Réseau Souterrain de Novigrad

Elle sentira bien en effet l'odeur de noyeurs, mais c'était vague et assez purtride. Sans doute celle provenant des divers cadavres un peu partout, pour l'instant aucun  danger immédiat dans cette zone. Ils finiront par parvenir devant un immense tunnel creusé  à  même  les fondations d'un bâtiment du port  datant des premières  époques de la ville.

-C'est de l'autre côté.

Affirme le chauve avec une voix ferme, bien que pour des yeux attentif  un certains stress est visible  dans son expression déterminée. La peu est d'ailleurs présente parmis la majorité des hommes présents,  sauf le second qui semble indifférent.

Des yeux affutés et à l'affût du moindre détail, Carmia en avait. C'est donc sans mal qu'elle croisa l'appréhension qui annihilait le visage d'un des chefs, et de ceux des fantassins. Il lui faudra plusieurs secondes pour comprendre la raison de cette crainte, et lorsque la sorceleuse fit le constat, un long soupir émana de ses narines.

- " Putain d'merde... "

Ils venaient indéniablement de se perdre, sur le terrain d'un tueur aguerri ; mais dans quel bourbier elle venait de se lancer... De ces empotés, Carmia commençait à en avoir marre. Levant sa main gauche libre à hauteur de sa tête, paume visible, cette dernière incarna la demande de silence.

- " Fermez-la deux secondes "

Lorsque cet ordre sera respecté, et que le mutisme prendra place, la mutante fermera les yeux afin d'accroître sa concentration. De son ouïe et odorat elle se servira, afin de retrouver aisément leur chemin. Elle tentera de pister n'importe quel élément qu'elle pouvait percevoir ; sentait-elle ou entendait-elle quelque chose d'inhabituel ?

Non, le Capitaine ne c'était pas perdu, il indique juste que la ou la piste du criminel se trouve c'est à partir ou plutôt au delà du tunnel. Mais ne comprenant pas vraiment la réaction de Carmia il l'interprète d'une autre façon, fronçant les sourcils il dégaine son épée suivit du blond qui fait de même prenant une mine soudainement plus sérieuse.

-Vous avez entendu du bruit ?

Demande t'il avec angoisse tandis que ses hommes se regroupent en formation , piques en avant devant le tunnel. Comble de l'ironie, Carmia entendra immédiatement après un bruit au loin dans le tunnel obscur, comme un tapotement d'acier contre de la pierre en rythme "tap , tap , tap, tap"

Qu'il s'agisse d'un quiproquo ou pas, ce dernier se verra estomper instantanément, notamment à cause des échos qui parvenaient à elle. La sorceleuse était bien placée pour reconnaître le tintement de l'acier sur la roche. Mais en ces lieux, cela était singulier d'entendre de tels bruits ; un mauvais pressentiment la frappa.
Tant d'hypothèses pouvaient être exploitables, mais Carmia ne voulait en aborder aucune, elle préférait les avorter dès le début.
Sa badelaire en main, sa vue aux aguets, elle attendra que la "menace" s'approche pour chuchoter :

- " D'l'acier sur le mur, c'est un bruit régulier ; restez sur vos gardes "

Pourvue d'une vision nyctalope, elle partira à taton dans les ténèbres, afin de découvrir l'origine de ce bruit abrupte.

Les yeux de Carmia sont aveugle pour le moment, si ce n'est pour des roches et un chemin de dalles   moitié immergé sous l'eau , vieux de Alzur seul connais combien d'années  . Pour l'instant la rousse n'entend rien de plus que l'éternel "tap , tap, tap,tap" mais qui se rapproche de plus en plus, quand soudain elle pourra entendre comme une foule de pas de course qui se ruent depuis la direction d'où viens le "tap, tap, tap" de l'acier contre la roche. Le bruit d'acier en question cessant soudainement d'ailleurs, elle entendra juste après une comme une sorte de trappe en acier immergé dans l'eau s'ouvrir mais n'entendra pas distinctement la suite bien que elle devine que elle se referme plus ou moins . Car en effet la foule de pas contre l'eau se rapproche de plus en plus , couvrant le son de la "trappe" et cette-fois elle pourra entendre distinctement des dizaines de grognement et de râles de créatures tandis que leur course foule la pierre sous l'eau dans des "splash, splash, splash, splash" en cadence.  Des noyeurs, sans aucun doute et beaucoup. D'ailleurs l'odeur qui en suivra ne laisse pas de doute.

Le Chevalier chauve et le blond qui sont juste derrière Carmia tendent l'oreille, n'ayant pas l'ouïe de la sorceleuse n'entendent  pas encore distinctement. Le grand gaillard a la chevelure d'or demande en fronçant les sourcils.  

-C'est quoi cette râle bizarre qui viens du tunnel ?


Son regard se détournant vers Carmia en quête de réponse, le chauve lui écoute attentivement sans rien dire ne percevant pas aussi bien le lui que son grand gaillard de second.

Alors que le sens de sa vue demeurait endormi, voire même inutile, l'ouïe de la sorceleuse lui en faisait voir de toutes les couleurs. Tant d'informations à capter et canaliser pour mieux les appréhender, c'était de la folie, mais pourtant Carmia réussit. Il s'agissait de clapotis systématiques, réguliers, presque saccadés. Leur origine était claire, notamment du fait des miasmes puant qui accompagnait ce brouhaha. Brouhaha que seule elle pouvait percevoir. En temps qu'éclaireuse, la sorceleuse fit part de ses trouvailles :

- " Un trappe... Des pas... Ils courent..... Ils sont nombreux "

Ses prunelles qui s'étaient dissimulées sous les paupières réapparurent aussitôt. Une stupeur les cernant, elle se retournera brièvement vers l'un des chefs :

- " Des putains d'noyeurs, ils sont beaucoup en plus bordel "

Parée à trancher dans le tas, Carmia laissera le soin aux deux chefs de former les rangs de la chaire à canon, en d'autres termes des soldats.

Les hommes derrière le trio réagissent avec des mines surprises, confuses et pour certains de la panique , mais les chefs ont l'air également de ne pas comprendre pendant quelques instants puis finalement le chauve percute en entendant au loin un bruit qui s''approche de plus en plus.

-De..  Il manque de s'étouffer ayant du mal a articuler.   DES NOYEURS UNE HORDE DE SALOPERIES DE NOYEURS ! ILS ARRIVENT  ! EN DOUBLE LIGNE DEVANT CE FOUTU TUNNEL VITE ! Hurle t'il avec une agressivité surprenante , sa voix claquant comme un fouet.

Il recule derrière la double ligne qui prend formation lui même épée en poing. Les hommes malgré la peur qui les frappe aux trippes s'exécutent et forment un mur de lances en deux ligne, ceux à l'arrière plaçant leurs lances entre leurs camarades de devant.  Le grand colosse blond visiblement plus confiant mais surtout plus téméraire que son supérieur refuse de le suivre a l'arrière et préfère être  quasiment en face du choc a venir, l'épée en main avec la garde haute, juste entre les deux lignes de lanciers au milieu des hommes  pour ne pas être une gêne. Carmia qui aura rejoins la position du blond sera la seule pour le moment a les voir venir dans le noir, ils sont encore à une certaine distance, a vue d'œil elle en compte cinquante.

En première ligne, la sorceleuse avait une vue imprenable sur ce splendide spectacle qui s'offrait à elle ; le tintement des armures des soldats sous le coup de la peur, le capharnaüm vocal que causait le chauve pourtant si loin dans les rangs, l'arrivée ubuesque des noyeurs en nombre supérieur. La mutante estimait leur effectif à environ cinquante, et pour une trentaine de fantassins tout juste bon à tenir une lance légère, cela faisait beaucoup ! Carmia craignait ne devoir user d'une tactique, qui pourrait lui faire perdre sa crédibilité auprès des chefs, qui alors allaient potentiellement la soupçonner de trahison - ce qui n'était guère le cas -. Elle garda son plan de secours sous la manche, en cas d'hécatombe.

- " Putain d'merde ils sont environ cinquante ces enfoirés "

Son épée restera disponible, prête à trancher la gorge du moindre noyeur qui s'approcherait trop d'elle.

-Cinquante ? Répète le chef à l'arrière qui avait entendu les paroles parfaitement, tout le monde gardant un silence de mort au moment de l'inévitable choc. Des clairs signes d'inquiétudes sont perceptibles dans la voix du chauve. Mais il n'en démord prenant son meilleur ton d'imposition  , qui a en effet un certains charme dans la matière, cinglant et vif comme on l'attend d'un chef.

-TENEZ VOS POSITIONS ! DES SOLDATS DE L'EMPIRE NE FLANCHERONS PAS DEVANT DES CADAVRES A L'ODEUR DE POISSONS !

Difficile à dire si cela eu un effet ou non, mais en tout cas une chose est certaine les noyeurs furent bien accueilli.   La première ligne ayant l'avantage de l'allonge et de l'organisation frappe la horde qui déboule d'un coup presque en unissons, deux noyeurs transpercés de plusieurs piques meurent rapidement, et plusieurs autres subissent des blessures . Malheureusement la masse affluente de noyeurs se ruant avec rage sur l'adversaire parviens a faire plusieurs percées entre la ligne de lance. Six hommes se retrouvent à terre dans des chocs d'une violence colossale, avec plusieurs noyeurs leur ayant bondit dessus.  Carmia et le gradé sont donc rapidement pris pour cible . Se battant avec grande brutalité et dextérité, montrant les les compétences d'un guerrier de talent, le blond tuera quatre noyeurs, tandis que Carmia dos à dos avec lui en tue cinq sous des coups d'épées encore plus violents et précis que ceux de l'homme.  

Cinq soldats sont en au sol en hurlant de douleur et d'agonie alors que plusieurs noyeurs les massacrent sur place,  les mordants et les griffant principalement a la tête et au visage la ou l'armure ne protège pas, rougissant l'eau et la pierre de sang.    Pendant ce temps dans la semi-mêlée qui en découle ou la plupart des soldats échangent leurs piques pour leurs épées, sept noyeurs se font occire.  Mais bientôt le reste d'entre eux rejoins le combat ,et les noyeurs ont l'avantage du nombre.    34 contre 27  .   Les soldats se regroupent rapidement derrière Carmia et le gradé qui sont en toute première ligne, formant ainsi de masse plus ou moins qui se font face, les noyeurs chargeant les humains sans hésitation de nouveau.

Bizarrement le Chevalier ne donne plus aucun ordre, d'ailleurs on ne l'entend plus, mais a moins de s'extirpé du combat il va être difficile de savoir ce qui lui arrive , et ou il est.

Les mots que scandait le chauve n'harangueront guère la sorceleuse ; son adrénaline montait déjà crescendo, et sans parole extérieure, rien qu'avec l'idée de devoir jouter contre une cinquantaine de noyeurs.
Lorsque ce moment arriva, elle fut aussi impitoyable que pour ceux de Piana ; ces bestioles lui restaient en travers de la gorge, Carmia ne leur fera pas de cadeaux. Surtout qu'eux aussi faisaient preuve d'impétuosité et de sadisme envers les soldats. Ils les éviscéraient sans pitié, rendaient impure l'eau de cette dédale, mais ne croyez pas que cela émouvoit la sorceleuse. Elle avait été habitué à voir bien pire, elle ne prendra donc pas pitié des mourants, qu'elle occultera pour se concentrer sur les survivants.
Ils étaient en nombre inférieur en comparaison des noyeurs, les choses pouvaient déraper d'un instant à l'autre, et ce dans une forme de carnage total. Dans cette situation-ci, il lui fallait envisager un plan, il était risqué, mais c'était le seul qui lui venait à l'esprit.

Toujours aux côtés du barbu, elle lui maugréa :

- " Si les choses tournent mal, j'ai entendu un bruit d'trappe, ça peut être une issue. Si les noyeurs prennent le dessus, on s'casse par là et tu couvriras mes arrières ! "

Simultanément, elle attaquera les noyeurs qui eux également étaient en première ligne ; elle visera les points létaux.

Le combat est atroce et d'une violence inouïe , même la bataille contre les Haakis ne fut pas aussi brutale  dans les souvenirs de Carmia. Des hommes qui agonisent dans des cris stridents de douleurs alors que plusieurs noyeurs s'acharnent à arracher leurs casque pour mieux leurs détruire le visage. D'autres se font directement mordre ou se prennent des coups de griffes dans l'ouverture que offre leur casques, encore d'autres se retrouvent dans du violent pugilat avec un ou plusieurs noyeurs, s'étouffant entre le poids de l'armure et leur visage qui se fait traîner dans l'eau tout en frappant les quelques roches aux alentours.   Avant que elle ne s'en rende compte la Rousse est elle même couverte de sang à la fois de soldats et de noyeurs, une éclaboussure extrêmement violente  d'une mâchoire  d'homme arraché lui entachant la moitié du visage.

Voila deux minutes que le furieux combat avait lieu , pas un des combats organisé et en cohésion comme ils sont experts non, une véritable semi-mêlée furieuse ou chaque fois que les hommes tentent de reprendre une formation correcte, elle se brise sous la violence des noyeurs, et le fait que le chef semble avoir disparu et ainsi n'organise plus ses hommes n'aide pas vraiment...Tous commencerons à ressentir une certaine fatigue parmi les soldats, offrant un avantage conséquent aux noyeurs qui parviennent au cours de cette partie du combat à ôter la vie de sept hommes, pour seulement deux noyeurs qui périssent sous les lames des hommes de l'empire.    Carmia et le gradé sauvent un peu la performance et tiennent la bataille en terrain égal pour l'instant,  l'impressionnant homme blond tue quatre noyeurs, mais la fatigue commence à se faire ressentir en lui alors que il respire avec difficulté au travers de son casque.   Il jette brièvement un regard  choqué de surprise devant ce que dit Carmia, une trappe ? De quoi elle parle ?!

-Pas question. J'abandonnerai pas les hommes !


Répond t'il  néanmoins d'un ton farouche après  un instant de cogitation alors que il bloque une attaque de noyeur de son épée, sa voix résonant avec fureur dans les oreilles de la rousse. Plutôt ironique car ils se rendent compte  que les soldats en question flanchent de plus en plus et reculent de pas en pas en arrière, la fatigue, la peur, et les pertes ainsi que le manque d'un chef étant un mauvais mélange..  

Carmia elle même occis deux noyeurs de sa lame durant le combat, et d'ailleurs étant Sorceleuse sa condition physique et son endurance son particulièrement au dessus même en moyenne en comparatif aux meilleurs humaines.  Ainsi pour le moment elle se sent absolument fraiche, pas de fatigue.

Néanmoins Carmia et le brave blond se retrouvent isolés, quatre noyeurs leur fonçant  direct dessus, deux bondissant sur chacun des flancs de Carmia et deux se jetant tête la première d'une charge de front sur le gradé.  Le reste des monstres  les voyant séparés du groupe se regroupent rapidement autour d'eux, il faut agir vite avant que le cercle ne se ferme..

La violence et terreur des combats n'était pas son Némésis, la jeune sorceleuse arrivait fort bien à les supporter, du moins dans d'autres conditions, puisque là ce n'était guère la cas. Une horde de soldats se faisant décimer sans pitié, et où elle se trouvait noyée sous l'hémoglobine, cela lui rappela un bien triste souvenir. Il tenta de s'extérioriser à travers une expulsion buccale - du vomis quoi... - mais ce n'était ni l'endroit, et ni le moment surtout. Carmia ne pouvait se permettre de donner une ouverture à ces saloperies, qui pourraient alors l'attaquer...
Contenant donc sa rage de vomir ses trippes par dégouts, la mutante serrera les dents, respirant bruyamment à travers ces dernières. Non pas que la fatigue commençait à l'envahir, mais le feu de l'action l'exigeait. Dans un excès de zèle aussi, Carmia prendra le temps de répondre à l'empoté ; décidément ils étaient tous benêts :

- " Mais bordel de merde ; REGARDE TES HOMMES, ILS SONT TOUS EN TRAIN D'CREVER, ALORS ON S'TIRE MAINTENANT !!! "

Si elle avait pu se frayer un chemin seule dans la nuée de noyeurs, elle l'aurait fait. Se traîner un empoté pareil, c'était un véritable fardeau ! Mais elle ne pouvait occulter l'idée qu'il soit très puissant, et donc pouvait servir lors du combat final.
Pour l'instant, et dans l'urgence, la sorceleuse se contente d'érafler mortellement d'un coup circulaire les deux noyeurs qui espèrent l'occire. Ensuite, de ses yeux perçants, elle tente de localiser la continuité de la grotte ; de là où étaient venues les bêtes, et où la trappe pouvait se trouver.

Mais quelle tête de mule, un peu plus et il allait adopter le côté têtu de la sorceleuse. Elle aussi l'était, mais dans des conditions aussi dramatiques que celles-ci, il fallait bien faire des compromis, même elle savait l'envisager. Mais ce chevalier, aussi droit et loyal qu'un parfait Nilfgaardien devait l'être, il la mettait dans une rage incommensurable. Cette haine, la mutante tentera de la matérialiser dans ses prochains coups. En effet ses précédents avaient été quelque peu mous et imparfaits, elle fera en sorte que les suivants soient chirurgicaux et précis. Mais avant cela, elle confiera ses intentions à l'homme, qui borné dans ses actions et sa volonté, ne signifiait plus rien pour elle, pas même une mince aide dans l'hypothèse d'un affrontement avec le Fauve.  

- " BON BAH DÉMERDE-TOI BORDEL ! "

Sur ses mots, la sorceleuse s'élancera vers les deux noyeurs qui avaient été handicapé par ses coups, plus tôt. Ils se trouvaient presque estropiés, et étaient proche d'une possible sortie, un échappatoire ; l'extrémité de la grotte. Si un coup parvenait à elle, Carmia le contrera d'un Quen, tout en oubliant pas de jeter son épée vers les deux noyeurs, le but étant de libérer un passage.

Encore un dilemme ! Et un qui se révélait très coriace, très sérieux et décisif dans la suite et tournure des événements. Si Carmia laissait le gringalet trépasser, et que le Fauve se révélait trop fort pour elle - surtout si les rumeurs concernant sa nature de sorceleuse se révélaient véritables... -, comment ferait-elle pour conclure le marché qu'elle avait engagé ? Mais si elle perdait son temps à sauver ce pleutre des griffes des noyeurs, et qu'il se refusait à la suivre dans ses démarches, ou même pire ; que le Fauve en profitait pour filer en douce, alors tous leurs efforts n'auront servis à rien..
Le choix qu'elle devait adopter lui taraudait l'esprit, au point de le faire vriller. Ses mirettes fixées sur la joute perdue d'avance que menait Roycar, la sorceleuse en vue de sa sécurité future, décida de lui prêter main forte, à contre coeur...

- " Pourquoi j'dois travailler avec des couillons pareils ?! "

Rugissant cette remarque à l'encontre du soldat, elle profitera de l'inattention des noyeurs pour les attaquer par surprise, dans le dos, ceux qui se trouvaient proche de sa position.

Une vive compression viendra asséner son estomac ; était-ce un coup physique ? Non, il était plutôt psychique. Remarquer que malgré sa volteface son seul espoir de vaincre la crapule qui était à l'origine de son contrat partait sous les coups des noyeurs. Le visage qu'elle tira suite à la mort de Roycar était issu d'une réflexion ; lui et ses troupes venaient de s'effriter, elle était donc seule dans ces dédales, avec l'incapacité de faire machine arrière, et de retourner à la surface exiger des renforts. Carmia allait devoir progresser dans le labyrinthe, mais en avait-elle encore envie, maintenant que sa sûreté et sécurité ne dépendait plus que d'elle ? Des conditions comme celles-ci n'avaient pas l'habitude de la tourmenter ainsi, mais c'était juste une accumulation de tout qui arriva à la faire vriller ; les souvenirs débectant de sa joute avec les corsaires assimilée au massacre des soldats, la troupe de noyeurs qui décidément souhaitait lui en faire baver toute sa chienne de vie, cette impression d'être acculée et de devoir remplir un devoir pour un Empire qu'elle haït, c'était un trop plein.

- " Oh putain "

Après cet ultime juron, elle fit confiance à son instinct, qui lui dicta de revenir sur sa précédente décision ; fuir. Se fatiguer dans un combat contre cette horde ne ferait que l'handicaper pour la suite des événements - et si d'autres noyeurs l'attendaient au prochain carrefour ? -. De plus, ses craintes sur l'hypothétique fuite du Fauve la démangeaient fortement. La mutante s'était entraînée quasiment tous les jours à la course, justement pour avoir une alternative dans des situations comme celle-ci. Elle contera donc sur sa capacité d'endurance, et de course pour sprinter vers l'extrémité du tunnel, à la recherche de la trappe. Carmia gardera donc l'oeil ouvert.

La rudesse de ce combat n'avait guère égalée celle de Piana ; là où auparavant elle fut seule pour vaincre ses créatures, la mutante avait aujourd'hui eût le droit à de l'aide amplement méritée.
C'est bien évidemment cette dernière qui l'inquiéta. Croiser un homme - en fût-il un ? - pourvu d'un masque dans le repère d'un scélérat qui a fait passer l'arme à gauche à beaucoup de soldats, cela n'était guère rassurant... La Pianienne avait beau être sotte elle n'était pas aveugle ; il s'agissait bien là de la proie qu'elle traquait depuis le début de l'excursion. Il avait l'air d'avoir une carrure et taille imposante, et ses forces venaient de s'ammeunuiser considérablement ; elle n'était pas prête pour un combat frontal. Il lui fallait une diversion pour prendre l'avantage, et Carmia usa par conséquent de la parole.

- " Heuuuu... Merci..... Fauve ? "

Son épée toujours en main, elle se prépare à l'idée de devoir s'en servir ; pour attaquer comme pour parer.