Un réseau de caves 2

Jusqu'à le découvrir entièrement, ce n'est que quelques caves sous terre, dont l'entrée, s'il n'y en avait qu'une, était bien dissimulée. L'intérieur est relativement sombre, éclairé par un certain nombre de torches. L'odeur n'est pas des plus agréables par certains endroits, mais reste en temps général supportable voire plutôt agréable. Étant le lieu de vie de certains individus, ils devaient sans doute faire en sorte que ce soit vivable...

Le lieu est naturellement fréquenté par les pires raclures de la cité, mais pas que... avec un peu de chance, on peut croiser des têtes intéressantes, et qui n'appartiennent pas nécessairement au grand banditisme...

Josef marche, l'air monolithique. Un guerrier de presque deux mètres pour une centaine de kilos de muscle, drapé de noir et armé jusqu'aux dents... quiconque d'un peu perspicace pouvant voir l'individu devrait se douter qu'il n'était pas la pour faire des emplettes. Néanmoins il ne semblait y avoir personne, le sorceleur avance donc en se fiant à de potentiels bruits, notamment des bruits d'enfants.

Josef, en arrivant dans l'antichambre, remarquera naturellement l'odeur nauséabonde : de l'eau sale, et tournant vers le rouge servait de lave-pieds au sol. Il n'y avait ici pas grand bruits d'humains, et trois chemins possibles :

- à gauche, le tunnel restait assez large, et semblait s'enfoncer loin, très loin.
- en face, un petit passage étroit avant de se retrouver à nouveau dans un large tunnel.
- à droite, pareil qu'en face.

Et effectivement, il n'y avait pas âme qui vive ici, mais il y avait un bruit qu'il pouvait trouver pertinent ou non : celui d'eau qui coule avec force, et ce bruit se trouvait du côté gauche, et assez loin.

Josef décida donc d'aller à gauche. Le bruit, couplé au fait que ce passage était différent des deux autres, l'avait convaincu.

Josef, après avoir emprunté un chemin montant, arrivera très vite au niveau de ce qui faisait de cet endroit un égout : la rivière traversant la ville était déviée par ici, et se déversait dans un canal creusé spécialement, et partait au loin. En toute logique, ce chemin menait vers l'Ouest ou plutôt vers le Nord-Ouest. Il pouvait continuer en empruntant les passages de terres fermes à gauche et à droite du courant d'eau, le plus accessible sans se mouiller étant la plateforme du côté droit, qui d'ailleurs, comportait de légères traces de sang.

Il décida donc de suivre le côté droit en toute logique, intrigué par les traces de sang sans trouver d'explications. Il verrait bien de ses propres yeux.

Il marcha durant une dizaine de minutes, sans rien trouver d'intéressant, toujours la même chose, continuait-il ?

Oui, ce sang n'était pas la pour rien. Il tenta d'humer l'air afin d'y sentir cette odeur de fer particulière que contient l'hémoglobine.

Elles restaient légères, mais continuaient le long de ce chemin.

Il continuera ainsi jusqu'au bout. Cette partie de chasse s'avérait assez ennuyeuse au final.

Il continua alors durant presque une demi-heure(au total), avant d'arriver vers ce qui semblait être une sortie lumineuse : en s'avançant, il comprendra que c'était une grille, par laquelle l'eau sale se déversait dans la rivière, loin en dehors des murs. La grille n'était pas très épaisse, et on pouvait passer entre.

Il tenta donc de s'y faufiler malgré son imposante carrure, espérant ne pas avoir à rebrousser chemin. Il serait surprenant de trouver ces bandits dehors, même en sachant ou ils se cachaient les caves étaient suffisamment bordéliques pour pouvoir s'y cacher.

Il put s'y faufiler, et voir la rivière. Le bord en était d'ailleurs assez facilement accessible. Mais il n'y avait rien ici, c'était juste le Nord-Ouest de la cité.

Une sortie d'éliminée. Il retourna sur ses pas, jusqu'à l'intersection donnant sur trois chemins.

Il y arriva après encore 25 minutes de marche.

Le temps passait, décidément Josef n'avait pas été très efficace dans la recherche. Il emprunta le chemin du milieu.

Et très vite il commença à déambuler dans un enchaînement de tunnels, possédant plusieurs sortes de pièces creusées... Cela sentait fort l'alcool et la pisse, et très vite, Josef entendit différents battement de cœurs, et de rares ronflements étouffés par quelques bruits de paroles. Josef avait perdu du temps, et ce temps avait servit à certains pour se réveiller...

- ...

Il s'approcha de la source des ronflements, sens en alerte, épée en main.

Comme une cellule, l'endroit qui sert de chambre à certains des hommes présents : juste à droite, un homme dort sur un lit moyennement douillet. Josef ne semble pas avoir été capté.

Il observe la tête de chaque personnage sans bouger, tentant de trouver un homme plus vieux que la moyenne, au comportement différent. Quelqu'un qui pourrait être le chef. Il écoute notamment les conversations.

Sur les deux chambres sur lesquelles ses yeux avaient accès d'où il était, les hommes n'avaient rien de particulier. Ils avaient tout des larbins de base...

- Comme une envie d'pisser sur Daumar...

En baillant.

- Arrête tes conneries, on s'lève vite, et on nettoie c'bordel, ça pue la merde !
- Tu veux nettoyer quoi, et comment abruti, fallait y penser avant de t'laisser aller partout !
- C'un coup à se prendre des baffes par le boss, j'vais chercher d'l'eau.

Josef entendit quelqu'un se lever d'une "chambre" à environ une vingtaine de mètres devant lui. Il risquait d'être vu très bientôt, que fait-il ?

Il y avait donc bien un boss. Josef se cache dans la chambre a droite afin de ne pas être vu.

Josef parvient à se glisser dans la chambre assez rapidement et sans faire de bruits éveillant les soupçons de celui qui viendrait ensuite dans sa direction. Il se retrouve en outre avec un homme qui dort dans son dos. Bientôt le type passe devant lui avec deux seaux à la main. Sans doute partait-il du côté de la rivière. L'homme avait à sa ceinture une courte épée.

Parfait... Josef le laisse prendre un peu d'avance et le suit ensuite, se faisant très discret.

Ce qui n'était pas tout à fait possible avec un sol comme celui-ci, l'homme remarqua très vite les bruits derrière lui et commença à se retourner sans s'imaginer un intrus :

- T'fais quoi ?

Eut-il le temps de dire avant de voir Josef, que fait-il ?

Il lui lança un de ses couteaux de lancer en pleine gorge, impitoyable.

En pleine gorge, il n'eut aucune chance. Et commença à tomber en arrière, après avoir titubé sur deux pas, sans pouvoir parler, bavant du sang.

Josef ramasse tranquillement son couteau, impavide. A force de chasser des monstres, après son vécu, l'homme semblait tout aussi monstrueux que les monstres qu'il pourchassait. Du moins, c'est ce que pourrait penser un témoin s'il y en avait. Et pour le moment, le sorceleur n'avait encore dévoilé qu'une infime partie de ce qu'il était capable de faire...

- Un peu de lumière sur ce voile sombre.

Il traîna le corps par le pied et le balança dans la pièce ou se situaient les autres, ayant abandonné toute idée d'être discret.

- Amenez moi votre chef, ou votre existence misérable de rats d'égouts se finira dans la douleur.

Avant même qu'il ne se déclare, le bruit du corps qui tombe, et les seaux métalliques avec leurs tintements, eurent raison de sa discrétion.

- Hin ?
- Il s'passe quoi ?
- Putain, un intrus !! Debout !!

De la part du plus éveillé. Cela marcha plus ou moins, beaucoup commencèrent à se lever.

- Hhhhein ?? Fit le mec de la première chambre sur la droite en se levant. Aaaah !! En se précipitant sur son épée.
- P'tin, v'pouvez pas nous laisser tranquille, et chasser vos noyeurs bande de fils de putes ?!?
- ALLEZ ALLEZ, IL EST TOUT SEUL, PRENEZ DES ARBALETES, ET CANARDEZ MOI CE CHIEN !!
- J'cours app'ler le boss !

En se concentrant bien, Josef pouvait remarquer les présences de plus d'une douzaine d'hommes bien éveillés.

Josef lança un couteau de lancer dans le crâne de l'homme à droite qui se ruait sur son épée. Il se dirigea ensuite sur les hommes les plus susceptibles de s'armer de leurs abralètes, et entama une danse mortelle. Son sabre se levait pour s'abattre en plein milieu du visage des malheureux sur sa route, il en tua autant qu'il put ce tour, veillant bien à laisser partir le bandit chargé de prévenir leur chef.

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