Re: Les tribulations de Carmia en Maecht

Sa tête aussi accaparait son attention à cause d'une douleur aigüe. Encore dans le gaz, la Pianienne saisira sa tête à l'aide de sa main putride, comme pour soulager la douleur, mais cette dernière ne fit que s'accroître.

- " J'ai déjà vu pire, mais d'la part d'ennemis ou de fils de pute, si tu t'considères comme ça c'est ton problème... " Elle déglutira, visiblement sa main ne voulait pas lâcher sa concentration, qui se penchait quasi uniquement sur elle. " Elle était périmée ta potion ? Regarde l'état d'ma main "

Concernant la question qu'il lui lançait, elle considérait qu'elle était en la compagnie de quelqu'un de terriblement pénible, mais de confiance, elle n'allait pas faire des manières avec son frère..

- " J'voulais stopper l'attaque avec mon don, mais il s'est pas activé "

Rattrapant de sa main n'ayant subit que des attaques bégnines son glaive, elle se redressera lentement, avant de le ranger dans son fourreau attribué :

- " Dire que j't'ai cherché pendant des jours pour qu'tu sois toujours aussi casse-couilles... "

Il répondra avec nonchalance tout en continuant à manger sa pomme en toute quiétude, ne se faisant visiblement pas trop du soucis pour celle qui était sa soeur :

- Hmmmm, fais attention, ce n'est pas gentil ce que tu dis sur ma mère, et ta mère aussi d'ailleurs. Enfin tu me diras elle pourra pas sortir de sa tombe pour te coller la rouste.

Puis il continuera négligemment, répondant à l'accusation de Carmia par un large geste de main qui signifiait totalement ce qu'il laissait entendre :"laisse tomber, c'est rien".

- Je t'ai dit, dans quelques jours elle sera nickel mais là t'es bon pour trinquer encore un peu. La prochaine fois fais un peu gaffe et mise pas tout sur ton don, c'est le truc de métal hein ? J'ai vu des trucs un peu pareil, c'est sympa, mais je miserais pas ma vie dessus. T'aurais pas fait ta tête de con je t'aurais juste fait un méchant bobo à l'épaule et à deux trois autres endroits pas trop chiants, ils auraient rien vu venir et ça aurait été réglé. Mais faut toujours que tu fasses dans les extrêmes.

Il se tordra légèrement le cou avant d'ajouter en balançant le trognon on ne sait où :

- Je me disais bien, c'est pas trop ton genre de venir aussi, tu fais ta méchante brutasse mais t'as un petit coeur d'or au fond. Pourquoi tu voulais voir ton grand frère chérie ? Tu n'as pourtant jamais apprécié les calins.

Terminera t'il en narguant Carmia de ses yeux rieurs qui avaient tant le don de l'énerver et en tout point conforme à ses souvenirs, en plus grand peut être.

Semblant particulièrement taciturne par rapport aux propos qui étaient tenus en face d'elle. On osait toucher voire même jouer avec la corde sensible de la sorceleuse, et pourtant cette dernière ne bronchait pas. Peut-être de l'identité de la personne atténuait ses relent d'impulsivité et d'agressivité ?

- " Elle t'en foutrait plus une à toi, pour c'que t'as fait à ma main "

Décidemment, cela allait devenir une vieille rengaine, la Pianienne ne jurait plus que par celle-ci, peut-être parce-que cela pouvait potentiellement l'handicaper durant les prochaines affrontements, et Carmia avait la bougeotte et n'aimait pas se sentir infirme.

- " J't'ai pas reconnu au début, j't'avais pris pour un énième enculé que j'croise par hasard. Y'en a eu beaucoup ces derniers temps.. "

Elle pensait notamment aux fameux gardes qui avaient été disséminés tout au long de son périple.

- " T'es saoulant sérieux, c'est important c'que j'dois te demander là "

Carmia froncera les sourcils parallèlement et même simultanément à l'apparition du sourire de son frère. Si elle avait remué ciel et terre pendant des journées entières, ce n'était pas pour qu'un pitre lui rit au nez.

- " J'ai besoin d'ton aide, pour une... " enquête " "

Le beau Phobos lèvera les yeux aux ciel devant la réaction de la jeune sorceleuse, faisant mine d'être vexée par ses propos loin d'être flatteurs :

- Tu arrives à me confondre avec d'autres... Que c'est décevant... Je vois toute l'importance que tu me donnes.

Terminera t'il en mettant les deux mains dans ses poches, se callant contre l'arbre dans une posture soigneusement calculée pour sembler désinvolte, le faire paraître comme un jeune homme désinvolte sur lequel rien n'avait de l'emprise. On aurait pu croire que les années auraient polis son charactère, mais à l'instar de son corps, son esprit vieillissait bien lentement. Il cultivait avec soin son apparence, tournant en dérision le sérieux et la cruauté de la vie par ses manies adolescentes. Mais si elle se projetait dans le passé, Carmia savait que cette façade joviale pouvait parfois s'écroule avec un désintérêt feint :

- Une enquête tu dis ? Tu as perdu ton sens de l'humour ? Il va être bien dur à retrouver... Enfin dis moi, te fais pas prier.

Levant les yeux au ciel, visiblement, la sorceleuse avait plus gagné en sérieux que son aîné, cela était cocasse mais fortement pénible.

- " Ça fait des années j't'avais pas vu, et j'étais dans une situation d'merde donc c'était pas l'moment d'réfléchir mais plutôt d'agir "

Elle, restera droite et debout, n'ayant guère besoin d'un appui pour maintenir sa position et sa prestance. Les bras venant s'entremêler pour appuyer son air impassible, elle continuera, la mine sobre :

- " Une enquête qui nous concerne tous les deux. J'ai su que tu t'étais renseigné pendant un temps mais flemmard comme tu es t'as pas poursuivi les recherches " Elle marqua un temps de pause, n'aimant jamais aborder de la sorte cet événement précis. " Au sujet de l'assassin d'maman, j'ai appris qu'il avait jamais été arrêté. Quand j'suis allée à Kaer, le sorceleur qui m'y a emmené m'a certifié qu'il avait été attrapé par la garde ; j'ai appris qu'c'était faux. Je veux venger m'man, qu'on le retrouve tous les deux et qu'on s'en occupe "

Phobos froncera les sourcils à la déclaration de Carmia, visiblement quelque peu refroidit par le sujet que cette dernière venait d'aborder. Il soupira avec une certaine déception après le résumé qu'elle venait de lui offrir :

- Et bien, on peut dire que tu me tiens en bien piètre estime. Tu penses vraiment que j'aurais laissé l'assassin de notre mère se tailler parce que j'aurais la flemme ? Bien sûr que je sais qui il est, et où il est.

Contrairement à ce que l'on pouvait penser, le fait que son aîné fut plus froid qu'accoutumé l'enchantait presque, il allait pouvoir faire preuve de plus de sérieux dans cette affaire qui en méritait beaucoup. Quant à la sorceleuse, suite à la réponse de Phobos, ses bras se décroisèrent, les traits de son visage se délièrent, et une nitescence d'espoir jaillira dans ses prunelles :

- " C'est vrai ? Faut qu'tu me donnes les infos ! "

Elle semblait plus enjouée et satisfaite que jamais.

L'homme auparavant si joviale sortira un couteau de sa poche, un couteau de belle taille qui devait bien faire deux fois la longueur de sa main et qu'il fera glisser plusieurs fois sur cette dernière avant de déclarer sans regarder sa jeune soeur :

- Simple, il est dans un petit baraquement, avec des potes, ils se planquent là depuis un petit bout de temps. Il a dilapidé tout l'argent du vol, tout l'argent de mon putain d'héritage pour s'acheter du fisstech et de l'alcool. Il sait que je suis là, et j'attends que le bon moment pour lui faire la peau. Je te dis il est entrain de se chier dessus dans son baraquement, il ose à peine sortir pour pisser.

Terminera t'il froidement, une haîne si intense dans sa voix qu'elle en était presque tangible.

Prenant en compte chaque information avec attention, la sorceleuse demeurera muette et les yeux vitreux, comme si ces derniers s'imaginaient le taudis où ce scélérat pouvait se recroqueviller, avec l'argent mais aussi l'honneur de leur famille.

- "M'ouais... Y'a un truc que j'comprends pas par contre... "

Elle lèvera les yeux vers son frère, l'intrépidité dans les yeux et un léger rictus plein de défi se dessinant sur ses lèvres.

- " Depuis quand t'es une chochotte à esquiver l'action ? J'suis là maintenant, j'peux te donner un coup d'main pour déloger ce rat d'son trou "

Phobos lancera un regard noir à Carmia avant de lui répondre, mâchant soigneusement ses mots pour ne pas laisser exploser son fiel :

- C'est simple, tout le monde me connait là, et tout le monde sait que je veux faire la peau à ce connard. Si je le bute, ils viendront tous me chercher. Et certains ont le bras long, sorceleur ou pas si ils me tomber à 10 dessus ils pourront très bien me bousiller, encore plus si ils louent le service de mages rénégats. Contrairement à d'autres, je connais mes limites.

Il laissera planer un léger silence, continuant à faire glisser son couteau sur la paume de sa main jusqu'à se l'entailler légèrement par inadvertance, il ne laissera échapper aucun signe d'une quelconque douleur alors qu'un liquide carmin commencera lentement à perler :

- Par contre, toi, ils te connaissent pas, si tu t'arranges, tu pourrais le buter, vite fait bien fait et te casser, t'auras jamais existée.

Lorsque Phobos abordera le sujet des limites, Carmia ressassera brièvement dans sa caboche quelques souvenirs rattachés à ce thème ; la morale scabreuse d'Eskel, ses nombreuses défaites qu'elle collectionnait depuis sa mutation, et bien évidemment ses multiples projets échoués.. Elle prenait cette simple parole anodine pour un avertissement ; elle ne devait en aucun cas surestimer sa chance et sa dextérité, cela allait peut-être lui faire défaut, comme tantôt dans le bar.

- " Pas faux, mais avant j'veux des infos précises "

Elle lèvera son bras n'étant pas pourvu d'une main atrophiée. A chacune des intonations de sa phrase, elle lèvera un doigt comme pour les énumérer.

- " Où il habite précisément ? Combien sont-ils dans sa baraque ? Sont-ils si dangereux que ce que tu prétends en t'esquivant sous un faux prétexte ? "

phobos serra les dents devant les sous entendus de Carmia mais se contentera de répondre d'une voix crispée :

- Si tu veux des infos précises écoute. je t'ai dit. Les quatre pechnos à l'intérieurs sont pas une menace. Si tu es une sorceleuse, tu pourras les buter. Ceux qui sont dangereux, ce sont ceux qui habitent ici, et les moyens qu'ils ont. Alors fait toi discrète si t'as pas envie de te retrouver avec un carreau dans le crâne la prochaine fois que tu te pointeras dans une grande ville. Tu rentres, tu les buttes, et tu te barres aussi sec, rapidement, discrètement, efficacement. Il habite dans une grange fortifiée par loin à l'Est. j'essaierais de retenir les gars d'ici si tu fais du bordel.

C'est comme si elle prenait note intellectuellement de ses précieuses informations. Elle allait avoir besoin de ses dernières pour mener à bien son épopée, et que cette dernière ne se casse pas la figure juste avant son aboutissement. Hochant la tête presque cycliquement, sans réelle cohésion avec les paroles dites, Carmia soupirera bruyamment à la fin du monologue de son aîné :

- " Ouais, fais gaffe quand même. Si j'suis venue ici c'est pour venger m'man, pas pour perdre son fils et de surcroit mon frère... Même si des fois t'es casse-couilles "

Carmia sourira à cette petite intervention caustique, il fallait dire qu'elle venait à peine de revoir son frère après des années, et elle allait devoir s'en séparer de nouveau. Son quotidien où aucune attache affective ne subsistait, elle s'y faisait très mal.

- " Merci pour les infos Phobos "

Sans plus de cérémonie, elle commençait déjà à se tourner vers la direction indiquée.

Phobos se décrispera enfin, mais ne lâchera pas son arme pour autant, se contentant de laisser retomber sa main qu'il caressera avec une certaine circonspection, comme si il venait de se rendre compte qu'il s'était coupé. Il haussera finalement les épaules avant de sortir une petite flasque de gnole qu'il dévissera avant de se prendre une bonne gorgée et de répondre avec un sourire acide, peut être dût à l'alcool, où à une amertume plus profonde :

- J'ai dit que j'allais essayer de les retenir, pas de me trucider toute la ville pour tes beaux yeux sœurette. Tu en veux ?

Demandera le jeune homme en tendant sa flasque vers la jeune femme. Il enchaînera alors sur un ton plus léger, essayant de dissiper la mauvaise humeur ambiante :

- Tu comptes aller où après quand t'auras fait ton petit carnage ? Tu rentres à Piana ? Où tu vas un peu voir du pays ? Ou peut être faire un tour dans l'armée ? Quoi que t'accepterais jamais les ordres toi.

Terminera t'il avec un sourire ironique. Bien entendu, Carmia pouvait partir accomplir sa sinistre boucherie avant de disparaître et perpétuer cet éternel cycle d'attache de de séparation. Ou peut être pouvait elle choisir une voix plus douce, tel un marin arpenter les flots du destin en sachant que quand elle reviendra au port, sa famille et sa dulcinée l'attendront ? Mais les attaches sont cruelles et plus on s'y accroche, plus violemment part-on à la dérive quand elles viennent à se briser, son enfance le lui avait cruellement démontré.

Devant la flasque que lui présentait son fraternel, la Pianienne tendra sa main, celle putride, et la secouera faiblement, pour signifier le refus qu'elle lui formulait :

- " Pour s'battre c'est pas la meilleure des technique de s'imbiber de merde comme ça... "

La sorceleuse n'avait guère besoin de ce spiritueux pour détendre l'atmosphère, elle était habituée aux tensions les plus fortes et abjectes.

- " J'sais pas, j'crois j'vais plutôt retourner à Piana prévenir papa que je l'ai vengé, et ensuite j'vais p't'être aller explorer le nord. J'veux m'éloigner le plus possible de ces connard d'Haakis et Nilfgaardiens... " Elle se tournera d'ailleurs de trois quart, pour répondre à la dernière interrogation du gringalet. " Moi dans l'armée ? Plutôt crever, t'es malade toi ! "

Suite à cela, elle ne répondra plus à rien, ni n'accordera un regard compatissant à son frère et partira. Peut-être que ce dernier allait lui manquer, mais faire preuve de sentimentaliste, elle, la sorceleuse, cela était intolérable. Carmia tentera de rêvasser à autre chose qu'à l'hécatombe qu'elle allait engendrer dans peu de temps, cela atténuera le stress.

Le grand frère haussera les épaules devant la réponse de Carmia avant de répondre :

- Comme tu le sens, bon courage, et n'oublie pas, cherche pas midi à quatorze heure, tu te le fais rapidement, puis tu te casses. Pas besoin de faire la fière, de vouloir lui faire entendre raison ou de vouloir le faire souffrir ou les conneries comme dans les livres.

Concluera t'il avant de se diriger lui vers la taverne, préparant son alybie et laissant Carmia réaliser sa sombre tâche.

La sorceleuse avait suivi les indications de son frère au sujet de la grange qui devait abriter les malfrats. Sur le chemin, elle avait été fort lente, potentiellement pour ne pas se tromper de chemin, mais peut-être également pour une autre raison, officieuse et plus obscure... Son coeur battait de plus en plus la chamade, et ses sens était à l'affut du moindre signe suspect extérieur. Quand elle arrivera sur les lieux, que pouvait-elle voir ?

La marche ne dura pas longtemps, mais lui laissera le loisir de réfléchir sur sa tâche à venir. Sans doute pouvait elle déjà se projeter face à cet ennemis sans visage, celui qui avait détruit sa famille sans la moindre once de compassion, celui qui avait transformé son père en cette sombre carcasse amorphe, celui qui l'avait privé à jamais des yeux brillants de vie de sa mère. Les minutes s'égrenèrent jusqu'à ce qu'une grange fortifiée soit visible au loin, d'apparence miteuse, cette dernière était composé d'une petite maisonnette rustique dont un léger panache de fumer s'échappait du toit de la maisonnette . Non loin, une grande grange qui tenait à peine debout et semblait dépourvu des animaux qui devaient habituellement y habiter. Enfin, elle pourra apercevoir un petit cabanon attenant à la ferme, sans aucun doute pour y ranger différents outils. Du moins c'est ce que pourra en conclure Carmia si elle avait quelques notions sur les maisons de campagne. De là où elle se tenait, elle ne pourra ni voir, ni entendre plus. Que fait elle ?

Contemplant les lieux avec une appréhension grandissante, la sorceleuse réfléchissait déjà à une tactique pour prendre le dessus sur son ennemi d'entrée d'jeu. Néanmoins, la crainte d'être repérée par ces derniers, du fait d'une certaine agitation dehors, la fit penser beaucoup plus rapidement, voire même à la hâte, comme si une menace faramineuse planait sur elle, alors qu'il ne s'agissait que de vulgaires humains... Se précipitant sans faire de bruit vers ce qui semblait être l'entrée de la maisonnette des lieux d'où un panache de fumée s'échappait, Carmia tendra l'oreille afin de distinguer un signe de vie, et pourquoi pas de les localiser à l'intérieur ?

Carmia s'approchera soigneusement de la maisonnette, avançant avec précaution pour éviter de se faire repérer par les maîtres de ces lieux. Le village n'était pas loin, des hurlements pourraient passer inaperçu, comme être entendu, une simple bagarre quant à elle, et bien tout dépendrait de la chance de la pianienne. Alors qu'elle s'approchera de la maison, carmia passera sur un parterre de feuille morte dans lequel son pied s'enfoncera brutalement dans ce qui semblait être une immense chausse trap dans laquelle elle n'évitera la chute qu'en se retrappant in extrémiste sur les bords les bords du trou, laissant ses deux jambes pédaler dans l'air sous de larges pics de bois affutés alors que ses avants bras supportaient tout le bras de son corps. Visiblement, ils étaient préparés pour offrir un jolie comité d'accueil à tout intru.

Son esprit vaquait à d'autres pensées, justement cela ne baissait pas sa garde, mais la rendait moins insupportable. Se remémorant des mémorielles de son passé qu'elle s'était jurée d'occulter pour de bon, le piège la ramena sur terre, voire même sous cette dernière. Risquant de trépasser, elle put conter sur ses capacités exemplaires et réactive. Sentant qu'elle perdait pied, ses derniers délègueront toute leur force aux bras, qui devaient assurer la survie de tout un corps. Crispés, tendus, ils parvinrent à maintenir la jeune Carmia à la surface, mais n'empêcheront pas ses cordes vocales de faire par de leur stupeur. Un infime bruit, pas un glapissement ni un sursaut, un hybride, qu'elle étouffera au mieux pour ne pas signaler sa présence. Pour compenser, elle ne prononcera aucun râle durant son extraction de ce trou, elle comptera sur ses jambes qui serviront de levier à ses bras, qui supportaient déjà une charge bien trop importante. Si elle parvient à s'extirper sans dommage de cet embuscade, la sorceleuse reprendra sa respiration et ses esprit tout en réitérant son action, c'est à dire épier les bruits provenant de la maisonnette, son coeurs battait à s'en rompre.

Par un heureux coup du sort, ou simplement à cause d'une distraction quelconque, la chute ne semblait provoquer aucun remous dans la chaumière qui restait désespérément calme, éloigné d'une trentaine de mètres d'elle. Au final, ce piège ne lui aura couté que quelques petites salissures, une sacré frousse, et sans doute une vigilance redoublée alors qu'elle pourra entamer de nouveau sa progression vers la cahute, accompagné par le frappe hystérique d'un pivert non loin.

Lorsqu'elle arrivera près de la baraque après avoir pris une montagne de précaution et en décryptant chaque recoin de son chemin, la sorceleuse observera la facade ; y'avait-il des fenêtres ou volets battants ? Y'avait-il un interstice où observer quelque chose se déroulant dans la demeure, ou au contraire n'y avait-il rien ? Si cela était le cas elle écoutera à la porte avec attention et finesse, sinon, elle scrutera de manière espiègle l'intérieur de la chaumière, pour prendre le plus d'informations possibles.

Carmia pris des précautions, des précautions extrèmes, mais malheureusement insuffisante, après avoir esquivé quelques autres pièges, elle tombera sur un dernier plus subtile, caché sous des herbes folles, une corde craquera, laissant tomber un objet lourd qui tombera sur le sol, mais restera inanimé, sans la moindre conséquence pour la jeune Carmia. Elle pourra bien entendu examiner l'objet en question. Pour ce qui était de la chaumière, elle pourra apercevoir deux hommes au premier étage, bavardant comme si de rien n'était alors que la nourriture peu ragoutante venant d'une marmite caressait ses narines, visiblement une sorte de soupe.

- Qu'est ce qu'on se fait chier ici...
Déclarera sobrement le premier, aussitôt suivi par le deuxième homme
- ça va faire quarante fois que tu le dis... tu veux pas changer un peu ?
une fois narquoise lui répondra :
- Tu préfères peut être que je te raconte comment j'ai connu ma femme, c'était à toussaint, à la fête du vi...
- Par pitié pas encore cette histoire... bientôt je connaîtrais mieux ta femme que ma mère...

Carmia se détournera bien rapidement de la discussion qui se tenait dans la chaumière, elle était si lacunaire qu'elle n'en voyait aucunement l'intérêt. Elle dirigera en effet son attention sur l'objet dont elle avait entraîné la chute accidentellement. Intérieurement et surtout en ce moment-là, elle s'adressait mille jurons, sur son inattention. Pendant qu'elle se flagellait mentalement, elle auscultera le poids s'étant retrouvé au sol ; y'avait-il un élément notable ou intéressant à remarquer dessus ?

L'objet, pour en avoir fabriqué plus d'un, était facilement reconnaissable. Il s'agissait visiblement d'une bombe vent du nord, grossièrement façonnée ceci dit, une bombe dont les émanations auraient sans aucun doute causées de gros dommage à Carmia si sa finition avait été plus exemplaire, en plus de sérieusement alerter les gardes campés dans la baraque. Que décide t'elle de faire ?

La sorceleuse n'était pas pyromane, ni experte de la fabrication d'arme à combustion. Si par malheur une bévue lui arrivait, alors elle n'était plus sûre de pouvoir assurer sa survie. Cependant, à ses yeux, il s'agissait d'un cadeau du destin dont elle devait profiter. Mais comment s'en servir à bon escient ? Son cerveau, par chance, lui servit la réponse sur un plateau d'argent ; elle ne devait plus penser de manière impulsive et téméraire, mais de manière réfléchie et tactique. Néanmoins, sa technique ne devait pas servir d'excuse pour repousser l'inévitable et le carnage. Elle saisira avec une précaution légendaire la bombe qui était tombée raide sur le sol, et la placera sur ce qui semblait être une entrée, de sorte que si une personne empruntait ce passage, elle tomberait instantanément dessus, et activerait peut-être son mécanisme. Ensuite, avec beaucoup d'attention, elle contournera la maison à la recherche d'une entrée secondaire, pour y pénétrer.

Carmia placera soigneusement la bombe sur le seuil de la porte avant de se diriger vers l'arrière de la cour, se déplaçant à pas de louve. Elle y trouvera une petite entrée qui ne payait pas de mine, les charnière étaient rouillées, et le bois plus bien vaillant. Alors qu'elle procédait à l'examen de la porte, la sorceleuse sera perturbée par le grincement de volet s'ouvrant, au dessus d'elle, laissant tomber quelques gouttes d'humidité sur sa tenue.

Dans cette situation, si l'apparition de l'aléa n'était pas subvenu, alors la Pianienne aurait longuement mûri ses actions, elle les aurait peut-être reconsidérées. Mais là, dans l'empressement de la situation, elle ne pouvait plus sélectionner cette option, elle se devait d'agir efficacement mais surtout rapidement. C'est ainsi que sa conscience céda sa place à un automatisme flagrant, à une absence de réflexion, à une seule lubie qui guiderait ses actions futures ; tuer tout le monde et survivre. Qu'importe les conséquences, elle n'y pensait déjà plus, le tambourinement incessant de son coeur contre sa poitrine aliénait sa pensée et occupait toute sa tête. Sortant avec une vivacité folle son arbalète, elle y inséra des carreaux le plus rapidement possible, et pointa l'arme en direction des hauteurs, des volets.

Si Carmia n'avait pas été repérée, le cliquetis des carreaux d'arbalète parlera pour elle. La tête de l'homme se baissera, dévoilant un visage à la barbe hirsute et aux cheveux crasseux, les yeux creusés par de profonde cernes. Le trentenaire mis quelques fractions de secondes à comprendre ce qu'il se passait avant de filer comme une flèche à l'intérieur de ses appartements, ne laissant guère le temps à Carmia d'encocher son carreaux. Elle entendra alors la voix de l'homme emprunte d'une terreur sourde raisonner dans la pièce :

- Putain les gars, on a de la visite, derrière, il a envoyé quelqu'un, débarrassez vous en... vite... vite putain... Elle est armée !

De la pièce non loin, elle pourra entendre une chaise tomber, et le doux chuintement de lames que l'on sortait de leurs fourreaux.