Un réseau de caves

Une fois le couloir de traversé, et une fois arrivé à la première vraie "pièce", Poddrick peut voir plusieurs hommes d'une trentaine d'années ou plus. Ils sont 7 pour être exact et lourdement armés, de quoi flatter un peu l'ego du demi-nain. Autant rien que pour lui ?...

Le lieu semble être une sorte de point de passage, menant à différentes autres pièces via de larges couloirs. S'il avait déjà visité des égouts, Poddrick pourrait faire un rapprochement. Il y avait ici du mobilier, des tables, des chaises.

- Pose tes armes ici sorc'leur, l'boss t'attends.

Fait un des types, plutôt grand, habillé de fourrures, les côtés du crâne rasé, une longue crinière grasse et blonde au dessus, les yeux d'un bleu très clair. Une plutôt sale gueule aussi, mais qu'il paraisse plus propre sur lui que Poddrick, via le rasage de près fait à sa barbe. Il lève un pouce et le pointe derrière lui, vers un couloir donc.

7 hommes… une situation assez complexe… et leur armure n'augurait rien de bon, non le passage en force était définitivement proscrit. Pourtant il ne voulait pas se débarrasser de sa lame, cette lame qui signifiait tellement pour un sorceleur… il fallait croire qu'il avait finit par s'associer quelque peu à cette caste, où qu'il associait cet objet comme un symbole de son émancipation. Il devait se faire violence pour la rendre à chaque fois qu'il reprenait le chemin en direction de Kaer Morrenn. Pourtant il semblait qu'il devrait l'abandonner de nouveau, il n'y avait pas d'autres moyen pour avoir ce qu'il voulait. Il esquissera une légère grimace avant de répondre en grinçant des dents, de dégainer sont épée et de la laisser tomber au sol dans un fracas métallique strident, se refusant à la donner en main propre :

- J'ai intérêt dla retrouver là quand jrapartirais…

Il gardera cependant son couteau sur lui, toujours caché près de sa cheville, un endroit qu'Eskel ne semblait toujours pas avoir trouvé mais qu'un oeil plus expérimenté et plus habitué à ce genre de magouille pourra peut être trouver. Cependant malgré le risque que lui faisait encourir le froids couteau il ne pouvait s'empêcher d'éprouver un sentiment rassurant, la dague lui offrant un sentiment illusoire de sécurité, lui promettant de pouvoir. Les préparatifs fait, il se dirigera lentement vers le couloir, non sans garder un oeil sur les gardes pour qui il n'éprouvait aucune forme de confiance.

Mais les hommes n'étaient pas dupes, ou plutôt pas assez naïfs pour le laisser passer sans vérification. La réputation des sorceleurs les précédaient, et même au delà de ça, ces hommes semblaient plutôt prudents, rien qu'avec cette cachette... Bref, quelques uns grimacèrent lorsque Poddrick se permit cette insolence, mais celui qui parlait resta plutôt de marbre et dit ceci :

- Tsktsk, r'gardez s'il n'a rien d'autres.

Deux hommes s'approchaient pour le fouiller, à moins qu'il ne les en empêche ?

- Simple mesure de précaution.

Ajouta le blond.

Poddrick regardera les deux homme qui venaient vers lui d'un air peu amène avant de lâcher brusquement :

- Putain vous êtes 7 vous pvez pas juste mlaisser passer. Je veux juste parler au patron, faîtes le vnir si vous avez les fois, il sera plus protégé que dans son trou… Et vous vous me touchez pas… tfaçon arme ou pas arme si jvoulais je pourrais l'cuire avec la magie… Alors ça veut dire quoi tout ça ?

Clôturera t'il excédé alors que leurs mains s'approchaient de son corps. Ce n'était pas spécialement malin de sa part, mais il ne tenait pas à finir désarmé, dépouillé de toutes ses richesses avant même d'avoir put entamer la rencontre avec le fameux homme.

Les deux hommes s'étaient retournés vers le blond, qui leur fera signe de bouger d'un mouvement de tête.

- Fais l'con, tu r'ssors pas d'ici vivant.

Il tourna ensuite les talons, et commença à s'enfoncer dans le tunnel.

- Viens.

Une annonce qui aura au moins le bon goût d'être claire, et qu'il s'efforcerait de répéter au pieds et à la lettre. Une chose était sur, il serait tenu à l'oeil, et au moindre geste malchanceux il risquait de finir dans des égouts bien moins agréable, tout ça pour un réconfort factice… Mais encore une fois cette légère escarmouche verbale malgré tout ce qu'elle pouvait laisser envisager de pire laissera tout de même un léger sentiment d'accomplissement dans le coeur du jeune homme qui avançait avec le poids rassurant de l'arme pour guider ses pas. Il calmera légèrement son ton pour ne rester que ferme avant de répondre :

- J'ai compris…

et de suivre le cheftain dans le long couloir.

L'homme à la longue crinière, et à la barbe saillante, toutes deux tendant vers le gris, se pencha légèrement en avant, sans faire s'en aller le garçon sur ses genoux. Il posa une main sur la table, ses yeux d'un bleu clair, notamment illuminé par quelques torches et bougies rendant le lieu """chaleureux""", se posaient eux sur Poddrick.

- Et bien sorceleur ! Parle, parle, ou tu attends les présentations ?!

Une voix plutôt rauque et enthousiaste. Ce qui pouvait détendre l'atmosphère, ou non...

- Le Rouge, ils m'appellent tous comme ça, va savoir pourquoi hnhn... Et toi mon garçon, quel est ton petit sobriquet hin ? Et qu'est-ce que tu nous veux exactement, faut nous l'dire vite, les adultes n'ont pas trop ton temps tu sais, phrase agrémentée de quelques soufflements du nez. On pourra alors très vite parler affaire, rien m'échappe dans cette ville.

Il tapota sur le bois de la table, assez énergiquement, ce qui pouvait mettre en évidence ou non les lourdes bagues et chevalières ornant ses doigts. Son regard, pour le moins intimidant, n'avait pas lâché Poddrick des yeux. Aussi, juste à côté de la main du Rouge, se trouvait un très grand couteau, presque un sorte de machette...

La marche était quelques peu désagréable, autant par l'absence du poids familier de la lourde épée en argent que par l'homme qui le talonnait non loin, finissant de clôturer son enfermement dans les boyaux que formaient les égouts de la ville. Cependant il ne dira rien, se contentant d'avancer en calquant sa vitesse sur celui de son guide, son regard scrutant la grotte qui s'ouvrait devant lui alors que son ouïe se surveillait non sans efficacité le garde qui le suivait à la trace. Durant ce cour périple l'étonnement grandissait progressivement, ces quelques meubles, cette porte, il n'y avait rien de tel à Wyzima, enfin de sa connaissance… Il connaissait bien des groupes de hors la lois qui parfois trouvaient refuge dans les égouts, ou quelques familles sans abris, mais leur environnement n'avait rien de similaire. Les égouts restaient miteux, les meubles bien souvent délabrés et de animaux y grouillaient. Là rien de tout ça, seulement un boyau plutôt propre, donc même la senteur semblait l'avoir désertée. Une maison spacieuse, et même presque… cosy. Soi les gardes étaient vraiment peu regardant, soi le groupe était indéniablement bien implanté ou organisé. Poddrick fut tiré de ses analogies sans aucun doute peu utile en ce moment donné en voyant le garde s'arrêter devant une porte quelque peu… originale, mais néanmoins totalement fonctionnelle, une porte qui ne tardera pas à s'ouvrir, dévoilant le maître des lieux.

Ce maître des lieux étaient par ailleurs pas seule, accompagné… d'un garçon… Le jeune homme pincera sa lèvre inferieur de ses dents un cour moment alors que son regard s'embrasait. Rien ne changeait définitivement, il se fit violence pour ne rien dire, ce genre de chose était… commune ? Un vieux riche qui voulait avoir de nouvelles sensations, au moins le petit jeune devait il être bien payé pour ses prestations, des prestations souvent douloureuses, qui pouvait parfois détruire le jouet de chair et de sang que devenait l'enfant. Pourtant il ne fera rien, encore une fois. Peut être était ce une preuve de lâcheté, peut être un manquement moral, toujours est il qu'aucune remarque n'échappa à ses lèvres. De toute façon il ne pouvait pas le tuer, ou pas tout de suite. Et le jeune avait fait son choix, à vrais dire il en avait surement peu d'autres dans sa vie, rare étaient les métiers qui payaient aussi bien et beaucoup acceptaient la souillure pour améliorer leur semblant de vie.

L'homme en lui même était plutôt impressionnant, que ce soit au niveau de sa carrure ou de son visage respirant tout deux une fermeté sans équivoque, ses yeux étaient d'ailleurs presque… rieurs ? Ou sans doute n'était-ce que le mélange de sa cruauté et de la toute puissance qu'il pensait posséder qui lui permettait de parler avant tant de légèreté, une légèreté des plus agaçante et qu'il supportera en serrant les dents, son regard supportant sans sourciller celui du brigand malgré la menace évidente des gardes et de l'énorme couteau :

- Moi c'est Poddrick de Seig Lyn ça doit vous causer non ?

Lâchera sèchement, crachant presque la particule qui rajoutait une extension malheureuse à son véritable soi. Cependant le nom parlera plus au briguant si il était aussi informé qu'il le prétendait. Il ne réagira pas devant la provocation fanfaronne qui se tapissait derrière le sobriquet du "rouge", c'était monnaie courante après tout. Il reprendra alors, sans ambages, il ne comptait pas éterniser cette discussion, volonté semblant partagée par le rouge au vu du rythme régulier des bagues frappants lourdement le bois de la table :

- J'veux juste savoir où jpeux trouver des mages rebelles, peuvent être habillé comme ça
Il décrira avec le plus de précision possible l'accoutrement du mage qui avait été responsable de l'enlèvement de Caseï.
- Bien sur jpayerais comme ça tout lmonde est content...

Un résumé pour le moins concit, et qui ne s'embarassait pas de détails, un objectif seul, pas de raison, pas de buts personnels, il n'y avait que la tâche, et un gains pour chaque partie. Aucune complication inutile.

Qu'était "le choix", lorsque l'on n'est rien dans ce monde. Quels seraient les choix de Poddrick ayant poids, s'il n'avait pas ce jour là, le corps brisé, croisé le chemin d'Ithline ? De quelle nature, de quelle essence, était fait le choix de ce garçon là ? Son regard livide inspirait le néant, comme reflet de l'illusion que les Hommes avaient du libre-arbitre... La fatalité régnait reine, et la main représentant ce désastre naturel pour la petite vie du blondinet assit là, s'enserra sur son épaule droite, tandis qu'un rire gras résonnait dans la salle qui n'avait en vérité rien de cosy, ce n'était qu'amassement de fioritures en cache-misère.

- Zehahahaha !! Bordel les mecs, c'est le putain de héros de la ville que vous m'avez amené là ? Oh les gars, les rumeurs racontent que ce type soulève des rochers, putain. J'ai les chocottes comme jamais dans ma vie, zhahahaha !!

Les deux sbires placés à gauche et à droite derrière Poddrick, riaient doucement en le regardant. Puis d'un coup, le Rouge frappe sur la table avec la machette, faisant claquer la poignée sur le bois, puis en posant sa main à plat dessus.

- "Des mages rebelles", tu peux en trouver partout l'p'tit héros. Tu veux qui, pourquoi, sois précis nom de dieu !

Puis il fait un bruit d'aspiration aigu, la gencive légèrement mordue.

- Pour le prix... Un grand sourire carnassier et enthousiaste décore désormais le visage du Rouge. On veut pas d'ton or. On veut d'toi, pour régler une p'tite histoire avec un type, un assassin. Un mutant, comme toi, ton âge, qui a buté deux jeunes hommes du coin, comme de la merde, parce que la justice de merde de ce monde, s'en bat les couilles des types comme nous, t'vois c'que je veux dire ? Juste le leurrer dans l'coin, on s'occupe du reste. Hein, marché conclu ou quoi le héros, t'veux pas un peu plus de justice dans ce bourbier ??

Son regard déviera durant une fraction de seconde dans les yeux ternes du garçon qui attendaient la fin de la délibération, il n'avait pas même tressaillit sous la main du chef, plongé dans cet immobilisme fataliste, jouant à la perfection son rôle de poupée donc la tête si fragile lentement tombait dans le creux de la pomme de la main du tirant. Une vision difficilement soutenable, et pourtant à laquelle il s'extrait avec difficulté. Son regard fixe que jamais ne tressaillit pas non plus pendant les railleries, seul ses poings se serrèrent alors qu'il laissait passer une à une les railleries, ne répondant que d'une voix d'où transpirait toute sa crispation : 

- Et bien plus que ça…

Avant de reprendre d'une légèrement hachée, catalysant la frustration qu'il devait retenir pour maintenir cette conversation.

- Je veux trouver les connards qui ont enlevé la sorceleuse ya deux mois c'est claire ? T'as pas put manquer ce truc toi. Donc soi tu lconnais soi tu lconnais pas, et si tu lconnais pas j'ai plus rien à foutre ici. Et si tu lconnais jveux savoir où il crèche ou de quoi il fait partit…

La demande quant à elle était singulière... et innatendue... Il ne s'attendait pas à avoir une telle offre. Il s'attendait à de l'argent, ou peut être même à tuer des monstres pour eux, mais là livrer un sorceleur à leur bon soin ? C'était pour le moins innatendu, d'autant qu'il n'avait jamais pris connaissance des évènements de la basse ville donc Le Rouge faisait référence. C'est donc avec un étonnement non feint qui ne put que mécaniquement décrisper sa voix qu'il demandera :

- Qu'est ce que tu mbaraguines, jamais entendu d'un sorceleur qui avait tué dgars ici... Il ressemblait à quoi ton type ? Ya pas qu'un gars à Kaer.

- Hnn... Je vois, je vois, je vois...

Il émet un léger rire avant de hocher négativement la tête.

- Je ne peux pas connaître tous les couillons de magiciens, le sauveur qui n'en n'a pas finit avec l'héroïsme hin héhéhé... Ta copine ? Peu de chance, les rumeurs disaient qu'elle était plutôt pas mal la gamine, hin.

Un sourire carnassier se profile.

- J'vais faire tourner mes hommes, et te trouver un nom. Alors en échange... Il leva un index, comme pour lui instiller de se calmer un peu. Un blond, d'une taille normale, avec une joue balafrée. Tu vois d'qui je parle ?

Cette fois ci, ce fut un rictus bien peu élégant qui éclairera les lèvres du gosse, laissant apparaître ses dents serrées :

- Faudrait mieux qu'elle vive sinon j'taménerais jamais l'autres

L'autre qui se révèlera être une personne au final assez… innatendu, ou pas réellement au fait, si il y avait bien une personne capable d'être aussi sanguin et impulsif c'était bien lui. L'idée était, il devait l'avouer, très séduisante, mais de même très risquée et les résultats semblaient quelques peu incertains, certaines mesures étaient donc nécessaires et ainsi s'assurait il que ses demandes étaient comprises :

- Jm'en fou du nom du gars, jveux savoir où il crèche et où il a amené l'autre sorceleuse, je vais pas à la corde pour un nom à la con…

- Cela va sans dire, de Seig Lyn. Cela va sans dire.

Il joignit doucement ses mains devant lui, ses yeux d'azurs plongés dans ceux de Poddrick.

- Fais en sorte qu'il soit dans le quartier à votre prochaine visite ici, t'auras ce que tu veux le jour même.

Un sourire satisfait et goguenard lui fut adressé cette fois.

- Inutile de préciser qu'il vaut mieux pour toi et tes amis, si tu en as, de ne pas parler de cet endroit. Les règles du jeu risqueraient vite de te dépasser, sauveur.

Son visage redevint impassible.

- Bon vent.

Une manière de finaliser cette transaction qui lui convenait parfaitement, le mépris s'était fait moins tangible, et les résultats semblaient tout ce qu'il y avait de plus satisfaisant. La seule épine dans le pieds restait le jeune homme blafard au regard vide, semblant comme enfermée dans sa bulle, insensible à tout stimuli extérieur. Peut être pourra t'il s'en charger une autre fois, ou peut être pas… Malgré tout il semblait rester impuissant contre bien des choses… Il clôturera la conversation par un bref :

- J'sais comment ça marche…

Avant de finalement se diriger sans même une formule de courtoisie vers la sortie, évitant soigneusement du regard le jeune homme, se concentrant une dernière fois sur les badauds qui l'entouraient avant de pouvoir enfin réfléchir à ce qu'il était acceptable de faire… ou plutôt raisonnable de ne pas faire.

Très vite ses pas furent entendus,  tout comme il entendait les autres :

- Il est là.

Poddrick pouvait entendre des épées, des haches, et d'autres armes être dégainées. Son couloir était éclairé par des torches, mais des lumières il n'en vit pas au loin, contrairement à la dernière fois. Et puis, alors qu'il ne restait plus que trois misérables mètres avant d'être en dehors du couloir, il entendit un cliquetis, suivit d'un sifflement singulier : il avait très peu de temps pour réagir, quelque chose filait en sa direction et à toute vitesse. Il n'avait pas encore vu le visage de ses adversaires.

Un Quen s'érige, il est solide, et pourtant il se fait percer. Tout comme la chair de Poddrick, juste en dessous de sa clavicule droite, la douleur est palpable, la gêne qui suivra aussi, mais il a évité le pire en ralentissant assez le carreau. D'ailleurs, il sent comme un picotement, une brûlure au niveau où il est percé...

Enfin, cela ne l'aura pas empêché de lancer sa bombe, à quatre mètres donc de sa position, l'explosion et son souffle lui confirme la distance, ses cheveux battent par l'onde de choc produit, et ses jambes sont très légèrement déstabilisées.

- Ah le fils de pute !!

Des voix s'élèvent après le boom et le splash de l'eau sale présente sur le sol des tunnels, il put même comprendre que plusieurs hommes étaient tombés, et qu'ils commençaient d'ailleurs à se relever. Difficile à dire s'il y avait des blessés, il semblerait que non.

- Reculez abrutis !

Il les entend détaler encore plus loin, tout comme il entend l'arbalète qui vient d'être rechargée : elle va tirer dans très peu de temps.

Ou peut-être que, contrairement à la fois où il utilisa la bombe durant l'assaut, ici elle ne tombait pas juste au dessus d'une foule serrée de cavaliers, et tombait bien loin des ennemis ? Enfin, il commença à courir en érigeant un Quen, mais cette fois-ci, le bouclier était d'une faiblesse tragique : le carreau le perça sans aucun mal, et fut à peine ralenti... Il se logea profondément dans son ventre, flanc gauche, manquant de près son rein, et traversant presque de part en part le garçon... L'impact et la douleur brisèrent son élan, il manqua de vaciller et tomber au sol à cause du déséquilibre provoqué. Il restait qu'il était quasiment hors de ce couloir, et moins gêné par la lumière des torches : il put voir l'arbalétrier, se trouvant à une douzaine de mètres devant, ainsi que les sept autres hommes, massés plus ou moins autour, et à quasiment pareil distance.

- Allez viens t'battre la balance !!

Huèrent les hommes sans s'approcher, tandis que le tireur rechargeait son arme. Il restait deux signes à Poddrick.

Cette fois ci le carreau se figera brutalement dans son ventre, lui infligeant une douleur comme il n'avait jamais eu à encaisser et lui faisant échapper un cri de douleur sans évoque. Lui qui se croyait immortel se tordait sous la violente douleur du carreaux qui s'enfonçait dans son être, il avait affronté des arraignées géantes, un troll, des noyeurs, il avait fait face à une armée, à un putain de dragon, et le voilà qu'il se tenait presque à genoux devant un simple arbalétrier, un simple homme… Quand, quand est ce que les choses avaient autant ratés, à quel moment cette dégringolade avait elle put avoir lieu. Il avait envie de pleurer alors que l'amertume de l'impuissance se mêlait à la douleur violente et sans merci de la flèche qui l'avait transpercée de part en part. Pourtant le cliquetis du chien ne trompait pas, et il lui fallait agir. Il ne faisait même plus confiance à la magie et ce fut une pathétique esquive tremblante qu'il fournira, se décalant piteusement sur le côté quand viendra le carreau. Le tout sera suivi d'une grenade lancée cette fois au milieu de la foule. Ce geste n'était plus guidé par la mission dont il s'était investit, une mission qui lui coutera sans doute la vie, mais par une force bien superieure, l'instinct de survie. Il avait soif de vie, il refusait l'évidence, d'admettre qu'il avait été idiot, qu'il n'était pas invisible, que malgré son don, malgré son parcoure, il pouvait trébucher et mourir si facilement. Son corps entier se révulsait contre cette idée, tentant de chasser la douleur qui lui tordait les entrailles. Le cris de ses adversaires exacerbera cette colère animant cette fois sa bouche qui lâchera dans un râle empli crier à la face des bandits :

- J'ai rspecté les règles bandes d'enculés, j'ai jamais blancé la planque, mais maintnant jvais tous vous crever !

Poddrick évite aisément le carreau très mal tiré, et parvient à se rapprocher du maraud, ce dernier le voit clairement désormais, et aussi proche, il ne craignait pas que Poddrick utilise sa bombe, et en fait, le bonhomme réalise qu'ils auraient dû courir vers lui dès le départ... Enfin, ce qui était fait était fait, désormais il fallait attaquer :

- Yaaaaahhh !!

Il fonça splashant ses pas dans l'eau, la garde haute si on pouvait appeler ça une garde, prêt à trancher Poddrick verticalement. Son compère était sur le côté, et fonçait à son tour la lame en estoc, souhaitant pourfendre le sorceleur par sa droite, tandis que le tireur avait rechargé, mais n'était pas sûr de son coup avec ses alliés là, préféra attendre la bonne occasion.