Une taverne proche du port principal

Soudainement dans un bruit  de porte qu'on claque contre un mur de bois, le capitaine Askeladd rentre dans la taverne accompagné de quelques hommes. Ils sont tous équiper de leurs armes et armures.  Askeladd s'avance directement en direction de Izak  et des quelques hommes ayant passé la nuit ici

- C'est l'heure de vous réveillez bandes de salopards !  

Clame t'il d'une voix forte et sans détours. Il se rapproche en premier lieu de Izak lui offrant une grande tape dans le dos qui le fera sans doute sursauter.

-Alors Izak ? Une petite sirène des rues dans ton lit hier soir ? Ou ta pas réussi à faire gober tes histoires a aucune d'elles ?

Demande t'il sur un ton parfaitement sérieux un sourire aux lèves.

Soudainement, une voix dans l'obscurité vient seconder celle du Capitaine, cette-fois ci se faisant entendre avec beaucoup plus d'insistance et de hargne.

- Z'avez bien entendu l'Capichef, bande de connards: BOUGEZ-VOUS !

Le Sanglant, une figure bien connue au sein de l'équipage de La SIiffleuse faisait office de Quartier-Maître du navire, mais également second d'Askeladd lui même. L'homme à l'apparence bourrue et inflexible s'approche de quelques portes, puis vient cogner chacune avec force. Laissant la maille d'acier de son gantelet fortement raisonner dans le bois : DANG, DANG, DANG !

- Allez, les gars ! Du nerf. Si vous n'êtes pas prêts dans les dix minutes qui suivent, je vais m'occuper personnellement de réduire chacune de vos soldes; connards !

Izak relève la tête du comptoir, tournant lentement son regard vers le capitaine de son équipage. Il se frotte doucement les yeux, un peu énervé d'être réveillé aussi brusquement. Askeladd vient ensuite lui donner une grande tape dans le dos, ce qui le fait bien entendu sursauter. Il rigole doucement en haussant les épaules, répondant à la pique.

-Tu sais ce qu'on dit ... la pêche n'est pas toujours bonne !

Il assumait tout à fait son côté mythomane avec les femmes et sa réputation de coureurs de jupons. Il se relève avec un peu d'entrain, autant que possible tout du moins.

-Bon aller, j'sais pas qui va manoeuvrer ce rafiot si j'suis pas à la barre !

Il se dirige vers les quais, saluant au passage Tanqueray d'un sourire et d'un hochement de tête.

Tanqueray cesse aussitôt ses cris lorsqu'ils furent perturbés par un vacarme assourdissant, un déboulement inattendu. Les yeux verts rivés sur le tonneau projeté au centre de la pièce, le quartier-maître appose la main gauche sur le pommeau de son sabre d'abordage, tout en se questionnant sur la provenance de cet étrange baril. Hélas, l'heure n'était pas aux questions, surtout en remarquant les premiers filets de vapeurs qui s'extirpaient du baril à profusion.

- Oh putain, il va exploser ! Mettez vous à couvert les gars !

Aussitôt, le Sanglant vient renverser une table présente dans la pièce, la mettant face avec le baril de manière à obtenir une sorte de couvert si une explosion venait à se produire. Il attend patiemment la suite. La main gauche toujours serrée contre le manche de son sabre

Askeladd aura répondu d'un signe de tête chaleureux envers  le plus petit du groupe son protéger et son disciple, Brashen. Il s'empresse de répondre à l'autre plus jeune  Izak avec un sourire moqueur tout en le secouant d'une main.


-Hahaha !

S’exclame t'il.

-Toi mon gars à force de jouer avec le feu tu va te faire brûler ! T'aura pas une longue vie si tu brise le cœur à trop de vipères !

Les hommes présents dans la taverne commence tous à se lever et pour certains simplement à émerger.  Quand soudainement les cris du second alerte l'ensemble des hommes et Askeladd qui tourne son regard vers le tonneau.

-QUE..

Il bondira derrière une table qu'il renverse avec une main ,les deux hommes avec lui l'accompagnant derrière. Tandis que la plupart des hommes présents essayeront sans doute de réagir de même.

- BOOM

Ce n'était pas le bruit d'une explosion, mais celui d'une voix étouffée à l'intérieur du tonneau qui ne tarda pas à s'ouvrir: Tanqueray avait le droit de se sentir idiot, le tonneau sentait fort, ce qui ne voulait pas dire qu'il sentait comme un explosif (la poudre n'existait alors pas)... Sortit alors un homme, auparavant recroquevillé dans le récipient, il était couvert de feuilles.

- BAHAHAHA ! Beugla t-il en pointant du doigt tout les hommes cachés derrière des tables. MMHMHMF ! UMMMPHMMUMPHMPHMMMPH! AHAHAHAHA !

Impossible de comprendre ce que disait l'étrange personnage, qui, s'en rendant compte, retira son masque, il semblait s'offrir une belle tranche de rigolade.

- Le vieux barbu s'est pissé dessus! Ahahaha! Suffit d'arriver en tonneau pour qu'il se jette derrière une table! Je sais que je suis IMPRESSIONNANT ! INCROYABLE ! DIIIIVIIIIIN !! Mais je m'attendais pas à ce que vous ayez tous peur de moi comme ca! MAIS ! Vous avez raison! Tremblez ! TREEEEMBLEZ DEVANT MA GRANDEUR ! AHAHAH

Il commença à fermer son tonneau et à le faire rouler jusqu'à la sortie, essuyant quelques larmes sur son visage, avant de se tourner vers le quartier maître.

- T'as fais rater mon expérience! J'voulais voir si mon mélange pouvait réveiller un type et le booster, mais à gueuler comme un porc qu'on égorge tu les as réveillés avant mes plantes !

Au final, la tournure des événements avait de quoi être déconcertante, mais pas étonnante: Drake était le type bizarre de la bande. Compétent, mais bizarre. L'électron libre, respectueux uniquement envers lui même, celui sur qui on pouvait compter tant qu'on payait en temps et en heure et qui se montrerait plus qu'efficace malgré ses excentricités, celle là n'en était qu'une sur une longue liste, l'équipage commençait à s'y habituer, mais bon, Drake restait Drake, beaucoup le considéraient d'ailleurs comme un fou dangereux et instable. Des rumeurs circulaient sur le fait qu'il ne s'agisse même pas de son vrai nom, et que même le capitaine ne connaissait la réelle identité de l'étrange criminel...

- Crétin... Maugréa Drake, semblant déçu, alors qu'il se dirigeait avec son tonneau vers la sortie, à moins qu'il ne fut arrêté.

-Par tout les putains de dieux de toutes les putains de mers j'aurais du m'en douter !

Beugle de sa voix autoritaire le Capitaine tout en se redressant l'air mécontent.

-On à cru que c'était un putain de baril d'huile enflammé ou une connerie du genre ! Foutre ! Puis d'ailleurs depuis quand tu signe tes "œuvres" toi ?

Demande le Capitaine tout en agrippant Drake par l'épaule gauche avec sa main droite.

Mais avant que Drake puisse répondre Askeladd enchaîne immédiatement.

-Enfin peu importe ! J'espère que quand tu forger ton idée de con tu en à aussi forger une pour nous préparer des vrai barils à feu pour le combat ! Ce serait pas un manque, sauf si tu nous fait bien sûr cramer le putain de bateau avec le bateau ennemi.

Askeladd se retourne vers l'ensemble des hommes présents sans toutefois lâcher Drake.

-Bon, on parle on parle.. Mais ça fait un moment qu'on c'est pas fait de l'argent ! Qui dit pas d'argent dit pas de gloire, qui dit pas de gloire dit réputation qui faibli !

Les mains couvrant toujours ses oreilles, Brashen vit, hébété, Drake le cinglé surgir du tonneau. L'intervention de Drake lui tira un rictus qu'il tenta de dissimuler, craignant les colères légendaires du contremaître.

Il se retourna ensuite vers le patron qui semblait avoir trouvé un contrat.

-Capitaine ! La gloire on en a à revendre et sa remplit pas la panse, par contre des pièces d'or sonnantes et trébuchantes, les gars en auraient bien besoin pour sûr ! Tu as déniché un contrat c'est ça ? s'excita le jeune homme.

Dès que le ''BOOM'' vocal se fit entendre. Tanqueray observa quelques hommes qui avaient prit couvert avec lui. Une expression complètement bafflée sur son visage. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes cependant pour comprendre qu'il fût victime d'une mystification, une mascarade étant des plus énervantes ! Des plus frustrantes !! Tandis qu'il se relève, il asséna un coup de pied violent sur la table qui lui avait dignement servie de couvert.

- Gmbrrrrrl.... grogne-t-il en passant la main dans sa broussailleuse barbe, il n'y avait aucune argumentation à faire, sur ce coup il était vaincu de plein fouet, mais il ne se laissa pas abattre pour autant puisqu'il reprend aussitôt:

- Je me disais bien que cette odeur de nigaud me parvenant aux narines n'était guère un hasard. Je me tourne, et qu'est-ce que je vois ? Le fanfaron de service en personne ! Drake lui même !

Rétorque-t-il avec un rire fort et sourd, quelques moussaillons se mettaient à rire à leur tour, mais Tanqueray les foudroient rapidement d'un regard acéré; ils se taisaient aussitôt. Mais le quartier maître ne s'attarda pas sur le cas de Drake, et pour cause; la mention d'un potentiel nouveau contrat par le Capitaine. Le langage de l'argent était bien l'un des seul dialect que le quartier-maître connaissait. Et surtout, l'un des seuls qui pouvait le dénouer de tout ses sens... À dire vrai, les choses s'annonçaient favorablement pour eux.

- Capitaine, à vos dires, dois-je conclure que vous nous avez déniché un succulent contrat ?

Il se frotte les mains, en pensant déjà aux rondes de bières et aux catins dont il profiterait avec sa prochaine solde.

L'étrange sourire de l'étrange homme était de retour, aussi sincère qu'énigmatique, il fallait reconnaître qu'à bord, Drake n'avait pas beaucoup d'amis, beaucoup le fuyaient, le peu qui tentaient de "l'apprivoiser" se faisaient accueillir comme il fallait, et son passé n'aidait en rien: on disait que plus que les autres, le type avait du sang sur les mains.

- L'huile coûte cher! Hors de question que j'en gâche autant si ce n'est pas pour voir le monde flamber!

Il sortit de sa poche un bout de charbon.

- Je me suis mis à l'ART ! Oui oui! L'art! Le vrai! Mais pas l'art de ces tapettes de troubadour nan nan nan! L'art que l'on voit! Que l'on sent! L'art qui vous PÈTE à la GUEULE ! Alors tel le peintre une fois son dessin achevé, je signe de ma lettre ma production!

Il semblait tout à fait sérieux, c'était sûrement cela le plus inquiétant chez lui.

- OUUUUIIII !! Déclara t-il d'un ton enthousiaste à la mention des explosif, sortant une grosse liasse de papier de sa poche. Je suis sur un truc là, mais me manque du matos. Cela dit je peux couler des bateaux cette nuit pour chopper du bois! Mais oui! C'est une idée GE-NIALE! Une idée géniale venant d'un génie comme moi, quoi de plus étonnant?

Sûrement valait il mieux le lui interdire de la manière la plus claire, car il était clairement parti pour mettre son plan à exécution.

- Un contrat? Ses lèvres s'étirèrent dans un fin sourire, ses yeux se plissèrent comme l'oeil du collectionneur ayant trouvé l'objet de ses rêves...

Il se relève de sous sa table et rigole un bon coup en voyant Drake. Tout cela n'était en fait qu'une bonne blague, et elle était bien drôle.

-Putain et dire que l'espace d'un instant j'ai eu peur pour ma vie !

Entendant son capitaine parler d'un contrat, il ne peut s'empêcher de sourire encore plus. Il avait toujours été attiré par l'argent et la réputation, mais avant tout, une nouvelle aventure lui permettrait de rendre ses histoires encore plus vraisemblables. Un contrat c'est pour lui le véritable jackpot, ça lui rapporte tout ce dont il a toujours pu rêver, des jolies pièces d'or et des jolies filles.

-Un contrat ! Un contrat !

Il se revoit déjà à sillonner les mers, guidant de son œil et savoir de la mer ce joli équipage.

-Non tu ne va rien faire de cela Drake. Pas envie qu'on se retrouve avec la garde du port au cul pour tes conneries, je te préviens je te tue moi même pour disculper l'équipage !

Répond le capitaine sur un ton de semi-rigolade puis il pousse légèrement Drake en arrière de sa paume pour l'inciter à se calmer avant de lui répondre à lui et à tout les autres, passant son regard de Brashen a Izak puis à Tanqueray ainsi que à tout les hommes présents dans la pièce.

-Nous avons bel et bien un putain de contrat ! Et pour une récompense  qui n'es pas des moindres si j'ose dire ! 4 000 pièces rien que ça ! Bon cela fait un moment que nous n'avons pas eu un contrat de cette valeur donc vous vous doutez que la tâche risque d'avoir quelques problématiques potentielles.  Notre employeur n'a pas voulu me dire quelle  cargaison  nous devrons protéger .

Dira Askeladd en adoptant un ton des plus sérieux tout en sortant un papier de son manteau de fourrure, papier qu'il déplie devant lui pour le lire à haute voix pour tout ses hommes.

-Je soussigné Askeladd, dans les termes de cet accord si-dessous, engage ma compagnie dans l’escorte d’un navire marchand jusque la ville de Nilfgaard...


Je soussigné Madra Zobrépaçé, dans les termes de cet accord ci-dessous, engage la compagnie du dit Askeladd pour escorter l’un de mes bateaux marchands jusque la ville de Nilfgaard...


Le bateau du marchand Zobrépaçé sera escorté par Askeladd et sa compagnie à Nilfgaard pour un montant de 4.000 florins. Aucune questions sur la cargaison ne devront être posées. Vivres seront fournis. Tout déserteur sera lynché, et tout voleur se verra infliger le supplice de la planche. Sur le navire de Zobrépaçé, tous devront obéir au Capitaine Embonpoint.

-4000 putain de pièces d'or ! On va pouvoir danser et boire toute une vie avec une somme aussi rondelette ! Mais attends captain de la Rédanie jusqu'à la capitale du Nilfgaard y a une sacré trotte, on va forcement devoir faire escale sur Skellige non ? s'exclama l'Albatros fou de joie de repartir à l'aventure.

N'arrivant à contenir son euphorie, Brashen se lança dans une, courte mais intense, gigue endiablée avant de terminer par un salto arrière.

Satisfait de ce qu'il entendait, le quartier-maître ne pouvait guère s'empêcher d'octroyer un sourire suivi d'un hochement de tête. Des contrats d'escortes, ils en avaient accompli des tas au fil des mois donc les gars étaient certainement motivés; surtout dans ce cas particulier: la récompense offerte valait TOUT risques qu'ils encouraient.

- Comme toujours Askeladd, tu nous déniches des mines d'or.

Assure-t-il, gardant toujours une expression d'excitation dans son ton de voix. Il décolle ses yeux du Capitaine, lorsque l'Albatros effectue son salto arrière. Appuyé contre le bois du seuil de la porte; il l'observe procéder en pensant que cet agile macaque finira bien par se blesser un jour ! Puis son regard se jette sur les autres matelos qui étaient toujours présents dans la pièce en compagnie des cinq protagonistes. Tanqueray s'adresse à eux dans sa voix forte, grave et perçante:

-  Hô ! Matelots, vous avez entendus le Capitaine, belle bande de crétins !? Va falloir s'mobiliser et vite parce que nôt' jolie Siffleuse elle va pas s'dégager toute seule. J'sais pas pour vous mais moi j'frémis d'excitation au fait même d'imaginer un coffre bourré de quatre mille pièces d'or sonnantes et trébuchantes, bande d'salopiauds. Alors bougez-vous ! Prenez de la graine et ayez DU NERF !

Fallait toujours instaurer de la discipline au sein des rangs !

- Moi on veut jamais de mes idées lo...

Il avait prit un ton boudeur comme un enfant, et plissé les yeux lors du contact sur l'épaule, écoutant le capitaine d'une oreille attentive. Si le prix était juteux, et encore... La mission semblait être bien étrange, et très risquée.

- 4000 florins pour escorter un convoi à Nilfgaard? Si tu veux mon avis Cap'taine, un convoi pour la capitale doit être bien bien BIEN précieux. Et avec tout les dangers qu'une telle cargaison comprend...

A ses yeux, ce n'était pas tant que ca, et encore le boss avait du négocier, il ne sentait pas franchement ce coup là, mais avait une idée pour assurer ses arrières. Pour ce qui était de l'injonction de Tanqueray, lui était déjà à moitié sorti, et il continua son mouvement.

- Je largue mon tonneau sur le bateau et je vais pêcher. Il arbora un fin sourire. Je vous retrouve au moment du départ.

Il commenca à partir sur cette étrange formule qui ne tomberait néanmoins pas dans l'oreille d'un sourd pour le capitaine et le quartier maître: en dépit de ce que l'on pouvait penser, Drake savait ce qu'il faisait, et ce genre d'initiatives ne sortait pas de nulle part. En outre, ils savaient que Drake pêchait rarement des poissons, et qu'il parlait sûrement d'aller pêcher des renseignements, cela trahissait le fait que la situation soit louche à ses yeux. Néanmoins, il serait sûrement plus utile à faire son affaire en solo que sur le bateau: les deux boss savaient que Drake avait un certain talent pour écouter et observer...

Il passe une main dans ses cheveux blonds bouclés. Quatre-mille florins ça faisait une sacré somme, de quoi vivre confortablement pendant un bon moment. Il n'est certes pas très bon en géographie mais il l'est tout du moins assez pour comprendre que le trajet Novigrad-Nilfgaard allait durer un sacré paquet de temps.

-Qu'est ce qu'on ferait pas pour un peu d'argent hein ..? Nilfgaard quand même, ça fait loin !

Mais des mois d'aventure passés en mer avec sa compagnie, ça ne fait pas vraiment peur à Izak, surtout quand il y a un tel trésor à la clé. Ce sera un temps où il sera éloigné des rues de sa belle ville natale. Rues dont il aimait tant la fréquentation ... Il s'imagine quelques instants ce qu'il pourrait bien faire s'il avait du jour au lendemain 4000 florins dans les poches. Acheter une maison et fonder une famille ? Trop peu pour lui, il s'achèterait sûrement un bateau !

-Quand est-ce qu'on part du coup capitaine ? Pas tout de suite j'espère, j'ai des adieux à faire moi !

Il adresse à son supérieur un grand sourire carnassier, typique de sa personne.

-Une somme bien décente en effet. Mais ouais,c'est non seulement un sacré voyage mais aussi comme je l'ai dit des potentiels sacrés risques. Mais que voulez vous, si on commence à refuser des contrats et à nous reposer sur d'anciens  lauriers la ville nous traitera comme des vulgaires pirates et non des mercenaires de qui ils acceptent la présence.


Il répondra d'ailleurs à Brashen concernant les îles.

-Je pense pas. Nous avons déjà presque le plein de provisions depuis le temps qu'on végète ici. Sans compter que comme le contrat le spécifie les vivres seront fournies par notre employeur. Donc il y'aura pas besoin de s'arrêter , et dans le pire des cas si un imprévu arrive il nous reste la pêche.

Dira t'il  avant de faire craquer ses doigts et de se tourner vers la porte de sortie. Jetant un bref coup d’œil à Drake qui s'en va faire ses "affaires".

-Je te fait confiance pour nous rapporter des gros poissons bien frais Drake. Par contre évite de nous mettre en retard avec ta pêche.

Dira t'il d'un ton qui laisse presque entendre que il n'y à aucun sous-entendu. Presque bien sûr.

Pendant ce temps écoutant les paroles du second les hommes se lèvent à la suite de leur capitaine pour le suivre en dehors de la taverne.

-On s'en va  cette nuit, soit sur le navire deux heures avant que le soleil tombe Izak.

La réponse du capitaine lui tira un sourire mi-figue mi-raisin, d'un côté ils ne feraient pas escale sur les îles Skellige mais de l'autre ce serait plus de jours à danser entre les cordages, les voiles, les vergues et les mâts, et  de nuits à dormir dans sa hune. La haut il pouvait admirer la mer mieux que n'importe qui, c’était ça le plus important à ses yeux.

-Besoin d'un coup de main Drake ? Il parait qu'il y a des gros poissons dans le coin, dit le garçon, avec un sourire carnassier, tout en portant les mains à ses dagues.

Le jeune gabier avait hâte de retrouver les tumultes de la mer, à vrai dire il n'était pas à l'aise sur la terre ferme, mais mener l'enquête avec ce doux dingue de Drake promettait son lot de surprise. Et puis les autres balourds de marins qui composaient l'équipage n'étaient pas taillés pour ce genre d'activité, nécessitant plus de discrétion et de tact, que de muscles et de coups de hache.

- Fort bien. Quant à moi, je retournerai auprès de la Siffleuse pour entamer les préparatifs de notre glorieux départ.

Mais avant cela, il fallait faire le plein pour le trajet. Le périple qui les attendait fût long, très long et par conséquent, il était primordial qu'ils obtiennent les ressources comestibles et matérielles nécessaires pour un tel périple. Tanqueray tourna les talons vers le tenancier de l'auberge et commence à dicter ce qui semblait être une commande:

- Tavernier, je veux sept coffres bourrés de provisions pour notre départ. Deux coffres de viandes, préférablement du boeuf, de l'agneau et de la viande de poule. Un deuxième de fruits et de légumes. Un quatrième coffre de patates et de plantes comestibles et finalement, un cinquième d'épices et d'huile. Je demande également deux tonneaux de bière, ainsi que trois tonneaux de vin. La route sera très longue et par conséquent, va falloir s'assurer que nos vivres tiennent. Mettez cela sur la facture de la compagnie.

Tanqueray parle rapidement, mais juste assez lentement pour que le tenancier puisse avoir le temps de noter la commande du quartier-maître. Attrapant sa bourse, il glisse trois simples pièces sur le comptoir composé d'un bois quelconque en rétorquant:

- Vous connaissez déjà nôt' imposante siffleuse, elle est amarrée à l'emplacement central du port. Vous n'pour'ez guère l'manquer. R'mettez ces pièces aux hommes qu'se chargeront d'livrer les barils ainsi qu'les provisions dans nos coffres.

Sur ces paroles, le grand gaillard tourna les talons en s'apprêtant à quitter l'auberge à son tour.

Quoi qu'on en dise, et parfois au désarroi des hommes, certains sur la Siffleuse avaient des droits que les autres n'avaient pas, Brashen, Izak et Drake faisaient sûrement partie de ceux qui pouvaient faire ce que bon leur semblait là ou les autres étaient obligés d'obéir aux ordres, à moins que ce ne fut car le capitaine et le quartier maître avaient reconnu leurs compétences, et savaient que laisser ces à ces trois là une marge de manoeuvre confortable profitait à l'équipage. Toujours est il que Drake, lui, avait déjà prévu la promiscuité à laquelle il serait bientôt soumit, et désirait rester un peu seul avant le départ, entre autres choses.

- Un pêcheur solitaire effraie moins la poiscaille. Déclara t-il. Je m'occupe des endroits crasseux, charge toi de la haute ville si tu le souhaites, chacun sa place l'artiste.

En somme, ils se partageraient le travail, cela irait plus vite d'une part, et les gens seraient plus loquaces si ils étaient seuls plutôt que si ils se baladaient à deux, enfin, Drake connaissait plutôt bien les bas fonds, et comment s'en sortir tout seul là dedans, dans ces rues là, c'était lui qui menait la danse... Il quitta enfin l'auberge, agissant ensuite comme il l'avait déjà déclaré.

-Un pêcheur est plus efficace avec un appât mais soit, je vais plutôt aller vérifier l'état des voiles de notre Siffleuse.

Brashen était le meilleur gabier de l'équipage et il souhaitait se montrer digne de ce titre mais aussi de la confiance accordée par le capitaine. Pour cela il se montrait particulièrement attentif à l'état des voiles et du cordage car, sans eux, ils n'étaient rien.
On pourrait penser que c'est le pilote, le gouvernail entre les mains, qui est responsable de la bonne réputation d'un vaisseau, mais en réalité il n'en est rien. Les manœuvres de la voilure, voila ce qui faisait vraiment la différence entre des marins d'eau douce et des marins avertis !
Un bon gabier ne doit jamais oublier une règle maritime fondamentale, sur la mer le vent est notre maître à tous et il ne souffre d'aucune opposition. Il ne faut pas tenter de le dominer, il faut s'en accommoder et jouer avec lui. Ce qui tombait plutôt bien puisque l'Albatros aimait jouer.

Après avoir envoyé quelques baisers en direction des beautés qui étaient présentes ce soir, le fougueux jeune homme prit à son tour la direction de la sortie.

Il y était... Enfin ! la libertée ! Il avait en tête deux trois objectifs qu'il devait accomplir, comme aller jeter un coup d'oeil a l'histoire de salazar gagner 5000 florins et s'entrainer, mais par dessus tout, il était enfin libre, c'est pourquoi on pouvait le voir avec cet air d'imbécile heureux, il rentre dans la taverne seul mais au moins bien accompagné, et se dirige vers le bar pour commander une des fameuses liqueurs réputées, il essayait de capter les discussions qui avaient lieu dans le bar, en effet quel meilleur endroit qu'un bar les marins, mercenaires et aventuriers se regroupaient afin de décompresser et de se murger la gueule ? pour obtenir des informations croquantes il n'y avait pas meilleur endroit, déjà qu'il voulait dénicher le bon filon, la perle rare, il avait en effet besoin de beaucoup d'argent et vite, et il ne reculerait certainement devant pas grand chose pour y arriver.

Il regarde s'il y a pas quelqu'un seul ou en train de psychoter ? Peux être qu'il pourrait tirer partit de cette personne, si néanmoins il ne voit toujours rien d'intéressant il s'en ira, pour le moment il boit l'alcool qui lui est servit, et grimace un peu. Il fait signe au barman de venir.


- Encore un chef, et d'ailleurs, j'aurais une petite question, c'est quoi les rumeurs par ici ces derniers temps ? Y'a des vampires ? des monstres ou des bandits dans les parages ?

Il était pour le moins direct, fallait pas passer par 4 chemins.