriser tous ces domaines tellement ceux-ci sont nombreux.

- Hum. Pouvez vous envoyer des grosses boules enflammées? On dit que les mages peuvent le faire.

Reyner, si il semblait ne pas être moqueur, prenait apparemment cette histoire de magie à la légère contrairement à Larya qui était bien plus curieuse et réceptive au discours de Kantz, sa soeur quant à elle restait silencieuse.

- J'imagine que la création sert à faire apparaître des choses. Reprit la plus jeune. Quant à la magie d'Al...Altération, qu'est ce?

Peut être qu'un jour Kantz aurait le niveau pour lancer des météorites, mais maintenant il doutait d'avoir le niveau que lui demandait Reyner.

-La magie est quelque chose de très complexe ... qui demande un apprentissage long et fas ... fastidieux. Je n'ai pas encore le niveau de sire Morvid mais un jour je pourrais le faire oui.

Ce qui répondait à la question de Reyner, bien que ce n'était sans doute pas la réponse attendu par celui-ci. Il sentait beaucoup plus d'intérêt dans les paroles et les questions de Larya que les deux autres, quoi de plus normal pour le jeune mutant d'y répondre avec sérieux.

-C'est ça, oui. Quand à la magie d'Altération, on l'appelle aussi métamorphose, c'est donc tout l'art qui permet de transformer temporairement une matière donnée en une autre.

L'art, le mot choisi par le petit mutant était le bon, car pour lui la magie était de l'art et les magiciens des artistes dont les œuvres étaient plus ou moins grandioses.