Le couloir de L'Entrepont

Avant de disparaitre dans le couloir de l'entrepont d'où affluait l'eau, à la suite de Lyna. Kamile gueula d'une voix aigue et aiguillée.

- PASSEZ TOUS LES OBJETS ENCOMBRANTS QUI VOUS SERVENT PAS DANS LE COULOIR, DES BOUCLIERS AUSSI; ILS VISENT COMME DES BRELLES ET ON VA BIEN S'ELOIGNER DES TIREURS:  L'CPITAINE EST PAS SUICIDAIRE, FAITES REMONTER L'INFO, ON VA ESSAYER DE SAUVER LA SIFFLEUSE. SI L'EFFYGIE DOIT Y PASSER, QU'ELLE Y PASSE PAR EUL TROU, SINON ON EST FOUTU. DEMANDEZ A DRAKE SI ÇA PEUT SE FAIRE AVEC SES MACHINS, CORDES, OU RODDIN A UTILISER SES BOULETTES DE FEU POUR L'AIDER !!

Son regard hagard se maintiendra du côté de Brashen qui avait eu l'idée de faire appelle à Drake, mais était comateux. Il avait un grand couteau, Lyna un hachoir et une dague, en ajoutant les autres qui suivraient, obtenant des outils rudimentaires mais utiles pour l'urgence. Avant, il fallait voir l'étendu des dégâts.

- Tu penses que tu vas tenir ? J'espère vraiment qu'ils sont entrain de reculer, au moins on aurait un poids en moins. Allons, plus vite on colmate, plus vite on pourra repartir.

En parlant d'une voix plus aigue, les cheveux marrons ravivés, le jeune accumulait des débris emporté par le courant des chambres etc.

Exaspéré par l'inexpérience de ses compagnons et leur absence de bon sens, Brashen s'arracha les cheveux de rage tout en jurant.

-C'est pas bien compliqué putain, Kamilé magne toi d'aller chercher les outils : hache, marteau, scie et clous, ordonna le jeune homme qui se transforma en officier pour sauver La Siffleuse. Benoit arrache une porte de ses gonds et pose moi dessus, je devrais flotter et tu seras libre de tes mouvements. Quand le bleu revient vous arrachez quelques planches du sol et vous me colmatez cette saloperie de breche, compris ? Alors bougez vous le cul et que ça saute.

Lyna s’engouffra vers la brèche, suivie de Kamilė et quatre mercenaires, déterminés à sauver le navire. Tanqueray débarquait aussi d'ailleurs, l'on ne savait trop d'où. Remit de sa surprise, le second, avec assez de charisme et d'assurance pour leader, criera à l'adresse des personnes présentes, les ordres suivants :

- COLMATEZ LES BRÈCHES, OU REMONTEZ AIDER, J’M’EN FOUS, MAIS FAITES QUELQUE CHOSE D’UTILE! VOUS! ALLEZ EN BAS! BARILS, PLANCHES, OUTILS, TOUT!

Trois gars se ruèrent vers les profondeurs, bientôt suivis par Benoît à qui furent remises les clés.

- Ta gueule Brashen! Va te reposer! Eh, Jaqkoye, pas si vite!

- Ouais?

- Ramène ce débile avec toi en haut! J’vais descendre! Dira Benoît, qui pensait que le pont sous la nuée de flèches était moins dangereux que les étages inférieurs pour Brashen...

- OKÉÉÉ!!

Brashen sera donc transféré vers le pont, les autres pourront se rendre à la cale avec les trois hommes de l'équipage. Car ils n'auront rien trouvé, permettant de fermer la brèche ici, sinon un bout de planche brisée, et les quelques meubles se trouvant dans les cabines proches.

- Laisse-les Kamilé! Aide moi à tirer ces meubles, vite !!

Elle s'agrippa comme une forcené, pour tirer ce qu'elle trouva de bougeable, pour essayer de la ramener devant la brèche, et réduire l'inondation, le temps que les autres reviennent avec des planches. L'aide de Kamilé, ne serait certainement pas de refus...

Pas de nouvelles, bonne nouvelles. C'était le cas pour les dames ? Diable, Kamile ignora la Brashen sur son radeau et n'eu même pas la bile de satire pour lui. Il lui demandait de récupéré pleins de putain d'outils, c'était pas la foire à la saucisse ici, y'avait pleins d'armes et de malabars enchantés. Kamile n'aurait pas plongé dans l'eau pour récupérer le métal en fond. Les autres peut être, ils étaient assez "marins" pour faire ça, mais le jeune décida de se mettre à l'autre bout de l'armoire et de la sur élever du sol pour qu'elle soit portée vers le courant, déterminé. Bien qu'elle soit une fille de la terre, être terre a terre était aussi bien. L'être acquiesça, son genou droit dessous pour le maintenir a une certaine hauteur vers le milieu vers la brèche.

- En même temps ! On met les portes de l'armoire vers l'extérieur du bateau pour contenir l'eau au cas où.. elle y rentrait ?

Les deux frêles jeunes gens auraient eu bien du mal à porter une armoire sans l’aide des quatre gars venus les aider: remontant bien les manches pour montrer leurs muscles, gonflant le torse, et jetant des coups d’œil à Lyna, l’appel de la beauté était plus fort que tout, même la nature déchaînée: ça aurait pu être poétique, si les gars en question n’étaient pas de gros balourds. À quatre, ils collèrent ainsi l’armoire contre la brèche: ça ne la bouchait pas totalement, mais ça aidait.

- Eh lô y’a eu plein eud scousses! Les djeuns allez chcher les zot trous, nomalement de cque jentendu clui le plus gros! Zavez lforce nan? Allez-y lô! Faut sauver le bateau, de vrais héros hehehe...

Il fit un clin d’œil à Lyna, tandis que les trois autres maugréeaient.

- Je ne sais pas, je ne sais pas !!...

Avait répondu Lyna à Kamilé, ne comprenant pas ce qu'elle voulait dire, et étant trop agitée pour essayer de comprendre. Quoi qu'il en soit, elle se décalera lorsque les siffleurs arrivèrent pour faire ce dont elles étaient incapables. Concernant leurs attitudes : Lyna était gênée, naturellement, d'autant qu'elle était entièrement trempée. Ce qui n'était pas la meilleure chose pour garder l'intimité de son corps sous les vêtements... Néanmoins, elle fut soulagée par l'apparente galanterie de ces hommes, qui ne profitèrent pas de la situation quasi-apocalyptique, pour lui faire du mal. Un sourire maladroit, reflété par les torches vacillante du couloir, décorera son visage un court instant, puis un hochement de tête énergique, avant qu'elle ne s'active à chercher la brèche suivante.

- Maintenez l'armoire, où elle se décollera !!

Fut lancé d'une voix haletante, alors qu'elle s'enfonçait plus loin dans le couloir marécageux.

- Oui, plus de volume pour boucher le trou et maintenir l’eau à l’extérieur dans ce sens, que le plat de son revers. Affirma l’indéterminé avec aplomb.

Sans donner de regards aux malabars, Kamile positionna avec leur aide et celle de Lisa le frein. Ses habits collaient, mais l’avantage des couches faisaient qu’il n’y avait rien de plaisant à voir, si ce n’est des cheveux faisants plus naturels et remettant en contexte son visage avec son âge. BREF.

- Je vous retiens ! Lâcha le jeans.

Avec Lisa devant, Kamilė la suivit. Son regard grisâtre tangua avec le bateau, depuis la poupe humide, avant de ne fouiller les chambres rapidement, dont celle où la porte avait été défoncée sous les ordres de Brashen.

- Rien ici non plus, c'était la dernière chambre !

D'un geste brusque de la main, Kamile referma la porte de la chambre tandis-ce que le bateau heurtait encore un rocher.

- Autant en emporte le vent avec le bordel d'œil de verre d'Izak ! Il a vu une sirène et il perd ses moyens comme un avorton ?!

En écho, des cris de douleurs retentirent à la surface et un juron s'extirpa des lèvres du chercheur. Et Kamile accourra jusqu'à la cabine de Roddin en ordonnant à Lyna de vérifier -comme ils l'avaient fait- la cabine du second, n'éclairait pas de lumières avisés le capitaine au contraire de Roddin, cherchant le combat perpétuellement (au vu du choc sur les rochers, toujours pas éloignés). Sous l'emportement, ses deux mains tirèrent et tournèrent la poignée sans que rien ne se passe. L'envie de voir un carnage était bien en dessous de ses priorités. D'un coup d'œil, il regarda si une plus grande quantité d'eau filtrait sous la porte. Si c'était le cas en suite, comme la porte devait être sacrément humide et peut être plus fragile, ce dernier essaya d'enfoncer la porte d'un cou d'épaule.

- Il faut aller chercher les clefs ! Si celle du doc est verrouillée, celle d'le "Tank" doit l'être aussi. Va prévenir les gars qui tiennent encore l'armoire et d'les aider et qu'si tu tombe sur des barils et trucs utiles qui flottes essaye de bloquer ! Je vais chercher les clefs !

Directement, l'jeune partira s'il n'était pas retenu. Il avait fait état du niveau d'eau et humidité des portes respectives ainsi que de l'air passant, pour savoir qu'elle clef prioritaire prendre.

Si des brèches existaient dans les bureaux, sans doute auraient-elles vu de l'eau sortir par le bas... Si c'était bien le cas, alors Lyna voyait mal le fait d'aller chercher les clefs comme la meilleure alternative.

- On a le temps pour ça ?!?

En grognant, elle tentera d'enfoncer aussi une porte, s'aidant de sa dague s'il le fallut.

- Je comptais faire fondre le métal mais avec l'humidité..

Kamile lança un regard vers une des portes qui contenait un meuble près de la porte.

- On ouvre en faisant barrage avec un autre meuble pour repousser l'eau et pas inonder le couloir ?

Lyna se dit que le stress devait faire chavirer la raison de Kamilé autant que la tempête faisait chavirer le navire. Sans s'émouvoir pour autant des divagations de son seul ami ici, la princesse à qui tout souriait, s'élancera dans la cabine, pour chercher la brèche qu'elle espérait suffisamment petite pour n'avoir pas besoin d'un meuble. En effet, si ils avaient besoin de la force des marins plaquant l'armoire dans le couloir, la grande brèche s'ouvrirait de nouveau.

- Tu vois quelque chose d'utile ?!

Criera-t-elle à l'adresse de Kamilé, cherchant de son côté aussi ce qui pourrait servir. C'était en soit, une réponse affirmative à la question de la mousse déguisée en homme.

- M.. Merglbhgblh!...

L'eau l'emporte, et finit de faire d'elle un chiffon noyé. Mais pas blessée, et encore assez vigoureuse pour se relever, Lyna fait ce qu'elle peut, et entre dans la cabine après avoir jeté un coup d'œil inquiet (puis soulagé) vers Kamilé qui n'avait rien.

Elle observe de nouveau donc.

- Non attends, n'ouvre pas encore la..

Le stress ne prend pas que Kamilė mais aussi Lyna qui n'a pas attendu qu'ils aient récupéré de quoi contrer le courant qu'ils étaient une fois de plus emporté par l'eau, encore plongé dans les eaux glacés, une belle chute..Le souffle coupé et le froid l'engourdissant en plus de la surchage de vêtement emplis d'eau, son corps grelottant émergera de l'eau en enfonçant avec hargne son couteau dans le mur le plus proche pour se maintenir debout.

- Ça.. ça va ? Il faut.. Il faut rentrer dans.. dans le bureau. 

En suite, l'eau chassé de ses yeux, une grimace tendit le visage fin. Le brun essaya de voir la résistance de l'eau et le courant pour savoir s'il pourrait rejoindre Lyna dans le bureau avant d'à demi nager, aider par son couteau.

- LES GARS, ÇA BAIGNE POUR VOUS ?!

Cria-t-il dans le couloir derrière, oú l'eau continuait, tellement dans l'urgence que de l'humour jaune dégoulinait de ses vêtements trop pesant à cause de l'eau, créant un nuage de vapeur les lèvres violettes.

- On.. On va attraper la mort.

Kamilė mettra quelques secondes pour rejoindre Lyna, mais y parviendra. À son cri, les mercenaires répondiren.

- BAH BEN SÛR QU’ÇA BAIGNE ON EST DANS L’EAU!

- AHAHAHAH!!!

- TA GUEULE ON VA PTETE MOURIR T’ES CON OU QUÔ?

- OUAIS FERME TON GUEULE OGRILN!

Une fois remis de leur surprise, aux pupilles des deux jeunots se découvrit la vision de la chambre de Tanqueray sens dessus dessous: le hublot avait explosé, les murs étaient imbibés d’eau, d’ailleurs, le mur du hublot était paré d’une crevasse au moins aussi longue que deux mains et aussi large qu’un avant bras à vue d’œil. Le trou semblait également continuer vers l’étage inférieur... Si la mer avait été calme, aucune eau ne s’engouffrerait ici, mais, déchaînée comme elle était... Les draps du lit étaient totalement foutus, et les meubles avaient, et bien, pris l’eau... Libre à eux d’entrer ou faire autre chose...

Kamilė s’approcha et vit ce qui devait être vu, ignorant les jumeaux. Alors que Lyna était figée, d’un élan, sa main baladeuse et déterminée vint récupérer l’avant bras ou encore le pan de l’habit de sa protégée pour l’attirer vers l’arrière et faire un signe négatif.

- On doit alerter le capitaine, je regrette mais c’est une brèche trop importante pour qu’on s’en occupe à deux, ou que tu t’en occupe seul, Lisa..

Il ne laisserait pas le glas sonner maintenant. Dans leur forces amoindries par le froid et les refus de l’océan, le jeune refusait de la faire aller plus loin.

- LES GARS, LE TROU À DÉFONCÉ LE HUBLOT ET CONTINUE SUR L’ÉTAGE INTÉRIEUR. UNE IDÉE ?

Dans ses poches se trouvaient quelques épices hydrophobes qui pourraient peut être rendre plus hermétique le bois comme avec le seau, mais c’était un petit sachet. Il le retira de sa poche et l’eau qui avait passé dans le tissus restait à la surface du « sable ». Sans réelle idée, elle remit ceci à Lisa, l’ayant vu en versé dans le seau dans la cuisine, lorsque la gerbe l’avait prit.

Lyna ne pourra rien faire, car Kamilė la retient fermement par la manche.

- J’EN SAIS RIEN MÔ! ESSAYEZ DLE BOUCHER! C’EST GRON COMMENT? SI FAUT PRTER UN GROS TRUC EUH...

- ALLEZ CHRCHÉ DGAR EN HAUT SINON?

Kamile eut alors une idée pour retenir au maximum l’eau et minimiser l’étendue des dégâts, fixant les draps imbibés tout comme les meubles.

-Récupérons tous les draps, les cousins des chambres, et enroulons les sur eux même comme des édredons. Dans chaque couches, nous y insérerions un peu de ces condiments qui isolent.. nous mètrerions ça devant les meubles de bois et aux espaces à combler.

Réfléchissant, il laissa un petit silence.

- Va donc récupérer du tissus et je crois me souvenir que certains avaient utilisé du zaatar pour gonfler et rendre meilleur et odorant leur couche, peut être que tu en trouverait en plus.. je vais chercher des gars pour déplacer les meubles. Surtout, tu fais attention et tu ne t’aventure pas seule dans la cabine inondée. 

Elle n'avait pas énormément insisté, lorsque Kamilé la retint. "Le" blond lui donnait une bonne raison d'abandonner, que ce fut son but ou non, et l'évocation du capitaine ne donna guère grand espoir à Lyna :

- Qu'est-ce qu'il peut y faire, ton précieux capitaine ?...

Souffla-t-elle avec une forme de résignation, mais surtout de frustration elle même mêlée à la colère. Comme si elle se défoulait sur le pauvre Kamilé qui n'avait au bout du compte rien demandé, et était gentil comme tout... Elle ne comprenait ensuite rien à ce que ce dernier racontait, la noble n'était pas herboriste, du "zaatar" ?? Lyna se tint le visage, et s'appuya sur un mur, tenant difficilement l'équilibre dans le tango incessant du navire...

- Comment tu fais pour être aussi calme...

Souffla-t-elle à voix basse, Kamilé n'entendrait peut-être même pas. Puis, elle détacha son dos du mur, et en utilisant ses mains pour s'y tenir, commença à s'avancer dans le couloir, vers les autres cabines. Avant de se faire, elle aura répondu à sa camarade :

- Très bien... Je vais chercher ça, fais vite, s'il te plaît...

Elle tentera donc de mettre au point le plant de Kamilé, sans grande conviction cependant.

Kamilė ne répondit pas et lança un regard vers le plafond. Rien, il ne pouvait absolument rien faire. Si c’est lui qui conduisait leur navire, alors ce « précieux capitaine » aurait tôt fait de tomber à la mer ou récupéré et convoité par leurs ennemis invisible.

A sa seconde question, un de ses doigts fila ranger une mèche de son invitée derrière son oreille, comme pour lui retirer un poids, infime fut-il.

- Je ne fais pas. J’ai juste appris à passer pour calme pour tenter de calmer l’autre. J’espère que cela restera entre nous..Parfois, ça a un effet boule de neige: c’la...c’la peut énerver et frustrer et.. ce n’est pas.. un mal. Au moins, c’est un effet naturel et c’est un autre moyen pour se calmer.

... Silence, les yeux dans les siens.

Le froid me tétanise, je ne m’excuserais pas de garder le sang froid, puisque c’est la faute à la température nordique du sud.

Ironie maladroite, une grimace flasha son visage avant de disparaître, en même temps que son corps revenant une minute plus tard.

- Il ne peut rien faire Lisa.. nous avons perdu un précieux temps et la marche droite de Brashen. Il a grimpé au mât, je suis arrivé et il a glissé de la corde.. il y a eu un grand bruit, il y a des blessés et le capitaine conduit, le capitaine conduit !

L’énervement se traduisit par son poing qui se ferma. Un œil rageur observa l’installation veine, démoralisé.

- . . . Je devrais aller me battre. Le contrat ce n’était pas ça, nous devions protéger l’autre, nous ne protégeons personnes ! Le bon sens était parfois plus présent chlez pirates !

Le silence de la faiblesse avait répondu à Kamilé. Et les secondes qui suivirent, virent la situation s'empirer, sans que la lumière ne renaisse d'aucune sorte, car le duo ne parvint à rien, et les hommes envoyés dans la cale ne revinrent pas non plus, pour une quelconque raison. Comme un parasite insidieux, le désespoir envahit Lyna. La nature était trop forte, l'envie de laisser aller, tout simplement trop grande. La jeune fille se laissa glisser contre un mur, jusqu'à être à moitié submergée par la flotte. Des larmes incontrôlables alimentèrent l'inondation qui n'en avait guère besoin. Des larmes invisibles, car elle était déjà toute d'eau... Retenant ses sanglots, la noble jeta un regard empli d'une tristesse indolente vers les hommes qui tenaient l'armoire au loin. Puis elle parla d'une voix chevrotante, par le froid et par la peur. Même résignée, la mort était terrifiante.

- Nous ne protégeons personne... Nous ne sommes pas même capables de nous protéger nous même...

Elle attrapera la main de Kamilé, la retenant si elle voulut partir, tout en regardant de nouveau les marins qui devaient peut-être eux aussi perdre espoir peu à peu.

- Reste ici s'il te plaît... Je vais t'avouer un secret...

Elle déglutit, s'essuie le visage en vain, et souffle doucement.

- Je m'appelle Lyna, pas Lisa. Voilà... Tu sais au moins mon prénom. Cela n'a plus d'importance, si tant était que ça en eut, maintenant que c'est la fin... Tu le réalises n'est-ce pas ? Que c'est la fin, hein ?

En levant les yeux vers Kamilé comme pour l'implorer. Elle lui saisit la main avec les deux siennes, l'empoignant fort, la fixant dans dans ses saphirs.

- Que crois-tu qu'ils vont nous faire, lorsqu'ils le réaliseront aussi ?...

Plus qu'elle ne l'eut jamais été, elle semblait terrifiée... Mourir était déjà insupportable, mais mourir souillée...

Face au silence, Kamilė l’observa avec de grands yeux peinés. La seule chose qui restait chaude était une pierre, gardé prêt de son cœur en protection, celui-ci était plus chaud que le reste de leur corps gelés, et exceptionnellement son porteur le retira. C’était ce qui canalisait son calme comme un bouchon, et en le retirant, son corps trembla. Son visage s’affaissa et son corps tomba à genoux.

- Nous essayons.. il faut se raccrocher à ce qu’on a. Cette pierre viens de chez moi, de la terre natale et de ma famille. Qu’est qu’ils penseraient de moi si je n’essayais pas de me débattre alors qu’ils m’ont tant donné ? Tu ressent cette chaleur ? Souviens toi que tu as un père qui t’attends et qui..

Sa main déposa le galet sur le front de la fille avant qu’elle ne lui prenne les mains et serre en même temps cette pierre entre leur paumes, échauffant leur touché. [=size10] a confiance en toi..pour toi[/size]

- Je suis là.

Sa tête se pencha, elle était proche de son oreille, pour garder l’océan de sa confidence, tandis que les yeux brumeux se tournaient vers la brèche.

- Lyna.. Souffla l’usurpateur d’attitude sorceleuse, avant d’être violemment projeté dans l’eau. Rapidement, ses mains se placèrent autour de Lyna pour la protéger de la chute. Abasourdis, ils restèrent quelques longs instants immobiles. Son cœur battait fort, la terreur le prenait. Il entendait distinctement les cris et songeait à la mort. Pourtant, ils étaient toujours vivant et, lorsque le monde afflua avec l’eau, le protecteur se redressa avec elle.

- Je.. je..

Son regard semblait perdu, observant les bras qui s’affairaient. Kamile n’avait plus d’idées et la gardait sous son emprise, sous le choc. Ses questionnements ne trouvaient pas de formulation tant les réponses étaient redoutés. Il observa les blessures.