Re: L’entrée Nord

Le sorceleur à l'imposante carrure venait tout juste de franchir les portes afin de partir à la recherche de la jeune fille manquant à l'appel. Il serait inconvenant de voir un élève disparaître lors de son premier jour d'accompagnement, surtout qu'il avait dû s'occuper d'un monstre coriace et d'une troupe de malfrats peu de temps avant. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette ville était complètement folle.

Il faut dire qu'il n'eut pas à chercher bien longtemps car la petite blonde croisa vite son chemin.

Josef s'adressa donc à elle d'un ton neutre, le même qu'il semblait utiliser à chaque fois pour le moment. Le sorceleur notifia l'état de fatigue visible de la sorceleuse par ailleurs. Au moins, elle était vivante.

- Ou étais-tu ?

Ange haussa les épaules.

- Je travaillais m'sieur ! Désolée pour le retard ça a prit plus de temps de prévu.

A en juger par le ton de sa voix, la jeune fille ne semblait pas avoir frôler une mort certaine.

- D'accord, allons-y.

Dit-il simplement avant de se mettre en route. Visiblement, le sorceleur n'était pas du genre à faire dans les détails, et n'avait pas spécialement de raisons de penser quelle mentait.

Elle non plus n'avait ni la force ni l'envie d'une discussion et s'en accommoda très bien, elle suivi alors le sorceleur.

Une épée dans le dos, une sacoche à la taille, le cheveux d'or mit en avant, le visage caché par une simple capuche, Casei s'avance vers les portes de la cité. Avant d'être venue ici, elle a été téléporte à l'aide d'un portail, non loin de la porte mais en retrait pour ne pas être vue.

Ainsi s'approchant de la grande porte bien gardé, le stress commence à prendre le ventre de Casei. Et si les gardes savent son identité et qu'elle est recherché partout dans la ville ? Ou que doit-elle dire à propos de sa venue qui semble bien étrange ?

Alors qu'elle cherche un mensonge rapide à dire aux gardes, elle essaye de ne pas leur adresser un regard, préférant baisser la tête vers le sol pour masquer son visage.

Ya t-il beaucoup de monde autour d'elle ? Les gardes la regardent ou lui parle ?

Depuis les récents incidents, le corps militaire était beaucoup plus rigoureux. Là où on lui aurait quasi-automatiquement ouvert les portes en supposant que c'était une sorceleuse venant de Kaer Morhen, on préféra demander avant.

- Halte-là, les portes de la cité ne s'ouvrent pas à n'importe qui, déclinez votre identité, et vos raisons d'entrer dans Seig Lyn.

Une simple procédure, une simple formalité. Mais Caseï saurait-elle rester naturelle, et ne pas éveiller des soupçons inexistants pour le moment ? En outre, il y avait deux gardes devant les portes, et sans aucune doute d'autres en haut des murs, dans les tours.

Casei lève les sourcils en voyant les gardes l'interpeller. Se pinçant les lèvres, elle essaye de garder son calme. Elle toussote pour redonner de la clarté dans sa voix puis sort son médaillon en forme de loup qui était caché sous son vêtement.

-Je suis sorceleuse, je viens ici pour un contrat.

En soit ce n'est point un énorme mensonge, et les preuves y sont: son médaillon, son épée. C'est juste qu'elle embellie ses propos, héhé.

Le garde hoche la tête.

- Bien m'dame. Ouvrez les portes, c'est une sorceleuse !!

Et les portes s'ouvrirent, lui donnant accès à la ville.

-Merci. Dit-elle en arborant un léger sourire.
Abaissant un peu plus sa capuche, elle range son médaillon sous ses vêtements puis entre dans la ville.

Pourquoi tant de garde à l'entrée ? Est-ce lié à son kidnapping ? Peut-être qu'elle va le savoir bientôt.

En vagabondant dans la ville, elle apprendra assez vite, via différentes conversations : que des exécutions publiques allaient bientôt arriver. Ce qui pouvait intéresser indirectement Ailen jusqu'à ce qu'il apprenne qui était les concernés.

Des executions publiques ? En quel honneur ? Casei se doit d'en savoir un peu plus. Arrive t-elle à savoir quand et ou ses executions vont-elle se passer ?

Le megascope Zerrikanien a fait son office au sujet de cette histoire, elle fut ainsi beaucoup déformée, et Caseï put plus ou moins comprendre que dans une semaine, seraient pendus des hommes et des femmes criminels, ayant tués/sacrifiés des enfants pour invoquer des démons, maudire l'Empire, etc...

Si les rumeurs sont bonne, c'est assez stupéfiant. Si elle arrive a rester pendant une semaine, elle aimerai bien assister à cela.
Que va t-elle faire maintenant qu'elle est entrée dans la ville ?

C'était à sa discrétion.

Elle ira donc simplement se balader dans la ville, cherchant ses amis sorceleur dans la ville. Peut-être qu'ils sont la aujourd'hui ?

Caseï ne trouvera pas ses camarades sorceleurs, mais elle verra bien un homme qui avait de grandes chances d'en être un devant le panneau d'affichage de la place principal. Elle put entendre un "Une escorte pas payée ? Et puis quoi encore, hmpf !" avant que l'homme s'écarte du panneau. Si elle y faisait attention : elle verrait que l'affiche auquel le mutant s'était intéressé était exclusivement réservée aux sorceleurs.

https://continentem.forumactif.com/t122p425-la-place-principale

Poddrick était présent en ces lieux, loin d'être animé par une quelconque recherche de lui même ou par une motivation profonde, juste par l'ennuis. Bien sur il aimait Seig Lyn, cette ville qui lui offrait son seul échappatoire à la frigide Kaer Morren, mais il y avait tellement peu et tellement à y faire. Il avait exploré une grande partie des rues de la ville lors de ces longues années à Kaer Morren, et ne savait maintenant plus où roder. L'extérieur était certes reposant mais il y avait quelque chose de presque anxiogène pour lui dans ces grands espaces et surtout cette multitude de visages et de personnalités qu'il pouvait croiser dans la ville le tirait de la monotonie des quelques élus triés sur le volet ayant le droit de vivre à Seig Lyn. La basse rue lui étant quelque peu hostile au vu des récents évènements et la vision des nobles de la haute ville toujours aussi peu supportable, il s'était placé à ce carrefour, regardant paresseusement passer la foule de tout les horizons qui affluait à Seig Lyn, on y trouvait des marchands, des paysans, des gardes, et mêmes quelques mercenaires, un paysage qui saura changer les idées du jeune homme.

Poddrick observait donc les passants, rêveur: il repensait à son enfance, à quand tout était plus facile. Il n’avait certes pas de quoi manger, mais la moindre once de richesse comblait son cœur. Aujourd’hui, lassé de la monotonie de son quotidien, bercé dans le luxe, il perdait petit à petit la connaissance de la valeur des choses qu’il n’avait jamais eues auparavant. Il était devenu un mutant, pour protéger les faibles. Mais de quoi protégeait-il les faibles? De la faim? De la pauvreté? Non, ses contrats étaient payés par les impôts du peuple, et, au final, il pouvait continuer de se voiler la face, ces gens resteraient tout aussi pauvre, et, lui, plus jamais ne manquerait de rien...

Il fut cependant tiré de ses pensées morbides par un passant à l’accoutrement bizarre, semblant se diriger vers lui tout en essayant de paraitre discret... Et, si Poddrick le remarquait, c’était que l’homme n’était pas discret. Sa capuche était remontée, et il avait une épée en acier à la ceinture.

Toute son enfance il avait rêvé d'être un grand guerrier, d'être craint et respecté par ses paires et de ne plus jamais manquer de rien. Et maintenant qu'il avait une vie rêvé il se rendait compte du prix de ses fantasmes. La solitude, l'ennuie, et les désillusions toujours plus pesantes. Certes il était devenus fort, il avait vaincus des créatures titanesques et était même devenus un héros local. Mais était il pour autant quelqu'un de libre, était il devenus le héros intouchable qu'il avait toujours rêvé d'être. la réponse était évidente. Non. Tour à tour ridiculisé et dépouillé par le rouge, perdant toute sa richesse et frôlant la mort, puis assommé par un simple de pierre, une simple pierre avait eu raison du sorceleur qu'il était. Tu parles d'un héros. Et puis un simple enchantement avait finit de le ridiculiser. Il n'était rien. Au final dans ce monde il n'était pas grand chose, juste un péquenaud de plus, plus fort que la moyenne certes, et enchainé à un château comme un chien dans son chenil. La seule perspective de pouvoir jouer d'un semblant de liberté et d'obtenir les armes nécessaires à sa survie qui semblait de plus en plus précaire le retenait à Kaer Morenn, et parfois à Seig Lyn quand ses tuteurs, ou plutôt ses "maitres" l'emmenait faire une balade et même se plaisir se faisait de plus en plus fade.

Alors qu'il contemplait les chevaux et les hommes progresser, il remarquera la présence d'un homme encapuchonné, une bonne tête de mercenaire, et une démarche plus que suspecte. Ce comportement inhabituel avait le bon goût de stimuler Poddrick alors dans un semi léthargie, une légère excitation commencera à poindre et son coeur pou s'accélérait alors que la direction de l'homme se confirmait. Oui il était là pour lui, quoiqu'il soit venu faire. Poddrick attendra que l'homme vienne à lui, sa main se rapprochant discrètement de son épée. Il jettera également quelques rapides regards autour de lui afin de s'assurer qu'aucun compère ne rodait dans le coin, ne sait on jamais.

Si Poddrick se sentait seul, il n’allait plus l’être longtemps.

Chancelant, le drôle de bonhomme s’approcha de Poddrick, puis fit exprès de trébucher pour atterrir aux pieds de Poddrick. Il grogna alors de douleur.

- Aaaaaaaah putain j’ai mal je me suis cassé le pied!

L’homme avait une voix basse, grave et légèrement gutturale ~~Léonard Cohen en gros si tu connais~~.

- Je peux pas me relever aïe aïe aïe! Aide-moi s’il te plaît!

Poddrick contemplera donc le voyageur s'écraser devant lui, il se détachera du mur et fera un pas en arrière tout en regardant le nouveau venus d'un oeil amusé, ne pouvant s'empêcher de trouver la scène coquasse malgré le danger plutôt évident que l'homme représentait, masqué par ses bouffonneries affligeantes :

- Désolé j'ai des problèmes de dos j'ne peux pas me baisser ça me fait trop mal.

Puis son visage se raffermit d'un coup alors qu'il s'imaginait avec un dague plantée dans le pieds, ou peut-être dans un endroit plus douloureux et éventuellement plus létal. Il reprendra alors avec un parlé dur et rapide :

- Mais assez plaisanté tu mveux quoi toi ? Je t'ai vu dlà bas, j'ai jamais vu un gars aussi peu discret qutoi.

L’homme se tenait la cheville droite, se roulant par terre, ce qui attirait inévitablement le regard de quelques passants éberlués. Il prendra son temps pour se relever, claudiquant.

- Aaaah, il se tint alors le dos, toi aussi? Je pensais qu’en me rasant la barbe les maux de dos et la vieillesse partiraient... Aïe aïe aïe, je crois que je me suis trompé, ouille ouille ouille!

L’homme fit quelques pas, s’asséyant là où Poddrick se tenait il y a quelques secondes.

- Merci d’avoir gardé ma place au chaud, c’est bien gentil de laisser un vieil homme comme moi se reposer...

Poddrick pourra alors analyser le visage de l’homme encapuchonné: il avait des cheveux noirs parsemés de mèches blanches coiffés en une sorte de coupe au bol, un petit front ridé, des sourcils broussailleux, un nez digne des plus grands banquiers de ce monde, il n’était guère mentir de dire que le nez de l’homme était sûrement aussi grand que le pied de Poddrick, une mâchoire faible et rasée de près, de grosses lèvres et un menton fuyant: il ressemblait à un bulldog. Ses iris étaient noisettes, et le côté droit de son visage était marqué par une affreuse cicatrice.

Le gentil monsieur fronça des sourcils.

- Hein? Quoi? Non, je suis l’ass... Euh... Ma femme m’a quitté j’ai trop bu! J’ai trop bu, ahahahah!!

Poddrick regardera l'homme avec un air halluciné, qu'est ce qu'il était entrain de se passer il se foutait de sa gueule ? Mais non il avait l'air parfaitement serieux. En plus il avait une sacré sale gueule, clairement il avait dut faire l'armée ou mercenaire, peut être avait il reçut un coup de trop sur la tête. Le gars se permis le luxe de prendre sa place avant de se mettre à tailler la bavette comme si de rien n'était. Les sourcils de Poddrick se froncèrent et il prononcera alors très distinguement :

- Sale taré va.

Il fera quelques pas en marche arrière, vérifiant que l'autre ne tente pas de lui faire un coup en traitre avant de partir en direction de la place principale. Il n'avait aucune envie de parler à ce genre de spécimen. Il restera tout de même alerte, usant de ses sens de sorceleur pour voir si il se décidait à le suivre.

Il observa Poddrick en fronçant les sourcils, sa tête bringuebalant sur ses épaules: il avait bu un verre de trop, ou était très bon acteur.

- ?.. il n’aura le temps de prononcer d’autres paroles que Poddrick se retirait tel un chien apeuré, la queue entre les jambes: était-ce ce qu’étaient devenus les sorceleurs? Des fuyards? Poddrick fuyait face à un vieux alcoolisé? L’homme ne pouvait y croire.

Il se leva alors, et, claudiquant, se mit à suivre le nain.

- Hé attends mon pote! J’veux te... te remercier pour ta bienveillance! Je te paye une pinte? Ou une passe au bordel?

Acteur ou mec bourré le résultat ne changeait que très peu, le gars étais difficilement supportable. Poddrick soupirera un bon coup avant de se retourner et de faire face à l'as:

- tu vois il y a plein de gens dans cette rue, pourquoi t'irais pas emmerder quelqu'un d'autre le vieux ? J'ai largement de quoi me payer une pinte ou une pute en bien meilleur compagnie qu'un gars rond comme une queue de pelle.

Déclara t'il avec un agacement très aisément perceptible. Il avait peu l'habitude de se faire accoster dans la rue mis à part par des charlatans et quelques gosses de la rue qui finissaient par très bien le connaître et il devait reconnaître qu'en ce moment précis être un anonyme parmis la foule lui manquait particulièrement. Dire qu'il pensait à sa solitude il y a quelques secondes, comme quoi il fallait toujours faire attention à ce que l'on souhaitait.

- T’as l’sang chaud toi, un vrai nain ahahah!

L’homme éclata d’un rire gras, puis se passa une main sur le visage, semblant éreinté.

- On s’énerve toujours mieux autour de dés, de cartes et en étant bourré! Tu bois quoi mon pote?

Il semblait totalement ignorer l’agacement visible de Poddrick, qui, en ces circonstances, réfléchissait peut-être à ce qu’il souhaitait: la solitude, ou de la compagnie? Peut-être était-on mieux seul que mal accompagné, mais, il ne pensait pas cela il y a quelques minutes: il fallait savoir!

Poddrick le regardera un moment incrédule, ouvrant la bouche puis la refermant comme une carpe hors de l'eau. Il finiera par dire :

- Mon gars on va faire un truc d'accord, je te suis à la taverne du Montagnard, tu me dis qui t'es et pourquoi tu me suivais et si ta réponse ne me plait pas tu te casses on est bon ? Bien sur tu me paye une choppe de bière de Téméria.

une décision qu'il allait sans doute regretter, mais le bonhomme n'avait plus l'air si dangereux au milieu de ses divagations, et si accepter un verre était le seul moyen de s'en débarrasser et de savoir ce qu'il voulait sans passer par la beigne dans la gueule et bien il aura tout gagné.

- L’auberge du Montagnard car t’es un nain? AHAHAHAHAH!!!

L’homme éclata d’un rire franc et gras, ce qui lui valut des regards suspicieux de la part de quelques passants.

- Ah t’es un marrant toi, lâcha-t-il en s’essuyant une larme de l’œil droit avec son gros index.

Ainsi, si Poddrick n’y voit aucun inconvénient, les deux best friends forever se rendent à la taverne: https://continentem.forumactif.com/t581p30-la-taverne-du-montagnard