Un couloir

- Eskel!

Lucius semble hésiter, il regarde une autre porte, avant de poser sa main sur la poignée de l’armurerie, prudemment mais de façon normale. Il tente de tourner la poignée sûrement fermée.

- Je crois que c’est ici... ESKEL!

Il fronça ensuite les sourcils, et tapa trois coups sur la porte.

- Ouvre Eskel! Réveilles-toi!

Il se gratta ensuite l’occiput, feignant le doute. Il regarda une porte fermée à côté, la même que tout à l’heure.

- J’ai oublié... C’est cette porte ou celle-la qui donne au bureau d’Eskel.. Euh...

Il haussa les épaules.

- Bah... Je suis devant cette porte, j’essaye d’ouvrir celle-la, si c’est pas celle-la, bah... c’est l’autre.

Si rien ne l’en empêche, prudemment, Lucius essaye d’enfoncer la porte avec son épaule gauche tout en activant sa vue éthérée. Si au dernier moment la porte semble se solidifier, ou que des filaments éthérées tourbillonaient dans la porte ou sous ses pieds, il fera en sorte d’esquiver l’attaque.

La demoiselle lance un regard derrière elle où tous tombaient. Elle savait bien qu'être seule n'était pas judicieux, elle le savait pertinemment. Cependant ils étaient déjà trois à l'armurerie et elle était en retrait, qui sait si en cavalant pour aller au devant d'eux et entrer dans l'armurerie elle ne se ferait pas violemment réprimer ? C'est pour cela que la cadette choisi de descendre prudemment les marches, les mains en avant.

- Je descends chercher la source des filaments, prenez moi une arme si vous le pouvez. Bonne chance, et les murs ont disparu.

- Violette ne pars pas aussi...

Tout le monde semblait vouloir n'en faire qu'à sa tête ce soir. Ymerej essaya d'aider Carmia et Poddrick pour ensuite continuer à avancer en leur compagnie.

Voilà qu'à l'énervement et à la douleur venait s'ajouter la dépression, soudain prise d'une profonde lassitude Poddrick qui s'éloignera des fils, en fait il n'avait plus aucune envie de continuer ce périple qui ne semblait mener nul part. Il n'avait aucune idée de ce qu'était ces fils à la con mais il ne comptait pas les toucher, en fait il voulait juste se tirer loin de ce qui ressemblait de près ou de loin à de la magie :

- Putain raz lbol de cette merde… Démerdez vous avec tout ça…

Sera ses paroles d'adieux alors qu'il partiera dans le sens inverse des filaments éthérés, suivant le chemin qu'il avait prit jusque là pour éviter un autre piège magique et utilisant la vue éthérée pour éviter les autres potentiels pièges.

- Eskel! Ouvre putain! Ouvre!

Sa vue éthérée toujours active, il se met dos à la porte, prêt à esquiver une quelconque attaque, il met un gros chassé arrière avec toute sa force au niveau du verrou, sûrement la partie la plus fragile de la porte, étant donné que c’est l’endroit où la porte s’emboîte dans l’encadrement.

- Aller Eskel!

Son esprit reste toujours hermétique aux intrusions extérieures.

Soudain, tandis que sa volonté de persévérer à atteindre l'armurerie où était entreposé leurs précieuses armes prenait le dessus sur ses actions, elle fut rapidement balayé par un imprévu de taille. Annihilée par un ressenti handicapant pour sa progression et sa mobilité, Carmia découvrit l'origine de cette mélancolie qui venait la tirailler avec ferveur : trois filaments bleuâtres qui leur barraient la route à elle et Poddrick. En déduisant que leur proximité impactait l'ampleur que la sensation de malaise leur offrait, elle fit un pas en arrière, avant d'essayer de contourner ces miasmes singuliers - sa vue éthérée toujours activée - :  

- " C'est ça qui nous joue des tours depuis tout à l'heure ? Ces p'tites merdes ? "

- Rejoins Violette et ne fais rien d'inconscient Poddrick ! Carmia reste avec lui et ne touche pas les filaments !

Lui avait passé ces fameux filaments et ne ressentaient pas leurs effets, il était maintenant séparé de ses deux compagnons et voyait Lucius gueulait sans raison. Il alla rejoindre, constatant que la porte semblait fermé.

- Putain Lucius arrête de crier, tu vois bien qu'Eskel n'est pas là. Me dis pas que cette porte est bloquée...

- C’est la porte du bureau d’Eskel! Faut le réveiller!

Isolant son esprit de toute intrusion, il donne cette fois-ci un coup de pied latéral au niveau du verrou, avec la semelle de sa botte. Sa vue éthérée activée, il est prêt à esquiver à tout moment.

Les filaments qui auparavant n'étaient que rares se mettaient maintenant à pleuvoir. Des filaments… partout, un mélange de désespoir, de colère, d'incompréhension. La confusion régnait de toute part et aucun des endroits ne semblait plus sur, il n'avait aucune putain d'idée de quoi faire. Seul possibilité qui restait à son esprit, les cris débiles et agaçant qui continuaient à résonner : ESKEL, ESKEL, comme une unique prérogative. Il se dirigera alors rapidement vers la porte en évitant les filaments, le visage auparavant pâle virant maintenant au rouge comme si il avait trop bue et il poussera Lucius. Il prendra alors le manche de son couteau et tabassera la serrure avec, n'hésitant pas à utiliser son, Si ça ne menait à rien il se contentera d'essayer de défoncer la porte à grand coup d'épaule n'hésitant pas à utiliser sa force magique comme physique tout en gueulant :

- PUTAIN DE PORTE DE MERDE TU VAS T'OUVRIR, OUVRES TOI BORDEL !

Les insultes bien qu'inutiles avaient au moins l'avantage de le maintenir un peu éveillé et de lui donner un but dans ce chaos de sensations contradictoires.

Un immense sentiment de tristesse l'envahit donc au contact de ce filament. A tel point que ses yeux s'embuèrent comme si Ymerej allait se mettre à chialer. Il ne comprenait pas, il ne comprenait d'ailleurs plus rien. L'insulaire détourna le visage pour ne pas que Lucius ne le voit dans cet état.

- Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Tu vas m'expliquer ?! C'est l'armurerie !

Essayant de faire gaffe à ne pas toucher un de ces fichus filaments Ymerej tenta d'aider son camarade à défoncer cette porte. Et à ne pas pleurer aussi.

Longeant avec précision et rigueur la marais ésotérique qui se formait entre eux et la sortie du corridor, Carmia s'empressa de rejoindre la troupe qui n'avait pas avancé d'un pouce quant au déroulement du plan, s'ils en avaient un d'ailleurs... Elle sommera à Lucius à sa manière de ne plus beugler le nom de son Don Juan :

- " Mais putain ferme la, il n'est pas là bordel de merde ! "

Avant de serrer son poing et concentrer toute ses capacités que pouvait suinter son corps au niveau de ses phalanges, constatant que la cloison était de bois, si tout se passait comme elle l'avait prédis, elle devrait valdinguer et être réduite en miette aisément.

- ESKEL NOUS APPELLE À L’AIDE REGARDEZ! IL FAUT L’AIDER IL EST DERRIÈRE CETTE PORTE!

Son esprit toujours hermétique, déterminé, il met plusieurs chassés sur le verrou, vue éthérée activée, prêt à esquiver quelconque attaque, magique... ou non.

- Poddrick !

Cet étrange sentiment de détresse et de mélancolie... Cela venait d'Eskel ? Ymerej était perdu et ne comprenait absolument pas si ils étaient dans le réel ou non.

- Bon, ouvrons cette porte de merde !

Le balafré essaya de mettre de côté du mieux qu'il pouvait ces sentiments qui troublaient son esprit afin de laisser sa bestialité prendre le dessus. Si il y arrivait il prendrait un peu d'élan et se jetterait sur la porte pour la défoncer.

Plus le temps passait, et plus ce sentiment putride la gagnait. Une mélancolie dévastatrice la consumait, une inaliénable envie de rebrousser chemin pour ne pas être exposée plus longtemps à la vue de ces filaments. Elle vivait une véritable déchéance émotionnelle, et garder les pieds sur terre ainsi que sa conscience à l'affût de son don n'était pas chose aisé. Pourtant, si son mental d'acier le lui permet, elle lèvera le poing vers la porte qui avait assailli il y a quelques secondes, puis finalement le laisse en suspend. Arriverait-elle à incanter un Quen avant que la porte ne lui rende le coup ? Si ce n'est pas le cas, les conséquences seraient désastreuses. Alors, surpassant ses habitudes qui étaient loin d'être les plus intelligentes, elle demanda l'avis à ses camarades sur la démarche à suivre :

- " Bon, on insiste ou on se casse ? Si c'est pour se faire défoncer par une porte autant trouver une autre entrée, une fenêtre par exemple "

- Allez Poddrick viens, c'est ouvert !

Après quoi Ymerej rentra dans l'armurerie.

Alban débarque dans le coin, attiré par le bruit produit par la fine équipe.

-Bordel mais qu'est ce que vous foutez ?!

Poddrick entendra le petit jeune arriver, il l'avertira du mieux qu'il pouvait au vu de sa voix qui devait penner à sortir de ses poumons :

- Essaye d'éviter les filaments bleus et utilise lvue éthérée pour surveiller lsol, il est piégé…

Il reprendra tant bien que mal sa progression en utilisant la vue éthérée.

Il essaye d'appliquer les conseils de Poddrick du mieux qu'il peut.

-C'est noté !

Il active donc sa vue éthérée et fait très attention à là où il pose ses pieds, préparé à tout. Il s'introduit comme il le peut dans l'armurerie.

Casei arrive en ses lieux avec les deux rouquins de Kaer mohren. En venant ici, elle vit au loin Podpod, son ami plutôt mal en point et au sol. Courant vers lui, elle demande à haute voix.

"Oh putain Podpod ! Qu'est-ce que t'as fais ? Et qu'est-ce qu'il se passe ici bordel ?"

Finissant sa course à ses côtés, elle essaye de voir ce qu'il a physiquement.

Violette accourt au près de Caseï, celle ci regarde autour d'elle, le poids qui l'incombait avait disparut et ses paupières tendaient à se fermer. Elle passa sa tête dans l'armurerie pour savoir ce qu'il advenait des autres et ne posa pas de questions pour laisser souffler ce pauvre Poddrick.