Les bois autour de la forteresse de la corneille (Sud)

Amralt lève sa main vers le ciel, et incante une langue de flamme, la plus grosse qu'il puisse faire, et s'arrêtera au bout de quelques secondes aussi brutalement qu'il avait commencé, puis, si l'opération réussit, il s'exclamera

- TU M'INSULTE DEPUIS AVANT ET TU VOUDRAIS QUE JE TE PRESENTE DES EXCUSES ? ARRETE DE T'fOUTRE DE MA GUEULE

Ca devrait faire peur à tout le monde, les mercenaires venaient de le dire, ils étaient terrifiés des mages, et puis, ça enlèverait l'envie aux autres de se battre ? Comme lors du combat contre les gars du petit connard, ah là là... Si seulement Shegmurd était là, il soupire alors.

- HAH, on est vôtre seul échappatoire, vous voulez qu'on vous aide à la tuer ? Ou vous voulez Vous embourbez encore plus dans vôtre merde ? Il a déjà fait couler 3 autres bateaux, et vous êtes les derniers.

Il était sûr de gagner ce combat, et n'aurait aucun remord à tous les tuer. Il bombait alors son torse fièrement, montrant qu'il n'était toujours pas intidimidé, normalement sa tête devrait faire un tant soit peu peur... C'est pourquoi il essayera d'accentuer l'effet en faisant les gros yeux et une tête de psychopathe qui devrait foutre les jetons à toute personne normale, il est d'ailleurs prêt à bondir en arrière en cas d'attaque surprise, toujours paré à toute éventualitée  

Visiblement Amralt pire que un enfant de douze ans et c'est le cas pour le dire ne retiens rien et ne comprend rien de comment un Sorceleur doit agir si il souhaite survivre mais encore plus faire son nom dans ce monde, tout ne se règle pas par l'épée même le grand Geralt de Riv a déjà du faire preuve d'humilité si Amralt écoute un minimum les balades, quoi qu'il en soit stupidité ou envie suicidaires l'action de Amralt place Carmia dans une situation bien fâcheuse car aussitôt un des archers vise aussitôt Amralt (sur la gauche) Amralt pourra tenter de réagir mais l'archer vise simplement mal la flèche se perdant dans un arbre..  Mais aussitôt le chef lève la voix, rouge de colère et son regard animant une envie de meurtre.


Il se détourne dans un premier temps vers la sorceleuse et lui dira d'une voix brève et rustre.  -J'aime pas occire les femmes et encore moins les jolies femmes, de plus je suis pas du genre a tuer des innocents. N'interviens pas . Sur ses mots il fond sur Amralt l'épée au poing tandis que tout autour du sorceleur des flèches se préparent, tandis que quatre hommes se ruent sur ses flancs pour lui couper retraite, il va devoir agir vite et intelligemment et avant que le piège se referme autour de lui, devant lui le campement avec plus d'hommes qui se ruent vers lui, autour de lui l'hostilité des hommes déjà présent, et derrière la forêt et la fuite...

Amralt bondit alors en arrière, histoire de se mettra à couvert dans la forêt, il court un peu et traverse environ quelques arbres en zig zagan, et fait une sorte de tour si, puis se met derrière un arbre, son coeur battait, et pas qu'un peu, il sort alors son arbalète et pendant qu'il l'arme il crie.

- Personne n'est obligé de mourir, si tu m'attaques, c'est ton choix, mais il est encore temps de faire marche arrière.

Il mourait d'envie de le buter en réalitée, mais bon, il aura donc certainement finit d'armer l'arbalète et se retourne pour jeter un petit coup d'oeil à combien de mètre était l'homme et quelle était la situtation, et surout, qu'allait faire carmia ?

Son visage fondait en décomposition. Une crainte certaine se mêlait à une fulmination légitime. Ses mirettes scrutaient la scène avec désarroi, et là où s'il s'agissait de monstres elle serait déjà en train de les occire, là c'était des hommes, et de la garde ou bien d'une instance officielle. Elle ne pouvait plus agir à la légère sous peine de se fourrer dans un bourbier monumental. Carmia avait déjà expérimenté cela à Loredo, pas deux fois.
Dérivant son faciès vers le chef de la bande, elle lui rétorquera :

- " Vous n'avez pas d'ordres à m'donner "

Il n'y avait aucune agressivité dans ses gestes, elle était toujours en position défensive, l'épée en main. Ensuite, la Pianienne dirigera son visage vers la direction dans laquelle était allé le bougre :

- " ET TOI PUTAIN D'MERDE RAMÈNE TOI ET DÉPOSE TON ARME BORDEL !!! "

Elle hurlera à s'en arracher les cordes vocales.

Amralt ayant réussi a s'enfuir du moins pour le moment les hommes ne sont pas pour autant découragés. Ignorant la sorceleuse l'homme ordonne a quinze de ses hommes  muni de torches de partir vers la ou se trouve Amralt, huit archers, quatre  a droite quatre a gauche pour le prendre en tenaille, et le reste avance lames et lances aux poings et bouclier en avant vers la position supposé du  débile, ils se repèrent grâce au son de la voix et son prêt a l'empaler au moindre geste. Les archers décocherons des flèches si ils aperçoivent Amralt se repérant   grâce a des torches.

Six hommes sont vers Carmia le chef inclus, Il lui intime alors d'un ton sec.

-Range tes armes et assis, je me répèterai pas. Tu pourra partir a ta guise une fois ton pote mort.

La tension était à son comble, l'ambiance était pesante voire même anxiogène, car là il ne s'agissait pas de petits gobelins possédant de peu de performance dans le domaine du combat, mais plutôt d'hommes entraînés et en grand nombre. Même si Carmia n'était une lumière, la sorceleuse voyait en cette situation une impossibilité de la résoudre, du moins frontalement. Regardant droit dans les yeux le chef qui lui sommait quelque chose, elle répondra d'une voix éreintée :

- Je n'suis pas un chien "

Pour ce qui est d'Amralt, elle lui intimera d'une voix plus calme qu'auparavant, mais tout de même matriarcale :

- " Amralt arrête tes conneries maintenant. Casse-toi ils sont trop nombreux ! "

Aucun signe d'offensive de son côté, la Pianienne demeurait stoïque ; tétanisée par la situation ou les actions de son camarade ?

-Dernier avertissement, obéis ou tu crève.

Préviens l'homme tandis que il pointe son épée vers Carmia de même que ses compères, elle est complètement pris en cercle, elle comprend donc que a moins d'un mouvement inespéré les vaincres c'est hors propos.   Les flèches des archers fusent dans tout les sens et ratent Amralt juste après que celui-ci  frappe le plastron d'un adversaire de son carreau, celui-ci lâchant  sa torche sous la douleur et la surprise mais il n'a pas pris beaucoup de dégats grâce a la protection, des lances fendent l'air vers Amralt mais tombent au sol ou dans contre les arbres ,et aucune ne touche le Sorceleur qui galope, mais déjà aussi bien archers que les autres sont sur ses trousses...

Voilà maintenant le point de non-retour, il y a quelques secondes elle aurait pu agir et s'en sortir avec une chance inespérée, là ce n'était plus le cas. Un spasme annihilera son corps lorsque les épées se lèveront à son encontre, mais elle tenta de l'étouffer au mieux. Il fallait qu'elle vienne en aide à ce mongol d'Amralt - pour lui foutre une raclée il fallait qu'il reste en vie -, néanmoins à cet instant il allait devoir gagner du temps pour qu'elle l'aide. Elle lèvera à hauteur de sa tête sa main dépourvue d'épée, et se baissera lentement et avec prudence vers le sol. Y déposant son glaive, elle ne détachait pas son regard effrontée vers le chef de cette flotte. La Pianienne restera accroupie sur la terre ferme, mais ce n'est pas tout... Il lui fallait ériger une liste mentale des points faibles de son corps ; le coeur, la cage thoracique, sa jugulaire, sa nuque, ses cuisses. Tous ces endroits qui lui semblait en grand danger en cas d'attaque, la sorceleuse tentera de les enivrer de métal, de puiser dans ses réserves qui lui restait. Il n'en restait pas grand chose, mais ne rien essayer s'était couard. La progression de son don se faisait des endroits dissimulés de son corps jusqu'aux endroits un peu visibles - donc du torse jusqu'au cou- le but étant que les gardes ne remarquent rien dans l'instant. D'ailleurs, pour son cou, elle essayera de cacher la progression ésotérique de ses cheveux. Pour l'instant elle se fera humble, du moins dans ses actions, car dans le ton de sa voix cela n'était pas trop le cas :

- " Ne l'tuez pas, mon ami est un gros con qui agit impulsivement. On vient de sortir d'un affrontement et il est à cran. Foutez lui une raclée si vous voulez, mais n'faites pas de conneries "

Les flèches fusent une nouvelle fois, et une nouvelle fois Amralt parviens a fuir les assauts des archers, tandis que ceux sans arc n'arrivent pas a suivre le sorceleur correctement, trop rapide du moins pour l'instant. Mais Amralt prend conscience que pour l'instant le fait qu'il soit un sorceleur a jouer en sa faveur, mais il suffirait d'un faux pas pour qu'il finisse criblé de flèches.. d'ailleurs déjà les archers sont de nouveau sur ses talons avec les autres, le cherchant de nouveau avec les torches.  Un des archers gueule d'ailleurs plein de haine.

-Viens te battre lâche ! Les sorceleurs de l'école du loup ?! Moi je vois l'école des lapins, tu détale comme une pute !

L'homme considère quelques instants les paroles de Carmia l'air de réfléchir.

-Je gagne quoi en retour ?

Demande t'il l'air froid, en la fixant avec un ton supérieur de son regard. Carmia ne parviens pas a activer son don de la manière que elle le souhaite, elle ressent comme un blocage, la fatigue ou la panique de la situation peut-être ?

- " Tu gagnes mon aide au sujet de barbe noire, et celle de mon comparse si tes gardes ne le tuent pas "

Ensuite, elle viendra clôre les yeux, afin de se concentrer et de solliciter son don, du mieux qu'elle pouvait, il n'allait quand même pas la lâcher à ce moment-là crucial tout de même ?

Encore une fois les flèches fusent dans les airs et entre les arbres, ratant Amralt celui-ci commence a voir le flanc gauche a découvert mais l'ouverture n'es pas large , pas encore les archers de ce flanc sont sur leurs gardes.3 hommes munis d'épées et de torches s'approchent dangereusement de Amralt, mais sont encore a quelques mètres. Le chef observe Carmia avec des gros yeux comme si ce qu'il entend lui semble irréel, et il répond manquant de lui rire au nez. Les poursuivants de Amralt continuent la stratégie ...

-Tu sais de qui tu parle la ?

- " De Barbe noire, je sais, bordel maintenant dites leur d'arrêter et de l'laisser en vie là."

Un silence, elle abandonnera sa tactique se basant sur son don, et rétorquera aussitôt.

- " Un foutu pirate, j'ai affronté bien pire. Vous n'êtes que des couards "

Plus les secondes s'écoulaient, et plus l'inévitable et le fatal s'avançait. Son coeur palpitait dangereusement, c'est à dire trop rapidement. Ses veines s'éveillait et venaient prendre du volume, beaucoup trop même. Sa respiration se saccadera et ses pupilles papilloneront rapidement d'un point à un autre ; du visage du chef aux arborescences qui dissimulaient l'état de son comparse, qui semblait en bien mauvaise posture. Les esclaffements qu'elle pouvait percevoir à l'aide de son ouïe ne l'enchanteront pas à contrario de leurs assaillants. Elle se redressa même partiellement et ce sans réellement s'en rendre compte. Lui avait-on jeté un sortilège pour qu'elle réagisse de la sorte ? D'une désinvolture et exagération singulière ? Non, Carmia venait tout juste de goûter à l'empathie. Ce qui arrivait à son ami, cela se répercutait sur son propre état, qu'elle soit avec lui ou non. La sorceleuse avait ressenti cela que trop rarement dans sa vie ; c'était désagréable...
Alors, pour étouffer cet inconfort naissant, elle se devait de venir en aide à son camarade, ne pas le laisser périr d'une si piètre façon. Elle considéra la situation, les hypothèses et solutions qui s'offraient à elle, avant de rétorquer d'un ton empresser ;

- " J'connais des sorceleurs qui ont une réputation et de l'expérience dans les projets d'envergures ; épargnez ce gros con d'Amralt, laissez-moi vous les ramener et on vous aidera tous pour Barbe Noire "

Amralt avait intérêt à prier qu'ils refusent, car s'ils acceptaient le lui laisser la vie sauve, la Pianienne allait lui faire passer un sacrée quart d'heure qui allait lui faire regretter d'avoir été sauvé de justesse.

Amralt cerchant dans ses ressources et sa volonté de vivre parviens a réussir son mouvement, esquivant le coup de bouclier , désarmant son porteur qui il faut le dire a assez mal effectué son coup, et parant avec succès la lame qui arrive contre lui.  Néanmoins les hommes n'en démorde pas,  celui avec le bouclier désormais sans armes tente un gros crochet du droit dans la tête de Amralt, tandis que son pote tente un coup de taille sur le sorceleur. Les archers sont désormais complétement dans le dos et sur les flancs de Amralt tandis que le groupe d'hommes en armes seront la d'une seconde a l'autre Amralt les voyant venir derrière ses adversaires.

Le chef semble réfléchir se grattant le menton quelques instants et puis il répond l'air plus enclin a la négociation.

-Je veux vos médaillons en guise de garantie, je sais ce que cela représente pour les sorceleurs les histoires sont bien connues a Novigrad et Oxenfurt sur le sujet.  Je veux mille pièces d'or pour moi et mes gars, et en échange on vous rendra vos médaillons et on considérera éventuellement a vous mettre dans nos affaires.  Il lâche un rire sadique en regardant vers la forêt l'oeil mauvais. Décide toi vite, si ton pote n'es pas déjà mort cela ne saurait tarder.

Il tirait beaucoup sur la corde, ce corsaire. A abuser de la soudaine gentillesse et générosité de la sorceleuse, il allait finir par se brûler à son caractère ardent, c'était une question de temps... Carmia avait proposé de réunir une petite troupe de sorceleurs pour veiller au bon déroulement de la mission, mais de là à donner la preuve de sa nature, son essence même, cela était déraisonnable. Mais avait-elle réellement le choix pour sauver ce simplet d'Amralt, que de coopérer contre son gré ? Pas vraiment.
Calmant sa haine en s'imaginant intérieurement massacrer son comparse, elle retirera sa parure de sorceleuse et la jettera si possible au visage de son interlocuteur ;

- " Putain... Tiens, maintenant dis-leur d'arrêter, maintenant ! "

Amralt réussi a se désengager des deux adversaires cependant alors que il entame  a peine le mouvement  pour sa course il  se prend  deux autres flèches, une dans le torse et l'autre dans le ventre, la douleur est tellement stridente que Amralt manque de s'évanouir il ressentira ses jambes comme  se plier  sous lui alors que il s'écroule genoux a terre , sa vision devenant trouble et les sons autour de lui donnent l'impression d'être a des centaines de mètres alors qu'ils sont tout proches, puis finalement il ressentira comme une sensation de froid strident qui lui traverse le dos pour ressortir depuis son torse, une lame d'épée, rouge de son propre sang .

-C'est pour Jo sale fils de pute !

Entendra t'il d'une façon trouble alors que le froid s'empare de son corps petit a petit, l'homme retirant sa lame tandis que Amralt s'écroule face contre terre , ses yeux devenant de plus en plus lourds alors que il peine a ne pas "s'endormir", s'endormir d'un sommeil éternel qui semble le happer de force a chaque instant qui passe tandis que tout autour de lui un bruit sourd de cris de joies  se fond entendre, cris qui deviennent a chaque instants de plus en plus distants jusqu'à totalement disparaitres, il n'entend plus et rapidement il ne verra plus rien si ce n'es le noir, tandis que sa respiration s'arrête complétement dans un dernier soupir .

Alors que l'homme s'apprête a répondre a la rousse les cris de joie suivit d'une série de rugissement de victoires interférons  dans la "négociation" et soudainement un homme hurle.

-LE SORCELEUR EST MORT J'AI BUTER L'SORCELEUR !


L'homme se retourne vers Carmia lui balançant son pendentif au pied avec un regard presque compatissant.

-Je suis désolé mais c'est trop tard. Si tu veux vraiment nous aider nous pourrons faire affaire, sinon t'es libre de partir.

Le point culminant de cet échange allait apparaître, permettre à Carmia de sceller un contrat, qui pourrait lui permettre de sauver son comparse. Avait-elle eu le caractère trop orgueilleux et cuistre, ce qui lui avait fait défaut pour sauver Amralt ? Carmia avait réellement fauté dans son comportement pour que le gringalet puisse trépasser de la sorte ? Elle l'ignorait, et plus particulièrement à l'instant où les effusions de joies se feront entendre, elles lui paraîtront détestables... Comme un écho dans son crâne, les rires et paroles jubilatoires des meurtriers lui tambourineront sa pauvre conscience, ce qui lui causa des mal de crâne pas croyable. Dans un premier temps, elle eût espoir que cela n'était qu'une farce, une drôlerie pour la pousser à céder ; qui rigolerait ou serait pris d'une gaieté lors de la mort de quelqu'un ?

S'écroule à genoux au sol

Une songe réapparut dans sa caboche. Elle, pas plus tard qu'il y a quelques mois, avait expérimenté ce genre d'extases, lorsqu'elle avait assouvi son archaïque vengeance. Alors, l'hypothèse que ces bâtards aient une vague de bonheur après avoir occis Amralt, ça n'était plus surréaliste.

Sa respiration se saccade, ses paupières tressautent frénétiquement

Un autre souvenir parviendra à elle ; leur première rencontre. C'était à l'époque où ils n'étaient que de jeunes chérubins, candides et frêles. Dans les carrosses, Carmia craignait à l'époque cet être qui semblait bien exubérant.

Pas un regard pour son collier au sol ni pour celui qui l'avait lancé. Elle se relève tout en rentrant son épée dans son fourreau.  

- " Putain d'merde " Elle s'élance vers l'origine des cris " AMRALT !!! "

Sa course sembla durer une éternité, une éternité qui fut tiraillée par des pensées qui lui semblaient abjectes il y a peu, mais qui étaient dorénavant primordiales.
Leur rencontre avec cet être ésotérique qu'était la licorne, et le dénouement singulier qu'avait eu cet évènement, il peut prêter à sourire c'est sûr..

Arrive sur les lieux. Le regard impuissant.

Une scène ubuesque, qu'elle ne souhaitait croire. Carmia espérait qu'il s'agisse d'une hallucination, mais il n'en était rien. Sans attendre, elle rejoint le corps et s'agenouille à ses côtés, le surélevant par la même occasion.

- " Putain d'merde fais pas l'con Amralt, réveille toi fais pas l'con sérieux ! "

Un mémoriel s'insinue dans sa tête, la fois où leur soirée mouvementée s'était terminée sur une discussion dès plus sérieuses, dans le salon bleutée, cela lui avait remonté le moral face à l'affrontement qu'elle avait eu avec cette satanée Violette.
Sans attendre, ni même réfléchir, elle sort sa flasque contenant une liqueur de potion d'hirondelle. Le geste était désespéré, tremblotant, complètement loufoque. Lui déversant la potion dans sa gorge, la sorceleuse scrutait le faciès éteint de son camarade, attendant une réaction inespérée.  

- " Amralt s'te plaît, réveille toi "

Elle videra même sa potion, à croire que le déni chez elle était une pathologie. Qu'importe que ceux qui l'avaient tué soient encore là, l'important c'était qu'elle l'extirpe de ce sommeil effrayant qu'on appelait la mort. Une seconde, deux, puis trois, rien ne se passa. La bouteille roulera sur le sol, comme les larmes naissantes sur ses paupières inférieures, puis ses joues.
Un énième et dernier souvenir sautera sur la conscience de la Pianienne ; lors de l'assaut mené par les haakis, il avait su combattre à ses côtés, et sauver sa peau une paire de fois. Alors pourquoi aujourd'hui, celui qui avait fait preuve du plus de témérité gisait au sol, faisant le bonheur de beaucoup, et dans l'indifférence ?
Ne prenant même plus garde à maintenir sa prestance de femme forte, elle laissera son mental s'effondrer, se noyer dans une pluie de songes et de larmes.

- " Putain... "

Cet instant dura bien une minute, sans doute de silence de son point de vue, bien que d'autres devaient célébrer la disparition du sorceleur. Rouvrant pendant un moment ses prunelles, elle put constater le rictus de son ami.

- " Qui ?... "

Dit-elle, en murmurant, comme pour elle-même. Puis, d'une voix audible, roque, meurtrie mais colérique, elle continuera :

- " QUI A FAIT ÇA ?! QUI L'A TUÉ ?! "

Les corsaires se seront réunis autour de la Rousse, le Capitaine intimant a ses hommes de ne pas agir et de la laisser faire avec des grands cris et des gestes suivant Carmia dans sa course. Alors que la masse d'hommes observent la femme rugir son désespoir et sa tristesse suite a la mort de son frère d'arme dont le sang s'échappe de plus en plus depuis la plaie ouverte pour se répandre sur le sol, l'un des corsaires répond avec audace a la femme.

-C'est moi salope et si ta un problème tu va aussi mourir !

Les autres corsaires eux ont l'air plus hésitants pour certains, d'autres sont plus enclins a offrir le choix de départ a la Rousse déjà bien épuisés après le petit jeu de cache cache avec Amralt, et enfin une minorité eux suggèrent via des murmures au Capitaine de les laisser occire la rousse , celle-ci étant prise au piège..

Après ce qui semble être une seconde de considération le Capitaine Corsaire décide d'être ferme sur sa parole.

-Récupère ton collier et casse toi, je vais pas pouvoir retenir mes hommes longtemps, certains veulent ta peau voir pire.  Le pire étant sans équivoque..

Lorsque le damné se déclarera parmi la foule, les mirettes de la sorceleuse transperceront l'individu, à croire que cela suffirait à l'estropier. Puis, il se détourna de sa cible, pour venir se reposer sur son compagnon d'armes, en paix, duquel s'épanchait une rivière d'hémoglobine. Cette vision lui redonna un souffle au coeur, puis elle continua d'une voix mi mélancolique, mi-impulsive :

- " Non, j'peux pas... Je demande un duel à mort avec celui qui a occis Amralt "

Pour beaucoup, ces paroles venaient de délivrer le nom de celui dont ils avaient cueilli la vie. Son faciès se retournera vers le chef de la bande, toujours autant noyé dans les larmes :

- " On m'l'a toujours dis... " Fuis si tu l'peux, si tu es en danger fuis " là j'le veux pas, pour son honneur et l'miens j'le peux pas... "

L'homme, la chose, l'immonde être qui se tenait devant elle la regarda avec un air narquois, tenant dans sa main le glaive encore chaud du sang de feu son ami et qui laissa échapper une goutte s'en allant rejoindre le sol.

- Un duel ?! Ahahah ! T'es qui pour réclamer un duel ? T'es qu'une bonne femme !

Couard, lâche, il avait tué Amralt en groupe et refusait maintenant le duel contre sa semblable.

- Y'aura pas de duel. Répondit le chef. Tu pars maintenant ou jamais.

La sagesse ou la déraison, c'était les deux voies qui s'offraient à une Carmia dotée d'un jugement brouillée par la douleur et la colère... pourtant, si son esprit lui hurlait de partir, une étincelle au fond de son cœur n'attendait que d'être allumée: quelque chose montait en elle, et ce n'était ni les larmes ni la colère. Cette chose, la saisirait elle, ou partirait elle pour fuir les conséquences d'actes qu'elle pourrait regretter ? La mort d'un ami n'était pas chose anodine. Le Pouvoir le savait, et il attendait patiemment le choix de Carmia.

Mais quelle personne aussi repoussante intérieurement qu'extérieurement. Carmia avait pu faire preuve de monstruosité et impétuosité par moment, mais cet homme venait de battre ce record, ce qui n'était pas une mince affaire.
Sa frustration grimpa d'un cran, pendant qu'on lui riait au nez, et ne cessait de la rabaisser.

" Il vaut mieux demander à l'empereur une grâce, et devenir fermière, si tu n'es capable que d'encaisser les coups "

Les paroles de son ancien maître firent d'écho dans sa caboche. Devait elle fuir et perdre toute crédibilité comme elle l'avait toujours fait ? Ou devait-elle assumer la volonté de fustiller du meurtrier au risque de trépasser ?

" L'abandon d'un objectif pas aussi important que ta vie. Passer ce chemin ne représente rien qui vaille la mort... C'est quoi ? "

L'incertitude se mêle à sa hargne. Elle serre les dents et referment ses lèvres, venant embrasser le front de son camarade en signe d'adieu.

- " Je pars "

Mais partait-elle maintenant ? Laisserait-elle derrière elle le cadavre de son ami jeté en pâture à ces corsaires qui s'en serviront à coup sûr d'une façon nébuleuse et écoeurante.

" Car la seule défaite définitive est... La mort "

Eskel lui fut d'une piètre aide en cet instant. Peut-être allait-elle suivre son conseil une seconde après, peut-être pas. Quoiqu'il en soit, la sibylline chose qui venait à croître en elle, la sorceleuse la laissera la consumer. Levant les bras à auteur de sa tête comme pour déclarer forfait - et montrer son incapacité à attraper sa lame - et se mettre dans la poche la confiance des corsaires, Carmia se lèvera en même temps que cette sensation en elle, que celle-ci la fasse tressaillir ou non, cela n'avait plus d'importance.  

- " Brûlez son cadavre, par respect "