La forge

Il s'éclaircit la voix, puis demanda à l'ensemble des clients :

"Bonjour. Y a-t-il ici le contremaître des scieries de la ville ? On m'a dit que je le trouverais ici."

"Bon, tant pis alors...", dit-il, un peu gêné.

Il fit la queue, et attendit son tour. Une fois celui-ci arrivé, il demanda au forgeron :

"Bonjour, je cherche le contremaître de la scierie. On m'a dit qu'il était passé par ici, ça fait des heures que je le cherche pour lui parler affaires ... Est-ce qu'il est passé ici ?"

Il n'aura donc pas le forgeron devant lui mais sa femme qui tenait la boutique. Elle lui répondra rapidement :

- Il est entrain de parler affaire avec mon mari dans son bureau, il ne devrait pas tarder à ressortir. ça sera tout ?

Elle regardait déjà le client suivant. l'après midi était déjà bien entamé et les clients commençaient à affluer.

"Euh, non. Est-ce que vous vendez des aciers de qualité supérieure ?", demanda-t-il, faisant d'une pierre deux coups.

La femme du forgeron posera ses mains sur le comptoir et le regardera dans les yeux :

- Tout nos aciers sont de qualité, vous entendez quoi exactement par acier de qualité supérieur, ce serait pour quel usage ?

Il mit ses mains devant lui, avec un sourire gêné.

"Bien sûr qu'ils sont de qualité, je n'en doute pas ! Je parlais d'acier haut de gamme, de type acier nain, par exemple de l'acier de météorite, ou des choses du genre, enfin vous voyez sûrement mieux que moi..."

La forgeronne acquiescera et lui répondra :

- Je vois, et bien je suis désolé nous ne vendons pas ce genre de produits ici, l'acier nain est rare vous savez et quand nous avons l'opportunité d'en acheter à un prix acceptable nous ne pouvons pas nous permettre de le revendre.

"Eh bien, pas de problème. Merci bien !", dit-il avant de sortir de la forge.

Il attendrait le contremaître à l'extérieur.

Le contremaître arrivera quelques dizaine de minute plus tard, il avait un visage buriné et commençait à atteindre un âge respectable comme le témoignait ses cheveux blancs. Ses mains caleuses et larges ne laissaient que peu de place à l'imagination quant à ses origines. En apercevant le jeune homme il se dirigera vers lui :

- C'est toi le jeune homme qui me cherchait ? Tu voulais parler affaire c'est ça ?

"Ah, bonjour. Oui, en effet, c'était bien moi qui vous cherchais. Je me suis d'abord rendu directement à la scierie, puis on m'a orienté vers la forge de la ville, et vous voilà !", fit-il, incarnant un personnage un peu niais.

Il s'avança vers lui, arborant son visage de commerçant.

"Je représente une communauté de fidèles qui souhaiterions construire un temple dédié au Soleil dans le sud de Kaedwen. Nous avons eu l'accord des nobles terriens locaux, et nous cherchons des matériaux pour la construction. Entendez bien, nous avons été financés par un noble, mais nous ne cherchons aucun profit, ainsi, nous nous efforçons de réduire les coûts au maximum. On m'a envoyé à Seig Lyn pour m'enquérir des prix de la ville.", récita-t-il, conformément au plan qu'il avait en tête.

Le contremaître écoutera attentivement le jeune homme tout en hochant régulièrement la tête pour marquer son suivit, quand il aura terminé sa présentation il lui répondra alors avec professionnalisme :

- Vous avez une idée de la taille du temple et de la quantité de bois dont vous auriez besoin ? Et où devra t'il être construit précisément ? Dans tout les cas en embauchant deux trois gars en plus on pourra surement s'arranger pour vous livrer ça, enfin ça dépend de vos délais. Quoi qu'il en soit ce n'est pas à moi qu'il faudra s'adresser pour négocier les prix mais plutôt avec le patron Monsieur Tayling, mais je peux déjà vous donner une estimation des coûts si ça vous intéresse.

Il croisa les bras.

"Je ne suis pas Maître Rothar, notre architecte, et je serais bien incapable de prédire la quantité de planches nécessaires. On m'a demandé de rapporter le prix pour un chariot de planches. Le transport sera assuré par des fidèles de notre communauté. Nous souhaiterions commencer la construction au plus tard vers la fin de l'automne.", énonça-t-il un peu au hasard.

Il se gratta la tête. Puis haussa les sourcils.

"Monsieur Tayling ? Je ne suis pas d'ici, pourriez-vous me renseigner sur sa personne ? J'irais sûrement le voir après cela.", demanda-t-il, sur un ton qu'il espérait cacherait qu'il le connaissait déjà.

Le contremaître lui répondra en massant son bouc :

- Et bien je dirais peut être 30/40 florins dépendamment du temps qu'on a et du bois, et du coup ça serait pour où déjà ? Peut être qu'on peut s'arranger pour vous trouver une scierie du patron qui est plus proche de votre communauté.

Quand la question lui sera posée le contremaître lui répondra en se grattant la tête :

- Et bien je dirais que dans l'ensemble c'est un bon gars, il nous laisse travailler comme on le sent tant qu'on a les résultats qui suivent et il n'est pas trop dur en affaire. Par contre ces derniers temps il est un peu sur les rotules donc allez y doucement. Enfin ça va sûrement lui passer.

"Le prix me paraît raisonnable. Ne vous inquiétez pas pour la longueur du trajet, nos fidèles seront fiers d'avoir sué pour la construction du temple.", répondit-il, lui souriant.

"Très bien, où pourrais-je le rencontrer ?"

Le contremaître le regardera un long moment avant de finalement lui répondre sans convictions :

- C'est ça... Et bien vous le trouverez dans son logement prêt de la banque... sur ce j'ai à faire.

Il partira alors sans perdre plus de temps d'un pas pressé.