Le bureau d’Askeladd

Askeladd se trouve avachi sur son siège, un siège de fond rouge et avec les pieds et les bras orné de noyeurs dans une sorte de vieux matériel de qualité..un mélange d'or et d'argent peut-être... Quoi qu'il en soit il semble de  luxe en matériaux et bois de haute qualité, confortable pour le dos et de bonne allure pour un Chef Mercenaire ,mais qui ne vaudrait plus grand chose sur le marché au vu de son état. Le bois étant abîmé, le tissu usé, le coton débordant de certaines partie du siège déchiré...en somme un siège qui viens sans doute de provenance noble qui dois bien avoir plusieurs dizaines d'années.;

Pour les anciens pirates de l'époque ou ce navire était encore au prédécesseur de Askeladd ils savaient que celui-ci appartenait a l'ancien Capitaine même. Il fut pris dans un abordage d'un riche navire de l'empire à l'époque ou l'actuel bande de mercenaires n'était encore que des redoutés pirates sans foi ni loi avec leurs têtes mis à prix dans les grands ports.

Déposer sur le flanc droit du fauteuil se trouver la puissante et redouté hache de guerre du Capitaine. Une arme que beaucoup ici ont vu fendre beaucoup de crâne et arracher beaucoup de bras durant les multiples batailles que l'équipage à livré sous les commandes de Askeladd. Nul ne doute que le Capitaine est un guerrier redouté et redoutable, seconder de nul autre dans la matière que par le féroce Tanqueray le quartier maître, dit t'on.

Toutefois depuis que Askeladd est devenu Capitaine et à reconverti ses pirates comme mercenaires, beaucoup d'homme aux compétences aussi bien martiales que extravagantes et versatiles ont rejoins les rangs de l'équipage. Et si le fou Drake pouvait être considérer comme un de ses hommes à l'esprit assez affûté  pour être d'un grand soutien dans certains moment, Roddin au sens du Capitaine été des plus utiles pour le futur de la bande. Un homme qui maîtrise la magie et les arts obscurs ne pouvait être que d'un grand service dans certaines situations, bien que certains hommes du groupe avaient encore plus d'aversion pour le faiseur de "miracles" que pour Drake, le Capitaine ne cache pas ses grands espoirs en la personne de Roddin.  

C'est pourquoi que tout naturellement quand celui-ci pénètre dans la pièce Askeladd le gratifie d'un sourire a demi-bouche  puant l’intérêt et l'excitation, tandis que ses yeux le fixe d'un regard presque similaire à celui d'un chat devant un jouet.  

-Roddin ! Alors les putains de bon goût ?!

Demande t'il directement en tapant ses deux mains jusque lors jointes devant son visage, contre son bureau. Accueillant l'homme d'un rictus malin

Rodin était une fois de plus invité dans l'antre du capitaine, une antre qui reflétait son bon goût et surtout une ambition certaine. Son trône luxueux mais élimé par le temps n'était qu'un parmi tout ceux que le capitaine convoitait. Et il était assez intelligent pour ses ambitions. Certes il n'était pas aussi éduqué que lui sur bien des points, mais sa ruse et la loyauté qu'il arrivait à imposer à ses hommes valaient bien plus que connaître à quel point il fallait se courber lorsque l'on rencontrait un noble. C'était sans compter son habilité au combat qui n'était maintenant plus à prouver et l'usure manifeste de sa hache de guerre était là pour rappeler que jamais le capitaine n'hésitait à s'en servir.

Pour toutes ces raisons il était difficile pour Roddin de ne pas apprécier le capitaine, ou tout du moins de ne pas le respecter. Après tout c'était celui qui avait été son sauf conduit pour la liberté il y a de cela des années et qui lui avait permis de vivre une vie qui, à défaut d'être idyllique, était plus qu'appréciable. Il avait droit de se défoncer en rentrant au port, et même parfois en service, avait une bonne paye et manquait rarement de sujets sur lesquels exercer son art. Certes il était décevant de constater la défiance de l'équipage envers ses "expériences" et les restrictions exagérées que lui imposait le capitaine mais au moins le protégeait il de la vindicte de l'équipage, dans un autre il aurait sans doute finit pendu au mat, ou cloué sur la proue pour l'exemple. Malgré ses activités il était tout de même arrivé à devenir un membre à part entière de l'équipage, le médoc, ou "doctissimo" comme aimaient l'appeler les moins respectueux d'entre eux quand il leur tournaient le dos, mais aucun ne refusait jamais de le voir quand ils avaient le corps déchiré par une flèche ou profondément entaillé par le sabre d'un pirate. Combien de fois avait il retaper le capitaine par ailleurs ? Si il avait put sourire encore un peu plus sans doute l'aurait il fait, mais le fistech l'empêchait de profiter pleinement de ce genre de petites autosatisfactions. Quand Askeladd lui adressera la parole avec sa finesse habituelle Roddin lui répondra d'une voix rendue grasse et enrouée par le cocktail explosif qui s'était frayé un chemin dans son gosier :

- De bon goût tu déconnes, pas une qui ne pue pas à mille lieux pour un prix convenable dans le coin vivement le prochain gros coup ! Mais au moins elles sont énergiques les petites quand on les motive ! J'ai donc put faire mon petit rituel d'adieux à la terre comme tu te doutes et je suis prêt pour de longues journées abrutissantes en mer....

Terminera t'il avec une fausse mélancolie digne des plus grands dramaturges.

L'expérience du vétéran d'escarmouches et d'abordages lui valu aussi son lot de cicatrices au fil des années, cicatrices qu'il récolta pour la plupart quand il était encore dans ses plus fraîches années d'homme et inexpérimenté , prêt à parfois agir sans conscience des conséquences  ou des risque, se reposant sur sa confiance et son talent comme beaucoup de jeunes hommes qui se forgent la gloire dans le sang et la bataille.

Il a fait partie de ceux qui à su combiner vivacité d’esprit et puissance de son acier pour atteindre le "sommet" ainsi donc le vétéran n'a pas eu de blessures graves durant le temps ou il à été capitaine jusque la, mais n'étant ni le meilleur guerrier des mers et n'étant ni à l'abri de la fatigue, du surnombre, d'un adversaire coriace ou des coups sournois, il à reçu de nombreuse coupures et à eu plusieurs fois des répercussion des combats allant de l'hématome a l'entorse ou même a une cote brisée une fois lorsque il reçu un coup de harpon assez puissant pour lui fendre le flanc au travers de sa cote de maille.  Et dans tout ses moments comme le reste de l'équipage il put compter sur l'aide de  Roddin et ses soins talentueux.

-Haha ! Je te reconnais bien la enfoiré ! Tu ne changera jamais vieux fou !


S'exclame Askeladd laissant échapper un rire enjoué tout en se grattant la barbe avec la main gauche, puis reprenant aussitôt un sérieux digne d'un escroc en dispute d'affaire avec une autre escroc il engage le vif du sujet.

-Sinon ton "projet" pour que nos ennemis d'hier deviennent nos amis de demain plutôt que d'être envoyés par le fond avec leur bâtiment  , tu à des idées pour son avancement ?


Demande t'il en se penchant sur son bureau ses deux mains croisés devant lui avec ses bras se tenant fermement en ciseau ouvert sur le bois. Son regard perçant celui de Roddin ,cherchant visiblement une réponse des plus précises sur le sujet dont tout les deux avaient déjà échanger l'idée de base. La question de la possibilité et de l'acceptation de l'équipage si cela d'aventure marche , est une toute autre chose.

Le capitaine était effectivement un véritable démon, tranchant dans la mêlé comme nul autre, Roddin préférait rester loin des combats, se contentant d'amener certains combattant dans les cales et de s'en charger d'urgence quand ils tombaient ou d'apporter un peu de soutient à l'aide de quelques effets pyrotechniques bons à affoler les pirates crédules. De rares fois il avait eu à planter lui même un ennemis, s'étant un peu trop avancé sur le pont ou n'étant pas assez prudent avec un "cadavre", maintenant il faisait toujours attention à ce que ses sujets ne puissent pas bouger quand il les récoltaient.

Quand le sujet de ses expériences revinrent une nouvelle fois sur la table son visage se refermera légèrement malgré l'euphorie qui agitait encore son corps, l'animant d'une énergie qui faisaient battre follement ses paupières et animait son corps de quelques tremblements sporadiques. Il répondra alors plus gravement :

- Mon partenaire à du mal à quitter son lit... au moins s'agite t'il un peu. Ce n'est pas facile de le réveiller. Il y a une différence entre le porter et le faire bouger.

il passera une main sur son visage, tirant sur sa peau vieillissante, il n'avait pas profiter de la vie éternelle qui avait été promise aux sorciers ayant eu l'honneur d'intégrer des écoles autrement plus prestigieuse que celle qui l'avait accueillit. Il secouera légèrement sa tête pour replacer ses idées embrouillées par les psychotropes :

- prends cette plume

Son regard se posera sur une des plumes située sur le bureau du capitaine qui s'envolera jusqu'à sa main.

- je peux la soulever aisément mais maintenant.

Il la laissera tomber au sol, la plume commencera alors à se déformer, se contorsionnant comme un vers avant de finalement céder, se brisant en deux :

- la faire se déplacer est bien plus difficile... Avez vous entendu parler de la rigidité cadav...

Son regard se tournera vers la porte avec suspicion avant de reprendre plus lentement, sa langue passant lentement sur ses lèvres rubicond.

- Et en ville rien de trouvable... Je dois tout redécouvrir de moi même, crois moi je trouve ça passionnant, mais également terriblement long. De plus mon amis commence à être quelque peu fatigué... J'aurais besoin de faire de nouvelles rencontres avant qu'il décide de définitivement nous abandonner. Mais j'imagine que cela ne saura pas plus possible aujourd'hui qu'hier. En revanche j'ai réussit à lui offrir de nombreux grimages prometteurs, mais j'imagine également que tes hommes aspirent toujours à rester au naturel ?

Reprendra t'il sans grand espoir, ce second projet était bien plus simple, et bien plus formateur pour lui, influer directement sur le corps humain pour l'améliorer, lui offrir des capacités qu'il n'aurait jamais put espérer atteindre naturellement. Mais allez savoir pourquoi les simples d'esprits étaient attachés à leur médiocre et si limité enveloppe corporelle. Il rêvaient tous de gloire et de puissance mais était incapable du moindre sacrifice. C'était si rageant de les voir se limiter ainsi, refuser ce potentiel.  

Askeladd était le genre d'hommes  qu'on pourrait tout à fait définir comme "réaliste" et "sans-détour" dans sa façon d'agir et de voir la vie. Pour lui bien que les viols et les meurtres d'innocents était loin d'être une chose honorable et loin d'être souhaitable, il autorisé ses hommes à pratiquer de tels choses quand le choix n'est pas d'augure .  Beaucoup ici ont des perversions et des pulsions sanguinaires et s'en cure des codes moraux et des codes d'honneurs..d'autres au contraire essayent d'agir selon un certains code moral. Pour la religion ,pour leurs parents pour leurs propres estime, pour une promisse chacun y trouve son compte pour se rassuré à se dire qu'a défaut d'être un chevalier ou un soldat de l'armée régulière ce n'est pas qu'une simple épée à louer qui tuerait veuve et orphelin pour l'argent.

Pourtant combien de fois sous ordre du Capitaine ses mêmes hommes ont passé avec les autres membres de l'équipage des innocents sous la lame de leurs sabres ?  Parfois même civils voir  femme et enfants, pour éviter des "témoins" gênants... Comme dans la plupart des bâtiments de la sorte, une règle simple fut imposé pour éviter que des conflits causent une tuerie parmi l'équipage: La loi du vote.  Et sous serment tout homme ayant participer au vote avec son équipage devra d’obéir a celui-ci une fois les choses décidés.  

C'est quelque chose qui pourrait donc être envisageable pour le cas de  Roddin, celui-ci fut toujours assez utile aussi bien au combat que ailleurs pour que personne n'ose contester directement le fait que le Capitaine autorise ses expériences "maudites" sans avoir appliquer la fameuse loi au préalable,mais si jamais Askeladd voulait que les expériences servent vraiment l'équipage au combat comme ailleurs, il n'y avait point d'autre choix.

L'ancien pirate croise ses mains devant son visage son menton et sa bouche caché par ses mains jointes bien que son visage reflète un regard plein de charisme et d'assurance, une certaine mélancolie brillant dans les yeux du Capitaine l'espace d'un instant tandis que ses yeux suivent la plume et les explication de l'homme-magie.

-Je comprend parfaitement. Concernant la position des hommes .. sur ses "produits"..

Laissant sa phrase en suspens il lève la tête vers la toiture de sa cabine, marquant une longue pause de réflexion comme s'il s’apprêtait à prendre une décision et offrir une réponse des plus délicates.


-Eh bien, aussi bien  pour le guerrier sur terre que le  guerrier sur bâtiment marin,  les champignons magiques, plantes  et les alcools furent toujours d'usage avant le combat , plus ou moins généralement et plus ou moins régulièrement, plusieurs hommes ici en utilisent  avant la bataille pour améliorer leurs performances comme tu le sait . Le problème factuel n'est pas que nous leurs introduisions une chose totalement inconnue sans aucune attaches à leurs habitudes, mais que cette chose provient du domaine de la "sorcellerie" pour eux, si encore c'était de la magie d'un grand magicien en toutes tenues d'une belle école ils seraient moins pleutres, mais la...

Le Capitaine se gratte la barbe, en baissant les yeux vers sa carte, un geste qu'il effectue souvent quand il rentre en grande réflexion.

-J'ai peut-être une idée... Mais cela n'est point sans risques.

Il redresse un regard froid envers l'homme-magie, un regard qui signifie que l'échec ne sera pas une option sans de lourde conséquences.


- Tu est certains que tes produits peuvent drastiquement être efficaces sans tuer l'homme après ?

Askellad posait des questions pertinentes, et Alzur savait à quel point la réalité pouvait être loin de ce qu'il imaginait. Les amis qui l'avaient introduit auprès du chef des mercenaires s'étaient bien gardé de raconter l'intégralité de l'histoire du soigneur et il les remerciaient de tout son coeur en ce moment même. Ses expériences débridées avaient causées au moins autant de bien que de mal, combien de fois avait il opéré de subtiles modifications dans le corps de ses patients pour satisfaire sa curiosité ? Combien de personnes étaient maintenant mortes ou portaient les séquelles de cette expérience ? Mais surtout combien avaient été sauvés par les connaissances nées dans ces incubateurs humains ? Il était compliqué de l'évaluer et quoi qu'il en soit il était loin d'être sur que les nombres tourneraient à son avantage ou même qu'ils pourraient convaincre quiconque. Personne ne voulait être celui qui sera sacrifié.

Le "jeune" sorcier soupirera à la demande d'Askellad que les deux savaient parfaitement inatteignable. Sa jambe s'agitera sous la table sous l'effet de la nervosité et des stimulants qui lui donnait une énergie démesurée pour un homme qui devait se contenter de rester assit sur une chaise. Le capitaine savait faire preuve d'une grande patience, mais celle-ci avait des limites et il fallait savoir ne pas la dépasser. Il fera voler la plume brisée en deux jusqu'à ce qu'elle atterrisse au creux de sa main avant de reprendre ses explications, sous les yeux du pirate la plume se réparera rapidement avant de doucement prendre une couleur grisâtre :

- J'ai réparé et "amélioré" votre outil.

La plume s'envola de nouveau pour se poser sur la table, elle se contorsionnera légèrement mais ne cédera pas :

- Elle ne se brise plus comme la précédente, seulement elle ne pourra pas se déformer comme la précédente et j'aurais bien du mal à la faire avancer. La question est donc qu'attendez vous de votre plume ? Il est rare qu'un avantage évolutif ne s'accompagne pas de défauts. Sinon nous ne serions pas ensemble entrain d'ergoter.

Il fermera un cour moment les yeux, usant des exercices de méditations appris durant sa courte formation, contrôler son souffle, supprimer les idées parasites, se focaliser sur son souffle, inspirer calmement, expirer, contrôler les bâtiments de son cœur, harmoniser son corps et son esprit....  Oui il le sentait au plus profond de lui, ses idées se disciplinaient et les effets du fistech et de l'alcool refluaient, cette sensation de contrôle était presque aussi grisante que  la consommation elle même. Il rouvrira les yeux, seulement une dizaine de secondes s'étaient écoulées, un léger sourire, un sourire de pur satisfaction animait son visage. Il reprit alors plus intelligiblement, d'une voix comme reposée :

- Je disais donc tu connais les sorceleurs. Les sorciers ont mis des siècles et des siècles pour réussir à atteindre ces fascinantes créations. Ils doivent subir ce que les sorciers appellent l'épreuve des herbes, je ne saurais détailler ce rite il est jalousement gardé par l'élite des mages. Ce rite permet de changer un être humain en sorceleur, plus puissant, plus vif, il n'est même plus humains après cette transformation. Cependant ce rituel dure plusieurs heures, demande plusieurs mages expérimentés et une grande partie des jeunes sorceleurs meurent durant le rituel tant la douleur est abominable. De plus la cérémonie ne peut avoir lieu uniquement sur des jeunes corps. Il a fallut des centaines d'années et des dizaines de mages centenaires pour créer la race des sorceleurs et une méthode de production adéquate. On raconte même que le processus continue au delà de l'épreuve des herbes mais mes connaissances en la matière s'arrêtent ici.
- Certes je n'ai pas la prétention de vouloir créer une nouvelle race d'humain et encore moins un sorceleur mais c'est pour imager la complexité de la tâche. Il a fallut des centaines d'années et des dizaines de sorceleurs centenaires pour aboutir à un processus de modification physique encore hasardeux.
- A ma connaissance il existent également des cas de mutations, mais sur des monstres, pour en faire des machines à tuer dociles, mais ce n'est pas ce que nous cherchons...

Il reprit son souffle, passant une nouvelle fois sa langue sur ses lèvres pour les humidifié avant de conclure :

- Donc je ne peux rien affirmer si ce n'est que je saurais ne tuer personne.
Quand aux douleurs qu'il subirait c'était une autre question.
- les tests sont concluants sur mon amis, encore une fois il me faudrait d'autres amis, peut être un peu plus vif pour perfectionner la méthode, nous pourrions les inviter à notre prochaine rencontre et se montrer aux petits soins pour que les siffleurs acceptent mieux la situation ou ne se doutent de rien...

La chute serait décevante mais réaliste, il n'avait aucune envie d'être sommairement exécuté pour une expérience ayant mal tournée.  

Askeladd savait toujours qu'elle sorte de personne il recrute dans son équipage, surtout quand celle-ci lui semble assez intéressante pour qu'il la recrute lui même, bien évidement la plupart de ce genre d'hommes selon l'expérience du Capitaine préfère garder une part plus ou moins conséquente de leurs vrais ambitions et véritables désirs enfouies dans leurs propres coffres aux trésors qu'aucun autre membre de l'équipage ne connaîtrait. Roddin faisait assurément plus ou moins parti de cela, si comprendre la nature de l'homme-magie et sa façon d'utiliser son esprit particulier n'était pas difficile pour le Capitaine, comprendre ses vrais désirs qui anime son cœur et son existence et non sa soif de savoir c'est tout autre chose.  

Askeladd ne se leurre pas une seconde, pour lui comme certainement c'est le cas pour Roddin leurs confiance mutuel et la camaraderie qu'ils se partagent n'est qu'au final une affaire comme une autre. L'équipage à besoin d'un homme comme Roddin et par conséquent Askeladd aussi, et en retour c'est la même chose pour Roddin. Mais en réalité les deux hommes seraient sans doute prêt à sacrifier sans scrupule l'autre si cela pouvait les rapprocher d'un seul gros pas de leurs ambitions, ou du moins leurs permettre d'approcher plus celles-ci que leur collaboration le fait.   Malgré que la nature et le vécu on sans doute forger Roddin différemment du Capitaine, une chose sera toujours certaine pour ce dernier. Roddin partage la même philosophie d'agissement que lui: Prudence est mère de sûreté.  Et en l’occurrence ici ce n'est pas leur amitié inexistante qui permet une confiance mutuel, mais le fait que autant Askeladd que Roddin savent qu'essayer de rompre ce lien serait plus préjudiciable qu'autre chose.  Roddin ne retrouvera pas un Capitaine qui puisse le protéger et le soutenir comme Askeladd, et Askeladd ne retrouvera pas de si tôt un magicien comme Roddin capable de l'aider à atteindre ses ambitions.

Le regard de marbre et imposant du Capitaine suivra la plume comme ses oreilles suivent avec attention le rythme des vagues de l'explication du magicien.

Tout d'abord silencieux et inactif, son regard se fixe comme un requin à la vue d'une créature qui saigne devant la méditation du magicien, hésite t'il à dire les choses ou essaye t'il de détourner la vrai vérité en sa faveur ? Les mains jointes de Askeladd viennent une nouvelle fois couvrir sa bouche et son menton comme s'il prenait la meilleur position d'attention pour écouter le sorcier. Aussi bien attentif et intéressé que douteux et sur ses réserves.

Les Sorceleurs ? Le vétéran  des mers lève un sourcil  , bien évidement qu'il avait entendu parler de ses drôles d'enfoirés et ce même avant de devenir pirate, après tout il viens des terres de Seig Lyn lui aussi...  cela pourrait être intéressant effectivement, mais loin d'être dupe le Capitaine comprend rapidement que toutes ses tournures de phrases ne signifie qu'une réponse: Cela pourrait fonctionner mais pas sans morts comme Roddin le dira lui même, mais surtout que jamais Askeladd ne pourrait proposer cela à l'équipage, cela conviendrait à ce que lui est Roddin finissent tout simplement morts.

-Je vois...j'imagine que convaincre les hommes de te laisser faire ses expériences à leurs pleins potentiels sur les prochains prisonniers que nous feront sera aisément plus facile qu'ils l'acceptent sur eux, et puis de toutes évidences tu te doute bien que même si le succès était presque garanti je ne pourrais sacrifier un seul de mes hommes sur un "presque" outre la question de ma position en tant que chef et la confiance et respect qui va avec , il y a le fait simple et indiscutable que même le moins compétents des hommes ici est une lame de plus au combat  et un marin de plus pour la Siffleuse. Je ne peux me permettre de disposer de quiconque.

Cette réponse sera aussi claire que directe. Une expression de froideur et de calme absolu l'accompagnant, ce qui affecte le Capitaine de toute évidence n'est pas l'aspect morale de sacrifier des hommes, mais l'aspect technique, et réduire sa force de combat ou de manœuvre sans garanti absolue ce n'est même pas envisageable.

Le mage ne put retenir un sourire, enfin après toutes ces années de dur labeur il allait enfin pouvoir commencer sérieusement ses études. Finit de se contenter de ce cadavre flasque qui commençait à se liquéfier sous le poids des âges, place au nouveau, à du frais et à du vif. La seule question était maintenant jusqu’où irait la dévotion de l’équipage pour son capitaine bien aimé, les nombreux succès de ce dernier ainsi que la réputation qu’il s’était forgé devraient grandement faciliter l’accueil de cette nouvelle mais un marin restait superstitieux. Peut être présenter les choses sous l’angle d’exercice de soin pourrait-il ? Non l’imagination des hommes était bien trop fertile pour un tel subterfuge, et en l’occurrence à raison. Enfin il avait encore beaucoup de temps avant que sa nouvelle cargaison n’arrive. Après tout la vie de mercenaire était bien plus faite d’interminables attentes en mer que d’affrontement sanglants et épiques comme le découvraient amèrement les jeunes recrues, jusqu’à leur premier affrontement tout du moins.
L’homme de lettre répondra d’une voix calme, ne s’offusquant pas de l’attitude froide de son vis-à-vis, après tout il avait déjà gagné et il ne comptait pas demander plus. Roddin était peut-être joueur, mais il avait bien assez côtoyé les tables de jeu pour savoir qu’un jet de dé de trop pouvait se répercuter bien au-delà de la partie jouée.

- Bien sur je comprends, je te remercie de la confiance que tu m’accordes. Je n’ai aucun doute que tes hommes te suivront si tu leur exposes ton point de vue ils ont confiances en toi, il faut dire que tu leur a donné matière à croire en toi. Et quoi qu’il arrive je respecterais notre arrangement.

Après tout que pouvait-il faire d’autres ? Il avait trouvé un parfait mécène, à ses débuts il avait songé à partir au premier port venu mais Askeladd avait su se montrer généreux à tout point de vue et finalement la sécurité valait bien certains petits désagréments. Il avait toujours du mal avec le tutoiement que les deux hommes employaient en privé, certes Roddin aimait ripailler et entretenir des relations de franche camaraderie avec n’importe qui (mis à part Drake) et le tutoiement était alors courant mais tutoyer le capitaine le mettait mal à l’aise. Askeladd appréciait cependant son utilisation, sans doute afin de se montrer proche de ses hommes, pour les motiver et renforcer leur fidélité. Mais cela ne prenait pas chez le mage, il n’existait aucune réelle complicité entre eux et il était parfaitement conscient du rapport de force, ce tutoiement créait une sorte de dissonance désagréable en lui. Le médecin se relèvera lentement, plaçant ses deux mains à plat sur le bureau. Il demandera alors d’un air concerné.

- Autre chose ? Sur notre prochaine mission peut-être ? Ou nous en avons fini ?

Le Capitaine laisse son regard inflexible et qui est semblable à celui d'un combattant qui analyse les mouvements d'un adversaire suivre  les expressions faciales de son interlocuteur. Le genre de regard qui montre que malgré la camaraderie  le Capitaine restera toujours le Capitaine, et le berner lui d'une manière ou d'une autre aura des lourdes conséquences. Mais quoi qu'il en soit Askeladd à fait son choix, c'est a voir si ce choix que certains jugeraient a hauts risques  paiera.

Le Mercenaire savait aussi bien faire plaisir à ses hommes qu'être impitoyable envers les traîtres, et ça c'est une chose que même si jamais advenue, Roddin pouvait le deviner relativement facilement.

-N'oublie jamais, La peur est plus tranchante qu’une épée. Ceux qui parviennent à inspiré le respect et la peur sans actes de violences sont ceux de qui tu dois te redouter le plus si jamais ils décident d'agir .

Dira Askeladd tout en se levant de toute sa taille en imposant un regard analyseur à son interlocuteur, avant de composer un petit sourire malhonnête et de rire.

-Mais je suis certains que toi de toute personne ne me fera jamais au delà du stade du "conseil" même pas besoin d'avertissements !

Askeladd passe sur le coter de Roddin et lui dépose sa puissante main sur l'épaule la tapotant plusieurs fois,  en lui jetant un regard supérieur avant de quitter le Bureau sans se retourner.   Visiblement tellement confiant qu'il est assuré que  Roddin ne tentera absolument rien avec ses affaires, même si Askeladd ne surveille pas. Cela signifie aussi que Askeladd n'avait rien d'autres à converser avec lui, du moins pas sur l'instant.

Réveillé par un matelôt qui lui informa de la situation bordélique impliquant une femme de la noblesse s'étant introduite au sein de leur navire, le premier geste de Tanqueray fût de se rendre auprès d'Askeladd afin de pouvoir discuter en profondeur sur cette situation curieuse, et évidemment, comment ils pourraient en tirer avantage.

L'homme trapu, passe le seuil de la porte, et lorsqu'il trouve le Capitaine, il le salue dignement tout en allant s'adosser contre une poutre en bois d'acajou.

- Askeladd, bonsoir ! Quel plaisir de voguer les mers librement à nouveau, n'est-ce pas ? Ça commençait à me manquer.

Les salutations faites. Il attend simplement une réponse du capitaine avant d'aborder ce sujet des plus curieux.

L'enfant de Poviss darda un œil envieux et ironique à la bouteille; indiquant si aimablement l'intérieur du bureau. C'était plus attractif qu'un gros doigt impératif de capitaine. Puis ce fut le tour d'un de ses probable égal d'apparaitre. Kamilė y acquiesça.

Sa dextre tâta la doublure de son manteau couleur lagon, des marais odorant environnants. Là, des épices s'en dégageait.
D'une part, son instinct lui disait de récupérer sa flasque pour être plus compréhensif, et coopératif. De l'autre, le capitaine et son subalterne devaient avoir seul l'honneur d'avoir avec eux leur bouteilles.

Enfin, l'hésitation lui avait donné soif. Gourde en main, le personnage bu une gorgée de liqueur. Laquelle fut tendu à la mamzelle. Son postérieur se plaça sur l'un des sièges.

- J'dois-je la surveiller capitaine ?

Askeladd prend place de tout son poids sur son siège se déposant de tout son être à l’intérieur déposant sa bouteille sur le bureau avant de croiser les mains devant son visage prenant un air des plus sérieux. Il fixe d'un air sévère les personnes présentes passant de Kamilé a Lyna puis enfin Tanqueray. Ne répondant d'abord a personne il s'étire légèrement avant de finalement se daigner a parler.

-Tanqueray. Nous avons cette femme d'importante noblesse à notre bord.

Commence t'il d'un ton calme et froid en fixant Lyna sans jeter un regard a Tanqueray. D'ailleurs il ne dira pas qui est son père dans l'immédiat.

-Sa famille à les moyens de nous faire des troubles sévères si jamais nous ne jouons pas correctement nos cartes. Que me conseille tu de faire ?

- En effet, j'ai entendu parlé de ce bordel.

Décroisant les bras, le dos toujours contre la poutre d'acajou, il dérive son regard méprisant sur la noblaillonne qui s'était infiltré au sein du navire, prenant plusieurs secondes de réflexion avant de s'annoncer,  il s'approche au sein du Capitaine afin de pouvoir échanger quelques chuchotements avec lui.

- En temps normal tu connais bien ma politique radicale, je t'aurais proposé de la jeter par dessus bord.  Mais considérant la situation délicate dans laquelle elle nous met, je pense qu'il faudrait plutôt l'utiliser comme une sorte de garantie. Une sorte de promesse, si on veut. Son très cher père ne serait guère assez téméraire pour tenter quoi que ce soit contre nous tant que nous la détenons au sein du navire...

D'ailleurs rassure moi... personne excepté l'équipage n'est au courant qu'elle se trouve actuellement en notre compagnie ?

Tanqueray termine ses sussurements pour jeter un second regard vers la noble. L'air inquisiteur, il l'analyse de la tête aux pieds. Un sourire macabre, malicieux commence progressivement à se dessiner sur son visage tandis qu'il reprend de nouveau parole:

Ou alors... nous pourrions la vendre aux pirates. Tu sais bien que ces malfrats donneraient fortune pour un spécimen aussi insolite. Spécimen qui de plus, semble appartenir à la noblesse. Acquiesçant de la tête. Oui, je pense que nous pourrions en tirer un joli petit profit.

Les possibilités ne manquaient certainement pas.

Dérivant son regard implacable  vers son second puis zieutant les deux autres personnes présentes quelques instants Askeladd se rapproche de l'oreille de ce dernier à  son tour pour lui murmurer la chose suivante.

- Tu te doute bien que j'ai déjà songé  aux deux options, pour l'instant et je dis bien pour l'instant nous nous employerons à l'option numéro une en la laissant faire part des nôtres. Mais nous devrons rediscuté le sujet plus en détails dans un conseil des membres les plus respectés  de l'équipage.

Puis Askeladd se dégage du rapprochement avec Tanqueray pour se lever en passant ses doigts de la main droite le long du rebord du bureau tout en sapprochant de Lyna claquant deux fois des doigts avec lautre main en l'air. Il expliquera avec un air autoritaire.  

-Kamilé ici présent sera chargé de veiller sur ta petite personne, d'ailleurs il va te présenter au Coq ou ta nouvelle existence  commencera.

-Des questions ?

Demande t'il don ton des plus calmes mais la mine sévère.

- Pas de questions...

La mine éreintée, elle s'était tenue là sans rien dire, et sans chercher à entendre quoi que ce soit. Sans doute qu'elle aurait capté quelques mots si elle avait suivit l'invitation pour s'installer d'Askeladd.

Elle attendait donc de pouvoir se reposer, dans une chambre sans hommes, protégée. Et c'est là qu'elle irait.

Qu'elle réunion intéressante ! Oui, ils étaient copains comme cochons et avaient les même goûts. Capitaine, sous le coup du sang, choisi la barbarie. Puis, sa réflexion évince cette idée par une plus réfléchie quoi que risquée. C'était l'inverse pour son bras droit. On comprenait donc pourquoi l'un était chef et l'autre que sous-chef. C'était la seule anecdote à en tirer, ça en revenait au même. Perspicace, Kamile su dès le départ ce qu'était son nouveau rôle.

- En ce sens, Lisa doit quand même rester avec Isaz dans la chambrée ? Pour sa sécurité, la première nuit, il serait sans doute préférable qu'elle reste avec moi, je pense.

D'une main, Kamile fit un geste d'arrêt pour dissuader la fille de sortir, suivant la réponse.

- J'ai vu comment Izak te regardais, tel un trophée à acquérir. Je pense que tu as assez pris aujourd'hui.. me trompais-je ?

Son regard nébuleux était plutôt bienveillant.

Le regard sévère du Capitaine semble à la fois  renvoyer un sous entendu comme un certains doute, doute qui est en réalité  une vérité pour le Capitaine envers Kamilé  et cette "vérité"  ou réalité dont le Capitaine pense en avoir le secret donne a Kamilé la pleine confiance de celui-ci. Pour être clair dans les yeux de Askeladd une analyse de pleine confiance semble s'être faites avant même qu'ils rentrent dans la cabine, Kamilé protégera Lyna et veillera sur elle .. Pourquoi ce choix ? Si pour certains c'était incompréhensible de confier a "un" mercenaire sans rien d’exceptionnel comme Kamilé une "invité" d'aussi grande valeur pour Askeladd c'était le choix le plus judicieux.

-Kamilé. Tu t'occupe de la surveillance de madame quand elle ne se trouve pas dans la cuisine ou la réserve pour son boulot d'apprentie Coq.  Dit  a quiconque  qui essaye ou voudrais essayer de faire du tord a ton travail de surveillance qu'il aura affaire à moi.


Dira le Capitaine d'un ton calme et presque rassurant, des consignes et une décision prononcé en pleine conscience et confiance en son choix. Comme le regard serein derrière cet air sévère du Capitaine le suggèrent, regard qui fixe directement Lyna au niveau de l'ensemble de son corps.

-D'ailleurs c'est quoi votre nom ?

Demande t'il en remontant son regard vers les yeux de Lyna. Cette fois il semble plus sévère comme essayant de deviner la moindre duperie avec ses yeux méfiant.

- C'est décidé alors.

Tranche-t-il avec une certaine nonchalance, passant la main dans sa barbe en zieutant le gringalet qui servira de ''protecteur'' à la jeune noble. Askeladd avait sa manière de faire les choses et Tanqueray ne questionna pas ses décisions, après tout, aussi folles qu'elles pouvaient parfois paraîtres, il n'était pas connu pour agir de manière irréfléchie.