Chambre d'Eskel

Il avait beau connaitre l'honorable sorceleur depuis plusieurs mois maintenant, pour autant cela ne rendait pas sa face plus agréable à regarder. C'est pourquoi, quand Eskel ouvrit la porte, Lynos ne parvient qu'avec difficulté à cacher son dégoût. L'homme n'était pas laid à proprement parler mais une horrible cicatrice venait zébrer son visage. C'était là un visage de guerrier.
Le garçon avait entendu dire qu'Eskel et Geralt se ressemblaient comme deux frères, pourtant le boucher de Blaviken avait la réputation d'être un homme à femmes...

-Maître je sollicite de vous la levée de la sanction à mon encontre et ainsi la permission de ne plus être de corvée de ménage ! Je n'ose encore vous demander l’autorisation d'accompagner mes camarades à Seig Lyn mais me permettre de récupérer du temps pour pratiquer la magie serait un grand soulagement. De plus, comme vous l'avez surement remarqué, la forteresse est dorénavant plus propre que le fondement d'une magicienne alors, je vous en prie, considérait ma requête avec attention, lui exposa humblement le rouquin, conscient de la gravité de ses actes passés.

Eskel souffle du nez.

- Je t'accorde bien ça, tu as un don dans le ménage.

Peut-être était-ce la capacité spéciale que l'épreuve des herbes lui avait accordée ?... Le maître sorceleur croise les bras, semble réfléchir un instant.

- Soit. Permission accordée bonhomme, mais effectivement, tu ne pourras pas pour autant retourner à Seig Lyn, avant d'avoir bien acquis les responsabilités que tes pouvoirs t'incombent. Est-ce tout ?

L'humour de Lynos avait fait bouche et comme le disait l'expression " sorceleur qui rit, faute à moitié pardonnée".

-Ce sera tout maître merci pour votre clémence...Une dernière chose, j'ai compris que des grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités et je m'efforcerai d'être un homme meilleur, je vous rendrais fier de ne pas m'avoir expulsé, lui répondit l’adolescent, la tête haute et avec noblesse.

Eskel lui pose une main sur le haut du crâne, et sourit avec bonhomie.

- Je n'en attends pas moins. Allez, file t'entraîner maintenant, tu commences à reprendre des joues.