Les tribulations de Carmia en Maecht

C'est dans la grande capitale de Maecht, prénommée Maecht, que Carmia se retrouvera téléportée en suivant le portail. Suite à une volonté de simplification administrative et de réduire le séparatisme qui animait certaines provinces de l'empire Nilfgardien, la région de Gueso avait été assimilée à celle de Maecht pour ne plus que former une seule et unique région au nom de cette dernière. Mais des tensions fortes subsistait entre l'ancienne Gueso, corrompue et aux routes dangereuses, et Maecht, une région rurale mais peur riche, manquait de moyen pour imposer son hégémonie sur la trop grande région.
Mais trêve de cours d'histoires, car c'est à l'extérieur des villes de Maecht que la jeune Carmia arrivera, du portail, elle pourra admirer l'architecture Nilfgardienne rustique de la capitale. Cette dernière accusait quelques siècles de retard, se montrant rustique et pratique, mais n'avait rien à envier à la plus-part des grandes villes mineurs des royaumes Nordiques. Le paysage lui était tout aussi rustique, quelques petits hameaux autour desquels poussaient les champs de blés et les pâturages. Carmia sera bien entendu invitée à s'enregistrer avant de poursuivre son périple. Qu'allait elle décider de faire ?

En l'espace de une journée, la demoiselle avait expérimenté deux téléportations, et c'était bien les premières de sa vie. A peine arrivée sur le sol nilfgaardien, la sorceleuse se demandait si son quotidien allait être aussi éprouvant, ou si elle allait pouvoir se satisfaire de quelques trêves. Carmia en aurait bien eu besoin, après cette activité sans interruption, et ce depuis le massacre des noyeurs, mais elle ne pouvait pas. Tout simplement car elle ne souhaitait pas faire une escale dans une ville à l'apparence Nilfgaardienne. La Pianienne préférait tomber de fatigue plutôt que de séjourner temporairement et brièvement dans cette bourgade. Cela ferait trop honneur à l'empire.
Après son arrivée plus que mouvementée, elle se saisira donc de sa carte du Continent afin de visualiser la route à prendre. Elle remarque que le lieu où elle devait atterrir se trouve au Nord. Elle prendra cette direction en observant les alentours ; y'a-t-il des gens faisant route dans ce sens-ci ?

La fière piannene ne fera pas le plaisir au Nilfgard de son hospitalité, et décidera de ne pas mettre les pieds dans cette ville à l'architecture inconnue, et s'évitera ainsi de devoir s'acquitter d'une taxe de passage qui si elle ne laissera pas ses fonds exsangues, continuerait à les vider. Sur la route, elle pourra apercevoir de nombreuses caravanes commerçantes, un réseau qui reliait sans doute les trois grandes villes de la régions, situés relativement proche dans cette immensité de pâturage. La route semblait sûre, et les convois non escortés se mêlaient à des convoient étonnamment plus armés. Les denrées transportées variaient, même si l'on retrouvait une majorité de bien artisanaux venant du travail du cuir, du bois ou des biens alimentaires.

Tel un ruisseau s'écoulant paisiblement de la bourgade précédemment quittée, la populace s'amassait en un petit attroupement ; pour se protéger ? Pour plus de convivialité ? Pour ne pas se perdre ? Toutes ces hypothèses étaient valables. Dans tous les cas, il vint en tête une idée à la demoiselle, car sa situation était clairement en sa défaveur. Si elle continuait son périple seule et exténuée comme elle l'était, elle risquait bien d'y laisser sa peau, et de passer l'arme à gauche à n'importe quel détour. C'est pour cela qu'elle se joindra partiellement au flux continuel de gens migrant, et continuait se suivre le chemin qu'elle devait emprunter ; vers le Nord.

Carmia malgré ses capacités de sociabilité plutôt faibles, préfèrera suivre le troupeau plutôt que de couper à travers champ pour atteindre sa destination, un choix qui ne manquait pas de bon sens. Au fil des heures de marche, les routes moins encombrées alors que la majorité des paysans avaient quittées la route pour retourner dans le village. La sécurité apportée par le trafic semblait moindre, bien que la route restait bien entretenue et qu'elle ait de temps à autre l'occasion de croiser divers soldats Nilfgardiens de patrouille sur son chemin, ce qui devait expliquer la sérénité de beaucoup de convoi.

Ceci dit comment Carmia avait tracée sa route, avait elle tentée de discuter ou préférait elle marcher en solitaire au milieu de tout ces convois ? Allait elle à l'auberge ou préférait elle le confort de la belle étoile ?

Carmia, peu importe dans quelle situation elle se trouvait, restait fidèle à son caractère et à elle-même. Son adage, c'était bien la solitude, le calme, la sérénité. Alors, après une journée aussi mouvementée que cette dernière, un peu tranquillité ne lui ferait guère du mal. Elle s'était donc jointe au convois sans l'animer ni le faire vivre. Discrète, elle se servait de l'effectif des personnes pour assurer sa sécurité, celle-ci également appuyée par des gardes sous le joug d'une mauvaise influence. Pour ce qui est du repos qui l'appelait, la sorceleuse préférait conserver son argent qu'elle avait dépensé sans considération il y a peu de temps, et par conséquent de privatiser la nature et son environnement comme gîte pour une nuit.

Si Carmia privilégiait sa bourse, c'était au détriment de sa sécurité, cependant la route était calme, et ses nuits solitaires se passèrent sans évènements notables si ce les quelques tracats d'une nuit en plein air, le piaillement des oiseaux nocturnes et autres manifestations de la faune ainsi que le temps, pas toujours clément. Après quelques jours de marches, elle arrivera aux alentours de la ville de Churo, la deuxième ville majeur de la province de Maecht. Moins imposante, son architecture semblait plus brute encore que celle de Maecht. Autour d'une ville taillée comme une forteresse, des bourgs se développaient ci et là, sans doute grâce à la paix offerte par l'annexion du Nilfgaard.

Sa sécurité, la demoiselle pouvait s'en charger, ça n'était pas une incapable. De plus, si elle avait pénétré dans une auberge, pour sûr elle aurait croisé plus de gens qu'elle ne l'aurait désiré. Pourtant, après plusieurs nuits exécrables dans une nature luxuriante - en terme de bestioles -, la sorceleuse souhaitait retrouver, même le temps d'une heure, une once de confort, et cela au niveau de la nourriture. Habituée aux plats abondants dans le réfectoire de Kaer Morhen, Carmia éprouvait une nostalgie pour ce confort gustatif. Alors, le temps d'un repas, elle se dirigera en direction de la ville de Churo, y entra et tenta de trouver une taverne proposant des repas copieux.

Carmia passera au milieu des petites habitations périphériques qui si elles ne respiraient pas la richesse, n'étaient pas non plus miséreuse, avant de s'approcher de la ville fortifiée. Rien à voir avec les forteresses qu'elle avait pu voir jusque là à Seig Lyn où les défenses avaient été installées à la va vite. Même si l'architecture était vieillissante, la pierre avait été entretenue contentieusement et des soldats en armure effectuaient leurs rondes avec le plus grand sérieux malgré la paix apparente qui semblait Reigner dans la région. Une fois passé les grandes portes, elle pourra se diriger vers une petite auberge d'où s'échappait une délicieuse odeur sucrée : "le churos doré"

C'était assez atypique, de souvenirs c'était la première fois qu'elle approchait un établissement culinaire qui allait proposer à priori des mets sucrés. Cela pouvait être une expérience pour la sorceleuse, qui n'avait guère eu l'opportunité de se rassasier pendant plusieurs jours, elle espérait changer la donne à cet instant. Pénétrant dans les lieux, elle scrutera l'infrastructure afin de trouver l'endroit où on passait commande.

En entrant dans le bâtiment, elle pourra rencontrer une population relativement jeune alors qu'une odeur suave saturera son adorat. Souvent accompagné de leur amis ou de leur amant, quelque fois de leur enfants, les habitants de churo s'étaient réunis dans cette boutique où la convivialité régnait pour manger une sorte d'épaisse pâtisserie aux reflets dorées qui fera saliver la sorceleuse, un petit repos bien mérité avant une bien dure aventure.

Ne prêtant guère attention à la clientèle des lieux, elle essayera D'ailleurs de serpenter entre ces derniers pour éviter de perdre de vue là où l'échange procédait. Elle se rendra au guichet si il y en avait un, pour demander le prix de cette chose qui semblait peu frugale.

Le gros bonhomme qui vendait cette spécialité locale lui tendra un gros cornet de "churos", luisant de gras, bien dorée, chaud à souhait et craquant, une spécialité culinaire sans aucun doute inédite pour la jeune pianienne. Le vendeur lui sourira avec une bienveillance infinie avant de lui demander :

- Et avec ça, vous prendrez un supplément ? peut être du miel ?

Voyant cette sibylline chose paraître devant elle, la Pianienne ne sut retenir son étonnement et admiration, surtout face à l'effluve odorante s'échappant de cette dernière. Une odeur douce titillant ses narines, et avec son odorat supérieur à la population, ce qui était une simple odeur agréable devint une explosion de senteurs sucrées.

- " Non, ça ira "

Elle lui reversera la somme que valait cette merveille avant de commencer à la déguster dans le magasin, pour atteindre la sortie elle prit son temps.

Carmia aura dépensé une petite somme pour s'offrir se dessert qui aura sût réjouir ses sens, une expérience dont elle ne semblait plus bien coutumière mais qui offrait un peu de joie à son quotidien bien morose. Une fois sortie de cette boutique, que décidera t'elle de faire ?

Elle sortira illico de la bourgade, mais en prenant malgré tout son temps. Peut-être n'allait-elle pas voir des formes de vies pendant un long moment, elle en profitera alors pour contempler les environs et ruelles de Churo.

Elle sortira donc illico... en prenant son temps ? Donc rapidement sans se presser, sans se presser rapidement ? Bref elle sortira. Sur le chemin, elle pourra voir des échoppes vivantes et une population qui avait l'air globalement heureuse, quelques mendiants, mais ces derniers se faisaient plutôt rare. Seul ombre au tableau, des gardes plutôt présents comparés à Seig Lyn et si ces derniers se contentaient d'épier discrètement les passants, leurs présence en si grand nombre semblait presque décalée par rapport à l'apparente prospérité de la ville.

Effectivement, sa traversée de Churo fut assez alambiquée. Elle flânait par moment mais s'empressait par d'autres. Cependant, l'abondance d'armures viendra semer le doute , ou plutôt une interrogation dans son esprit ; pourquoi y'en avait-il autant en ces lieux semblant champêtres ? Carmia n'était pas du genre à se questionner dans son coin, et à jouer les discrète ; sans attendre, elle se rapprochera d'un habitant, le premier qu'elle verrait et qui stagnait - un habitant qui semblait donc avoir le temps de jacasser -.

- " Pourquoi les gardes sont aussi omniprésents ici ? La ville semble pas en avoir besoin "

La jeune Carmia tombera sur un homme plutôt bien habillé, sans doute de la petite bourgeoisie, qui flânait en fumant sa pipe avec contentement, conscient que sa vie était une réussite. Ce dernier fut d'ailleurs heureux qu'on vienne lui adresser la parole, le problème quand on était dans sa situation, c'est bien qu'on avait trop de temps. Il sourira à la jeune guerrière avec indolence avant de répondre en tirant sur sa pipe :

- Vous êtes de passage ? Vous devez pas être de la région pour ne pas savoir ce genre de choses. Vous connaissez l'adage ? Qui veut la paix, se prépare à la guerre. Ces soldats ne se bâteront sans doute jamais dans notre belle cité, mais il est de notre devoir de nous méfier des incursion des indépendantistes Gésien. Ces rustres ont déjà commis quelques exactions dans notre villes et ils se font de plus en plus bruyants. Mais ne vous billez pas ma belle, vous êtes en sécurité à Churo. Mais dîtes moi comment vous prénommez vous ?

Elle aurait pu choisir une cible bien plus proche de sa classe sociale, mais cela ne courrait pas les rues semble-t-il. Et dire que dans chaque canton où elle allait, la Pianienne tombait toujours sur le même profil de personnes. Expirant de dépit avant de se hâter vers le bourgeois, Carmia écoutera son intervention avec attention, avant de maugréer son prénom :

- " Carmia "

Dans sa caboche, cela semblait trop sobre. Et alors une idée naquit dans sa tête ; celle-ci était comique, et voilà longtemps que la sorceleuse ne l'avait pas été.

- " Mais on me surnomme la Vierge de Fer "

Ce qui était bien évidemment faux, mais cela l'amusait de s'imaginer un sobriquet que les plébéiens citeraient dans les rumeurs.

- " C'est quoi cette histoire d'exactions ? "

Un grand sourire illuminera le visage du noble, la vierge de fer, comme c'était excitant. Il ne discutait non plus avec un simple passante mais avec une personne mystérieuse, dure et sans aucun doute intransigeante. Elle devait posséder des capacités hors du communs, ou gagner de multiples batailles pour être affublée d'un tel sobriquet. Qu'importait alors la véracité de ses propos, le piment que cette rencontre ajoutait à sa petite vie bien ordonnée était plus que bienvenue et il se laissera prendre au jeu de bon coeur :

- La vierge de fer, vous avez dût accomplir bien des exploits pour pouvoir vous enorgueillir de ce titre. Ce pourrait paraître téméraire mais pourriez vous me compter comment en est on venu à vous nommer ainsi ?

Il prendra une deuxième inspiration, laissant les vapeurs de fumés s'introduire dans ses poumons avant de reprendre avec contentement, fier de sa connaissance des affaires de la villes :

- Quelques vols dit-on, nous avons eu une attaque d'un haut dignitaire et quelques incursions de soit dit en bandit à la frontière. Ces margoulins ne reculent devant aucune bassesse. Mais la sécurité a été renforcée depuis. Et puis, vous n'avez pas l'accent guésien, ni le teint, vous ne risquez pas d'être assimilé à ces troublions.

Si mystérieuse que la plupart de ses compairs ignoraient son nom et même dans certains cas son existence, alors il valait mieux pour le cuistre de calmer son trépignement. Sachant que la demoiselle comptait partir de cette bourgade avant la tombée de la nuit, il n'allait guère en apprendre plus, ou du moins quelque chose d'intéressant. Croisant ses bras pour montrer de son tempérament, la sorceleuse jaugera à son tour et plus méticuleusement son interlocuteur, une pointe d'indifférence dans les yeux.

- " J'en sais rien, ce surnom découle pas des seules batailles que j'ai faite "

C'en était très drôle, ce petit sobriquet qu'elle venait de se créer en combinant deux réalités bien distinctes - sa pucellerie et son don - semblait inspirer des épopées au gugusse, elle se retenait intérieurement pour ne pas rire de ce simplet.

- " D'la merde en somme, j'm'attendais à plus de la part de bandits qui méritent un renforcement de l'armée "

Le jeune homme semblera quelque peu déçu de l'avarice de Carmia en détails croustillants, mais après tout ça faisait tout de même une histoire pas comme les autres à raconter. Et puis, il fallait dire que la posture austère de la guerrière ainsi que son épée en acier sans doute plus affutée que sa misérable dague avait tout de même un léger effet dissuasif. Ne laissant rien paraître de ces dernières pensées il reprendra flegmatiquement :

- pourtant, il semblerait qu'aussi dur que soit le fer, certains arrivent à percer au travers de cette armure.

Remarquera t'il, faisant référence à la cicatrice que portait Carmia. Une petite pique qui il l'espérait pourrait peut être atteindre l'égo de la jeune femme et lui permettre de glaner quelques ragouts croustillants. Il ajoutera finalement d'un air de conspirateur pour répondre à la dernière remarque de la piannienne :

- Certes, ce sont des incidents isolés, mais depuis des bruits cours d'une possible attaque coordonnée. Pour l'instant, les barons sont comme des chiens affamés auquel on aurait laissé un seul et unique os. Mais si un venait à s'affirmer et venait à prendre les armes pour réclamer son indépendance, Churos serait la première à en pâtir. Et si jamais ce scénario ne se produisait pas, ma foie la vie de garde est une vie saine et je préfère voir un homme en armure qu'un mendiant ou un paysan tenant la fourche.

Sans doute toutes les têtes bien garnies possédaient un esprit malicieux, capable de cerner ce qui perturbait son adversaire. Que l'on vienne attenter à sa dignité et à son grade de guerrière hors-pair, sans faille, cela pouvait éreinter sa "bonne humeur" - si tenté qu'elle en ait une -. Ses sourcils se froncèrent plus que d'accoutumé, et son regard fut perçant, transcendant celui du bourgeois.

- " Le fer peut se plier, mais très rarement. Lorsque cela arrive, il mène des représailles terribles, vous en voulez un exemple ? "

Lui jettera-t-elle, s'approchant crescendo du bougre à mesure que son monologue avançait.

- " Vous soutenez ces choses ?- Elle penchera sa tête en direction d'un attroupement de gardes éloignés - Qui sèment souvent plus de troubles que celui qu'ils traquent ? Vous êtes con "

Le jeune comédien ne se dépêtrera pas de son sourire, la surveillance de la ville avait ses bon côtés. Elle n'oserait jamais une attaque dans une ville si bien gardé n'est ce pas ? Cependant, ce sourire se sera quelque peu crispé alors qu'il ironisera :

- C'est une proposition généreuse, mais je me contentera de l'avis d'un expert, d'un forgeron peut être.

Il prendra une deuxième inspiration en tenant tête à la guerrière qu'il dépassait de quelques centimètres :

- Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas. Chez nous, dans les contrées civilisées, les gardes connaissent leur place, et ne sèment aucun trouble. Ils sont au service du peuple.

Cet air pompeux, Carmia avait connu peu de personne l'ayant arboré, et pourtant ce dernier faisait parti de ceux qu'elle haïssait le plus. Elle ressassait cet incident subvenu dans les douves, où l'un de ses aînés avait prouvé sa capacité à être exécrable. Toutes les personnes reproduisant cette même expression arrivaient à s'attirer les foudres de la sorceleuse.

- " Demander aux gens d'votre espèce de s'bouger l'cul, qu'elle idée... "

Bien évidemment, après avoir évalué brièvement la situation, la Pianienne décida d'en rester là. Elle était stupide, pas suicidaire. Attaquer quelqu'un de la haute lui vaudrait sans doute la peine capitale. Cependant, son esprit peu développé ne l'empêchera pas de commettre une bévue ; tomber dans le piège du bourge et révéler une information sur sa vie pour sauver son égo, et par impulsivité. Il fallait dire qu'elle n'était pas une lumière.

- " Les mendiants qu'vous avez dénigré avant, dites vous qu'la personne en face de vous et capable de vous botter l'cul en était une. Juger par la classe sociale, c'est dégueulasse, encore plus que de soutenir les gardes nilfgaardiens "

- Une idée aussi saugrenue qu'un plébéien faisant preuve de civisme

Répliquera le jeune homme, se sentant visiblement un peu plus libéré en voyant Carmia cesser sa tentative d'intimidation, un concession malheureuse. Mais cet épisode pouvait bien entendu en rester là, après tout il faudrait un drôle de coup du destin pour que ces personnages venaient à se rencontrer de nouveau dans le futur. Il reprendra alors devant la véhémence de Carmia :

- Comme si un paysan n'ayant jamais effleuré une lâme pouvait me botter "lcul"
Une légère touche de mépris était perceptible dans sa voix alors qu'il prononçait ce mot.
- J'énonce seulement des faits ma chaire, ils se complaisent dans la médiocrité quand ils pourraient faire société et participer à la richesse de la ville.

Il marquera une légère pause à la remarque de Carmia, visiblement estomaqué par son franc parlé, avant de reprendre en abaissant légèrement la voix, comme si la conversation était maintenant dangereuse.

- Quand aux Nilfgaardiens, ils sont très bien où ils sont. Nous sommes en paix, autant que nous puissions l'être. Et les gardes, du moins la majorité, sont des enfants du pays désireux de protéger leur patrie. Vos accusations sont viles et ne font que mettre à nu votre ignorance.

Son civisme, il pouvait se le carrer où elle pensait. S'il cherchait une personne faisant preuve d'une courtoisie exemplaire, qu'il aille la chercher dans ses quartiers ; les gens du peuple ne daignaient perdre du temps en piètreries. D'autant plus que la jeune sorceleuse était connue pour sa langue de vipère, qui ne se ménageait pas.

- " Vous voulez qu'la "paysanne" vous botte le cul et vous apprenne à la respecter ? "

Elle détachera son regard de l'intéressé pour effleurer les environs de ses prunelles ; trop de monde, une sécurité accrue, un parcours du combattant pour sortir du labyrinthe que représentaient les ruelles de la ville.

- " Mais finalement vous avez d'la chance, vous êtes bien entourés. Si on s'recroise en dehors de la ville, ça sera pas l'cas "

Toujours les bras croisés, un sourire vint adoucir ses traits du visage raides, comme si un constat qu'elle venait de faire la réjouissait.

- " Pourquoi baisser le ton en parlant d'eux ? Vous en avez peur ? "

Elle, au contraire du bourge, haussera le ton.

Le noble soupira derechef devant l'agressivité de celle qui semblait décidément prompte à s'attirer les ennuis et à vouloir bien plus jouer des muscles que des bons mots avec lui, une situation qui était loin de lui convenir. Il répondra alors avec un semblant de lassitude, autant pour ne pas perdre la face que pour s'extirper de ce terrain... glissant :

- Je crains que votre sobriquet se référait bien plus à votre intelect qu'à une supposée vertue, cette discussion est ma fois bien décevante. Je vais devoir prendre congé. J'ai à faire.

Répondra ce dernier avant de s'éloigner avec un empressement tout calculé pour être assez rapide pour s'échapper de ce bourbier sans pour autant avouer une fuite.

Le bougre n'aura pas à craindre une filature de la part de la sorceleuse, cette dernière s'apprêtait déjà depuis un moment à s'en aller, la discussion devenant peu à peu stérile. Elle se sera donc remise en route en direction de Loredo, après s'être frayé un chemin en dehors de la bourgade de Churos. Elle n'avait plus rien à y faire...

Les tribulations de Carmia en Maecht

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