Re: Le Grand Palais

-Ah ! C'est toi qui dis ça ! Personnellement j'aurais voulu des vêtements plus féminin ! Dit-elle en gonflant les joues.

Alors qu'il met sa main à sa hanche et dans la sienne, Casei ricane.

-Eh bien, il faut savoir danser lors des festivités ! J'ai danser avec plus de monde que tu ne le crois ! Les paysans ne font pas que tâter de la terre toute leur vie !

Ainsi dans la bonne position, Casei guide le jeune Ymerej dans la danse. Elle met un pas derrière elle, remet les pieds, puis l'autre pied en arrière. L’entraînant dans le rythme de la musique festive.

- Qui sait ? Avec la prime tu pourrais te trouver une tenue qui te sied mieux pour t'entraîner. En tout cas j'y pense.

Au moins toutes ces mésaventures leur auront apportés une centaine de florins, bien maigre contrepartie au vu des horreurs vécues mais il n'allait pas cracher dessus.

- Et bien sûr tu n'as jamais connu meilleur danseur que moi ?

Ymerej ricana à son tour, se laissant porter par la musique qui était bien agréable. C'était aussi un domaine qu'il découvrait, sur son île il n'y avait pas beaucoup de musiciens, cette soirée était aussi un apprentissage à la vie. Il suivit le rythme, heureusement la souplesse et agilité des sorceleurs devaient l'aider à ne pas être trop ridicule.

- Je dois avouer que c'est agréable de danser. Avec toi tout du moins.

Warin était toujours présent, il dormait presque, sa tête ballant dans le vide. Il se réveille en sursaut, son regard croise les danseurs, dont Caseï et Ymerej en train de danser. Il cligne plusieurs fois des yeux, boit sa coupe de vin cul sec puis referme les yeux pour faire dodo.

En dépit de la timidité de Kantz et du caractère réservé et surtout formaté de la jeune Laria, le petit sorceleur pouvait la voir telle qu'elle était lorsqu'elle ne se forçait pas à adopter les façades et les frasques de sa condition. Laria semblait en ces instants être une jeune fille normale...

- J'imagine qu'ils me réservent pour un quelconque mariage. Son sourire s'affaissa légèrement. Les filles n'ont pas leur mot à dire concernant leur destinée vous savez.

Mais un regard décidé fit alors son apparition.

- Mais je trouverai un moyen, avec ou sans ma famille. Vous m'avez dit qu'il fallait faire des sacrifices pour réaliser ses rêves.

Et Alzur savait que ces dernières paroles n'étaient guère communes pour des bourgeois qui naissaient, vivaient et mourraient avec tout.

Au fur et à mesure de leur conversation, les deux adolescents semblaient presque oublier où ils étaient. Bien loin des stéréotypes que l'on pouvait avoir en temps normal, somme toute Laria était une personne comme les autres avec qui il était agréable de passer du temps.

-C'est dommage ...

Furent ses premiers mots en même temps que son léger sourire le quittait à l'instant. Ne pas décider de son avenir, sans doute une des plus grandes injustices de ce monde pensa Kantz à cet instant.

-Je demanderai conseil à Dame Iphia, elle saura m'éclairer. Sinon, je po ... pourrais peut ... peut être vous aider, si je de ... deviens ... suffisamment fort rapidement je po ... pourrais vous enseigner les ba ... bases.

Le petit mutant venait de prononcer cette phrase aussi invraisemblable que cela puisse être et malgré des difficultés audibles lié à la nervosité qui s'était emparé de son corps suite à cette idée, celle-ci sonnait comme une promesse qu'il se faisait et qu'il faisait à son interlocutrice. Oui lui aussi était décidé: il aiderait Dame Liara.

Ymerej De Hindarsfjall a écrit:- Qui sait ? Avec la prime tu pourrais te trouver une tenue qui te sied mieux pour t'entraîner. En tout cas j'y pense.

Au moins toutes ces mésaventures leur auront apportés une centaine de florins, bien maigre contrepartie au vu des horreurs vécues mais il n'allait pas cracher dessus.

- Et bien sûr tu n'as jamais connu meilleur danseur que moi ?

Ymerej ricana à son tour, se laissant porter par la musique qui était bien agréable. C'était aussi un domaine qu'il découvrait, sur son île il n'y avait pas beaucoup de musiciens, cette soirée était aussi un apprentissage à la vie. Il suivit le rythme, heureusement la souplesse et agilité des sorceleurs devaient l'aider à ne pas être trop ridicule.

- Je dois avouer que c'est agréable de danser. Avec toi tout du moins.

-C'est ce que je compte faire ! Je vais m'acheter un plastron et des épaulettes je crois bien. Vu que tous mes adversaires semblent aimer mes épaules. Dit-elle ironiquement.

A la question de Ymerej, Casei reprend un regard nostalgique, se remémorant son passé. Certes il n'était pas beau, mais il y avait des moment plaisant.

-Biensur que si ! Mitchar, un de mes voisins à perchefreux, c'était le meilleur danseur du village ! Certains le jalousait pour te dire ! J'ai eus la chance qu'il m'accorde une danse, enfin c'était quand j'étais petite.

Casei arbore un sourire doux en pensant à cette soirée à son village natale. Elle reprend son esprit quand Ymerej reprend la parole.

-Eh bien je suis contente pour toi ! Personnellement je dois éviter que tu me marche sur les pieds pendant qu'on danse, mais c'est quand même agréable ! Ricane t-elle.

Ainsi, ils continuent le même schéma de danse, laissant le rythme endiablé de la musique festive les entrainer dans la joyeuseté.

Amusé Ymerej émit un léger sifflement admiratif.

- Tu vas être sacrément belle avec tout ça ! Ca me fait penser que je n'ai encore jamais eu l'occasion de titiller tes épaules avec ma lame. Ca te tenterait un duel un de ces jours ? Cette fois c'est moi qui donnerait une leçon.

Une petite provocation bon enfant pour inciter Caseï à lui accorder un petit duel, curieux de voir comment ça se déroulerait, il la savait bonne bretteuse.

- Quelle chance ! Tu as pu danser avec le fameux Mitchar ?!

Bien évidemment il ne le connaissait pas, c'était là encore une petite taquinerie.

- Oh non tu exagères ! Je ne suis pas si mauvais que ça..

Tout en continuant leur danse Ymerej prit une mine faussement boudeuse.

Elle lache un pouffement de rire.

-Peut-être belle mais surtout bien protégée ! Et quand tu veux pour te battre, j'aime bien les combats, même si je préfère la chasse. Tien pourquoi on se ferai pas une chasse bientôt ? Maaj' aussi serait interessé par ça. Et puis je pourrais inviter Podpod' et Carmia si ils ont envie. T'en dis quoi ?

D'une demande en duel s'en est sorti à prévoir une prochaine séance de chasse et pas qu'à deux.

-Humpf ! Te moque pas, c'te vieux n'a pas un balais dans le cul lui ! Et toc ! Balance t-elle comme une gamine en ricanant à la fin.

-C'est toi qui l'a dis ! Héhé ! Dit-elle pour le taquiner.

Casei garde toujours son sourire, elle tire même la langue en voyant sa mine boudeuse, nah !

Une proposition qui ne pouvait que lui plaire, il était un peu rouillé dans la chasse aux monstres, ça lui ferait le plus grand bien.

- Faisons les deux soyons fou ! Mais commençons par la chasse, si on fait le duel avant tu ne seras plus en état de le faire. Et oui plus on est plus on pourra chasser quelque chose de gros ! Faut trouver une proie marquante.

A sa remarque Ymerej jeta un rapide coup d'oeil à son propre postérieur avant d'acquiescer, satisfait.

- Je suis d'une élégance rare. En revanche voilà un langage qui ne sied pas à une dame de la haute société.

Une petite parodie du langage adoptée par les nobles qui les entouraient. Il rigola encore avant de répondre.

- C'était avant de me rendre compte que j'étais doué pour ça !

Il fixa longuement le visage de Caseï avec un petite sourire en coin.

-Okay chef ! Une chasse puis un duel pour le monsieur qui danse ! Aller on y vas c'est moitié prix ! Rigole t-elle

Elle s'amuse beaucoup avec Ymerej, il faut le dire.

-Peut-être un dragon ? Maaj en a déja vaincu un avec Lucius, j'aurais bien voulue voir ça ! D'après eux c'était un petit dragon, mais s'en est comme même un !

Elle semble beaucoup parler de Maaj, non ?

-Oh quel honneur sir Ymerej ! Je suis flatté de votre présence si élégante pour m'accorder cette respectable danse ! Dit-elle d'un ton hautain, culcul la praline.

-Je les imite bien non ? Demande t-elle en souriant à pleine dents.

-Rholala ! Ymerej se croit doué en danse et à l'escrime, que demander de plus au peuple n'est-ce pas ? Elle lui fait un clin d'oeil tout en le charriant.

Casei le fixe aussi dans les yeux, un regard amusée. Elle passe un agréable moment avec Ymerej, même si elle ne fait que de le taquiner. Mais qui aime bien, châtie bien.

- J'espère que j'en aurai pour mes couronnes !

Pour lui aussi c'était un vrai plaisir, la soirée passait bien plus vite que prévu, un sourire sur le visage qui ne partait presque jamais. Il fit ensuite une moue impressionnée mais ça ne l'étonnait pas de la part de Maajidyn.

- Et ba alors on va en faire en tuer un plus gros ! J'adorerais pouvoir en tuer un.

Après tout leur nature de sorceleur n'était jamais loin, les monstres étaient leur activité principale et ils n'allaient pas se contenter de quelques noyeurs.

- Mademoiselle me fait honneur.

Lui aussi sourit à pleine dent, ne regardant même pas ce qui se passait autour.

- Parfaitement, on dirait que tu as été une noble toute ta vie !

Sa main alla chercher celle de Caseï pour continuer à dancer, plus tranquillement.

- Tu doutes de ça ? Enfin al danse je veux bien mais à l'épée quand même ! Tout le monde sait que je suis sans égale à Kaer Morhen.

Clin d'oeil rendu.

L'adolescente ne put réprimer un nouveau sourire en entendant l'audacieuse et généreuse proposition de Kantz. Ils avaient en effet oublié depuis bien longtemps ou ils étaient bien que Laria gardait dans un coin de son esprit la présence de son ainée.

- Je ne peux que vous remercier pour tout ce que vous faites pour tenter de réaliser mes rêves messire... Cela ne sera pas facile mais j'arriverai à convaincre mes parents...

Ou à prendre les choses en main d'elle même afin de sortir de cette cage dorée maintenant qu'elle s'était trouvé une voie, et cela était bien curieux de la trouver après seulement quelques minutes de discussion avec un inconnu. Preuve, si il en fallait une, que la vie de noble n'était pas faite pour les esprits aventureux.

Son minois encore enfantin vint se sublimer d'un léger sourire alors que son esprit repensait une énième fois à la discussion qu'il avait eu quelques dizaines de minutes plus tôt avec l'homme qu'il considérait comme une figure paternelle. La soirée marquait le début d'un tournant dans la vie de Kantz car non content d'avoir pu aider une personne à trouver sa véritable voie, il avait évolué. Prenant sur lui, le petit mutant s'était armé de patience pour y suivre cette cérémonie, puis il avait encore écouté les précieux conseils de Jorah pour enfin les appliquer par la suite, et il avait trouvé quelqu'un qui avait les mêmes centre d'intérêt ... Finalement tout cela avait du bon.

-Je crois ... en vous Dame Laria. Vous sau ... rez réalisez votre rêve qui nous est commun.

La soirée battait son plein, les gens dansaient, discutaient, riaient, buvaient. Une idée quelque peu originale lui traversa l'esprit, à moins que cela ne soit folie ? Il n'en savait rien mais l'excitation, lié à cette nouvelle, qu'il ressentait depuis quelques secondes était une des causes à n'en point douter de la hardiesse dont il allait faire preuve en formulant cette requête tout aussi surprenante.

-Es ... est-ce que vous vo ... voudriez danser avec moi ?

Lucius a écrit:En voyant Banya froncer les sourcils, Lucius fronce lui aussi les sourcils, intrigué.

-... il souffla, ton nez est relié à ton corps. Toi. Toi, tu es vivante. Si tu te fais coupe, c’est toi qui a mal, pas l’endroit où tu te coupes.

En voyant Banya en pleine réflexion sur les paroles à adopter. Il s’attendait à des paroles pas très fûtées de la part de la jeune fille: elle avait l’air un peu simple et limitée, mais Lucius ne jugeait pas vraiment... Son inconscient peut-être?

Il souffla ensuite du nez lorsqu’elle l’appela ”mon p’tit” puis qu’elle se corrigea à la hâte.

- Je peux te faire confiance alors? J’arrive.

Remontant sa tête le temps de s’assurer que personne ne l’épie, puis il se glisse avec leste sous la table, pour avoir devant ses yeux présenté le spectacle de Banya en difficulté face à la viande.

- Attends je vais t’aider.

Il tendra sa dextre, attendant que Banya lui offre son couteau et sa fourchette, puis, il s'attèlera à la tâche de couper la viande de la jeune fille: lui n’avait pas trop de mal. Était-il plus fort? Plus habile? Ou Banya ne savait-elle simplement pas bien se servir d’un couteau? Il rendra ensuite ses couverts à Banya une fois la becquetance coupée en morceau.

- Tiens. Pourquoi t’y arrivais pas?

En réponse à cette explication pour le moins farfelue à ses yeux, elle rétorqua par ces mots :

- Bah c'est mon nez qui a mal, pas tout moi ??

Perplexe à en être dépitée, elle semblait carrément juger les capacités cognitives de son interlocuteur. Toutefois, elle tentait aussi bien que se peut, de ne pas paraître trop méchante, pour pas blesser ce garçon qu'elle avait déjà aperçu la mine basse ces derniers jours passés dans la cité.

Derrière, elle acquiesça adorablement à sa question qui n'en n'était sûrement pas vraiment une. Bien sûr qu'on pouvait faire confiance à Banya !

- Tu vois, ici ça pue pas !

Toute sourire dès que Lucius arrivait dans son domaine à elle. Du moins, c'était déjà de cette façon qu'elle entrevoyait les choses... Et effectivement, l'air était plus agréable sous la table, en dépit des lois physiques contraires, si tant étaient qu'ils existaient et étaient contraire à cette affirmation.

S'acharnant, s'acharnant, elle commençait à trouver le point de rupture sur le bout de viande, mais sa concentration ne l'empêchait pas de voir la main tendue du chevelu, enfin, elle la remarqua, puis leva sa tête pour la voir. Les sourcils de la jolie elfe se froncèrent en un temps un mouvement, et d'une expression tout à fait farouche, elle dévisagea la dextre, puis Lucius tout entier.

- C'est à moi...

Il semblerait qu'elle ait occulté la question du garçon, ou y avait répondu d'un bref mouvement de tête négatif que Lucius n'aurait pas forcément perçu, en effet, la tête de Banya s'agitait déjà pas mal dans ses mouvements de coupes. Ainsi, la bienveillance première du jeune sorceleur n'avait pas été assimilée par la sauvageonne, et lui, pouvait voir qu'elle était sérieusement prête à défendre son bout de steak : son coutelas planté dedans, comme pour le maintenir sur place, et les jointures de la main blanchies par la grippe solide autour de la fusée de "l'arme".

Comme souvent dit, les mauvaises habitudes étaient dures, bien trop, à perdre, et la défense de la proie était comme inscrit dans le patrimoine génétique profond de Banya. Pas même l'épreuve des mutations n'avait su le lui enlever, une année dans ce château plein fous furieux n'allait pas suffire.

Il souffla, exaspéré.

- Ouais, mais ton nez est à toi. Sans toi, il ne sert à rien, il fit une lègere pose, cherchant les bons mots, hum... si tu... On va dire que, y’a des trucs bizarres qui font que tu sens quand tu as mal... c’est, comme pour bouger mais... euh... quand t’as mal.

Il inventais ça sur le tas, en témoignait les nombreuses hésitations sur ce discours. Et, sûrement qu’après cela, il abandonnerait, n’était pas d’humeur à argumenter bien longtemps, surtout sur un tel... sujet.

Il renifla ensuite, puis, fit semblant d’être étonné.

- En effet.

À vrai dire, il se sentait plutôt à l’étroit, ayant du mal à faire passer son mètre 80 dans un endroit aussi bas: ses longues jambes étaient pliées d’une bien étrange façon et son cou beaucoup trop penché: s’il le pouvait, il attraperait un torticolis.

Il fronça ensuite les sourcils face à la réaction de Banya.

- Euh... je sais que c’est à toi... Je proposais juste de l’aide... Mais, il haussa les épaules: finalement, ça l’arrangeait, tu peux te débrouiller tout seule.

Il restait quand même perlexe face à tout ces efforts acharnés sur un simple morceau de viande qui était sûrement aussi simple à couper qu’un enfant était simple à tuer...

Quelques instants de bonheur et de rêverie dans un lieu et une vie qui n'avaient rien de passionnant malgré son caractère extravaguant, c'était ce qu'avait réussi à apporter Kantz en quelques secondes, quelques instants précieux qui avaient plus apporté à Laria que les dernières années de sa vie. Elle était une jeune fille aventureuse condamnée à rester dans un luxe et une stabilité qui n'étaient pas fait pour elle. Le bleu de ses yeux vint trouver l'anthracite de ceux de Kantz alors que ses lèvres se fendaient de nouveau en leur coin, formant un discret sourire avant qu'elle ne s'incline face à son désormais cavalier.

- Je vous dois bien plus qu'une danse Messire Kantz

Même si il ne lui avait délivrée que des mots, ils revêtaient une importance particulière pour elle. Il venait de lui offrir un espoir qu'elle n'attendait plus. Téméraire peut être, impatiente sûrement. Laria attendit que, comme la tradition le voulait, son cavalier lui tende la main afin qu'elle ne puisse que mieux lui prendre. Pour le plus grand malheur d'un Kantz gêné, ce qui ne semblait importuner la belle, cette dernière savait danser en vertu des us et coutumes imposés par une éducation rigoureuse qui la rendait à l'aide face à ce genre d'initiatives

Contrairement à Laria qui de part son éducation et sa position sociale savait danser Kantz lui n’avait que quelques notions liées à diverses fêtes populaires auxquelles il avait pu participer étant enfant. Bien que réservé, d'une grande timidité et pas connu pour son courage débordant, le natif de Dûn Dare n'était pas non plus un lâche, timidement son bras droit se leva à hauteur afin d'y inviter sa cavalière.

-Je ... je vous avoue que je ne sais pas très bien danser ... mais je ferais de mon mieux.

Un bref hochement de tête accompagnant cette réponse sonnant encore une fois comme une sorte de promesse: oui il allait faire de son mieux pour ne pas essayer de la mettre dans l'embarras, car après tout Kantz restait un sorceleur, pas un noble. Une fois qu'ils seront prêt, ils iront tous deux rejoindre les autres danseurs. Les premières minutes furent un véritable naufrage pour le nilfgaardien, son rythme était hors de propos, pas en accord avec le tempo de base de la musique mais au fur et à mesure que le son endiablant passait, celui-ci s'améliorait parvenant enfin à prendre ses marques et la mesure de l'événement, son visage concentré l'attestait.

Un regard fut porté vers Hélène en coup de vent avant que sa tête ne revienne bien vite vers Kantz, les cheveux blondes de la petite noble virevoltant au vent lors de ce court mouvement qui précéda un contact entre sa douce main qu'elle venait de lever et celle de Kantz. Elle ne put réprimer un sourire tandis qu'ils avançaient vers la piste en même temps que le sorceleur lui contait ses réserves quant à sa prestation.

- Laissez moi mener, vous n'aurez qu'à vous calquer sur mes mouvements. Personne ne le verra.

Un tout petit rire timide d'enfant qui faisait une bêtise se fit entendre sur sa dernière intervention alors qu'ils commençaient à danser. Il s'agissait là d'un bon moment, l'un de ceux qui étaient trop rares. La bourgeoise n'avait pas de mal à danser en rythme et se faisait un plaisir de guider un Kantz hasardeux dans ses premiers mouvements mais qui se fit vite au rythme de la musique et qui pouvait même se targuer de bien savoir reproduire les mouvements de sa partenaire quand bien même ses pieds étaient cachés sous sa robe blanche et bleue pâle.

- Vous vous sous estimez messire. Comme quoi on peut vraiment tout faire avec de l'entrainement.

A lui de saisir ou pas le double sens dans cette phrase.

Calquer ses propres mouvements sur ceux de sa cavalière, exactement ce qu'il avait tenté, en vain, de faire au début puis il s'était appliqué, autant pour son enseignante que pour lui même, et ses efforts avaient fini par payer: il ressemblait beaucoup plus à un danseur maintenant qu'il avait enfin pris le rythme. Le compliment lui arracha l'ombre d'un sourire qui s'éclipsa bien vite, la concentration devait être de mise pour ne pas être largué.

-Merci ... J'espère pour vous ... que cela ne sera pas aussi lab ... laborieux que mes débuts en tant que dans ... seur.

Vint la partie qu'il détestait dans cette chanson que l'orchestre jouait: ce léger changement de rythme passant d'un pas vif et soutenu à quelque chose de plus lent. Toute la difficulté consistait à doser chacun de ses gestes afin de n'être ni en avance ni en retard, la marche était peut être un peu trop haute pour le niflgaardien et malgré toute la bonne volonté de sa cavalière, ses carences n'allaient pas rester invisibles longtemps devant ce faible niveau. Bien heureusement pour lui, ce petit numéro de soliste fut de courte durée et l'air revint comme avant.

-Je ne ... sais pas comment vous faites. Cela doit être dur ... la vie que vous menez actuellement mine de rien ...

Les pas et les tours s'enchainaient au rythme incessant des notes et des instruments qui résonnaient dans la salle ou tous se réjouissaient d'avoir gagné cette bataille, eux les premiers, bien qu'ils aient sans doute oublié la raison de leur présence ici.

- Chacun sa spécialité. Il semble que nous ayons chacun à apprendre à l'autre.

Conclut t-elle avec un sourire alors que le petit numéro de soliste donna bien de la peine avec son cavalier d'un soir bien que sa partenaire tentait de lui donner le tempo, elle savait danser mais n'était guère une spécialiste tout de même.

- Paraitre, études et réceptions. Tout est dans l'apparence et la conservation des acquis des générations précédentes... Rien de bien passionnant passé quelques années dans ce milieu.

Et ce qui expliquait sûrement cette envie de s'évader, de découvrir de nouvelles choses et de partir ailleurs...

L'insouciance dont faisaient preuve l'hypothétique future magicienne et l'apprenti sorceleur, partie intégrante des adolescents de leur âge malgré les événements récents, avait un côté attendrissant, en accord avec l'ambiance du même acabit qui se dégageait des participants à cette soirée. Allant jusqu'à même occulter qu'il sortait d'une grave blessure qui aurait pu mettre fin à sa courte vie et ses causes, l'esprit nimbé dans la béatitude qu'offrait cette danse.

-Je veux bien de ... des cours de dan ... danse dans ce cas.

Une tentative d'humour, que Kantz avait trouvé judicieux sur le moment. Avant qu'il ne secoue négativement la tête, pourquoi racontait-il ce genre d’idiotie ? Pour ne pas laisser un blanc s'installer, le nilfgaardien tenta de se rattraper aussitôt.

-Je mentirais si je disais que je comprends car ... après tout je ne l'ai jam ... jamais vécu. Mais je m’ennuierais énormément si j'étais à votre place ...

Ce qui confirmait ainsi ses dires et ses pensées.

L'insouciance était l'apanage de la jeunesse, de même que la rêverie était synonyme d’innocence et d'espoir. Malgré leurs histoires respectives, Kantz et Laria avaient tout deux des rêves et des espoirs, preuve si il en fallait une que les souffrances de l'un et l'ennui de l'autre n'avaient guère entaché leur être profond et qu'ils restaient naturels malgré tout.

- Je me ferais une joie de vous en donner lors de notre prochaine rencontre... Lorsque je serai magicienne...

Sa voix avait baissé de volume dans les derniers mots, de même que son regard c'était fait plus timide et craintif en réaction à l'audace de ses mots, Kantz pouvait penser ce qu'il voulait de ce regard, chacun voyait après tout midi à sa porte.

- Je suis certaine que beaucoup se plairaient dans ce monde d'apparences... Mais pas moi, on en fait vite le tour...

L’adolescente n'en savait encore rien, mais si il était un domaine ou les masques étaient encore plus présent que dans la haute société, il s'agissait bien du monde de la bourgeoisie...

Finalement son maigre essai d'humour, qui restait inconnu aux yeux du natif de Dûn Dare n'était pas un échec total mais plutôt encourageant puisque Laria rebondit elle aussi à son tour.

-Alors j'attendrais ... votre réussite.

Un hochement de tête confirmant ses dires, alors qu'elle semblait presque en être apeurée Kantz manifestait ainsi sa confiance en elle et sa réussite, confiance envers une personne qu'il ne connaissait même pas une heure plus tôt car pendant cette heure ils avaient su se découvrir une facette commune et un attrait qu'ils partageaient tous deux. Alors oui Kantz se montrait optimiste.

-Avez vous déjà voyagé à travers le monde Dame Laria ?

Laria ne répondit que d'un timide sourire, cela n'allait guère être facile que de convaincre ses parents, surtout si ceux ci l'avaient déjà promise à un homme, ce dont elle ne savait rien, car elle n'avait paradoxalement pas à savoir. Mais d'un autre côté, compter une magicienne dans sa famille était quelque chose d'extrêmement prestigieux qui pourrait bien faire pencher la balance à son avantage. En somme, rien n'était joué d'un coté comme de l'autre.

- Je suis allée à Ard Carraigh quelques fois. La capitale de Kaedwen, pour l'époque, un tel voyage n'était pas anodin pour quelqu'un qui n'était ni voyageur ni sorceleur ou autre chose de ce genre. Mais j'aimerais aller plus loin. L'on me conte des histoires sur la Rédanie et la Lyrie, sur Toussaint et Nazair, et sur cette ville aux tours d'or au bord de l'Alba. Une référence à Nilfgaard, le centre cosmopolite de l'empire. Tout ces lieux, j'aimerais qu'ils ne soient pas pour moi que des lettres inscrites dans un livre.

Ymerej De Hindarsfjall a écrit:- J'espère que j'en aurai pour mes couronnes !

Pour lui aussi c'était un vrai plaisir, la soirée passait bien plus vite que prévu, un sourire sur le visage qui ne partait presque jamais. Il fit ensuite une moue impressionnée mais ça ne l'étonnait pas de la part de Maajidyn.

- Et ba alors on va en faire en tuer un plus gros ! J'adorerais pouvoir en tuer un.

Après tout leur nature de sorceleur n'était jamais loin, les monstres étaient leur activité principale et ils n'allaient pas se contenter de quelques noyeurs.

- Mademoiselle me fait honneur.

Lui aussi sourit à pleine dent, ne regardant même pas ce qui se passait autour.

- Parfaitement, on dirait que tu as été une noble toute ta vie !

Sa main alla chercher celle de Caseï pour continuer à dancer, plus tranquillement.

- Tu doutes de ça ? Enfin al danse je veux bien mais à l'épée quand même ! Tout le monde sait que je suis sans égale à Kaer Morhen.

Clin d'oeil rendu.

La danse continue entre les deux jeunes, peut-être sous les regards jaloux des autres sorceleurs ou nobles ? Mais cela, elle s'en fiche. Ce qui compte pour la c'est de s'amuser avec son ami Ymerej. Elle n'avait rien d'autres à rajouter à ses paroles à part des hochement de têtes souriant et quelques ricanement.

-Qui pourrait y croire que j'etait une paysanne des bas-fond des marrais de Velen avec cette robe et mon langage ? Personne moi je dis. Dit-elle en souriant légerement, fière de sa transformation.

COntinuant à danser, allant de plus en plus vite avec plus en plus de passion, les jeunes commençaient à être épuisé de ses exercices.

-Sans égale ? C'est ce qu'on verra le skelliger. Dit-elle d'une fausse menace.

Avec le temps passant, Casei commence à être essoufflée de la danse.

-J'en peux plus ! Arrêtons la veux-tu ?

Le récit de Dame Laria le conforta dans son idée qu'il commençait se faire d'elle et des hypothèses qui la poussait à choisir cette voie, sa vie l'ennuyait, elle voulait découvrir le monde, voyager partout, oui Kantz commençait à comprendre.

-Quand je serai devenu Sorceleur, j'irai étudier à Ban Ard et ensuite je serai libre, libre d'aller où mes pas me mèneront.

Le nilfgaardien s’interrompit un instant plongeant ses anthracites dans les bleus, un air solennel sur le visage avant de reprendre.

-Libre d'aller jusqu'a Nilfgaard, avec vous si vous le souhaitez.

Une analyse bien précise du quotidien de la jeune danseuse qui ne pouvait qu'appréciée être comprise tout autant qu'elle aimait pouvoir se livrer presque sans ce filtre qui était celui des gens de sa condition. Car en ces quelques instants, elle n'était pas prisonnière.

- Un programme chargé, tout comme celui qui m'attends.

Les iris de Kantz trouvèrent effectivement celles de Laria qui ne le quittait plus, un sourire en coin naquit sur son visage.

- Est ce une promesse?

Rien ne transparaîtra sur le visage du petit mutant où pendant quelques secondes seul le bruit ambiant des gens dansant, discutant, riant fut l'unique réponse audible aux oreilles de Liara. Ses yeux se fermèrent, un instant imperceptible pour le monde autour de lui et son interlocutrice, pourtant si long pour le nilfgaardien. Cette idée qui lui avait traversé alors l'esprit sonnait étrangement comme une phrase enfantine lancé à la volée par l'innocence et la naïveté dont faisaient preuve les enfants, adolescents à la suite d'une utopique et éphémère rencontre. Pourtant, pourtant Kantz, au plus profond de son être, savait pertinemment que ce n'était au contraire tout sauf une simple parole au grès des hasards. Ses paupières se rouvrirent et laissa son regard se poser une fois encore sur celui de sa cavalière, alors qu'un sourire plus franc, plus joyeux aussi vint égayer quelque peu son minois en réaction de celui visible chez Laria.

-Oui.

Une réponse bien simpliste avant que sa voix ne reprenne la parole quelques instants après précisant un écho positif à la question pour le moins rhétorique de la bourgeoise.

-Oui, c'est une promesse que je vous fais.

Ils iraient tous deux un jour à Nilfgaard, tous deux magiciens. Qu'importe l'année, le mois, le jour, ils iront.

Une adolescente combattante devait déjà attiré bien des regards, tout comme le visage de Ymerej, alors nul doute que la combinaison des deux qui dansent ensemblent devaient accaparer quelque attention de la part du noble auditoire.

- Passer de manieuse de fourche à à sorceleuse danseuse c'est effectivement une sacrée evolution. Qui sait jusqu'où tu sauras aller ?

Le skelliger ne pouvait que comprendre ce sentiment de fierté, cette satisfaction de devenir un peu plus qu'un être humain, une version améliorée, loin de ce qui leur était réservé. D'innombrables maux passés couplés à un examen qui aurait pu tout autant signé leur mort leur avait donné l'occasion de voir la vie redistribuer les cartes les concernant.

- J'attends de rencontrer la personne qui saura me faire mentir.

La danse était aussi agréable qu'épuisante, combien de temps cela faisait il ? En tout cas même son physique de mutant accusait le coup.

- Je boirais bien un coup, pas toi ?

Elle attire les regard depuis le départ en vue de sa beautée avec ses traits fin, ses yeux aussi beau que l'océan et des cheveux aussi éclatant que l'or même. Même si Casei ne comprenait pas les regard fixant sur elle des dames, il est certain que se sont des regards de jalousie.

-J'espere à un avenir radieux et hors de portée de la faucheuse, oh oui.

Ayant fini de danser,elle se rend vers les tables, indiquant Ymerej de la suivre. Elle se fait servir un verre de vin par un serveur.

Un verre de vin dans la main, elle tapote légerement son propre torse avec son index.

-Tu le sais bien que je suis cette personne Ymerej ! En toute modestie biensûr. Dit-elle d'un sourire insolent.

Puis elle commence à boire son verre d'une traite.