Le laboratoire commun

"Mauvaise idée, à moins que tu veuilles te retrouver couverte d'un liquide dont on ignore tout, à part qu'il sent le chèvrefeuille...", remarqua-t-il.

La regardant observer ses propres doigts, il eut un rire court.

"Une demue-pouce, si tu préfères. Tu peux utiliser TA dague, oui, ça devrait aller.", lui répondit-il en souriant à nouveau.

- Je pense que ce liquide résulte d’une expérience Alchimique qui a mal tournée. Je me demande bien jusqu’oú nous sommes capable d’innover avec tout ces ingrédients.

Jubila Violette en ignorant l’aspect dangereux, ce qui dénotait avec son caractère passif où la peur de l’eau et du confinement était présent. Serait-ce toujours le cas ? Ils étaient bien dans un endroit clos mais tant qu’elle était avec d’autres dans sa situation, avec lui, tout allait bien.

- Je m’y met..

Souffla-t-elle du nez dans un sourire en commençant à creuser les contours du cercle en marquant au fusain, peut être idiotement, un demi pouce sur la dague.

"Tu es intéressée par l'alchimie ? Tu devrais peut-être en faire une vocation, tu sais ...", suggéra-t-il. Il avait remarqué que depuis qu'il s'intéressait à la forge, ses progrès s'étaient accentués.

Mettant un doigt à la bouche, l'air pensif, il réfléchit à sa déclaration.

"Les possibilités sont sûrement infinies ! Les potions les plus puissantes n'attendent que qu'on les découvre !", répondit-il en regardant les mains de la jeune femme.

Il ne dit rien, la regardant faire.

- C’est intriguant et puis je connais un peu les plantes alors ça aide.. Ohh mais ne crois pas que je vais te laissée du répit à la Forge, non non non !

Elle agita son index comme lui mettait le sien à sa bouche, toujours dans une sorte de mimétisme enfantin.

- Tu as l’air aussi emballé, mais tu ne pourrais pas avoir deux vocations si ? Mais si nous sommes deux à faire deux choses pareilles et que nous nous relayons..

Sa main gauche commença alors à graver le centre en faisant des sillons, après cette démarcation à la dague. Elle avait un peu perdue le fil.

- Je dois retirer tout l'intérieur du rond ou faire les rainures ?

Peut être était-ce aussi une excuse pour le laisser aussi pratiquer; car elle lui tendit la dague pour qu’il lui montre en se décalant pour lui laisser la place.

"On pourrait travailler ensemble, comme des partenaires ! Je fais les armes, et toi tu trouves des moyens de les rendre encore plus puissantes avec de nouvelles huiles !", proposa-t-il, plein d'entrain à l'idée de travailler régulièrement avec celle qu'il aimait.

"J'ai déjà deux vocations, la forge, et toi !", fit-il, blagueur.

Reprenant son sérieux, il s'approcha de l'ouvrage.

"Creuse juste le rond, on verra après. Je vais essayer de trouver des idées pour les tranchées.", l'instruisit-il.

- Avec grand plaisir ! Mais je t’aiderais aussi à faire les armes et tu m’aideras aussi pour les onguents !

A la deuxième vocation, la jeune rouquine ne pu s’empêcher de rougir mais elle fit un grand sourire en baissant un peu plus la tête l’air concentrée.

Excitée comme une puce, elle replongea le nez dans son découpage et découpa le rond par en dessous comme une tranche de pain, mettant épée sur sa tranche, la maintenant d’une main et faisant des petits coup.

"Si tu veux ! Comme ça on apprendra chacun de l'autre ... Et l'un sur l'autre aussi, j'espère ...", remarqua-t-il.

C'était vrai, après tout, il ne savaient pas grand chose l'un de l'autre, se disait-il.

Il la regardait faire avec tendresse.

- Oui..

Répondit-elle avec tendresse en relevant ses yeux pour les encrer dans les siens, faisant un dernier coup de dague pour découper le rond. Il fallait dire que ces épées ci devaient moisir quelque part et n’étaient plus très solide pour le combat, n’est-ce pas ? Pas de remord pour les scientifique de toute manière: ce qui est fait est fait.

- J’ai fini ! Alors, comment procédons nous avec ces petites crevaces, tuyauteries ?

Il avait préparé quelques formes qu'il pensait être fonctionnelles. Restait à voir laquelle fonctionnait le mieux.

"Je vais tracer des sillons de plusieurs formes, parallèles le long de la lame. Puis, on versera du poison dans le cercle, et on verra dans quel sillon il ira le plus loin.", lui expliqua-t-il, avant de s'exécuter.

La jeune fille le laissera faire et gardera dans ses mains la fiole du liquide étrange qu’ils avaient récupérés.

- Je te laisse faire, n’utilise peut être pas ma dague ou alors je peux l’affuter pour que ce soir plus.. petit, enfin la polir si tu as besoin.

Précisa la demoiselle attentive, elle attendra son autorisation avant de faire sauter le bouchon.

Tendant une main ouverte vers sa dulcinée, il déclina la proposition.

"Ta dague en l'état suffira, ne t'inquiète pas."

Après qu'elle lui ai passé l'arme (l'outil?), il commença à tracer lesdits sillons dans le bois. L'un était très fin, comme une grosse fissure, un autre triangulaire, un autre très peu profond mais bien plus large, un autre plus arrondi.

Après avoir passé du temps sur les différents sillons, il se retourna vers Violette, et saisit une fiole, la lui tendant.

"Tiens, à toi de tester."

Violette hocha la tête et, au top, elle récupéra la mixture étrange à l’odeur de souffre et de chèvrefeuille mêlé a de l’eau de vie pour faire sauter le bouchon donc, et verser la moitié de leur échantillon dans le centre puis après avoir incliné l’épée pour faire couler, elle reversera un peu de la mixture pour qu’elle parcourt les trois sillons équitablement.

Dans une épée en bois, une gravure d’un petit cercle de profondeur d’un ongle se séparait en cinq fissures taillée au couteau.
Ces dernières faisaient la moitié de la lame de la dit épée
L’un était très fin, le second était gros tél une fissure, un partait en triangle d’oú la base se situait à la fin du tracé et pouvait contenir plus de substance. Le quatrième était très peu profond mais bien plus large que les autres et enfin, le dernier ne tirait pas un trait à quatre épingles puisqu’il était courbé et arrondit. Chacun des gravures comme de petites canalisations ne se touchaient guère et la mixture d’eau de vie, de chèvrefeuille et d’une odeur de souffre; erreur alchimique, s’écoulait du centre du cercle et progressait vers les rayonnements.

Voyant que ça n'avait pas d'effet particulier, il saisit l'épée, faisant la moue.

"Mouais, ça n'a pas l'air de changer grand chose ... Voyons si ça résiste à un coup d'épée, ou si tout est projeté en avant...", fit-il alors qu'il vidait le surplus dans le chaudron.

Conseillant de la main de s'éloigner un peu, il s'approcha d'une partie du mur qui était vide, et donna un coup tranchant du haut vers le bas.

Elle ne s' y attendait pas et sursauta les yeux grands ouvert.

Sa main droite se positionna devant son visage pour ne point se prendre de goutelettes.

Elle s'exclama alors, perdue.

- C'est plus que projetée en avant ! On avait bien entre nos mains des épées en bois flottant.. Comment allons nous faire maintenant ? Le bois à absorbé le liquide. Si j'avais su enchanter de sorte à ce que ce soit.. hydrophobe !

Ce mot lui sortit de la bouche quand l'imperméabilité lui sortit de la tête.

Se retournant vers Violette, un sourire un peu gêné, il haussa les épaules.

"Ça ne marchera pas, si le poison est aussi peu visqueux. Il faudrait tester avec du vrai poison. Et si le poison est bien liquide aussi ... On aura un problème."

Il ouvrit plus grand les yeux quand elle parla du phénomène d'hydrophobie.

"Je ne sais pas si c'est possible, ça ... Mais ça amplifierait le problème ! Il faut que le poison colle à la lame.", fit-il, joignant l'index de la dextre à sa lèvre, pensif.

- Mais la surface n'est pas la même tiens.. Si on essayait de le couler une une des rayures qui ornent les marmites en étain ?

La viscuosité était là problème et si le processeur était interne, le métal pourrait vitevote s'oxyder et s'affaiblir.
D'une main, elle souleva une petite bassine; très vite rejointe par sa dextre vu la lourdeur pour la transporter près d'eux.

- Peut être qu'il faudrait mixer le poison avec un ingrédient adhérant tel que.. Du blé ? La farine mouillée par un liquide.. Pourrait absorber et la pâte collerait ?

"Mmh, je pense que si on arrivait à résoudre le problème de la viscosité, la forme de la rainure serait peu importante.", répondit-il à sa réflexion.

L'observant faire, il ne dit rien de plus... Jusq'uà ce qu'elle ait terminé sa proposition.

"C'est vrai qu'un agent épaississant pourrait nous aider dans cette tâche... Mais il faudrait demander de l'aide à quelqu'un qui s'y connait mieux... Valaar saurait peut-être nous aider, qui sait ?"

- Un liquide passé facilement dans de petits espaces, mais quand est-il lorsqu'il devient visqueux ? A vu de nez j'opterais pour les brèches arrondies, en triangle et d'une certaine profondeur.

Expliqua La Violette en énumérant les trois larges possibilités qu'elle retiendrait.

- Je n'en sais rien, encore faut-il le trouver et.. il m'impressionne, je crois ? C'était la première personne que j'avais vu à mon réveil.

Affirma gravement la petite d'un hochement de tête.

"Je ne sais pas, cela n'avait pas vraiment l'air de changer quoi que ce soit.", répondit-il.

Il tenait la fiole vide entre les doigts, et jouait avec.

"Allons le chercher.", proposa-t-il, plein de confiance en lui.

- Parce que ce n'étais pas les bons états ! Liquide pour visqueux, bois pour métal. Nous avons tellement l'habitude d'utiliser des épées comme ça que nous oublions qu'on aurait pu récupérer directement des morceaux d'armures inutilisées, tu sais !

Le recyclage faisait partie de ses moeurs avant l'aube. Elle tapa son poing sur sa paume droite comme si elle venait de percuter ces idées.

- Je te suis.

L’alchimie était quelque chose sur lequel s’était penchée depuis un moment notre apprentie sorceleuse. Devant elle se tenait un chaudron, avec tout un attirail de verrerie tarabiscoté et loufoque, renvoyant une vision difforme de sois même, très clairement repérable par l’œil éthéré, dirions nous presque « naturellement », après quelques transformations infimes et sans conséquences.

Toute action a une conséquence ? Que nenni. Bien qu’il y ai ces miroirs là et qu’elle se regardait de temps à autre -où alors regardaient sa concocrion-, elle n’en tombait pas dans le culte de sa beauté, qui, soit dit en passant n’était pas à être en faveur ou défaveur. La fille qui se tenait ici avec de l’assurance et dégageait un certain charisme, une chose qui se propageait d’elle de manière naturelle, ayant au moins laissé la liberté et l’espace au cœur forgé d’un autre, et du sien, par ailleurs.

Tout ça pour expliquer que l’ancienne fille d’étable avait bien évoluée, et qu’elle avait là décidé de concevoir sa potion hirondelle, breuvage indispensable et viable. La rouquine n’avait pas fait de vague et s’était tenue tranquille. De fait, elle avait eu l’autorisation de la haute sphère de ses professeurs d’accéder à cette requête, à cette pratique pratique. Les ingrédients adéquats étaient alors Une dose d'eau de vive naine de la Chélidoine ou Grande Éclaire, une fleure jaune aux longs pistils, et moins printanier, de l’essence de cerveau de noyeur. Les seigneurs et les Dieux s’avaient qu’elle ne louait pas les nains, l’eau, et les noyeurs s’y cachant. Pourtant, c’était ce qui ne lui avait valu que seulement une vilaine cicatrice au flanc gauche.

L’essance et la fleur toxique éradiquant aussi les verrues fut ajouté après l’eau vive, respectant ses enseignements transmis tandis que le chaudron d’étain chauffant à petit feu et qu’elle restait attentive.

Lynos s'engagea dans le laboratoire d'un pas nonchalant, tout en fredonnant une chanson narrant les exploits d'un certain Jo le marin. De la pièce se dégageait une odeur nauséabonde. Comment diable un nécrophage avait-il pu pénétrer la tanière des sorceleurs ? Il balaya la pièce du regard à la recherche de quelques créatures à occire. Finalement ce n'était que Violette s'essayant, sans succès à en croire l'odeur, à l'alchimie.

-Salutation, c'est justement toi que je cherchais ! Mais cette odeur ? Essaierais-tu de reproduire le parfum, si particulier, qu'affectionne notre aîné Lucius ? la taquina gentiment le garçon.

Il ne se montra pas trop dur avec sa camarade car il ne se souvenait que trop bien de sa première expérimentation en la matière. Sa potion de chat s'était avérée être une décoction de pustulance et il avait eu un mal de chien à se débarrasser de ses furoncles. Une de ces pustules n'avait d'ailleurs jamais disparu, il rougit de honte en pensant à l'emplacement de cette dernière.

- Quel bourbier !

Violette fronça le nez et couvrit se dernier avant de tousser, se détournant de son fiasco. Elle  récupéra un torchon sur le bas côté pour le faire tourner à auteur de l'échec et balayer l'odeur, grimaçant clairement de dégout. Les vapeurs lui piquaient les yeux, ou bien c'était son auscultation, contemplation d'une image distordue.

- C'est une côte mal taillée, ni fait ni à faire ! S'énerva-t-elle en prenant une expression faisant écho à sa cicatrice longeant ses côtes.

Lorsque la voix de Lynos tinta, le chiffon frappa la paillasse tel un fouet, puis ses prunelles captèrent Lynos.

- C'est quoi l'arnaque, outre le fait que Lucius n'a pas de parfum ?

La jeune soupira et attacha ses cheveux par un nœud (séparant ses cheveux en deux, une mèche faisant une boucle). Violette n'allait pas en rester là. Sans potion hirondelle elle n'irait pas loin et ne ferait pas long feu malgré sa tignasse imposante mais inutile ici. D'une main ferme, elle récupéra de l'eau et nettoya son chaudron, déversant sa potion à l'endroit prévu, à la cuve sèche puisque privilégiée. Elle posa lourdement un autre chaudron devant elle, et se concentra pour le faire chauffer à vide, d'un Igni.

- Je dois me refaire une potion hirondelle, pas toi.. alors que veux-tu ? J'ai laissé la porte fermée pour que ces erreurs là restes ici, j'aurais cru que tu l'aurais pensé fermé.. Yeux relevés, Violette ne nota pas les ingrédients qu'elle récupéra, tout simplement car elle se demandait s'il ne fallait pas qu'elle essaie autre chose. Cependant ce serait suspect. Elle retourna vers la réserve pour récupérer de quoi faire, laissant libre cours aux déambulations de Lynos, l'air plus intéressée par ses plantes et non sur l'apparence de l'un ou l'autre.