Re: Interrogatoire d'Ichaer

- Se méprendre pour apprendre. C'est pour ça que vous êtes à Kaer Morhen, pour faire des erreurs, avec un risque minimisé de mort. Vous ne semblez au bout du compte pas avoir grandi de votre rencontre avec l'assassin, déjà prêts à vous jeter dans sa gueule de nouveau...

Commente-t-il avec sagesse, avant d'enchaîner :

- L'assassin, l'araignée, qui voudrait finir son travail avec vous, vous venez de l'évoquer, allons, concentrez-vous. Ou dites le si vous tournez de la tête, il n'y a aucune honte à avoir.

Ichaer était pâle depuis un moment déjà, son corps avait besoin de repos, et il le surmenait. Les suppositions de l'interrogateur n'étaient pas dénuées de sens.

Concernant l'alibi, l'enquêteur aura prit une tête pleine de suspicion, tout en glissant "Le hasard." Il semblait l'avoir cru.

- Il y'a une différence entre un pion engagé pour tuer des gens et ceux qui fomentent d'assassiner ces dit gens.

Il ne releva pas le manque de respect.

- Je pointais du doigt la possible rancune de l'Araignée non pas pour me qualifier d'appât aux yeux des auteurs, mais plutôt pour vous mettre au courant qu'il serait surement capable par vanité de bifurquer de ses ordres si nos chemins se recroisaient.

Il fit une tête, l'air de dire "mais il me prend vraiment pour un con ce mioche ?", puis balaya l'air.

- Allez, passons, il reste que c'est à vos Maîtres de donner l'autorisation, puis à mes supérieurs de faire le choix final. Tenter des choses de votre côté, ne fera que vous amener de sérieux soucis, et d'ailleurs, cela s'élève à une bonne bourse de florins dans votre cas. Quoi qu'il en soit, ce "Daska", a été prévenu. Il devrait rappliquer dans peu.

- Bien.

Il conclura l’interrogatoire sur ces termes.

Il s'en ira après avoir récupéré tous les documents, et fermera la porte, laissant Ichaer seul, pour au moins une quinzaine de minutes.

Suite à quoi il patientera

Au bout de quinze longue minutes durant lesquelles Ichaer aura eu l’opportunité de réfléchir à ses actions, et, alors qu’il pouvait bien penser qu’on allait le laisser passer la nuit, ici, il entendit alors des bruits de pas, et quelques cris protestataires: un homme avait expliquer des choses à d’autres, et les réactions semblaient houleuses.

La porte s’ouvrit quelques secondes plus tard, et Ichaer pourra voir deux hommes familiers passer l’encadrement de la dite porte: l’un vivant, portant l’autre mort. En effet, le sorceleur aux yeux de braise pouvait reconnaître Daska, portant avec une aisance impressionnante sur son épaule le cadavre massif du feu tueur à gages: Klavan. Son visage n’était presque plus reconnaissable, horriblement brûlé. L’homme avait perdu de sa superbe, les seuls poils lui restant étant roussis. Finalement, la seule chose qui le distinguait d’un autre était sa taille et sa musculature...

Daska jeta alors violemment le cadavre de Klavan au sol, aux pieds d’Ichaer, puis s’adressa alors à lui, ses yeux smaragdins perçaient, mais ne semblaient pas animés d'une quelconque rancoeur. Sa voix grave retentit donc, se répercutant sur les murs trop proches de ce huit-clos, et instigant un sentiment d'inconfort à l'élève. Il ne pouvait y entendre du courroux, car une implacable froideur dominait dans tous les tons, mais il pouvait y entendre le glas final de sa mascarade.

- Tu le reconnais? Il était au bout inverse de traces de sabots et de sang sec arrivant au pont.

En effet, dans ses petits plans minutieux, Ichaer avait omit bien des éléments, et ses mensonges se retournaient désormais contre lui. Il pouvait deviner que son nouvel interlocuteur, avait autre nécessités, que celles de s'occuper des "colles" foutues à un gosse tête brûlée. Et que si la colère ne coulait pas par les pores de sa peau, ou le son de sa voix, ou même l'éclat de ses yeux, elle devait sans doute gronder à sa façon, car nul Homme n'aime être prit pour un idiot. Daska ne le tuerait peut-être pas, mais Ichaer avait le sentiment qu'il serait capable de lui briser les deux genoux, pour lui instruire une leçon. Il avait intérêt à trouver les mots justes.

- Et ?

Répondra l'impertinent qui ne voyait pas vraiment ou il voulait en venir ni même qui était cette charogne que Daska lui présentait. En quoi est ce que ce cadavre l'inculpait de quoi que ce soi ?

Il souffla, lassé de voir Ichaer s’entêter dans sa stupidité: il ne pouvait pas faire le choix à sa place, et, s’il voulait s’embourber dans les problèmes, Daska ne serait pas celui à l’en empêcher.

- Si tu ne veux pas finir un nœud coulant autour du cou en place publique...

Ichaer pouvait plus ou moins aisément reconnaître Klavan le tueur à gages.

Le sorceleur se pencha alors sur Ichaer, gardant une certaine distance, posant ses mains sur la petite table en pierre.

- Tu sais ce qu’il te reste à faire.

- Qu'est ce qui m'amènerait à connaitre cette dépouille ?

Répondra Ichaer à Daska.

- Que les traces de chevaux menant au pont où on t’as trouvé inconscient partaient de là où je l’ai trouvé... Tu n’avais pas évoqué t’être rendu dans une ferme.

- Qu'est ce qui vous fait dire que je me suis rendu à cette ferme.

Il ne comprenait pas où le sorceleur voulait en venir avec cette histoire de sang, du moins comment pouvait-il savoir que c'était son sang qui avait été retrouvé à la ferme. Certes il avait saigné de part et d'autre durant les assauts de Zephon mais de-là à supposer qu'il était présent lors de la mort de Klavan, c'était une toute autre histoire.

- Tu crois que feigner l’incompréhension va te sauver? La justice n’aura que faire de ta version des choses si les preuves sont là. Et, en l’état des choses, les preuves, eux ne les ont pas, moi oui.

Il observa Ichaer dans les yeux, semblant lassé: il ne pourrait rien pour lui s’il se bornait à sauver son petit égo qui finirait anéanti sous le joug de la toute puissante justice nilfgaardienne.

- Les hommes honnêtes méritent une seconde chance... Les autres...

Après quelques secondes de blanc Ichaer décida de se lever. Les yeux posés sur le sol, comme cherchant quelque chose d'inexistant. À vrai dire il commençait à être lassé par cet interrogatoire qui n'en finissait pas. Il fît alors quelques pas pour se mettre au niveau de Daska, le jaugeant d'un regard méprisant au flagrant, tel du bétail qui ruminait sans cesse le foin qu'on lui donnait. Ses yeux cramoisis planté dans les siens, il dit alors d'une voix posée mais ferme.

- C'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique.

Il fît ensuite un pas en arrière, rompant la proximité naissante et son début de ton inquisiteur pour enchaîner.

- Crois-tu vraiment que je m'amuserai à cacher la vérité par simple plaisir. J'étayerai le fond de ma pensée en ta présence lorsque les conditions si prêteront.

Il balaya la salle d’interrogatoire d'un regard morne comme pour lui exprimer à travers sa vision qu'il ne désirait pas continuer dans ces termes.

Il resta stoïque, fixant Ichaer d’un regard absent: il se foutait bien des belles paroles d’un garçon si jeune. Il arqua ensuite son sourcil droit, ce dernier prenant la forme d’un ”n” à une bosse. Silencieux l’espace d’une demie-seconde, il leva alors sa main droite, gantée, et, fit un geste ample du poignée, englobant la pièce lugubre dans son entièreté, avant de mouvoir ses doigts de façon insaisissable pour l’œil novice d’Ichaer et de fermer le poing.

- Crie.

Il s’exécuta aussi bizarre que cela puisse paraître. Ne sachant pas vraiment la raison pour laquelle le sorceleur lui demande ceci, néanmoins il l'écouta.

Ichaer s’égosilla, et, bien qu’il entende du bruit en dehors de cette pièce, personne ne sembla réagir à son cri: c’est comme si personne n’avait entendu, à part Daska évidemment.

- Satisfait? Alors parle.

- L'homme que tu viens de déposer est celui qui a tué Zdenek.

Confesse t'il finalement. Daska ne le laisserait surement pas en paix tant que l'histoire ne se démêlera pas à ses yeux. Donc pour qu'il puisse mieux comprendre, et ainsi, se sentir privilégié, il lui avoua quelques vérités dissimulées.

- Comment est ce que je le sais ? Car quand je suis arrivé, il s'apprêtait à s'enfuir en direction de la dîtes ferme pour terminer son contrat. Je l'ai traqué, puis une fois dans la ferme, il s'est avéré que cet homme en question se soi fait piégé. L'Araignée fît alors son apparition pour récolter la tête de Zdenek et assassiner par la même occasion le tueur à gage, je m'étais retrouvé dans un guêpier pas possible. J'ai réussi à m'enfuir en brûlant la ferme et en prenant la fuite à dos de cheval.

- Et tu ne sais rien sur cet homme?

Il se gratta le front, semblant pensif: cette histoire se démêlait, lentement, mais, certaines choses restaient floues...

- Pourquoi avoir caché cela? Quel était ton intérêt à mentir?

- L'exclusivité. Je n'aime pas avoir à rendre des comptes.

- Hm... J’espère pour toi que personne ne trouvera une version plus compromettante pour ta personne, fit-il peu convaincu.

Daska se pencha sur le cadavre de Klavan.

- Si tu n’as plus rien à me dire, je m’en vais. Nous rentrons bientôt à Kaer Morhen, si la garde de la ville ne te retient pas... Tu as dix minutes.

Et sur ces mots, il s’en ira, le cadavre de Klavan sur l’épaule... À moins qu’Ichaer ne l’interpelle?

Il ne l'interpellera pas.

Les autorités laisseront partir Ichaer, après qu'il ait reversé une somme de 50 florins pour ses agissements hors-la-loi. Pour le moment, il semblerait que sa version était crue, ou suffisamment pour qu'ils ne s'entêtent pas à garder le sorceleur ici. Mais rien ne disait qu'ils n'enquêteraient pas davantage sur le gros balourd, qui ne devait d'ailleurs pas être totalement inconnu aux gardiens de la paix.