Re: Un petit bois au sud

Cadron tiqua.

- Et par là vous avez failli nous faire tuer tout les deux. Et en parlant d'authenticité, vous ne m'en voudrez pas de vous demander en guise de rétribution d'oublier d'évoquer mes sortilèges, ainsi que les flash verts et tout le tintouin ? Je tiens à préciser que les escadrons noirs, ainsi que les espions impériaux n'aiment pas trop que l'on évoque ce genre de sujets magiques. Alors si vous pouviez adapter quelque peu votre texte je pense que cela allongerait d'autant plus votre espérance de vie.

Il lui répondit tout d'abord par son plus beau sourire.

- Messire Charbon... Ai-je bien assimilé votre pensée ? Vous souhaitez que je modifie l'authenticité de mon récit pour.... pour.... pour....

Il s'arrêta quelque instant mettant sa main sur sa bouche et réfléchissant quelques instants avant de reprendre.

- Vous aspirez à ce que je commute mon œuvre, afin de.... Afin de... D'avoir un rôle autre qu'auditeur à jouer dans votre aventure ?! Que je sois l'égal d'un sorcelleur afin de redonner espoir au peuple ?! En leur montrant que n'importe qui peut être lui aussi un tueur de bilieuses ?!

Une larme commença à couler le long de sa joue.

- Cela serait avec un immense honneur que je ne citerai point vos sortilèges afin d'y incorporer mon assistance dans votre lutte contre ces aberrations des limbes ! J'admire d'ici les premiers retours ! L’odyssée d'un sorcelleur et d'un barde !

Il se passa une main sur le visage, dépité.

- Si vous voulez oui, faites ca. Mais n'allez pas inciter n'importe qui à aller chasser le nekker ou vous finiriez en prison aussi sec. Dites que...

Il réfléchit un instant.

- Dites que votre musique et vos encouragement étaient si divins, si parfaits que cela m'a donné la force de vaincre ces nekkers. Que je filais à toute allure et que je les hachais menu, tout ca grâce à vos notes, comme si vous aviez enchanté mon cœur et ma lame. Et que je n'y serais jamais arrivé sans vous. C'est une belle façon de romancer la réalité, et qui n'apportera d'ennuis à personne en plus de vanter vos mérites vous ne pensez pas ?

Parallèlement, il conjura un sac en toile et commenca à y balancer ce qui pouvait encore l'être: pas la purée de nekkers, mais plutôt les têtes qu'ils découpait quand ce n'était pas déjà fait. Notamment les deux qu'il avait expulsés au début ainsi que ceux qui s'étaient fait griller, et le dernier qui avait subit ce que tout les autres auraient eu à affronter s'il avait été seul.

- Je perçois votre demande ! L'inspiration commence à féconder mon âme !

Il prit son luth en main et se mit à improviser des notes.

Salutation Chardon !♪

Salutation Lmom'heo ! ♪

Souhaites-tu m’accompagner en quête ? ♫

Avec plaisir Chardon ! ♪

Prend ma main et accompagne moi chasser des Nekker ♫

Je suis un Bard dans un monde de sorcelleurs ♫

Une destinée de musique, c'est luxueux ♫

Tu peux jouer du luth, aller chasser ce que tu veux ♪

A l’aventure compagnon, la vie est ta destination. ♪

Allez L’mom’heo ! Allons à la chasse aux Nekker ! ♫

Fais-moi chasser, fais-moi chevroter , fais tout ce qui te plaît ♫

Je peux jouer comme un luthier, je peux eGAYer tes soirées ♪

Allez vient, sois mon compagnon, faisons une nouvelle quête ensemble ♫

Retournons en ville, récupérer nos récompenses ♪

Fais-moi chasser, fais-moi chevroter, fais tout ce qui te plaît ♫

Je peux jouer comme un luthier, je peux eGAYer tes soirées ♪

Allez L’mom’heo ! Allons festoyer ! ♫

Allez L’mom’heo ! Allons festoyer !♫

Oh ! Je m’empresse ! ♫

Bien L’mom’heo ! Notre fortune ne fait que commencer ♪

Oh ! Je m’empresse Chardon. ♫

Cadron resta bouchée bée une bonne demi minute durant, que venait il d'entendre ? Mom'ho l'avait mystifié.

- C'est, hum... formidable oui. J'espère que le public sera ravi. Vous comptez la développer ou la chanter ainsi ?

En réalité, il était plus qu'heureux que son nom ai été mal entendu. Certaines de ses connaissances auraient pu mourir de rire à l'issue de cette chanson.

Il fit un plus beau sourire en voyant que sa sublime œuvre plaisait tellement à son compagnon.

- Je vais sans doute altérer une ou deux paroles afin que le monde sache bien que c'est Chardon d'Aldersberg, le véritable héro de ce abeur ! Pourquoi pas ne pas aussi élaguer un éloge de votre délicatesse qui servira à vous décrire charnellement ? Il serait dommage qu'on ne vous reconnaisse pas et que vous ne puissiez point profiter du prestige de cette symphonie afin d'attirer de bonnes choses à votre égard !

Il déglutit.

- J'apprécie l'attention mais ne trouvez pas plus... romantique, le concept du héros sans visage auquel tout le monde peut s'identifier ? Il n'y a pas plus grand honneur que d'inspirer après tout.

Il plaça son poing sous son menton, l'air pensif.

- Il est vrai qu'un héro pouvant représenté n'importe qui est digne des œuvres les plus romantique mais....

Il attrapa les mains de son compagnon.

- Ici, il n'est point question de romantisme mais d'héroïsme et vous êtes l'allégorie de ce surhomme, de celui sauvant la veuve, les orphelins, les bardes en détresse ! La preuve en est, vous m'avez sauvé et permit de composer une telle symphonie, vous méritez donc d'être reconnu par tous et par toute à travers cette divine comédie !

Il se mit à réfléchir avant de reprendre la parole, levant la main à hauteur du torse tout en exposant son idée.

- J'entends, mais je pense qu'il serait plus productif pour votre succès et... le bien du monde même... que ce héros ne soit pas décrit. Vous savez, afin que les gens pensent qu'il est partout et qu'il peut surgir à n'importe quel moment. Et même, pourquoi ne pas dire que je suis un être mystérieux qui vous a fait jurer de ne pas le décrire ? Les gens aiment l'inconnu et vous n'en tirerez que plus d'attention.

Il se caressa cette fois-ci le front avec son index et son pouce.

- Ma foi, messire, votre sagesse m'émouvoit. Vous êtes prêt à renoncer à votre gloire afin de susciter l'espoir au peuple !

Il se mit à genoux et baissa la tête devant le jeune homme.

- Vous avez la demi de mon âge mais vous êtes prêt à sacrifier une telle chose pour rendre le monde meilleur, les sorcelleurs sont-ils tous comme vous messire Chardon ?

Il s'arrêta quelques instants avant de relever la tête pour voir le visage de monsieur Chardon.

- Ce fut... Réellement un honneur d'être votre humble compagnon le temps de cette aventure qui aura durer moins d'une nuit... A mon plus grand désarroi.

Il souffla, soulagé, l'honneur de Cerbin était sauf.

- Tout le plaisir fut pour moi...

Même si cela lui avait coûté une jambière, avait songé le sorceleur tout en regardant le barde, l'air las. Il ne pouvait que repenser à certaines histoires qu'un bon ami lui avait contées, concernant un autre barde qui malheureusement n'avait pas eu le parcours nécéssaire pour un accroissement de sa longévité. Cette pensée lui fit d'ailleurs baisser les yeux un instant, à la fois songeur et triste, des histoires incroyables concernant des gens qui n'étaient plus, il n'en avait que trop entendues.

- Remarquez, si vous êtes plutôt du genre à vivre la nuit vous pourriez aller inaugurer vos couplets dans une taverne de la ville. Cela vous fera une occupation.

Il se releva, frottant son pantalon pour retirer la saleté présent.

- Je ne suis point connu pour être un être nocturne mais il faut bien l'avouer. Les tavernes sont l'éden, une fois la nuit tombée.

Une fois finit de nettoyer, il se remit à fixer le sorcelleur dans les yeux.

- Souhaitez-vous terminer cette quête à la taverne ? Je peux vous inviter à boire une ou deux coupole d'hydromel... Si vous n'êtes bien sûr pas trop jeune pour festoyer.

- Je ne le suis pas. Trop jeune, j'entends.

Il prit son sac, auquel il renvoya par ailleurs un peu de magie.

- Mais je regrette, je vais devoir aller à la caserne pour leur donner ces têtes. Puis chez l'armurier...

Son sourire disparut.

- Je vois, il en est point dommage... Peut-être que vous pourriez me rejoindre à la taverne ou bien que nous pouvons festoyer à la fête de la bière ensemble ? Comme ça, vous pourriez me présenter à d'autres sorcelleurs et nous pourrions former une belle famille tout ensemble. Je dois vous l'avouer, j'ai toujours rêvé d'avoir un fils comme vous, à mon image, robuste et séduisant.

Il acquiesça mollement.

- Eh bien donnez moi l'adresse et je pourrai passer vous saluer discrètement à l'occasion, si le devoir ne m'appelle pas ailleurs. Et vous savez comme le devoir est bavard.

Une phrase que le barde devrait noter.

Il regagna de nouveau un sourire.

- Vous ne devriez avoir aucun mal à trouver à trouver la taverne, elle se situe dans le quartier est, en bas des escaliers en face de la tannerie ! Vous m'en voyez convier de savoir que nous allons sans doute nous revoir !

Il attrapa ensuite le jeune homme et le serra fort contre lui.

- Faites attention à vous messire Chardon, vous êtes le fils que je n'ai jamais eu. Faites attention à vous, le fait de savoir que vous allez partir loin de moi m'offre un sentiment d'amertume mais la vie est ainsi fête, un grand gaillard comme toi doit aussi prendre son envol et se débrouiller sans son père adoptif.

Il le relâcha et déposa ses deux mains sur son épaule.

- Évitez qu'il vous arrive malheur, je ne m'en remettrai pas.

Cadron était désormais en orbite. Il n'avait cottoyé beaucoup de personnes mais... il n'avait plus les mots, trop de questions défilaient dans sa tête.

- Euh... Prenez soin de vous aussi oui.

Ses récentes connaissances faisaient elles un concours de bizarrerie ? C'était à se poser la question en tout cas. Le jeune sorceleur était totalement perdu par l’excentricité de l'homme qui lui faisait face. Quoi qu'il en soit, il retournerait à la caserne avec son butin, histoire de rentabiliser les pertes.

C'est une petite larmichette à l’œil qu'il fit un signe de la main à Chardon en espérant le revoir prochainement. Il s'en alla ensuite en ville, pour festoyer prochainement à la fête de la bière pour de nouvelles rencontres.