Maître du jeu
Un couloir
Mar 2 Fév - 23:36
Un simple couloir du deuxième étage. Il est connecté à d'autres couloirs, à certaines tours etc.
Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mar 2 Fév - 23:53
Malgré ses réticences, l'absurde défit le haut de la boutonnière de ses vêtements de nuit, retira ses gants et les jeta au sol pour gratter, et s'affaissa brutalement sur le rebord du balcon. Son souffle devenait de plus en plus haletant, ce sentiment d'oppression, d'étouffement presque asthmatique lui brouillait les idées. Des pensées peu claires et terrifiantes se chevauchaient les unes les autres dans sa tête, et ni la fraicheur du soir, ni la beauté des astres ne parvinrent à le calmer dans l'immédiat. Il tenta maladroitement de reprendre le contrôle via son souffle, d'inspirer profondément, et d'expirer ensuite, tout en contemplant le paysage à la fois si vaste et si... Cloisonné. Il ne savait guère s'expliquer cela, les belles paroles n'aidaient pas dans ce genre de situations.
- Maître du jeu
Re: Un couloir
Mar 2 Fév - 23:59
Puis, il entendit un sanglot. Comme en écho, c'était la voix d'une femme, la voix d'une fille plutôt. Et une profonde mélancolie s'insinua en lui... Et le phénomène entier se dissipa, laissant Nero le souffle court, une larme à l’œil gauche lui piquant la joue alors qu'elle y traçait son sillon.
- Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mer 3 Fév - 0:33
Une seconde suivit la trace laissée par son aînée sur son visage d'ange, puis une troisième se forma sous son autre paupière pour enfin ouvrir la voie à un véritable torrent. Le bouffon poussa un long sanglot plaintif et désespéré et maints gémissements répugnants à demi-étouffés. Puis, il se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang comme s'il espérait par là changer cette indicible et incompréhensible souffrance spirituelle en une souffrance physique, bien plus tolérable. L'absurde n'était pas habitué à encaisser de telles émotions, lui qui se jouait de tout, qui ne se souciait presque de rien, lui qui ne voyait ni bien, ni mal, lui qui ne faisait qu'engloutir avec un appétit boulimique l'ésotérique poésie, cachée aussi bien dans les sphères du réel que dans celles du mensonge. Des questions toutes naturelles pouvaient se poser, était-il finalement devenu fou ? S'agissait-il d'une apparition qui se jouait de lui ? Son âme imbibée de peine occulta tout cela sans ménagement, en dépit de toute logique. Seule une chose l'obnubilait : cette voix, cette douce voix qui tournait à présent dans sa tête comme une musique lancinante. D'une certaine manière, la créature pathétique qu'il était s'y sentait liée. Il avait l'intuition que les sentiments abjects qu'il éprouvait n'émanaient pas de lui ; mais d'elle. Il leva son regard rougeâtre vers la lune, froide et pâle déesse qui le jugeait, son corps lascivement caché derrière le simple voile de soie des nuages.
- Q... Qui ? Qui ? Q-Quiiii ? Bafouilla-t-il à répétition, avec maladresse, bavant du sang par la lèvre inférieure, et ce jusqu'à ce que la question se change en un râle d'agonie presque imperceptible.
- Q... Qui ? Qui ? Q-Quiiii ? Bafouilla-t-il à répétition, avec maladresse, bavant du sang par la lèvre inférieure, et ce jusqu'à ce que la question se change en un râle d'agonie presque imperceptible.
- Maître du jeu
Re: Un couloir
Mer 3 Fév - 0:40
La lune était pleine et majestueuse ce soir là. C'est tout ce qu'il vit dans sa triste situation. Au reste, nulle réponse. Folie ou réalité éthérée, il le découvrirait ou non, s'il avait le cœur de chercher une réponse. Plus tard cependant, cette courte mais intense aventure l'avait épuisé, il avait besoin de dormir.
- Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mer 3 Fév - 0:44
Après un long moment à se morfondre avachie sur elle-même, la créature longiligne se résolut à récupérer ses gants, à refermer sa boutonnière, et à aller se recoucher dans sa sueur froide. La fatigue l'accablait, cette tristesse avec elle, il lui fallait se reposer immédiatement. Ses esprits lui reviendraient le lendemain, tout du moins l'espérait-il sans y songer réellement.
- Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mar 9 Fév - 21:41
La banalité rance et prosaïque de la routine laborieuse des journées de formation "offertes" gracieusement par les adultes de Kaer Morhen avait fait tampon entre le jour des larmes mystérieuses, et celui qui vit le retour du bouffon à ce balcon. C'était là qu'il avait entendu, ou tout du moins cru entendre, cette voix éthérée qu'il avait longtemps voulu chasser de sa mémoire, balayer comme si cela n'avait été qu'un rêve dont la présence sous une forme intelligible dans ses souvenirs ne pouvait être que sporadique. Ce ne fut pas le cas. Encore et toujours, elle l'obsédait. Pendant l'entraînement, lorsqu'il devait éplucher ces interminables glossaires remplis de monstres, lors de ses balades, quand il chantait ou jouait de la musique, au réfectoire et surtout le soir, quand il s'enfonçait dans son lit, tétanisé à l'idée que tout cela ne se reproduise. Le garçon à l'allure de ver devait exorciser tout cela, lever le voile et se rapprocher enfin d'elle, qu'importe l'issue de cette nouvelle rencontre. Il était donc là, de retour, il écoutait. Qu'écoutait-il ? Lui-même ne le savait pas. Venait-elle de l'extérieur ou de l'intérieur ? Cherchait-il dans les cieux, ou dans son cœur ? Il ferma les yeux, accoudé au rebord sous la lueur pâle du soir, et il se plongea dans un état de profonde concentration pour peut-être enfin le savoir.
- Maître du jeu
Re: Un couloir
Mar 9 Fév - 22:11
Quelques minutes de méditation pour Nero, mais rien à l'horizon de son cœur ou de son esprit, les seules voix qu'il entend sont celles de camarades dans la cour. C'était à se demander s'il n'avait pas rêvé l'autre fois, mais cela lui avait semblé si réel...
- Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mar 9 Fév - 22:36
La question n'était pas sans pertinence en effet, il y songea finalement, déjà ennuyé par cet échec. Tout avait après tout commencé aux dortoirs, alors qu'il dormait, et chose étrange... Il n'avait visiblement réveillé personne malgré le boucan qu'il avait dû faire en sortant. Il n'avait donc plus qu'à essayer de reproduire ce qu'il avait fait la dernière fois. Il retourna donc en direction des dortoirs, d'une démarche lente, et tenta de reproduire à l'exact sa fin de journée de la dernière fois, avant de se coucher et d'essayer de dormir.
- Maître du jeu
Re: Un couloir
Mar 9 Fév - 22:39
Cela ne produisit rien. Le lieu n'était peut-être pas la clé.
- Nero l'absurde
Re: Un couloir
Mar 9 Fév - 22:52
Puisqu'il ne parvenait pas à reproduire les événements à sa guise, il en déduit qu'il n'avait plus qu'à chercher autrement. Il partit donc en direction de la bibliothèque, avec en tête l'idée de trouver des livres sur les malédictions, emprises, et dans le doute aussi, sur les maladies mentales. Peut-être ses "symptômes" allaient-ils être décrits quelque part...
|
|
|