Une ferme dans le Sud-Est

Le zerrikanien ralenti l'allure en apercevant la petite battisse isolée, faisant un signe de la main à son camarade pour l'inciter à faire de même.

-Ca doit être l'exploitation qui subit les attaques. Pas étonnant vu son emplacement..

Il se tourne ensuite vers Lucius, un air inhabituellement sérieux sur le visage.

-Donc on tente Axii, si cela se résout par un échec nous aviserons. L'un d'entre nous pourrais faire diversion tandis que l'autre frappe et ainsi de suite par exemple.

Cela n'as rien d'évident de monter un plan d'attaque avant d'avoir vu a bete mais cela fera partie intégrante de leurs quotidien dans peu d'années.

Au signe de son camarade, Lucius ralenti le pas.

- En effet... Quelle idée de s’installer si loin des protections de la ville aussi...

Lucius était légèrement surpris par l’air sérieux du Zerrikanien, mais, au vu des circonstances, c’était compréhensible qu’il ne soit pas d’humeur aux farces.

- On tente de l’Axii, oui... Mais, on essaye de l’obliger à faire quoi? À être immobile? Tétanisé par la peur? Si il fuit, on ne le rattrapera jamais, il hocha ensuite la tête, ou ça, oui. Tu es plutôt agile?

Lucius, lui, étendit alors son esprit en approchant de la ferme tout en continuant de marcher pour essayer de capter des traces de magie alentours autres que celles de lui-même et Maajidyn: savoir si la bête était magique ou non, et, si oui, à peu près où elle était serait fort utile... Jamais il ne remercierait assez la personne lui ayant fait ce cadeau aux possibilités infinies...

Son observation aura duré quelques secondes (pour ne pas trop épuiser sa magie), cinq secondes durant lesquelles il aura marché lentement. Après avoir senti, quoique ce soit ou non, il redeviendra attentif aux alentours, ses sens aux aguets.

Une fois de plus l'apprenti aux yeux noisettes se plonge dans une profonde réflexion suite aux propos de son pair.

-Je doute que nous soyons capable de tétanisé une telle créature.

Si seulement ils connaissaient un sort pouvant garder le monstre à distance du bétail cela leurs permettrais de ne pas avoir à abattre un animal qui ne fais que se nourrir de ce que les humains leurs offres bêtement.

-L'immobilisé semble être la meilleure option, il nous suffiras de le tuer vite fais bien fais.

Il opine du chef à la question posée avec un léger sourire.

-Le terme "agile" as été inventer pour Maajidyn. Une idée derrière la tete peut être?

L'escroc avance en direction de la ferme puis demande à haute voix:

-Y'as quelqu'un ?!

Il gonfla des joues gravement, acquiesçant d’un hochement de tête.

- Oui. Va pour l’immobiliser.

Il souffla ensuite du nez.

- Ce terme me convient également, eheh, il haussa ensuite les épaules, pas vraiment, mais, si on est capable d’esquiver ses coups, il faudra en tirer avantage.

Lui reste silencieux, son épée en garde, la sénestre devant lui prête à incanter des signes, bien encré sur ses appuis.

Quelques secondes s'écoulent, et les jeunes sorceleurs décernent différents bruits de pas à l'intérieur de la maison. Puis, la porte s'entrouvre, et deux yeux bleus regardent entre, et ne voient que Maajidyn, tandis qu'il est le seul dans le bon angle pour voir ces yeux.

- Hin ? Qu'est-ce tu nou'veux à ma ferme, sauvageon des déserts ?

Parle une voix méfiante, nageant pas loin des tonalités de que la peur créé dans la voix. L'instant suivant, une tête s'approche de la vitre à la gauche de la porte, le verre étant translucide : on ne distinguait pas le visage, mais ce visage parla très vite, d'une voix féminine assez rude.

- Y a un autre go a'c une glaive lo, ferm' la porte !

L'homme entrouvrit alors à peine plus la porte pour voir, puisqu'ils étaient encore assez loin pour ne pas le prendre de vitesse, et aperçut le grand Lucius et son épée pointée.

- Woh p'tin les fumiers !

Avant de claquer la porte, et sceller la serrure "clak-clak".

Il y avait certes le soucis de ce "dragon", mais il semblerait que ces fermiers soient spécialement prudents pour pleins d'autres raisons. Les monstres ne devaient pas être les seuls problèmes rencontrés par une ferme aussi éloignée de la cité.

Lucius leva les yeux au ciel, soufflant. Il s’approcha alors de la ferme (pas trop près non plus) et hurla.

- ON EST LÀ POUR LE DRAGON! C’EST BIEN VERS ICI QU’IL FAIT SA LOI?

Un haussement de sourcils fais suite à l'insulte du paysan qui semble hanter par une peur que l'on ne peut qualifier d’exagéré vue les circonstances, l'hypothèse que le couple ai subit des attaques de la part de bandits se confirmant à leurs réactions quand ils viennent à apercevoir Lucius se tenant près à en découdre. Un doigt vient se glisser dans la chaîne du médaillon pour le dévoiler aux yeux des fermiers paniqué en espérant que ceux ci ai grandi en étant bercé par les nombreux récit relatant les aventure des mutants, en connaissant donc les effets qui leurs sont propres.

-Donnez nous simplement une direction et nous nous en allons de suite.

- Hhhquoi ?

S'ouvre la porte à moitié, et l'homme à la barbe et aux cheveux assez clairs, fait les grands yeux.

- J'en crois pas mes foutus yeux, c'est des sorçleur Hilde ! Le seigneur a entendu notr' plainte !

La porte s'ouvre entièrement, et les sourcils froncés le fermier regarde ces deux jeunes hommes qui lui paraissaient bien jeunes... Derrière lui, sa femme, blonde aussi - et d'ailleurs pas terriblement laide, contrairement à ce que sa voix pouvait nous faire croire -, et elle parla à nouveau.

- Eh beh, super l'seigneur qu'envoie des bambins pour occire des diables de dragons !!
- Silence, femme ! R'garde les, ils sont hauts comme deux fourches pardi ! Et y a un s'vage, j'entendu qu'ils s'battent comme des monstres... Rétorque le mari, d'une voix frôlant presque l'occulte dans les tonalités.
- Et moi j'te dis qu'c'est des marmots parce que le seigneur s'fout bien d'notre pomme ! Renvoie Hilde, rageuse.
- P'tin pour l'amour de dieu Hilde, va voir les bestes, t'as mieux fait de discusser avec eux, c't'une affaire d'homme !
- Goujat, t'es même un homme toi, caché comme un lâche !
- Woh p'tin Hilde, encore un mot et ta joue voit un plus grand soufflet que donné par con d'ton père !

La femme grogna très indélicatement, et s'en alla furieuse. L'homme secoua la tête, passablement malaisé par ce ridicule spectacle, et attrape une veste, et des sortes de chaussons avant de sortir en fermant la porte derrière lui.

- M'sieurs les sorceleurs, 'scusez ma femme, elle a grandit parmi les chèvres... Un soupir lui échappe, et le froid l'assaillant il croise les bras en grelottant un peu. Comment peut c'brave fermier, vous aider dans votre tâche, la grande beste est dangereuse v'savez, et elle vole...

Ses yeux partent nerveusement du côté des lointaines montagnes.

Lucius observa silencieusement le spectacle auquel s’adonnait le couple d’un regard vitreux: il ne disait rien mais n’en pensait pas moins.

Baissant son épée, mais ne la rangeant pas, au cas où, il prendra la parole d’une voix trop aïgue pour un garçon de son âge et qui, sûrement, surprendrait voir irriterait le paysan.

- Bonjour, il fronça ensuite les sourcils, et bien... Vous l’avez vu? À quoi ressemble-t-elle? Est-elle grosse ou petite?

Lucius appréhendait le fait que ce ”dragon” ait une tête de lion... Il en avait déjà affronter un de ce genre, et, cette merde était coriace.

Il capta le regard nerveux du paysan vers les Montagnes Bleues.

- Elle réside dans les montagnes?

Lucius était un peu pris au dépourvu, c’était la première fois depuis longtemps qu’il parlait à un humain ”normal”, et c’était sa première mission: un plongeon dans le grand bain de la réalité, une claque même.

L'échange entre les deux artisans de la terre est suivis par un Maajidyn souriant discrètement, amusé autant par le parler des deux époux que par la conversation elle même et le ton employé qui semble presque habituel. Il ne sait cependant pas comment prendre la remarque faite à son encontre mais décide de ne pas relever, après tout ces gens sont simples et "sauvage" n'est qu'un mot comme un autre.

La femme ayant disparut de son champs de vision pour ne laisser que le fermier et son air gener, l'apprenti incline rapidement la tete pour indiquer que ce malentendu ainsi que la dispute à laquelle il vient d’assister n'as rien de condamnable.

-Elle est toute excusée.

Rebondissant sur l'interrogatoire de son acolyte le basané ajoute:

-Pouvez vous nous dire de qu'elle façon elle agit?

Un monstre volant donc.. Merde, si seulement ils n'avais qu'une arme de jets cela les aiderais sans doute grandement.

-Vous chassez? Un arc ne serais pas de trop.

Ses yeux cerné de noirs suivent le regard du rustre personnage vers les pics enneigé sans un mots, attendant que Lucius ai ses réponses.

Le fermier hoche la tête aux différentes interventions, et tend à réfléchir et collecter ses différents souvenir pour donner une réponse claire. D'ailleurs, il fut un peu surpris par la voix de Lucius, déjà durant son cri juste avant, mais il avait lui même une voix assez fluette alors...

- Ouais alors.. ouais, j'l'ai vu. C't'une grosse beste pour sûr, mais c'pas un dragon des légendes, i'fait pas la taille d'ma ferme, pour sûr aussi... P'tet la taille de... ouais, c'plus gros qu'un boeuf, gros l'zard rouge, très méchant, avec des cornes, une longue queue en pique et tout... Heu...

Il continuait de réfléchir, puis réalisant avoir assez décrit ce qu'il y avait à décrire, il passa aux questions suivantes.

- Hn hn, fit-il en hochant à nouveau la tête, pas de haut en bas, mais le pointant légèrement pointé vers les montagnes, j'l'ai vu voler d'là bas jusqu'ici après sa troisième attaque, et à chaque fois, il emmena une chèvre, ou un m'ton comme si c'tait une plume à porter, j'vous jure...

Il commença à se gratter la barbe.

- C'est ça, l'diable vient toujours dès qu'il a un p'tit creux, et pioche dans mon bétail... Ce fils de garce... Puis il r'part, et d'ailleurs, j'sais qu'il va bientôt passer, c'pour ça qu'on a rentré les bestes...

Il secoue négativement la tête.

- J'r'grette m'sieur, pas d'chasseur par ici...

Il fronça les sourcils.

- Ça m’a tout l’air d’être un Diploure géant... La créature avait l’air un peu... stupide?

Il essaya de se remémorer ses connaissances de cours sur comment vaincre des Draconides autre que les huiles contre ces mêmes bestes, étant donné qu’il n’en avait pas.

- Tu as de l’huile contre les Draconides? demanda-t-il à Maaj.

Il se retournera ensuite vers le paysan.

- Hm... Vous pourriez nous indiquer à quelle heure à peu près?

A défaut d'etre rassurante la description donnée est précise, du moins autant qu'il suffit aux deux garçons pour se faire une idée du morceau. Des cornes, une queue munie de pointes, des griffes sans doute aussi grandes qu'une de leurs mains et une mâchoire à couper un homme en deux pour sur.. La première certitude de l'adolescent est que son plastron de cuir n’arrêtera aucunes des armes naturelles du reptile, la seconde que lorsque affrontement il y auras, il ne devras pas s’éterniser sous peine de se retrouver vide de magie avant sa fin. Ils vont devoir faire preuve de prudence et d'ingéniosité, un défi à la taille de leurs fonctions.

-Merci bien monsieur. Dans ce cas il serait préférable de vous mettre à l'abri vous aussi.

Une sourire détaché est adresser au paysan,l'air de dire "pas de problème mon bon monsieur" bien qu'en vérité Maajidyn craint de ne pouvoir en sortir entier. Il se tourne ensuite vers son camarade afin de lui répondre:  

-Non, rien de ce genre hélas.

Une pensée lui vient en tete soudainement, se retournant donc en direction du fermier:

-Vous devez posséder des bêches, des fourches ou tout autre outil que l'ont pourrais lui jeter à la figure?

- Stupide ?... Fr'chment j'sais pas m'sieurs... P'tet bien qu'oui, p'tet bien qu'non...

Lucius - Maajidyn aussi d'ailleurs - que les diploures géants, mais aussi tous les autres draconides volants, sont significativement moins dangereux sur terre ferme. Et un bon Aard, un carreau d'arbalète ou une bombe peut en amener un au sol si bien visé.

- J'pense qu'il va se ramener dans moins d'une demi-heure...

Sachant qu'il était 16h30, et que le soleil n'était pas loin de tomber.

- J'peux vous trouver ça, v'préférez quoi ?

- Une demi-heure...

Ça leur laissait le temps de se préparer un peu. Il haussa ensuite les épaules.

- Ce qui lui fera le plus mal, je pense, il se tourna ensuite vers Maajidyn, non?

L'adolescent opine une unique fois tout en scrutant le ciel à la recherche d'une silhouette ailée se distinguant par sa taille.

-Une fourche c'est pas mal je pense.

Il s'imagine un instant se que donnerais un lancé de fourche de la part de Lucius, se souvenant du baton jeter en sa direction en première année.

Ainsi le fermier ira chercher deux grandes fourches, et les passera aux garçons.

- I'spourrait qu'il s'en aille s'y a pas d'bétail... Ou vous allez faire vou'même les appâts ?

Maajidyn ne verra encore rien.

Il rangera alors son épée, se munissant de la fourche donnée par le paysan.

- Je ne sais pas... Qu’en penses-tu? s'adressant à Maajidyn.

Il se saisit également de l'outil agricole qu'il soupèsent d'une main avant de répondre au deux autres:

-Bonne idée.

Un grand sourire apparaît sur son visage alors qu'il le tourne vers Lucius.

-On l'attire, on le met au sol et on l'envoi dans l'autre monde en vitesse! Simple comme bonjour.

Une assurance de façade qu'il affiche autant pour motiver son camarade que pour se persuader lui même. Puis après avoir ôter la cape qui lui couvre les épaules, Maajidyn prend la direction des champs, les yeux vers le ciel.

-Prenons quelques distances mais restons assez proche pour s'aider au plus vite.

La créature doit surement privilégié les proies isolées, pour cela le zerikanien s'approche seul d'un quelconque abreuvoir afin de faire naître l'idée qu'il n'est qu'un animal pour le dragon. Ce qui doit être le cas se dis l'adolescent en ricanant.

Bon, au moins il n'allait pas perdre un agneau gratuitement. Pas qu'il ne s'inquiétait pas pour la vie des deux garçons, mais... voilà quoi.

- Que la bonne fortune soit avec vous sorceleurs.

Salua l'homme avant de rentrer. Il allait ensuite, avec le reste de sa famille, observer le déroulement des choses, tranquillement depuis les fenêtres.

Ainsi, Maajidyn prenait le risque incommensurable d'être premier visé par une créature qui pouvait peut-être le tuer en un coup, grâce à l'élan fulgurant que le vol donnait.

Cinq minutes, puis même dix s'écoulèrent, et enfin, il leur semblait qu'une sorte de gros volatile arrivait depuis les montagnes. La chose était très très haute dans le ciel, et serait là dans moins de trois minutes, sans doute.

Lucius lui aussi ôtera sa cape qui le gênerait plus qu’autre chose. Il attachera ses cheveux en catogan, puis, armé de sa fourche, il se positionnera à environ huit mètres de Maajdyn, une distance que Lucius pourrait parcourer en moins d’une seconde... si ses calculs étaient bons. En tout cas, ses yeux rivés vers le ciel, caché comme il pouvait, il attendait et scrutait, son ”sixième sens” déployé: s’il se trompait sur l’origine du monstre, il le saurait au moins à temps de cette façon...

- Il arrive. On essaye de le faire tomber avec un Aard ou un Axii quand il sera à portée?

Une dizaine de minutes après s’être usé les yeux sur le ciel de cette fin d'après midi le monstre se montre enfin, semblant gigantesque même d'aussi loin, assez grand pour écraser l'un d'entre eux par son simple poids.

-Tu vois ce truc?!

Nul doute sue son camarade ai vue le reptile, prenant la parole au même moment que le zerrikanien. Ce dernier tire son fétiche de sa sacoche pour y déposer un baiser avant de ranger sa déesse à sa place avant de répondre à son compère:

-Aard à plus de chance de le faire chuter tu ne pense pas? On pourrais Axii une fois se monstre au sol pour le finir ?

D'un geste de la main la fourche est tenue comme un javelot dans le cas ou la bete fonderais sur son camarade.

Bien ferme sur ses appuis, le jeune homme ne tremblait pas. Son pied gauche en avant, et la fourche dans la dextre, il tendra le bras droit derrière lui pour un lancer optimal. Concentrant toute sa force dans son bras droit, force qu’il avait acquise après deux années à se soulever, se balancer de branches en branches, par la puberté et par son parcours de Sorceleur, il lancera la fourche comme un javelot, lâchant l’arme pile quand son coude serait au dessus de son épaule pour un lancer optimal et une visée se voulant parfaite. Tout de suite après avoir lâché la fourche en l’air, pour en garder la direction et en augmenter la vitesse, il puisera dans ses réserves magiques pour utiliser sa ”capacité”: dans une détonation d’air violente, il essaierait d’envoyer la fourche sur la bête à une vitesse phénoménale. Il ne visait aucune partie particulière, voulant simplement toucher.

Tout de suite après cela, le jeune homme ne perdra pas de temps pour esquiver: il se lancera sur le côté tout en se baissant; plus il serait bas, plus la beste aurait du mal à l’attraper, et, de plus, en se lançant sur le côté, il optimisait ses chances d’esquive.

Lucius se relève, puis, d’un Axii, tente d’empêcher la bête de s’envoler, voir mieux: lui ordonne de rester immobile.

Si il voit que son action est une réussite, il sortira son épée et s’approchera de la vouivre, sinon, il ira récupérer la fourche de Maajidyn.