Un couloir

À contrario de Kantz, c'était devenu commun de voir la rouquine flânait dans les couloirs, à la recherche d'une occupation, d'une idée pouvant l'occuper le reste de la journée, d'un remous dans sa vie monotone et cyclique. Les mains se parcourant et découvrant dans le dos de la mutante, le regard vaseux saluant le plafond, son air avait quelque chose d'interdit, comme-ci sous cet égarement se cachait une lassitude, une désintérêt pour son comportement d'autrefois. Son pas était pourtant léger, et celui-ci - sans que l'on ne sache pourquoi - la conduit jusqu'au rat de bibliothèque, qui avait eu l'idée farfelue de sortir de sa tanière...

- " Salut "

Sa cadence ralentie, mais elle ne s'arrêta pas pour autant, attendant si oui ou non elle serait graciée d'une réponse.

Les mots pouvaient être parfois bien plus mortel que les lames. Derrière cette métaphore joliment écrite se cachait une tout autre vérité que la situation jouée ici dans les couloirs de l'ancestrale forteresse et pourtant le jeune mutant était si concentré sur sa tâche que le simple mot de sa camarade faillit le faire mourir d'un arrêt cardiaque. Une bien drôle de mort somme toute mais qui n'avait pas lieu d'être ici puisque -le survivant- tenait encore debout ne manifestant uniquement sa surprise, grande et c'était un euphémisme de le dire, que d'un petit bond accompagné d'un hoquet. Avant de se tourner vers l'impudente qui continuait sa route peu inquiète des dégâts qu'elle venait de causer.

-Tu m'as fait peur ...

En relâchant la pression et l'adrénaline subitement montées d'un coup des suites de ce petit incident.

-Tu fais quoi là ?

Parlait-il de sa présence dans les couloirs ? Ou bien de sa volonté de le fuir ? Quoiqu'il en soit, Carmia était effectivement graciée d'une réponse et qui en attendait une autre de sa part.

C'est avec panache, que dis-je une prestance inégalable, une grâce presque mystique... Que le malheureux fera par de sa frousse monumentale en présence de Carmia ; grave erreur. Ce fut dans un premier temps une stupeur qui s'empara du faciès de l'émérite. Ses paupières s'ouvrant avec une rapidité inégalable, puis ce fut ses lèvres, elles laissèrent la place à un fin sillon, celui-ci dévoilant partiellement ses incisives. Puis, sans crier gare, un rire goguenard se déclencha, il fut si puissant qu'il lui provoqua temporairement un mal de ventre. Avec le temps, ses rires devinrent des silences. Elle reprit, à moitié remise de ses émotions :

- " T'es une putain de flipette en vrai ! Je comprend mieux pourquoi tu sors jamais de la bibliothèque ! "

L'interrogation du rat de bibliothèque aura néanmoins le mérite de calmer son engouement et dévotion pour la moquerie.

- " Je marche, ça se voit, non ? Et toi, tu fous quoi ici ? "

Si tant est qu'une telle réaction lui semblait forcée, Kantz n'en demeurait pas moins immobile comme une statue, car aucuns mouvements de visage ne viendra troubler le fin dessin le formant, ainsi comme une statue. Sans doute était-il habitué de telles moqueries à son égard de la part des autres, bien que dans la plupart des cas son esprit, ingénu et naïf, se berçait de telles idées; encore que ... A la fin de la pièce rendue par la cantatrice, le petit nilfgaardien souffla petitement du nez avant de prestement secouer son petit visage angevin crispé de se voir vociférer de telles accusations, somme toute pas si farfelues que cela.

-J'étais juste concentré ...

Grommela-t-il. Et c'est vrai que cette vérité pouvait paraître comme une excuse au premier abord mais l'adolescent ne s'attendait pas à trouver âme qui vive derrière lui.

- ... sur le couloir.

Ce qui expliquait les raisons ou précisément la raison de sa présence.

-Bah si ... tu visites le château peut être ?

A remarque idiote il ne pouvait répondre que similairement, car c'est bien un sarcasme sortant de sa bouche montrant l'inutilité de la réponse de Carmia ou plutôt l'inutilité de sa méfiance qu'elle manifestait à travers celle-ci.

Mais Carmia était toujours dans la surenchère, c'était sa nature même, et c'était d'ailleurs surprenant que Kantz ne s'en rende compte qu'aujourd'hui. Sa marche saccadée prit fin lorsqu'elle fut à trois mètres du jeune sorceleur, dos à lui, après la manifestation de son rire éloquent. Elle était vêtue d'une guenille blême, ainsi que d'un pantalon usé - celui-ci avalait le haut, lui faisait des ourlets et plis -. Ses cheveux quant à eux étaient exceptionnellement lâchés, ils semblaient imbibés d'eau, comme-ci elle s'était mise à courir sous une pluie diluvienne. C'est tout ce que pouvait voir le nilfgaardien, du moins pour le moment, puisque son interlocutrice pivota pour lui faire face. Ses yeux surmontés de sourcils froncés le dévisageront.

- " Il a quoi de si passionnant pour que tu te concentre dessus ? "

Un coup d'oeil suffisait pour se rendre compte que cette réponse lui paraissait peu vraisemblable.

- " Pas du tout "

Les traces de méfiance que percevait - à tort - Kantz disparurent du visage de l'émérite.

- " Je me fais simplement chier, j'essaie de tuer le temps comme je peux "

Les ressentis de chacun pouvaient-ils se transmettre d'une personne à l'autre ? Difficile à dire car quand bien même nulle méfiance ne se décelait chez sa camarade élève, celle-ci apparut alors chez l'adolescent sous la forme d'un froncement de sourcil. Pourquoi diable voulait-elle lui faire la causette à lui ? Tant de questions que pouvait légitimement se poser le natif de Dûn Dare sur sa condition mais qui resteraient sans réponses, car Kantz n'avait visiblement pas la foi d'y répondre; même intérieurement. Trop occupé à l'observer sans doute ...

-Je cherche ... je veux savoir c'est qui la fille qui se rend au toilettes des hommes avec Eadwacer !

Visiblement sans aucune honte, cet aveu lâché comme tel avait l'effet d'une petite bombe. Ne restait qu'à savoir les dégâts qu'elle provoquerait chez sa voisine.

-C'est pas toi à tout hasard ?

Le regard inquisiteur se posa sur les cheveux mouillés de la rouquine mais non ... la théorie ne fonctionnait pas du fait qu'il n'avait pas reconnue la voix audible alors.

-Non c'est pas toi ... Question rhétorique alors il se répondit lui même. Tu n'as qu'à m'aider à trouver qui c'est si tu te fais chier !

Si Kantz passait son temps à examiner méticuleusement les gestes et autres fariboles que faisaient ses camarades afin de les interpréter, alors les bras de Carmia venant se croiser viendront donner du poids à son froncement de sourcils. Ceux-ci s'enlaceront après la déclaration pour le moins étonnante que lui confia son comparse. Puis, après une mûre réflexion, cela ne la troublait pas plus que cela. Ce château qui l'avait vu grandir, était en proie à la perversion depuis quelques temps déjà. Les actes de débauches s'orchestraient même dans les lieux publics, et l'indifférence que ces camarades témoignaient à l'encontre de ces actions était consternante.

- " Encore une histoire de cul ? "

Un soupir vint, ses paupières se mirent à battre légèrement, comme-ci elles souhaitaient s'assurer qu'elle ne rêvait pas.

- " J'ai une tête à faire ma salope ? "

Question rhétorique ou pas, Carmia y répondit sur le qui-vive, mais elle ne l'interrompit point durant sa proposition, et attendra que celui-ci ait fini pour ajouter :

- " En restant plantée ici ? "

Des ressentis de Carmia à propos de cette histoire, bon nombre si ce n'est tous était similairement ressentis par le nilfgaardien qui y voyait en ces geste de décadences un constat terrible de laisser aller au sein de l'école du loup. Rester alors à trouver les responsables de cette baisse significative d'un manque de savoir vivre et de savoir être chez la plupart des nouveaux enfants subissant avec succès l'épreuve des herbes. Et aussi que le mage en chef mette son nez là dedans et vraiment.  

-Oui c'est cela ! ...

Le dégoût qu'il ressentait en mentionnant cette histoire était à peine palpable tant cela l'avait marqué.

- ... Encore une histoire de ... "cul".

Mais Kantz n'avait pas le franc parler de sa comparse et restait Kantz: les hésitations dans ses phrases laconiques restaient un leitmotiv assez consternant. Alors bien sûr l'érudit ne releva pas la remarque -aussi grossière était-elle- de Carmia à son propre sujet et répondit directement en suivant.

-Difficile quand tu es tout seul.

Mais maintenant qu'elle était là, la jeune femme allait l'aider.

-Parmi les filles, qui traînent souvent avec Eadwacer ?

Contrairement à ce que laissait penser son éloquence et aisance oratoire au sujet de ces graveleuses et tendancieuses rumeurs, le simple fait d'imaginer un de ces compagnons d'armes explorer un peu plus les limites de son corps et celles de sa partenaire l'horripilait, voire même le faisait ressentir un profond dégoût. La mine masquant bien l'air débecté, la question que lui posera son comparse lui taraudera l'esprit un bon moment. Si bien, qu'au bout d'une trentaine de secondes, les mirettes de l'émérite semblaient lacunaires, comme dépourvues de sentiment. Soudain, une nitescence les fera vibrer, leur rendant cette partielle de vie qui plus tôt les avait temporairement quittée.  

- " Non, pas vraiment. Je parle peu à Ead' ces derniers temps. Il m'a parlé une fois d'une relation, mais il a omis le nom de sa dulcinée "

Ce dernier mot avait été prononcé avec un aplomb faisant qu'aucune ironie ne pouvait être interprétée. Ses mots, tantôt doux, tantôt virulent, traduisaient son inconfort  face à cette situation, et surtout les thématiques qu'elle soulevait.

Spoiler:

Les élèves sorceleurs à l'école du loup n'étaient pas si nombreux que cela, et surtout la part de garçon par rapport à celle des filles était très différente, il serait donc aisé de découvrir qui la dulcinée pouvait bien être et donc par conséquent informer les autorités compétentes de la décadence largement développée maintenant entre ces murs. D'autant que maintenant que Carmia l'aidait, il serait alors évident pour elle d'enquêter dans les dortoirs réservés à sa gente.

-Il reste qui: Casei, Violette, Milena et ... ? Je crois que c'est tout ?

3 noms sur qui ils pourraient enquêter, rien de plus facile encore une fois.

-Je suis prêt à parier que c'est un des ces trois noms.

Rien n'était convenu entre les deux mutants, d'autant plus que le chef cette petite entreprise ne lui avait pas donné pour le moment des directives à suivre. Alors, dans l'attente d'une réponse au sujet de ses besognes à effectuer pour retrouver la jeune fillette aux moeurs légères, Carmia entrelacera ses bras, ceux-ci semblaient se confondre comme deux vipères s'étreignant mortellement...

- " Caseï ce serait pas étonnant "

Soudain, son index et majeurs parviendront à s'extirper et se faufiler dans une crevasse, donnant sur la fosse cubitale de son bras droit.

- " Milena non plus, cette tarée est capable de tout "

Ces mêmes doigts, lorsqu'ils auront enfin acquis un semblant de liberté, se mettront à pianoter frénétiquement cette partielle de chair dénudée - sa nippe s'étant bloquée au niveau de ses épaules du fait de ce croisement de bras -

- " Mais Violette... Je ne l'ai croisé qu'une seule fois. Elle est cruche et mièvre, mais de là à... 'Fin t'as compris.

La Pianienne espérait de tout coeur que le Nilfgaardien ait un éclair de lucidité afin de comprendre ce qu'elle voulait sous-entendre. Dans tous les cas, elle n'avait pas pour projet de lui faire un dessin de la chose.

Pour l'instant il n'y avait aucune directive sortant de la bouche du jeune adolescent car celui-ci n'avait pas eu la lumière d'esprit d'en donner de quelconques à l'intention de sa voisine pour qui de son avis avait parfaitement compris ses nébuleuses demandes sous entendues. Fixant son corps qui tel le caducée entrelacé de deux serpents trônaient en lieux et place des deux membres de sa camarade, Kantz haussa vaguement un sourcil devant cette remarque pourtant pleine de bon sens puisqu'en puisant dans sa mémoire il ne pouvait se souvenir que l'intéressée était du genre libertine.

-Oui ...

De sombres souvenirs remontaient en même temps que la Pianienne écoutait la voix de son propre coeur.

-Tu ne sembles pas ... l'apprécier ? Je me trompe ?

Comme cherchant à mettre le doigt sur le bon mot désignant cette "relation" que pouvait entretenir, l'adolescent avait choisi le plus simple pour que Carmia comprenne ses interrogations à ce sujet bien qu'il redoutait possiblement la réaction de celle-ci à son encontre suite à cela.

-Ces choses là ... Car bien que lui aussi un poil naïf et peu soit tant innocent, le Nilfgaardien avait tout à fait compris où voulait en venir sa camarade. ... sont de toute façon mièvre et ... peu ragoûtante. Tu pourrais lui parler ? Sur ce sujet je veux dire ? Ce n'est pas comme si ... je pouvais le faire moi même ... Enfin si je peu ... peux le faire moi même mais tu v ... tu penses bien que ça serait beaucoup plus que simple si c'était toi qui l'faisais. Enfin tu me comprends.

En se perdant dans d’innombrables hésitations le rat de bibliothèque avait toutefois réussi à se faire comprendre, enfin l'espérait-il.

Décidément, soit le petit Nilfgaardien était si accoutumé à subir les pics de crises véhémentes de Carmia, ou bien celui-ci avait des dons de prédilections, et savait alors pertinemment lorsqu'une question n'augurait rien de bon. Cette vexation aurait pu être brève, d'une violence traduisant son côté dyscole, mais court. Cependant, par manque d'informations, d'indications, de précisions au sujet de cette interrogation - benêt comme elle était il fallait constamment l'aiguiller - elle n'en saisira pas le sens. Et ne su donc pas de quelle jeune camarade il parlait. Pourtant, malgré cette inexactitude et désoeuvrement, Kantz aura sa réponse :

- " Si si, au contraire, je l'apprécie particulièrement, et lui donne des marques de mon affection à l'aide d'insultes minutieusement sélectionnées... Bouffon "

Soudain, comme une songe inondant sa chair et son âme, des mémorielles vinrent semer la zizanie dans cette caboche parée de mèches rousses. Son teint, maintenant laiteux, ne bronchait nullement devant les rafales de souvenirs qui lui venaient à l'esprit ; une humiliation au terrain d'entraînement, suivie d'une autre dans un recoin du castel. Un abandon inexpliqué et inexplicable, prétexte à l'enrichissement d'expériences au delà des murs de ce château, et bien d'autres encore...

- " J'irai... J'irai...

Les bras toujours emmêlés, elle viendra s'accouder au mur avant de finir sa phrase, les yeux empreint d'une lueur vespérale, mettant en avant ces billes ocres.

-  J'irai toutes les voir "

Si cette mission, ô combien dérisoire, pouvait lui servir d'excuse afin de mettre un terme à certains différents, elle n'allait pas cracher sur cette opportunité.

L'ironie portée à l'extrême en devenait presque un sarcasme sortant de la bouche de sa camarade de promotion qui dans l'attitude de vipère, la comparaison ne s'arrêtait pas qu'à ses deux bras enroulés autour de son buste. La langue bien pendue et acérée comme le reptile, Carmia mordait Kantz et lui injectait tout son venin en une seule phrase, bien qu'heureusement celui-ci n'était en principe tout à fait bénin, enfin pas pour l'égo du petit Nilfgaardien.

-Oh ça va hein ... je t'ai rien fait moi, continue plutôt de leur cracher dessus puisq ...

Le ton n'était pas monté, peu de personnes avaient pu voir un Kantz en colère, à un point tel que la question était légitimement posable: s'était-il déjà mis un jour en colère ? Simplement direct, loin était le temps où il se laissait marcher dessus bien que la répartie n'était guère son point fort en l'état: la fin de sa phrase accrochée et non finie était gage de cet état de fait consternant.

-Laisse tomber ... fais donc plutôt cela.

"Et résout tes problèmes avec elle", encore une fin de phrase en suspens, bien que cette fois-ci cela semblait plus naturel. Cette volonté marquée à l'instant par la bipolaire avait de quoi l'effrayer tant son visage en semblait animé. Cependant il était difficile d'en extraire le moindre contenu tant les méandres et les affres auxquels elle s'était accrochée à l'instant semblait ... tumultueux à la façon d'un labyrinthe, du moins d'un point de vue extérieur d'un adolescent âgé de quinze hivers.

-Ça réglera tout nos soucis.

Et bien que sous-entendus Kantz semblait faire allusion à ce qu'il venait de ne pas voir et tout ce dont vivait la Pianienne dans l'océan de sa mémoire.: effleurer mais restant incompréhensible à ses yeux.

La passivité du jeune Kantz était aberrante, à croire que celui-ci se faisait accabler quotidiennement de remarques vicieuses et acerbes - des paroles de Carmia en somme - et était devenu hermétique à ce genre d'attaques. On disait souvent que les mots étaient aussi tranchant que le glaive, cela ne semblait pas être le cas pour le Nilfgaardien, qui au contraire de tous les camarades de la Pianienne n'était toujours pas sorti de ses gonds, et proposé une joute à la demoiselle. Cette dernière, hébétée intérieurement par ce sang-froid, inspira profondément avant d'expirer cette vague d'air frais et sa déception de ne pas pouvoir provoquer d'affront - qui aurait pu sans aucun doute défouler son surplus d'énergie, ces temps-ci elle en avait trop, sans raison apparente.. -.

- " ... "

Parce-que les mots lui manquaient, que ces derniers avaient levés l'encre, avaient laissé une brèche dans sa gorge, une brèche impossible à remplir et consolider de répliques acres et déplaisantes. Dénuée de toute envie de s'exprimer, elle tendit sa main un bref instant vers Kantz, levant son pouce pour lui intimer qu'elle avait saisie le message, que celui-ci n'avait pas à craindre pour la réussite de leur entreprise, les résultats allaient être fructueux. Enfin, elle marcha un temps, avant de s'arrêter auprès d'une parois, et d'y élire son domicile. Les dalles fêlées et gelées vinrent au contact de ses jambes, et la brique parcourra son échine. Comme une réaction en chaîne, le froid lui avait redonné la capacité et nécessité d'une courte élocution :

- " J'irai ouais... Mais--"

Vespérale, la lumière de la nuit lui sied bien au teint, un teint blafard, signe d'insomnie. Recroquevillant sa jambe gauche vers son thorax, elle s'en servit d'accoudoir, sa tignasse cuivrée quitta ses épaules pour s'établir dans l'air :

- " Pourquoi tu t'intéresses autant de l'identité de la pute d'Ead ? C'est pas qu'ça m'intéresse pas non plus, j'veux juste connaître tes raisons "