Bureau d'Esperanzia - Enseignante en magie

Quand il frappa à la porte Lynos ne douta pas un instant que la magicienne soit encore dans son bureau, à travailler d'arrache pied à la conception de nouveaux sorts, malgré l'heure tardive.

-Toc Toc Toc, Dame Esperanzia ? Pourrais-je vous déranger un instant ?

Lynos ne se leurrait pas sur la veille tardive de la jeune mage, en revanche il déchanterait s'il sut ce qu'elle faisait réellement. Et malgré ses sens accrus, il ne put entendre Esperanzia sortir de son petit bain magique, s'essuyer, et s'habiller, et ce, non pas après plusieurs secondes de réflexion... Elle s'était demandée s'il valait pas mieux qu'elle fasse la morte pour être tranquille ce soir... Mais non, impensable, et c'était peut-être important. Ainsi, elle vint pour ouvrir la porte, vêtue sans impudeur, et si Lynos avait été assez patient, elle l'entendrait effectivement poser sa question :

- Lynos.

Ce garçon bien étrange pour un Skelliger.

- Je peux essayer, entre donc.

Dit la mage au visage imparfait, d'une voix chaleureuse, et avec un sourire déformant sa fine cicatrice coupant ses lèvres. Elle partit elle même s'asseoir sur un fauteuil, après l'invitation.

Il poussa la porte et trouva la magicienne dans une tenue peu commune mais n'en prit pas ombrage pour autant.

-Ma Dame, tout d'abord, si j'ose vous interrompre dans vos hmm - son regard se tourna vers le baquet remplit d'eau et de mousse - "recherches" c'est que l'ont dit les femmes prédisposées à la magie contrairement aux hommes, que votre réputation vous précède et que je vous pensais plus apte à répondre à mes sollicitations que votre comparse.

Ma question est la suivante : connaissez-vous un moyen, efficace et rapide, d'apprendre de nouveaux sorts et d'améliorer ses connaissances et sa puissance magique ? Voyez-vous je vois la magie comme un art bien plus noble que l'escrime et j'aimerai me concentrer sur ce domaine,.

C'était justement une tenue commune, le col jusqu'au cou, et assez chaude pour ne pas prendre froid en ces temps hivernaux.

Esperanzia suivit le regard du garçon jusqu'au bain, et se rendit compte qu'elle avait oublié de le faire disparaître. Inévitablement, la tournure euphémistique lui arracha un second sourire.

- Ahaha, inutile d'être aussi formel ! Les humains, même les mages ou les sorceleurs, ont besoin de se détendre après les rudes journées.

Cela de dit, elle amena un index à ses lèvres, avant de le retirer pour parler.

- Pour le reste, ce ne serait pas mes talents supérieurs qui me permettraient de t'aider, mais mon temps, que sir Morvid n'a guère. La sorcière appuya ses propos en hochant la tête, puis leva de nouveau l'index, mais juste légèrement en hauteur, pour amener une idée : Je peux te donner quelques cours particuliers, comme à certains de tes aînés, cependant, il n'y a pas de moyen efficace et rapide pour s'améliorer en magie. C'est un travail de longue haleine. Il faudra te montrer rigoureux, et impliqué !

Elle ne commentera pas la comparaison avec l'escrime.

Lynos essaya tant bien que mal de cacher sa déception, la magicienne devait bien conserver quelques grimoires secrets....Il se ressaisit, il ne fallait pas que la magicienne devine ses intentions.

Avec son sourire le plus reconnaissant, il lui répondit :

-Je vous remercie infiniment, je reste à votre disposition à toute heure pour assister à vos cours particuliers. Il se fait tard, je vais suivre votre conseil et lire quelques manuscrits avant de me coucher, veuillez encore une fois pardonner mon intrusion si tardive.

Il salua la magicienne et se dirigea vers la sortie, non sans balayer une dernière fois la pièce du regard, ce qui lui permit de découvrir sur l'une des étagères un ouvrage, qui paraissait bien plus ancien que les autres, qui l'attirait étrangement ! Bingo !.

Se doutant de rien, Esperanzia sourit avec aménité.

- Ce n'est rien. Bonne nuit jeune homme.

Peu après son départ, la magicienne s'en ira dormir.

Il était à peine rentré de l'infructueuse expédition, menée par Salazar,  que déjà le petit roux frappait à la porte de la plus belle magicienne de Kaer.

-Mme Esperanzia ? C'est moi, Lynos, je peux entrer ? demanda poliment Lynos.

Dans sa main gauche il tenait un magnifique bouquet de fleurs sauvages. Quant à son flacon de poison, il était désormais dissimulé dans son caleçon.

La porte s'ouvre, et la jeune magicienne accueille Lynos.

- Bonjour Lynos. Que puis-je pour toi ?

L'invitant à rentrer, alors qu'elle range quelques livres dans un rayon de sa bibliothèque. Elle ne sembla pas remarquer le bouquet de fleurs, peut-être était-ce volontaire.

Lynos entra donc sans tarder dans le bureau de la magicienne.

-Bonjour madame, pour commencer laissez-moi vous offrir ce bouquet. Il n'égale, certes, pas votre beauté mais il égaiera sans doute votre bureau, commença ça il par lui dire, avant d’enchaîner. Je vais vous la faire courte. Si quelqu'un arrivait à se procurer, par le plus fortuit des hasards, du poison d'arachas... Quel somme seriez-vous prêt à débourser pour vous procurer une telle rareté ?

- Oh, excuse-moi, je n'avais pas remarqué !

Avant d'accepter le bouquet de fleurs avec un sourire chaleureux. Elle n'émettra pas de réaction concrète aux compliments du rouquin, et puis, tout était un peu trop vite balayé par la question pour le moins... Un sourcil se haussa, et son beau visage se muait en une expression de circonspection intense.

- Du poison de... quoi ?

Elle se redressait et ses mains se posèrent sur ses hanches, lui conférant un air d'autorité. Elle avait préalablement déposé le bouquet dans une jarre tout juste matérialisée par magie.

-De...D'arachas... Je crois que ça s’appelle comme ça ? lui répondit-il, sceptique. Une sorte d'araignée géante qui crache du poison.

Elle tend sa main, comme si elle attendait qu'on y dépose un flacon remplit d'un produit étrange.

- Je serais prête à ne pas t'envoyer au cachot. Hop hop hop !

-Au cachot ? Et pour quel motif, madame ? Lynos attrapa, délicatement, la main de la magicienne afin de lui faire un baise-main.

- Ma patience a un seuil, jeune homme.

En retirant sa main. Lynos était ou bien stupide, ou bien cherchait à mettre sa professeur de magie en colère. Ce qu'elle lui reprochait, semblait être une évidence pour la mage, qui connaissait assez bien son élève aujourd'hui.

-Mais...j'ai besoin de ces florins, fit piteusement Lynos. S'il vous plaît vous ne pouvez pas laisser passer pour une fois ?

Le petit garçon joignit alors les mains et regarda la puissante magicienne avec de grands yeux tristes :

-Pitié...

Esperanzia soupire, par le grand soleil !... Puis vient croiser ses bras.

- Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ce n'est pas juste une blague idiote ?