Une matinée baignée dans la brume

-Par Freya- ! Elle ne termine pas sa phrase alors que ses larmes se mettent à perler sur le coin de ses yeux, elle qui a acquit tellement de regret et de peine, toute la pression se relâcha d'un coup. Il en est normal que se larmes marquant son soulagement ressortent.

Erika se met à changer la cadence de sa marche en courant vers son ami, de ses jambes tremblotante il est assez remarquable qu'elle n'est point tombée. Ouvrant grand les bras, la jeune femme aux cheveux de jais l'enlace une fois arrivée devant lui.

-Ailen... Dit-elle d'une voix douce, presque brisante à cause de ses larmes coulantes sur ses joues et de son chagrin qui fut vite balayé par une grande joie.

Elle pose ses main sur son dos, sur ses omoplates puis ferme les yeux pour déposer son menton contre son épaule. Elle peut le toucher, il est bien réel, ce n'est ni une hallucination ou une illusion. Durant l'étreinte surprise, que peut sentir Erika ? Ailen a t-il maigrit ? Il est blessé ? Il a une odeur spécial ?

Foulant rapidement le sol de terre de Spikeroog lorsqu'il se rendit compte que les retrouvailles qu'il attendait tant allaient arriver plus vite que prévu, il ouvrit lui aussi les bras sans un mot avant de reculer légèrement sous l'impact.

- Woh!

Maladroit comme toujours, il prit quelques instants avant de rendre son étreinte à son amie, déstabilisé face à tant d'émotion. Il savait que cette situation allait être spéciale, mais n'avait pu qu'effleurer le sentiment de doute et d'espoir permanent qu'Erika avait ressenti. Lui n'avait jamais eu la chance d'espérer revoir ses proches en vie.

Il ne semblait ni blessé, ni affaibli d'une quelconque manière, quant à son odeur, il sentait celle qu'Erika côtoyait tout les jours: une senteur saline que l'on trouvait en permanence sur les îles, sans doute avait il passé un moment en mer avant de pouvoir enfin fouler la terre ou il vivait.

- Erika... Je... Désolé. Dit il après quelques instants d'étreinte silencieuse probablement rythmés par les sanglots de la jeune femme qu'il tenait dans ses bras. L'étreinte se voulait rassurante et réconfortante, il n'allait pas s'envoler, ou si il le faisait, il risquait fortement d'emmener la Brokvar avec lui.

Sûrement se trouvait il ridicule de s'excuser ainsi, mais d'un autre côté, il devait par l'incertitude causée à tous des excuses à ceux l'ayant cru mort.

Tandis qu'elle renforçait la pression sur lui, Ailen baissa la tête pour regarder le visage de son amie, un visage en proie aux sanglots enfoui dans ses épaules, qui procurait au fond du cœur du mage et bien malgré lui une mélancolie que lui seul pouvait comprendre, du moins il le pensait. Cette mélancolie servait pourtant son bonheur présent: il connaissait le sentiment de perte, et ne pouvait qu'être satisfait de ne pas avoir à l'éprouver aujourd'hui. Car lui aussi avait été dans l'incertitude tout ce temps, combien de fois avait il imploré son ami, ce pouvoir qui gravitait toujours autour de lui, le Chaos lui même, combien de fois avait il espéré qu'il ne lui révèle, en vain, ne serait ce que des bribes de nouvelles de la famille Brokvar qu'il avait laissée derrière lui lorsqu'il avait bien malgré lui évité le sort mortel qui avait pour but de mettre fin à sa vie.

Son cœur battait fort, trahissant qu'il ne prenait pas ces retrouvailles à la légère, Erika pouvait l'entendre à travers la poitrine de son ami alors qu'elle rompit l'étreinte les unissant.

- A... Attends, tu veux des mouchoirs?

Avant même qu'elle ne réponde, un éclat smaragdin traversa ses iris marrons qui devinrent d'émeraude, et une lueur bleutée au bout d'une de ses mains fit jailli une dizaine de mouchoirs qui commencèrent à tomber sous le regard mi gêné mi amusé de l'auteur de ce phénomène. Il avait encore fait preuve de cette maladresse presque attendrissante qui le caractérisait si bien, si Erika avait encore des doutes, qu'ils s'envolent: c'était bien Ailen, celui qu'elle avait toujours connu.

- Une chance pour moi alors... Je le mériterais... Dit il alors qu'il lui tendit quelques un des mouchoirs en tissus qu'il venait de conjurer et qu'il avait réussi à attraper.

Il répondit à son sourire par un autre tandis que l'éclat sublime de ses yeux mourrait pour que ses iris redeviennent ébène.

- Merci... Je n'ai pas cessé de m'inquiéter pour ton toi, pour ton père et pour tout les autres...

Un ton désolé et un regard qui quitta celui de la dame quelques instants conclurent cette phrase, sûrement se sentait il profondément coupable de certaines choses. Ce qui n'était en rien inhabituel chez celui qui avait trop tendance à prendre les problèmes du monde entier sur ses seules épaules.

Alors qu'elle range son mouchoir dans sa poche, elle fut surprise du tour de magie du mage. Non seulement la couleur de ses yeux changea mais aussi une lumière s'éclaire des mains du magicien résultant à une apparition de mouchoirs virevoltant dans les airs. Erika en voyant le spectacle ne put retenir son rire cristallin, un fou rire qui eut don de la relâcher complètement de la pression du stress. Elle retrouve enfin son ami, cet Ailen maladroitement mignon quand il en a l'occassion.

-Merci. Dit-elle en prenant le mouchoir en exécutant un grand sourire. La skelliger essuie donc avec les larmes de joie qu'elle à provoqué par le rire intense. Puis elle relève la tête vers le visage du mage.

Regardant ses yeux éteindre cet éclat mystique, elle resta un moment perdue dans la couleur brune de ses pupilles. Dans ce moment de réjouissance, elle fut comme transportée dans un autre monde ayant pour centre des prunelle du jeune homme. Totalement dans la lune, elle n'avait pas vraiment écouté la suite des parole du mage. Des chatouilles se faisant ressentir à son bas ventre, ne pouvant pas contrôler l'ampleur de son sourire, ses mains devenant moites, elle semble obnubilé par cet homme qu'elle a tant rêvé , qu'elle chéri tant, qu'elle a-..

Elle repris soudainement ses esprits lorsque que le mage eut enfin finit de parler. La jeune adulte aux cheveux de jais secoue rapidement la tête et s'éclairci la gorge en toussotant tout en évitant de re-regarder les yeux d'Ailen. Il ne vaudrait mieux pas qu'elle s'y reperd encore une fois

-Excuse moi, qu'est-ce que tu disais ? Dit-elle un peu nerveusement tout en remettant de longue et fine mèche noir devant ses oreilles pour y cacher les rougeur s'y trouvant, qui sont les seules rougeur s'y trouvant à sa tête.

Un phénomène qu'elle avait déjà vu, mais qui était assez peu commun pour que l'on puisse l'admirer sans s'en lasser, ce qui était peut être le cas ici. Le descendant de Lara eut un petit rire en même temps qu'Erika, plus effacé et gêné à cause de son manque de contrôle occasionnel sur sa magie, mais un rire franc tout de même. Après tout, voire quelqu'un rire et non pas pleurer était plus réconfortant qu'autre chose.

- Hé hé... C'est le moins que je puisse faire après t'avoir fait pleurer...

Les mouchoirs tombés au sol se mirent doucement à léviter sans qu'Ailen ne dise rien ou ne bouge d'un pouce, avant qu'il ne les fasse disparaitre d'une courte formule obscure aux oreilles de la jeune femme. Quelques secondes déjà qu'elle le contemplait sans rien dire, son regard vint la retrouver un peu avant qu'elle ne reprenne ses esprits. Il cligna des yeux et les leva, le temps de chercher ses mots.

- Je... Je disais que je m'étais inquiété pour vous. Je vous ai laissé en plein milieu d'une bataille et je craignais qu'il vous soit arrivé malheur à toi ou à ton père... Est ce que... Enfin? Il est vivant? Une nouvelle gaffe, car la survie du Jarl n'était en rien certaine, il regrettait déjà d'avoir tablé là dessus. J'avais juré de protéger Spikeroog et Skellige, j'ai échoué. Je suis désolé.

Son ton ne faisait que confirmer les plates excuses qu'il offrait à celle qui était, ne l'oublions pas, une représentante de la maison du Jarl. Ces excuses étaient sans doute peu appropriées à la situation actuelle qui était très personnelle, mais comme à son habitude, Ailen ne pouvait pas laisser ses responsabilités de côté bien longtemps, peut être au grand dam d'Erika.

La jeune femme encore un peu troublée par cette longue contemplation , qu'est-ce qui lui a pris bordel ? Alors qu'elle est super gênée, elle daigne enfin à écouter Ailen qui...Bafouille maladroitement, comme d'habitude. ça lui fait chaud au cœur de le retrouver inchangé après cette longue absence.

Alors qu'elle trifouille nerveusement une mèche noire entre ses doigts elle ne peut masquer son sourire timide:

-Mon père...Il va bien. Tu sais bien qu'il faut plus que ça pour le tuer. Elle fait une pause, le regard toujours baissé. C'est juste que depuis la guerre l'ambiance est devenue maussade après la perte de beaucoup d'hommes. Surtout que mon père n'a aucune empathie et ça ne règle en rien les choses.

Puis elle essuie ses mains sur sa robe pour ensuite prendre les mains d'Ailen, replongeant encore ses yeux dans ceux du mage.

-Tu as fais ton maximum à ce moment la, tu as sauver beaucoup de personne. Certes mon père va avoir du mal à t'excuser de ta soudaine disparition, mais j'en suis sur que vous arriverez à une paix. Et nous avons besoin de toi à Spikeroog, on ne peut pas d'abandonner maintenant.

Avec son pouce, elle lui caresse le dos de des mains du jeune mage.

Un soupir retenu quelques instants sort de ses lèvres alors qu'il apprend la survie du père Brokvar. Il avait échappé au pire, et Spikeroog était encore entre de bonnes mains, car ce qu'Ailen redoutait était la place qu'il aurait dans la gestion de la chatêlerie une fois que son chef actuel aurait passé l'arme à gauche. Erika aurait été la Jarl, mais nombre de problèmes auraient légitimement été à la charge du jeune mage qui s'occupait déjà de la chasse aux monstres sur l'île ainsi que d'autres affaires que des bras humains ne pouvaient régler.

- Me voilà rassuré... Il détourna le regard un instant lorsque lui fut contée la perte de nombreux hommes. Ca aussi c'est de ma faute... Si je n'avais pas paniqué devant ce sortilège de feu Nilfgaard aurait été vaincu... Et de nombreuses vies sauvées...

Il soupira, toujours assailli par des responsabilités ou les conséquences d’événements auxquels il n'aurait pas pu faire grand chose, un fait qu'il n'admettait jamais. Cela en devenait parfois ridicule, en l'occurrence, il s'excusait d'avoir préservé sa vie plutôt que d'avoir détruit la flotte impériale.

- Ce n'était pas suffisant. Dit il tristement avant de relever la tête lorsque Erika prit ses mains dans les siennes. Je... A ce moment là. Une boule de feu allait me tuer, j'ai paniqué, et sans que je ne le veuille je me suis retrouvé à l'autre bout du monde, dans le ciel d'Hakland. Ce pays existe bel et bien.

Une révélation pour le moins surprenante qui expliquerait sûrement, et excuserait également son absence de deux années, car tant Erika que son père le savaient: Ailen avait grand mal à utiliser ses pouvoirs spatiaux sur de longues distances. Rien que le nom d'Hakland pouvait faire trembler n'importe quel Skelliger, ces contrées étaient si éloignées de l'archipel de l'ouest qu'à l'instar des gens du continent, beaucoup pensaient que ce pays n'existait pas, et le pensaient légendaire. Mais Ailen l'avait manifestement vu de ses propres yeux, une nouvelle qui ferait peut être vibrer la corde sensible d'Erika l'aventurière.

Il afficha finalement un petit sourire lorsqu'elle lui caressa les mains, bien que cela ne semblait pas lié.

- Je te raconterai tout, si tu veux.

Car il ne l'avait pas oublié, Erika aimait l'aventure, et tout ses récits ne la laisseraient sûrement pas de marbre.

Elle ne dira rien à sa premiere phrase, la perte de nombreux de ses hommes est douloureuse mais la survie de son ami est malheureusement plus importante pour elle. Et pour cela elle se déteste. Elle eut envie de dire qu'il a bien fait, qu'elle est contente qu'il a fuit pour sa survie mais...C'est pas convenue pour une fille de Jarl et surtout la prochaine héritière de dire ses mots. Que dirai les mères et les femmes de ses hommes mort en entendant ses pensées ? Se pinçant les lèvre, la brune ne répondra pas sur la lâcheté que Ailen à accompli en fuyant le champ de bataille, préferant le silence qu'a faire un choix qu'il la trahirai.

Elle cligne les yeux plusieurs fois et reste bouche-bée à ce mot:

-Hakland ? ça existe vraiment ? Reprend t-elle ses mots. Raconte moi tout alors ! Cela ressemble à quoi ? Comment sont les gens de la-bas ? C'est vrai qu'ils sont des...Sauvages ?

Hakland, c'est un nom qui teint en haleine la jeune femme. Serrant plus fort les mains du mage, sa curiosité titillé, ses sens excitée en imaginant ses terres au delà des montagne. Erika veut en savoir plus et elle ne sera pas calmée tant qu'il ne lui aura pas tout raconté.

Lacheté, instinct de survie ou que savait il encore, là n'était pas la question. Car c'était bien malgré sa volonté qu'il était parti ce jour là. La magie recelait de nombreux mystères et le cas d'Ailen n'en était pas dénué, le lien qu'il entretenait avec le Chaos lui même était aussi puissant qu'imprévisible, et ce lien avait réagi à ses peurs sans que son esprit n'ait de mot à dire. Sa fuite lui avait été imposée par ce pouvoir aujourd'hui béni, demain damné, le Sang des Elfes l'avait sauvé sans que son propriétaire ne puisse le refuser. Qu'Erika en soit certaine: si le sang ancien n'avait pas fait des siennes, il n'aurait pas fui. Mais pour elle, c'était peut être le mieux qu'il se soit volatilisé dans cet éclair verdâtre...

Il afficha un léger sourire en entendant sa réaction.

- Je m'en doutais... Souffla t-il, amusé. Imagine... Il leva les yeux en l'air, des plaines aussi grandes que cette mer qui nous entoure, bordées par les Montagnes Bleues, des steppes à perte de vue, des chevaux sauvages qui courent bercés par le vent dans les hautes herbes.

Une description somme toute idyllique. Il reprit quelques instants après, ses yeux venus retrouver le regard certainement pétillant de la noble.

- Ils sont différents, ils se méfient des occidentaux comme ces derniers se méfient d'eux. Mais au fond ils ne sont pas plus sauvages que nous. Ceux que j'ai rencontré en tout cas étaient amicaux, nous avons échangé nombre de savoirs pendant que je suis resté là bas. Ce sont des cavaliers remarquables, et des archers au talent inégalé.

Il s'arrêta, s'apprêtant à être assailli de questions.

Elle lève ses yeux vers le ciel caché par la brume pour imiter Ailen, peut-être qu'elle percevra mieux ainsi ?

-ça à l'air magnifique. Dit-elle simplement en essayant d'imagine cette scène.

Puis elle aussi revient vers les yeux de Ailen. Ses yeux montrant un grand intérêt à ses paroles, elle déborde de curiosité concernant cette escapade.

-Oh je vois. Si Ailen le dit, elle ne peut que le croire. Après tout il ya des chance qu'elle n'aille jamais à Hakland, malheureusement.

-J'aimerai tellement y aller. Pose t-elle, rêveuse.

Mais elle ne laissera pas longtemps dans la reverie, elle pose donc d'autres question

-Que mangent t-ils ? Comment s'habillent t-ils ? Ils des rois ? Il pratiquent une religion ?

Puis elle pose un blanc pour reprendre, elle finira par lâcher les mains du mage pour croiser ses bras.

-ça doit être assez cocasse de combattre contre eux, ça me donne presque envie de prendre un de leur cavalier en duel ! A t-on avis entre un habitant de Skellige et un habitant de Hakland, qui gagne ?

- Ca l'est, surtout quand on a des portails pour ne pas être gêné par les distances.

Un petit rire en fin de phrase, les mages avaient certains privilèges.

- Peut être arriverai-je à t'y emmener un jour. Physiquement ou spirituellement. Enfin il faudrait déjà que j'y arrive moi même... Je n'ai pas envie de nous envoyer 5 ans en arrière...

Il s'était détendu depuis le début de la conversation, pouvoir discuter librement sans avoir à cacher certaines informations était agréable. Il n'était pas chassé ici, il pouvait être lui même, tant qu'ils étaient seuls du moins.

- Ils sont répartis en tribus qui ont chacun leurs dirigeants, des anciens, des chamans ou ce genre de choses. Ils s'habillent avec du tissu fabriqué à partir de plantes locales, ou de peaux de bêtes, comme nous en somme. Ils vivent de la chasse et de la cueillette, beaucoup de peuples sont là bas en mouvement constant. Mais autour des villes, ils vivent de l'agriculture. Ils cuisinent les choses différemment de nous, ils n'ont pas beaucoup de poissons contrairement à Skellige. Pour la religion, ils écoutent surtout leurs chamans qui pratiquent la magie.

Il souffla, l'avalanche de questions était terminée, et il y avait survécu.

- Hum... Je ne sais pas, les deux côtés sont féroces et déterminés.... Ah! Et j'ai vu des sorceleurs aussi. Ils étaient perdus.

Des portails hein ?

-Parfois je t'envie avec tes pouvoirs, dommage que tu as toujours du mal à les contrôler. Avoue t-elle

Oui discuter librement sans devoir se soucier à tourner ses phrases et ses mots, c'est ce que veut Erika. Sachant ses pouvoirs et cette lourde destinée qui en découle, elle ne veut que le soulager, ne serais-ce qu'un moment, de ce poid qui ne fait que s'ajouter au fil des années. Mais la brune comprend qu'au fur et à mesure, elle a de moins en moins de portée envers le mage, bientôt elle sera incapable de faire quelque chose pour lui, et c'est ce qu'elle redoute le plus.

-Incroyable ! Dis comme ça, j'ai vraiment l'impression qu'il n'y a peu de différence avec nous à Skellige ! On remplace les "chamans" par les druides et la ressemblance serai très grande.

Hakland et Skellige...Si loin mais pourtant si similaire...

-Eux aussi ont des contes et balade épiques ?

Ailen ne sait pas ce que donnerai un duel entre les deux peuple, pour Erika elle miserai sur son propre peuple. Bon cavalier ou excellent archer, rien ne résiste à Skellige, même les salaud de Nilfgaardien.

-Des sorceleur perdu ? Elle lève un sourcil. Les sorceleur ne sont souvent pas perdu mais dans leur voyage à la recherche de contrats.

-Ca fait bien longtemps que je n'ai pas vu de sorceleur, vu que habituellement c'est toi qui t'occupe des monstres, on a souvent pas besoin de faire appel à eux. Tiens en y pensant, il faudra que tu te remet vite au travail, des sirènes sont revenues au grand dam de nos pêcheur. Dit-elle en souriant. Revoir Ailen au boulot après tant d'absence, ça lui a manqué.

Quelques secondes de silence passèrent lorsque Erika parla de son pouvoir, son regard alla se perdre dans la brume tandis que ses lèvres s'entrouvèrent sans mot dire avant de se fermer de nouveau.

- Oui...

Ailen n'était pas mécontent d'avoir ces pouvoirs, mais si il était évident que le sang ancien amenait des bienfaits, il était évident que sa vie avait été massacrée par ceux qui désiraient ce pouvoir. A ce titre, pouvait on vraiment l'envier? Lui avait déjà perdu beaucoup à cause d'eux.

- J'avais des a priori sur eux, moi aussi. Mais en fait, c'est... Plus on voyage, plus on se rend compte que nous ne sommes pas si différents des autres. Ce sont des gens normaux, tout simplement.

Oui, tout simplement, c'était aussi simple que cela en réalité. Tout le monde était pareil, et tout le monde pensait du mal de l'inconnu. Lui même avait cherché à fuir Hakland au plus vite lorsqu'il avait su qu'il se trouvait là bas, au final, ces types étaient moins cruels que les Nilfgaardiens.

- Quelques contes et légendes oui, mais je ne crois pas qu'ils aient des bardes comme au Nord. Ils ont des fêtes et autres rites mais leur art n'est pas aussi encadré que sur le continent.

Il bougea alors une jambe, puis l'autre, commençant à remonter lentement vers la demeure d'Erika, puisqu'il devait aller se présenter au Jarl. Mais le chemin allait être long, surtout car ils allaient a priori marcher lentement.

- Des enfants, des jeunes sorceleurs encore en formation. Commença t-il. Je crois qu'ils cherchaient à trouver la source de l'orage qu'un de mes sorts avait provoqué, nous nous sommes retrouvés à trois perdus au fond d'Hakland, tous épuisés ou blessés après que nous ayons du faire face à un monstre. Finalement j'ai croisé la route de Geralt qui était venu enquêter sur le phénomène et je suis resté là bas, les terres impériales ne sont pas sûres pour moi.

Elle en connaissait les raisons.

- Bien. Ailen hocha la tête. J'irai m'entretenir avec les pêcheurs tout à l'heure.

Comme à son habitude, il ne perdait pas un instant pour travailler.

La réponse d'Ailen lui fait comprendre qu'elle a dit une bourde...Elle n'est pas plus envieuse de ses pouvoirs mais plutôt de la liberté que ses pouvoirs peuvent lui donner. Elle aurait tellement voulue elle aussi voyager dans le temps et les contrées et cela à son envie.

Grattant l'arrière de son crâne, elle reste un peu embarrassée. Puis lorsque Ailen reprend la parole, une mauvaise pensée lui vient en tête due à ses angoisse et son apréhension

-Dis tu...Si t'étais pas lié à Spikeroog, si tu ne devais pas revenir ici, tu...Tu aurais resté la-bas ? Après tout ils ne t'auraient pas rejeter et tu serais surement en meilleure sécurité dans ses terres inconnues.

Oui, lui qui c'est fait passé pour mort, il n'était pas obligé de revenir à Skellige. Il aurait pus juste rester à Hakland et il seraient surement mieux caché que dans ses îles.

Alors qu'il commence à marcher, Erika le suit. Elle re-arbore un sourire en écoutant son récit.

-Tu cause même les problème aux jeunes sorceleur ? Tu n'es pas possible toi ! Et comment va le loup blanc ? Cela fait un long moment que je ne l'ai pas revu.

Depuis au moins sa petite enfance, oh oui.

Elle hoche la tête lorsqu'il commence à faire sa liste de choses à faire.

-Mon père te donnera surement d'autres choses à faire, je ne suis pas au courant de tout.

Elle n'est au courant de rien, depuis l'absence d'Ailen, elle c'est enfermée dans sa chambre, isolé de toutes informations.

La question d'Erika ne mit pas longtemps avant de trouver une réponse tant les choses étaient évidentes aux yeux d'Ailen. Jamais il n'avait douté qu'il remettrait le pied à Spikeroog un jour.

- J'aurais pu rester là bas. Mais c'est ici que je veux être. C'est pour cela que je me suis battu contre le Nilfgaard même en sachant qu'ils me cherchaient: Skellige et Spikeroog sont mon dernier refuge. Lien ou pas, je ne veux pas vous abandonner, ni toi, ni ton père, ni cette île. C'est pour ca que je suis revenu lorsque je l'ai pu.

La réponse était couverte d'une teinte de sincérité donnant presque à ses mots des allures de déclaration. Lui qui était si maladroit en temps normal ne cherchait jamais ses mots lorsqu'il devait exprimer ses idéaux, et il avait dans ces moments là une once de cette stature de noble fier et valeureux affrontant l'adversité envers et contre tout pour protéger ce en quoi il croyait. Et c'était ce qu'était au fond l'enfant de Lara: un acharné qui jamais ne tolérerait qu'on lui prenne plus que ce qu'il n'avait déjà perdu. Ce ton grandiose s’effaça lors de l'accusation qui s'ensuivit pour retrouver une non prestance caractéristique du jeune homme.

- Je n'ai pas fais exprès! Et puis ils étaient aux prises avec une manticore alors... enfin oui si je n'avais pas été là ils ne seraient pas venus, mais j'ai quand même pu les aider... Enfin, oui... voilà. Geralt va bien, il est reparti à ses affaires quelques mois après que nous nous soyons retrouvés, j'ignore ou il est parti. Je suis aussi allé voir mon maître, j'avais des questions à lui poser, Nilfgaard semble donner des pouvoirs étranges aux enfants sorceleurs. Je ne sais pas ce qu'ils manigancent mais j'ai peur qu'ils y ait noyeur sous roche...

Il souffla longuement du nez, cette histoire le préoccupait.

- Il ne t'inclus plus dans les affaires de l’île? Voilà qui était étonnant, Ailen avait porté son regard sur Erika, guettant ses réactions. Avant mon départ tu me transmettait presque l'intégralité de ses demandes.

Ceci car contrairement à sa fille, le Jarl n'avait pas le temps de faire des allers retour jusqu'à la demeure du mage.

Même si les paroles du mage ne sont pas que centré sur elle, Erika ne peux pas s'empêcher d'esperer. Un douloureux espoir.

-...Merci Ailen. Dit-elle simplement, essayant de ne pas trahir un peu plus des émotions.

Cette déclaration avait presque fait fléchir Erika, elle est presque devenue fébrile. Cette allure qu'il c'est donné, lui a rappelé les fois ou il lui sauvait les fesses: Valeureux, noble, splendide et fort. La brune ne peut s'empêcher de l'admirer comme de le désirer. Ne peut-elle pas penser à autre chose qu'à cet homme ?

Elle reprend un petit sourire narquois

-Tu n'as pas changé. Pose t-elle d'une voix douce, presque nostalgique

-Ton maitre ? Elle va aussi bien que Geralt j'imagine. Et des sorceleur avec des pouvoirs ? En voilà une drôle de chose. Je doute que c'est pour qu'ils tuent plus facilement les créatures. Il va falloir inspecter ça en profondeur. Inspectrice Erika et son assistant Ailen de retour dans une nouvelle affaire ?

Et à sa question, elle raidit et regarde le sol d'un regard nerveux.

-Eh bien...Depuis la guerre j'ai perdu toute motivation pour faire...Pour aider mon père.

Elle n'allait pas lui dire toute la vérité. Mais du moins ses paroles sont un compromis.

-Mais maintenant que tu es revenu, je vais pouvoir reprendre cette tâche. Elle remonte son regard sur lui et montre un petit sourire timide.

Ailen n'était jamais certain de grand chose, mais ses objectifs étaient pour lui d'une limpidité certaine, il n'oubliait pas quel était son but, aussi la détermination décelable dans son ton n'avait rien d'anormal.

- C'est toi et ton père que je dois remercier. si j'ai pu me cacher du nilfgaard toutes ces années c'est grâce à vous. Même si nos liens ont dépassé le stade de l'entraide mutuelle je vos dois beaucoup, plus que ce que je pourrai sans doute jamais vous donner...

C'était en parcourant de nouveau les terres occupées du nord qu'Ailen avait réalisé combien cette terre et la tranquillité qu'il pouvait avoir dessus étaient deux choses qui lui étaient précieuses.

- Toi non plus. Dit il avec un petit sourire en coin. J'ai hâte que tout redevienne comme avant.

Leurs excursions qui tournaient au vinaigre, leurs balades, Ailen ne s'en rendait pas compte, mais ils étaient pareils: étourdis et attirés par les ennuis.

- Elle va bien. Il laissa passer quelques instants. Hum... Elle m'a passé un savon.

Il avait presque l'air penaud, mais d'un autre côté, la personne concernée n'était pas, mais pas du tout de celles avec qui l'on pouvait faire le fier ou garder la tête haute. Quand le maître d'Ailen entrait quelque part, tout le monde la bouclait, même les nobles, qu'ils soient seigneurs ou empereurs. Ainsi sa réaction n'était elle pas exagérée, il avait du passer un long, très long et sale quart d'heure.

- Désolé de ne pas avoir été là. Reprend il. Tout cela m'a manqué, et toi aussi. J'ai été heureux d'apprendre qu'ils n'avaient pas posé le pied sur l'île, mais j'ai tout de même craint que toi ou ton père ayez touchés par un sort perdu.

Il le pensait très fort, et après avoir failli la perdre, il eut été idiot de se priver de le dire: Erika lui avait manqué.