Re: La tour du mage en chef

La tâche qui allait suivre s'annonçait ardue, et l'échappatoire incertain, si le destin n'était pas conciliant envers elle et ses espérances elle finirait sans doute par dans le meilleur des cas être virée, ou dans le pire se frayer un chemin vers la potence. Malheureusement sa première action n'aboutira pas, puisque le but de celle-ci récidait dans l'élaboration d'un cal entre la félure de la porte à l'aide de son parchemin. S'approchant de la poignet, elle scrutera avec un engouement peu commun le procédé qu'elle allait devoir adopter. Baser sa réussite sur une hypothèse, il fallait être sotte ou même sénile ! Mais c'est ce qu'elle était, intrépide et impulsive, les actes venaient en premiers, les paroles marchaient dans leurs pas sans les dépasser. Prenant une grande inspiration, son index se calfeutrera à l'interstice de la serrure. Appuyant avec vigueur sur celle-ci, elle sollicitera cette force qui sommeillait en elle, tapit dans les tréfonds de ses veines, sa force se concentrera uniquement sur cette main, plus précisément sur son doigt tendu. Visualisant intérieurement sa volonté, elle imaginera une branche de fer se prolongeant au delà de son doigt qui devait déjà se trouver imbiber de cette cuirasse ésotérique. Ainsi, si sa réflexion se révélait être exploitable, un mécanisme similaire à une clé devrait se former.

Du métal commencera à se former du bout du doigt de Carmia, et s'immiscera donc à l'intérieur de la serrure. Cela semblait être une belle réussite dans l'entreprise de manifestation de sa capacité. Néanmoins, impossible de dire si le métal avait prit la forme nécessaire pour ouvrir la porte, pas avant d'avoir essayé.

Ce qu'elle fit sans broncher. Tentant de calfeutrer sa création au fond de l'interstice, elle fera pivoter son doigt sur lui-même, espérant faire coulisser le mécanisme de la serrure, implorant sa chance passagère pour que celle-ci l'accompagne également durant cette action qui n'était pas anodine. Soit ses efforts payaient, et dans ce cas il s'agissait d'un franc succès, soit les rouages de la serrure et de la porte étaient trop résistant pour elle, et donc son projet tombait à l'eau.

Carmia tourna le doigt, ou du moins essaya jusqu'à se rendre compte qu'elle pouvait se le disloquer vainement... En effet, le métal immiscé s'était enfoui dans la plupart des espaces vides de la serrure, et la jeune fille manqua vraisemblablement de chance (car il ne s'agissait que de cela) : c'était un échec. Peut-être avait-elle était dangereusement proche de son but, peut-être pas...

Prise d'une rage et révulsion soudaine, son poing libre qui n'était pas encastré dans sa serrure vint se percuter sans vergogne sur la porte. Et comme si sa frustration n'était pas assez visible, un jargon fleuri se propagera dans l'environnement et les alentours :

- " L'fils de pute... Sale porte de merde. "

Toisant l'interstice avec insistance, sa panique et appréhension passagère lui feront perdre quelque peu ses moyens. Sa respiration ne savait plus être contrôlée, elle se faisait humble généralement, mais dans ces circonstances elle remettait en question ses habitudes. Sous ce flot de peur, Carmia tenta de résister du mieux qu'elle pouvait pour ne pas se décontenancer, et ainsi trouver une issue ou bien solution. Après plusieurs secondes de réflexion, une idée farfelue germa dans son crâne. Cette excroissance formée sur l'arête de son doigt, elle l'imagina se propager au delà de la frontière que représentait la porte. Cherchant le bout du tunnel dans ce creux si menu, si elle parvient à ses fins, elle fera glisser ce filament jusqu'à la poignet qui résidait à l'intérieur du bureau, afin de l'enclencher.

Lorsque Carmia frappa la porte, le bois s'illumina avec magie. Des filaments éthérés parcoururent la surface, partant du point d'impact, avec un bruit vibrant... Carmia se fit d'ailleurs sérieusement mal à la main... Mais rien de cassé.

Ce phénomène changea-t-il le cours de ses pensées ?

Le spasme qui venait de calciner son poing encore endolori, elle le maudira dans sa langue bien à elle, mais cette fois-ci en modérant ses propos et surtout la tonalité qui lui permettait de s'exprimer. La porte devait être à coup sûr soumise à divers enchantements tous plus alambiqués les uns que les autres. Cette tâche, elle le savait depuis son arrivée, n'allait pas être des plus aisées à résoudre, cependant le niveau venait de monter d'un cran après la constatation d'un énième échec. Ne s'étant pas préoccupée de la réussite ou non de la manifestation de son don - à cause principalement de la palpitation qui venait de galvaniser son poing libre -, Carmia continuera sa démarche ; elle n'avait entendu aucun bruit soulignant le retour du mage en chef, autant continuer sur cette lancée. Quand on est engagé sur le sentier de la connerie, c'est dommage de s'arrêter en si bon chemin...

Carmia en espérait peut-être trop de ses capacités bien peu aiguisées... Le métal se prolongea, elle le sentit, mais pas nécessairement comme elle l'entendait. Enfin, elle n'en savait rien, mais ce qui était sûr, c'était qu'elle ne parvint pas à attraper la poignée avec.

Peu habituée à jongler avec cette capacité, il était normal que la Pianienne ne réussisse par à concrétiser son idée. En plus de la défaveur que portait le destin sur son entreprise, un risque évidant d'épuisement de ses ressources ésotériques pouvait se déclarer à tout moment. Sa pensée se concentra donc sur le maintien constant de cette force pour que celle-ci reste tangible et qu'elle ne devienne pas éthérée. Ensuite, si son don le lui permettait, elle prolongera l'excroissance afin d'atteindre la poignet qui restait toujours hors de portée. De plus, elle restera à l'affût du moindre bruit suspect, un quelconque cliquetis ou tambourinement qui pouvait signaler le retour de Valaar.

Elle sentit que la matière continua à se former au bout de son doigt, et elle devait désormais être passée de l'autre côté pour sûr. Cependant, rien ne lui permettait de se saisir de la poignée.

La brèche qu'elle avait cherchait vainement durant plusieurs interminable secondes venait d'être décelée. Son malicieux plan s'enclenchait de manière fluide pour l'instant, bien qu'avec un peu de lenteur à son goût. Maintenant qu'elle avait l'intime conviction de pouvoir manier cette tige tel un membre à part qui ne possédait pas de libre-arbitre mais qui au contraire était placé sous son joug, elle en profitera pour lui sommer de faire le tour du locataire - circulaire de préférence -, c'est à dire de la palissade, afin de trouver sur son chemin un quelconque aléa pouvant représenter la poignet.

Carmia se rendra compte, de ce qu'elle devrait déjà savoir depuis des années : elle n'avait pas de contrôle sur la matière déjà créée. Ce qu'elle avait au bout de son doigt, n'était rien d'autre qu'une sorte de baguette métallique collée à sa peau. Vouloir infuser une volonté qu'elle ne pouvait de toute évidence pas matérialiser, lui octroiera une douleur au crâne, une douleur passable.

Alors qu'un imprévu venait se manifester par delà la porte, un mal de crâne inopiné vint lui tirailler la caboche, ce qui fit descendre drastiquement sa concentration à l'égard de la malléabilité de sa capacité. Elle manquait de rigueur, mais surtout d'entraînements, et ces dans des moments comme celui-ci qu'elle regrettait ces après-midi passées à batifoler avec la paresse, à provoquer querelles sur querelles sans se montrer assidue et intéressée par ce secret dont elle seule connaissait l'existence.

- " Réfléchis.... Réfléchis.... "

Plus les grains coulaient dans le sablier du temps, plus l'absence du Nilfgaardien s'estompait. Alors, après avoir tiré toutes les cartes qu'elle avait en main, la fille de forgeron décidera de bluffer et tâter du terrain à l'aveuglette. Faisant tournoiller son doigt sur lui même - celui imbibé de métal -, elle espérait pouvoir acquérir une liberté de mouvement au sein de cette crevasse si menue.

Carmia parviendra à faire tourner son doigt, et donc ce qu'il y avait au bout.

Après une récitation studieuse d'un tolet d'insultes envers cette machiavélique porte, Carmia remuera ses méninges qui pour l'instant étaient au point mort. Elles s'éteignaient toutes au compte de gouttes et laissait la pauvre détractrice du règlement à son piteux sort. Ce n'était pas une peur qui la galvanisait, mais une frustration et impulsivité phénoménales qui ne demandaient plus qu'à être libérées. Et elle comptait bien leur rendre leur tribut.... Une fois dans la pièce qui se tenait de l'autre côté et qui faisait face au pas de la porte et à sa personne. Ne sentant rien percuter son outil de crochetage, elle insinuera en lui une envie irrépressible d'accroître, et ainsi atteindre cette FOUTUE POIGNET.

Le temps qu'elle mit à se remettre de ses émotions, avait eu raison de ses créations, et d'ailleurs, la négativité des sentiments éprouvés ne les avaient pas aidés à tenir dans ce monde plus longtemps... Elle put recommencer cependant, mais elle n'eut rien de plus qu'à ses premières tentatives.

La jeune fille de forgeron s'était trouvée bien présomptueuse de penser qu'elle pouvait décrypter les rouages aussi ardus d'un système comme celui-ci. La tige de fer ne devenant plus que poussière, ses espoirs voleront aussi et peu à peu deviendront vaporeux, tout comme son objectif. Stoïque devant la porte gardée, sa tête viendra nonchalamment se balancer dans les airs. Carmia était loin d'être une lumière, mais en plus de cela, il se trouvait qu'elle était assez lunatique. Sa prochaine et décision définitive vint confirmer ce trait de caractère. Elle venait à la suite de cette énième et sans doute dernier échec être dépitée au plus haut point. Alors, les bras branlants et l'âme léthargique, bien qu'insolente d'oser rester en ces lieux, elle attendit le retour du mage.

Spoiler:

Et Valaar ne se fit pas tant tarder que cela. En moins d'un quart d'heure il était de retour, peut-être s'était-il même permis une petite promenade entre temps... Cette promenade, si tant était qu'elle avait existé, n'avait semblait-il pas eu un quelconque effet sur les traits rigides de son visage.

C'était donc après de longues secondes où Carmia put entendre les pas du sorcier contre la pierre, comme l'arrivée inéluctable de son bourreau, qu'il lui fit enfin face.

- J'ignorais que vous étiez coutumière des drôleries.

Le premier son incarnant le retour du Nilfgaardien avait sonné comme le glas. Peut-être aurait-elle du calquer son pas sur la rythmique entraînante du retour de Valaar, et ainsi prendre la poudre d'escampette... Cependant, cette alternative ne s'était pas présentée à Carmia aussi vite qu'elle ne l'aurait voulu, voir pas du tout. Empêtrée dans la mouise jusqu'au cou, celui-ci vint camoufler l'arque boutant qu'il formait il y a quelques secondes, sa tête fit donc également face au mage. Une expression mêlant un air bougon ainsi qu'une mine vaseuse se profila devant Valaar, et cette gueule impie lui délivra un message débordant d'ironie :

- " Ouais, j'suis la pitre de Kaer, j'aime bien rouler les gens. Ça nous fait un point commun, aller salut. "

Sans tergiverser plus que nécessaire, la fille aux cheveux auburn dépassa la position de Morvid, afin de sortir du hall précédent le bureau.

Sans s'émouvoir, Valaar rétorqua d'une voix toujours monotone, quoique très légèrement emprunte de sarcasme.

- Et bien dans ce cas, vous aurez tout l'heur d'aiguiser vos talents avec les chevaux des écuries le jour, et les rats des cachots le soir. Inutile de remercier l'immense mansuétude de ce cadeau, vous aurez besoin de toute votre salive pour tromper l'ennui.

Quel poète était-il... Il ne précisa d'ailleurs pas le temps de la punition, mais Carmia savait que dans la bouche de Valaar, quand on ne précisait pas, ce n'était pas qu'on oubliait, mais qu'on supposait que c'était jusqu'à nouvel ordre... Ensuite, il entra dans son bureau, si rien ne lui faisait changer d'avis.

S'il souhaitait entamer une joute verbale dans la grâce et diplomatie, Carmia n'était certainement pas l'adversaire qu'il lui fallait. Des phrases aux lyriques acerbes, aux significations graveleuses et à la repartie hasardeuse, l'art de l'affrontement verbal n'était pas son fort, loin de là. S'arrêtant en chemin à l'annonce de sa sentence, elle ne prit même pas la peine de se retourner vers le directeur, à qui elle répondra, cette fois-ci avec un peu plus d'entrain et de conviction :

- " Va torcher tes canassons toi même. "

Avant de reprendre sa course, pour de bon - c'est ce qu'elle espérait -.

- Navrant...

Souffle-t-il avant de se retourner et d'arrêter net les mouvements de Carmia, d'un simple geste de la main.

- J'ignore... quelle mouche... vous a piqué... jeune fille... Mais le respect de l'aîné, est un pilier fondamental... dans une... école...

La jeune fille fut soulevée du sol, ses deux bras écrasés contre son corps, et emmenée doucement dans le bureau du professeur...

Sa fuite fut avortée quelques secondes à peine après son commencement. Rien sur son minois ne soulignait son étonnement suite au revirement qu'elle avait subit, si t'en est qu'elle était surprise... Plongeant dans les méandres de ses songes, un épisode bien similaire refit surface, il s'agissait de celui s'étant déroulé en ces lieux, où son ancienne comparse Caseï et elle s'étaient faites envoyées sur la paille par une magie dite tangible mais imperceptible à l'oeil nu. Alors, transposant cette image infondée de main géante enlaçant sa carrure avec une facilité déconcertante, elle fit donc en sorte que ses bras s'extirper en longeant son thorax, vers le haut. Ensuite,
elle continua à baratiner des louanges et paroles toujours aussi subtiles :

- " Je te donnerai le respect qui t'es dû lorsque tu feras preuve de considération et honnêteté à notre égard. "

La fausse rousse venait de faire part d'une démonstration scrupuleuse qui dévoilait toute les étendues des recours qu'elle osait utiliser sans vergogne ; généraliser sa parole à autrui afin d'appuyer la véracité de ses propos.

Elle n'avait aucune chance de s'extirper de cette étreinte, et fut donc emmenée comme telle dans le bureau, avant d'être assise de force, puis voir ses bras être tendus droit devant elle, les mains sur la table.

Le mage n'avait pas réagît aux paroles de la gamine, c'est comme si elle était muette qu'il continue son entreprise, en faisant désormais matérialiser une sorte de cravache dans sa main droite.

- Quelle indignité de recevoir ce genre de punitions à votre âge.

Il leva sa dextre.

Que ses revendications tombent dans l'oreille d'un sourd ne la dérangeait pas, elle pouvait jacasser autant qu'elle le voulait pour le mettre devant les faits, ceux qu'il avait orchestré. Pas une attention n'avait été porté à la tournure que prenait la situation, elle était beaucoup trop enivrée par son discours révolutionnaire qu'elle lui beugler avec fierté et rage. Elle ne manquera d'ailleurs pas le lui rappeler :

- " Ignore-moi si ça te chante, de toute façon tu sais de quoi je te reproche. L'affaire concernant Caseï, le départ de Warin que vous n'avez pas empêché alors qu'il faut finir sa formation avant notre sortie. Et les capacités que certains de mes camarades ont acquis durant leur scolarité sans que cela ne soit fait mention dans l'épreuve des herbes, t'en as d'autres des comme ça ?! Ça te suffit pas d'avoir fait de nous des monstres, il a fallu que t'en rajoute ?! "

Aucune marque de vouvoiement n'était disséminée dans cette accusation, en effet elle souhaitait dialoguer à sa manière d'égal à égal, même si la réalité était bien loin de ses attentes...

Il garda sa main levée, écoutant jusqu'au bout la vache sauvage beugler...

- ...

Valaar retint un soupir, songeant notamment à sa discussion avec Warin.

- Voilà des accusations bien graves. Et j'imagine que vous battre ne les dissipera pas...

Valaar soupira enfin, puis baissa sa main, et commença à marcher vers son fauteuil, sans pour autant relâcher Carmia de son étreinte magique.

- Vous êtes vous cognée la tête, récemment ?

Posé comme un médecin moyennement curieux.

- Sinon... Étayez donc vos revendications.

Ses doigts se croisèrent sur la table après qu'il y ait déposé la cravache. Valaar semblait prêt à écouter.

Constatant la concession que venait de faire Valaar, elle se soustraira donc aux codes de la rhétorique qu'elle devait impérativement employer en compagnie du mage ; c'est pour cela que le vouvoiement viendra ponctuer ses futures phrases, qui n'en restaient pas moins graveleuses et tranchantes :

- " Ce n'est pas des accusations, mais des faits. "

Elle entendit le reste de la phrase, et à cela elle répondit simplement :

" Effectivement, cela ne ferait que l'exacerber "

Heureusement d'ailleurs que suite à ses paroles condescendantes sa révulsion ne se soit pas réveillée, ce qui aurait interdit au débat l'accès à la discussion. La deuxième phrase fut parfaitement captée, le blanc qui suivi cette interrogation était purement volontaire.
Les prunelles chevauchant la table à laquelle elle était accoudée, sa respiration qui était tantôt saccadée vint s'apaiser d'elle-même, devenant presque inaudible. La fureur qui grimait son contrôle de soi venait de partir. Mais qui sait, peut-être pouvait-elle revenir à la charge, et plus ardente que jamais. Haussant ses pupilles ambrées vers le visage du Nilfgaardien, elle entonnera avec un brin méfiance : [/i]

- " Libérez mes bras pour commencer " À cette remontrance vint s'ajouter une gestuelle en parfaite coordination ; ses yeux viendront présenter au mage ses bras, avec une certaine consternation qu'elle dissimulait tant bien que mal. " Mes revendication sont simples : je veux des réponses à mes questions, et des actes pour mes... Nos exigences "

- " Ensuite, je souhaite simplement que l'on arrête de se jouer de nous. Ce... Cette... Cette capacité que certains camarades, notamment des aînés, ont acquis sans savoir d'où ça venait. Qui sait, cette chose qu'ils... Que vous leur avez fait durant l'épreuve des herbes ou même à un autre moment, elle a sans aucun doute coûté la vie à plusieurs innocents. Et pour Caseï, vous nous rabâchez chaque année dans votre discours grotesque que nous ne sommes plus en moyen de procréer. Alors comment se fait-il que Caseï déroge à la règle ? "

Il ignora les demandes de confort de "l'enfant". Après tout, il avait à faire à un mutant, qui pouvait aisément le surprendre, aussi puissant mage fut-il.

- Vos.

Commente-t-il d'abord, au sujet du "nos exigences". Ensuite :

- Cette chose, à laquelle vous faites référence, permet de sauver des vies. Pas l'inverse.

Sans même parler du nombre de sorceleurs ayant ensuite survécus à maints dangers grâce à leurs capacités magiques... Valaar n'y songea pas, mais Carmia devrait savoir, pour avoir pas seulement été témoin, mais aussi bénéficiaire de la chose... C'était une réponse à une question non posée finalement, puisque Carmia n'évoquait pas grande revendication si ce n'était "que l'on arrête de se jouer" "d'eux", une façon bien abstraite de poser les choses. Enfin, le mage répondra par le mutisme à la question sur Caseï.

Avec une voix roque et tissée sur un ton renfrogné, elle répliqua avec une immaturité exubérante à la correction du mage, comme s'il s'agissait d'une chiard qui souhaitait avoir le dernier mot à tout :

- " Nos "

Survolant à contre-coeur le sujet de ses bras emmurés dans un espace qu'elle ne pouvait toiser, et dont elle ne pouvait déceler le point faible. Son regard longera d'ailleurs le mobilier environnant, comme si les informations qu'il laisser échapper du fond de ses desseins ne l'intéressaient guère. Mais c'était l'exact opposé, puisqu'elle demeurait très attentive à la tonalité de sa voix, afin de départager le vrai du faux, et bien d'autres points. Mais ce qui frappa la Pianienne en premier, c'était surtout le manque de rigueur qu'il mettait dans son honnêteté ; il avait occulter la partie sur Caseï.

- " Et pour Caseï ? Votre silence vous rend encore plus suspect "

Elle ne percevra rien dans la tonalité de la voix de Valaar, qui était aussi monotone que toujours. Concernant Caseï :

- ... L'erreur est humaine. N'est-ce pas.

Décide-t-il de dire contre gré. Un effort insurmontable, que le sorcier faisait, pour des raisons insaisissables.