Re: Les tribulations de Carmia en Maecht

Carmia pourra donc quitter la ville ma fois plutôt charmante de churos pour marcher direction Druigh, une ville située non loin de Churos, séparée par quelques lopins de terrer et le fleuve de la Velda. La traversée imposait de passer un imposant pont sur la route commerciale, un pont que la jeune piannienne passera tard le soir après sa dure journée de flânerie. Ce dernier était de bonne facture, tout en pierre massive, il s'agissait d'une important voie commerciale qui avait vu passer plus d'une caravane comme l'attestait l'usure de la roche . L'ambiance était calme, les passages plus rares et le soleil se couchait lentement, bercée par les remous de la Velda.

Comme elle avait fait pour auparavant, la demoiselle se contentera de la lune comme compagnon pendant la nuit. En effet, après avoir subit les tumultes de la ville pendant quelques heures à peine, la sorceleuse en était déjà épuisée. Elle préférait le froid et la rudesse que le confort et la chaleur, si cela signifiait dormir dans une ville peuplée d'une cohue... Elle passera le pont sans grande considération et s'interrogera sur un lieu à l'extérieur adéquat pour la nuit ; un endroit préservé des regards, où on lui foutrait la paix.

Le vœu de solitude de Carmia ne fut malheureusement qu'un vœu pieu. une fois le pont traversé, Carmia fut arrêtée par ce qui semblait être trois soldats portant une tenue de garde mais sans armoiries se distinguant clairement. Ces derniers convergèrent vers elle dans une formation légèrement espacée, un en face d'elle, le plus imposant, et les deux autres à quarante cinq degré à droite et à quarante cinq degré à gauche d'elle. Le leader prendra alors la parole sans un sourire ou une quelconque marque d'empathie :

- Vous venez de franchir le pont et d'entrer dans la région de Geso, vous devez payer le droit de passage.

Décidément, à croire que le destin voulait qu'elle se coltine l'omniprésence de gardes, elle qui ne les portait pas dans son coeur...
A l'arrivée des trois gugusse, la Pianienne ne mouftera pas, et ne vacillera pas non plus. Elle restera stoïque, les yeux croisant ceux de ses interlocuteurs, pour montrer qu'elle n'était guère impressionnée.

- " C'est quoi ces conneries ? "

Peut-être avait-elle passé trop de temps en dehors du monde réel et trop dans le bastion, et par conséquent qu'elle ignorait les usses du monde. Mais cela ne changeait rien à son étonnement.

le garde répondra avec le même calme froid, sa main en position de repos près de son fourreau et ses yeux bleue aciers scrutant carmia tandis que ses deux comparses restaient à leur position, jetant parfois quelques coups d'oeil furtifs autour d'eux. Le garde reprendra alors :

- Ces conneries, c'est que vous êtes sur le territoire du baron Lock, vous devez payer un droit de passage. Je ne vois pas ce que tu comprends pas. Alors réglez ou alors il va falloir passer par ailleurs. Compris ?

Le parler était claire, concis, militaire. Visiblement l'homme qui se trouvait en face d'elle avait l'habitude du commandement.
Les connaissances de Carmia lui permettait de savoir qu'il était courant de payer des taxes, notamment à la rentrée d'une ville, ou lors de la traversée de certains péages. Cependant, elle ne connaissait pas assez bien la région pour savoir quelles étaient les taxes en vigueur dans la région.

La sorceleuse était donc prise dans un dilemme ; si elle passait le passage initial en s'acquittant de la somme, elle perdrait encore de l'argent, et cela lui courrait sur le système de devoir en valoir continuellement pour chaque fait et geste. En revanche si elle faisait demi-tour et si dirigeait à proximité du passage pour essayer d'en trouver un autre, elle risquait de perdre du temps, et Carmia en avait grandement besoin... Elle lancera donc, avec une touche de sarcasme dans sa voix - quoique la demande ne l'était pas, elle se moquait simplement des gardes qui allaient devoir répondre d'une audace pareille -.

- " Vous connaitrez pas un autre passage où j'devrais pas payer ? Ça m'arrange "

Le garde ne bronchera pas, la dominant de son mètre quatre vingt dix il répondra avec le plus grand calme contrairement aux deux subalternes qui l'accompagnaient qui semblaient moins à l'aise avec leur tâche :

- Non. Et on n'est pas des guides. Donc soit tu payes, soit tu rentres à Maecht, soit tu fais un petit séjour au trou, au mieux. Et n'essayes pas de jouer à la plus fine.

Déclarera t'il alors que le froid se faisait plus pénétrant, exacerbé par un vent du Nord tout droit venu des montagnes qui se profilaient au loin.

La taille du colosse ne l'impressionnait guère, tout comme les deux bolosses éloignés de part et d'autre. Les poings serrés, un silence flottera, ce dernier sera décisif pour sa réflexion interne.

- " C'est combien pour une sorceleuse en mission ? Si l'prix est trop cher, j'essaie d'contourner "

Pourquoi donner cette information cruciale ? Sans doute pour provoquer..

L'homme hésitera un cour instant, la jaugeant du regard avant de lui répondre tout net :

- 10 florins. Sinon va falloir nager.

Un prix élevé, difficile de savoir si le fait qu'elle soit une sorceleuse ait joué en sa faveur ou non. Un homme du bas peuple aurait dut faire quelques petites économies pour pouvoir s'acquitter de cette taxe qui même si elle n'était pas totalement prohibitive était loin d'être donnée.

Un sourcil se haussant, l'autre sarquant, elle méditera sur cette somme et surtout sur le poids qu'allait perdre sa bourse. Car en effet, la demoiselle cèdera la somme considérable, en lâchant amèrement un ;

- " Vous cassez les couilles "

- Vous pouvez passer.

Répondra sobrement le garde avant d'empocher l'argent et de partir d'un pas rapide, se dirigeant vers une forêt non loin par une étroite sente, pas exactement le genre de trajectoire à laquelle l'on pourrait s'attendre. Un quatrième individu viendra à leur rencontre quelques dizaines de secondes plus tard et clôtura la marche. Carmia sera bien sur libre de reprendre le chemin.

Jettant un dernier regard noir à celui qui venait de lui extorquer sa fortune durement gagnée, elle rangera sa bourse simultanément à son avancée vers la sortie du pont. Elle ne se concentrera guère sur la ville, et entreprit de terminer ce qu'elle avait débuté ; trouver un lieu paisible où dormir.

Carmia pourra trouver un coin tranquile ou dormir à la belle étoile, un petit coussin de mousse étonnement sec et moelleux au milieu d'une clairière hospitalière. Elle passera une excellente nuit et pourra reprendre la route sans plus de problèmes. Que décidait elle de faire ?

De continuer sa route en direction de sa destination, la faim au fond de sa panse l'intimera de saquer le pas.

Carmia saquera donc le pas pour arriver à proximité de Draigh, dernière grande ville avant la bourgade de loredo. La ville était d'ailleurs bien moins flamboyante que les bourgade qu'elle avait pu croiser jusque là. D'apparence plutôt rustique, de nombreuse tente formant visiblement un camp militaire s'était dressé entre Carmia et la ville.

Si les tentes étaient visiblement contrôlées par des gardes ou du moins par quelque chose s'en rapprochant, la sorceleuse viendra contourner les infrastructures temporaires. Elle en avait quelque peu marre de ces personnes dépositaires de la loi, qui la tracassait plus qu'autre chose.

Camia aura donc pris tout son temps pour contourner le camp de garde, coupant à travers champ pour suivre la route de loredo, guidé par quelques locaux lorsque la décision s'imposait, une solution pratique qui lui garantissait de ne pas se faire embêter par les dépositaires de la force publique qu'elle appréciait tant. Sur la route, elle pourra apercevoir moins de garde qu'habituellement, ou du moins les gardes semblaient remplacés par d'épais déplacement ponctuels de soldat. Une philosophie tout à faire différente de celle qu'elle avait pu constater à Maecht. Par ailleurs, en quittant l'axe principale pour se diriger vers Loredo elle pourra remarquer que les caravanes se faisaient de plus en plus rare, voir presque inexistante, offrant un peu de la paix tant désirée par Carmia.

De la quiétude et solitude ? Que demander de plus ? Rien, cela ravissait la jeune sorceleuse qui l'était très rarement. On pouvait même voir s'étirer avec difficulté un rictus sur ses lèvres carmins. Si la nuit grapillait l'horizon elle aurait été aux aguets, mais cela n'était pas le cas, alors son esprit de permettait des fois de rêvasser. Sur l'accomplissement de son périple, ses exploits futurs, sur diverses choses en somme ! Parallèlement, elle continuera son trajet.

Enfin, après quelques jours de marches seulement perturbés par des traces de neckers, necker qu'elle esquivera habillement, Carmia arrivera en vue d'un village, un village étrange et peu accueillant. la grande majorité des maisons étaient faites de bois, de petites cahutes minables comme dressées à la va vite sur d'anciennes fondations. Certaines espaces semblait rappeler le passer violent de la ville, comme une maison incendiait qui semblait placé avec justesse pour servir d'avertissement au visiteur trop téméraire se rendant dans ces lieux. Les habitants n'étaient pas en reste, une bonne partie était armé, et rares étaient les enfants qui parcouraient les rues. Quand aux femmes... les ecchymoses que certaines portaient ainsi que la forte proportion de femme aux tenues légères parlaient pour elles. Les rues étaient sales, l'odeur du bois pourris se mêlait à celles des excréments lorsque l'on avait le malheur de s'éloigner un peu trop de l'axe principale. C'est donc dans ce village ma foie tout à fait charmant que Carmia se rendra dans l'espoir de retrouver son frère.

Finalement, le panorama délivrant une vue sur la garde était plus accueillant et pittoresque. Tous ses sens étaient décuplés, et ces derniers, de part les odeurs, les bruits et les éléments visuels qui se profilaient devant elle, lui criaient de faire demi-tour, qu'une bourgade nilfgaardienne valait mieux que ces taudis. Mais la sorceleuse était têtue, et téméraire. Ce n'est pas de la crasse qui allait la faire tressaillir. Cependant, cette dernière, ainsi que l'aspect global de la ville, lui intima d'adopter un comportement particulier ; la discrétion. Elle était seule, et bien que sa force était au rendez-vous, Carmia n'était guère d'humeur pour une joute improvisée, avec des personnes qui avaient l'air de vouloir en découdre. Évitant donc de se diriger vers un bar ou tout autre lieu fermé, elle tentera de cibler du regard une femme quelconque qui semblait patienter. Selon les dires de sa nourrice, son frère avait une renommée auprès des catins, elle savait par conséquent qui interroger.

Carmia n'aura aucune difficulté à trouver l'objet de sa convoitise, enfin, la personne appropriée pour obtenir l'information qu'elle cherchait, étonnement, elle se fondait plutôt bien dans la masse. La voyageuse mal habillée, possédant une épée, une arbalète et au regard d'acier, une parfaite mercenaire au mieux, un bandit un bien équipée au pire. Elle trouvera une femme entrain de "patienter" derrière un bâtiment, petite, brune, cette dernière tenait une fiole qu'elle s'échinait avec peine à déboucher. Son regard était morne et dénué de vie, cerclés de profondes cernes.

C'était l'avantage d'entretenir un caractère austère pendant des années, de le perfectionner pour mieux l'exposer au grand jour. Continuer à maintenir cette aura singulière et ardente, elle se dirigera d'un pas tranquille vers la prostituée, sans s'émouvoir de l'état dans lequel elle se trouvait ; Carmia n'était pas une grande sentimentale.

- " Vous connaissez bien la ville et ses habitants ? "

Lui lancera-t-elle à sa hauteur.

La jeune fille s'échinera sur sa petite bouteille, ses mains tremblants avec excès alors que le minuscule capuchon restait désespérément scellé. Chétif sac d'os claquetant à chacun de ses spasmes, elle répliquera avec une lassitude teinte de colère :

- Ouais, ouais, tous, pourquoi, tu veux les bons plans ? va falloir raquer, comme tout ici. Putain dbouteille tu vas t'ouvrir salope.

Pestera la prostituée en continuant à forcer sur la petite flasque.

Bon sang mais ils étaient tous ~~juifs~~ véreux sur le Continent pour en valoir à sa bourse ? D'un soupir teinté de frustration, elle saisira la fiole de la péripatéticienne pour la débouchonner - sans la lui rendre pour autant -. Le but étant que l'attention de la catin se redirige vers elle.

- " J'veux des infos sur un de tes clients, apparemment il est connu dans c'te ville de merde "

La réaction de cette dernière ne se fera pas attendre, à peine la fiole quittera ses mains, la prostituée se jettera sur Carmia pour lui reprendra la fiole, ne cherchant pas même une seule seconde à écouter ce que Carmia avait à lui dire, ses ongles longs s'enfonçant dans la chaire de Carmia :

- Rend moi ça pétasse, rend moi ça tout de suite.

Criera t'elle d'une voix suraiguë frisant l'hystérie.

Ne se faisant pas prier, la sorceleuse jettera la fiole avec violence contre un mur quelconque et proche dans le but de la briser. Ensuite, elle tentera une clé de bras à la demoiselle, sans atteinter à sa respiration, simplement pour la maîtriser. Elle lui chuchotera ensuite :

- " Ferme ta gueule et écoute moi ou j'te tranche la gorge sale pute "

Lorsque la fiole partira pour se briser contre le mur, la prostituée se précipitera en direction du mur, cessant immédiatement ses récriminations et laissant tout le loisir à carmia d'effectuer sa clef de bras. La femme au bord des larmes se récriminera d'une voix désespérée sans vraiment écouter les paroles de Carmia, totalement perdue dans son monde, la douleur abritant son bras égalant avec peine celle du manque alors que les os de son bras commençaient à craque sous la prise de la sorceleuse :

- Non, putain, pourquoi, je... comment, j'en ai besoin... bordel...

La relative faiblesse de son adversaire n'émouvoira pas la sorceleuse. Depuis peu qu'elle était partie, on avait réussi à la berner trop de fois, elle ne tomberait plus dans le panneau. Son chuchotement se faisant plus féroce, elle ne relâchera pas sa prise, et ne laissera pas de leste.

- " Ta putain d'fiole, j't'en rachèterai une autre à une condition "

Elle insistera bien sur le terme " fiole " afin de capter l'attention de l'aliénée.

- " Tu vas m'indiquer le lieu où vit un certain Phobos. Tente de m'entourlouper et j'te vide de ton sang et tu peux dire adieu à ta future fiole "

La jeune femme ne cessera de pleurer compulsivement pendant quelques secondes d'une manière pitoyable avant de se ressaisir, du moins autant que son addiction le lui permettait. Elle inspira profondément alors que de la morve coulaient de son nez avant de répondre d'un voix cassée :

- Phobos... phobos... il doit être dans la taverne... pitié trouvez moi du fisstech j'en ai besoin, je ne pourrais pas tenir. jvous en supplie.

Les larmes de la catin n'atteindront pas le coeur de fer de la Pianienne, au contraire ces derniers irritait son sang-froid qui commençait crescendo à bouillir. Elle ne relâchera pas sa prise avant que celle-ci se remette à brayer quelques informations croustillantes. Si elle indiquait une taverne, cela signifiait qu'il n'y en avait qu'une dans ce patelin paumée, Carmia n'aurait donc aucun mal à la trouver.

- " Arrête de chialer "

La sorceleuse lâchera son bras avec dédain, elle se redressera et commencera à s'éloigner de la prostituée pour rejoindre la taverne en question.

- " Si t'as pas menti j't'en rachèterai. Sinon t'iras t'faire foutre "

Bien évidemment cela était faux, elle n'allait guère gaspiller sa fortune pour une pouffiasse aliénée.