La salle de bain

La porte de la salle de bain s’entrouvrit légèrement, assez pour laisser passer une petite tête rousse. Ouf ! se dit Lynos, soulagé, ce ne devait pas être l'heure de la douche mensuelle de Kantz et il ne risquait donc pas de le trouver nue comme un ver, "l'arme" à la main.

Le garçon poussa la porte et entre dans la salle d'eau. Les bains étaient pour le moins rustiques mais, pour autant, très efficaces par le biais de runes magiques.  

Ce qui l'attendait était des plus répugnants, des poils et cheveux de toutes tailles et de toutes couleurs jonchaient le sol et avaient commencé à coloniser la tuyauterie.

Déterminé, le regard sombre, l'enfant noua ses cheveux d'un geste ferme et viril. Puis il enfila ses gants tel Eadwacer enfilant une des catins de l’Étalon Fringuant, c'est à dire avec rapidité mais fébrilité. Après avoir nettoyé une bonne partie de Kaer Morhen (réfectoire, écurie, laboratoire des mutations, salon bleuté) les pouvoirs de Lynos étaient à leur paroxysme.

Il s'agenouilla près de l'évacuation des douches et enfonça son bras à recherche d'un corps étranger, qu'il trouva malheureusement. Le garçon remonta une énorme boule qui devait être composée des poils et cheveux de tous les habitants de Kaer. Il trouva des longs cheveux roux et bouclés, appartenant sans doute aux demoiselles, divers poils blonds et bruns et aussi ... des poils d'animal !  Pourquoi Alban se transformait-il pour prendre sa douche ? Il ne pouvait pas se lécher le cul comme tout les chiens ? Le plus drôle était sans doute que ledit toutou devait être bien plus propre que nombres de ses camarades à l’hygiène douteuse.

Les problèmes de plomberie réglés, le Skelligeois décrassa la salle de bain, puis se débarrassa du calcaire et des moisissures à l'aide d'une mixture secrète.

Le succès était total ! La salle était tellement propre que Kantz pourrait s'observer tout en se ...tout en s'amusant.

- Oui, si personne ne te vois faire aha.. mais si une personne le sent ?

Suite à ça, Violette l'écoute et n'ajouta rien que de l'embrasser sur la joue tandis qu'ils marchaient. Si le prix était de 40 florins, c'était beaucoup et qu'elle remettait en question le fait d'aider Lynos. Pourtant, il avait l'air d'avoir changé et il fallait bien qu'ils fassent la paix et passent définitivement à autre chose. Elle eut tôt fait de le sortir de sa tête celui là. La rousse avait cru qu'ils irent directement prendre les cheveux pour aller en ville. Néanmoins oui, elle songea qu'il devait d'abord se préparer et aussi se laver au moins les mains pour être plus tranquille, et se délester de son travail quotidien. Pourtant, elle ne vit pas le temps passer que déjà ils se trouvaient devant une porte, celle de la salle de bain. Elle s'immobilisa et ouvrit, puis ferma la bouche en riant nerveusement. Son regard parcouru le couloir longeant les dortoirs. Qu'elle heure était-il ?.. La plupart devrait se trouver à Kaer non ? Dehors, elle n'avait pas beaucoup vu de monde s'entraîner.

- Je dois laver ma tunique avant qu'il ne soit trop tard et.. comme.. comme demain si nous allons dehors, et nous avons une longue route.. il faut que je sois propre.. Violette lance un regard à l'autre salle de bain féminine, son œil vrille un peu, peut être la fatigue, si tôt à 18 heure ? La cadette s'était bien entraînée aujourd'hui. Elle avait toujours une petite attitude de garçon manqué hormis ses cheveux longs, ceci n'avait pas changé. Alors pourquoi aller à la salle de bain féminine pour seulement laver sa tunique, laquelle était blâmée pour son utilisation tardive et avait été regardé en grimace suivant l'odeur qui s'était émané de celle-ci.

- Tu y va déjà tout habillé ? Tu n'as pas peur de mouiller tout tes habits ? A moins que tu les laves aussi car tu n'as.. qu'une seule tenue ?

La jeune fille lui ouvre la porte de la salle de bain masculine. En périphérie elle pourrait voir s'il y avait des gens. Son regard était néanmoins encré dans celui d'Eadwacer maintenant, ne s'en détachant pas. Elle posa sa main sur son torse pour le pousser délicatement à reculon pour que ce soit lui qui ouvre franchement la porte.

Violette le vit entrer sans parler. Elle retourna dans son dortoir à pas lent pour y déposer sa besace et récupérer une serviette, sa serviette. Quelques instants plus tard, la fleur revint avec la serviette et respira un bon coup. Puis, elle poussa de nouveau la porte de la salle de bains. Les pieds nus et la serviette devant soi pour cacher sa vue, elle se dirigea vers Eadwacer. Une fois à sa hauteur, la demoiselle s'accroupissa au niveau de ses vêtements pour les récupérer dans la serviette, ses yeux violets brillaient. 

D'une main, la novice retira sa tunique, de l'autre, elle releva la serviette contenant les habits qu'il avait retiré. La serviette cachant son buste, le bras nu tendit le.haut pâle à son amant. Silencieusement, elle lui demandait de la laver, le visage doux..

La main qui se posa sur son poignet, chaleureuse après l'exposition aux flammes lui parcourut un frisson qui la fit lâcher la tunique.. cette main se posa sur la joue du sorceleur, lui gardant ses habits contre elle, entre eux deux.. ses lèvres s'accrochaient aux siennes avec douceur et fermeté. Ses pieds nus avançaient pour le faire légèrement reculer et sa main droite retenue au poignet ne pouvait encore que lui caresser cette partie du visage, silencieusement.

L'eau de la cabine de pierre était déjà un bruit bien lointain qu'elle pensait faire partit du décor. Dans son mouvement de recul, elle marcherait sur sa tunique, inutile, cherchant de l'autre pied celui de son compagnon.

Profitant de ce rapprochement il glissa sa main droite sous le petit haut blanc qui se tenait habituellement sous sa tunique, pour atteindre cette peau qu'il n'avait jamais vue ni touchée, et pour aller là où il n'était jamais allé ... Laissant ses instincts plus que son expérience (inexistante donc) le guider, il engagea une caresse le long de son flanc à nu, n'osant aller plus loin, de peur de la brusquer ...

S'arrêtant un instant, il se recula légèrement pour la regarder dans les yeux.

"Tu es sûre ? ..."

Malgré la serviette et les habits enroulé, la poigne qui modelait milles choses et détournait la matière de façon si habile, dépassa avec brio le bouclier d'étoffe. Cette créatrice s'engouffra en terrain inconnu.. Frôlant le coton, son touché fut plume sur la peau prude, épousant son contour et le dessinant.. l'onde se plongea sur cette tranche jusqu'à sa tête, jusqu'à ses pieds.. un soupire tremblotant s'amplifia avec la pierre qui les entouraient..

L'améthyste avança lorsqu'il se recula pour lui laisser de l'espace.

- Et toi.. tu l'es ?

"Tu es sûre", ses lèvres avaient prononcé avec tant d'empathie et d'attention et d'amour.. à la fleur dans la haute sphère. Là bas, son tintement à elle n'avait pas retentit. Mais le geste, celui de donner une fleur, avait était le préquel d'un amour qui n'avait cessé de grandir et de la faire devenir plus mature, pour éclore.. Plus mûre, la fille jeta un œil autour d'elle pour se mettre de trois quart. Elle, elle qui avait l'intention de claquer la porte et ses doutes se retourna vers celle-ci. C'était faux de dire qu'elle n'avait pas peur, la preuve étant qu'elle tenait toujours cette armure malléable et encombrante..

Le souffle rapide, elle activa sa vision étherée pour se préparer. Et pourtant, elle déposa les vêtements du jeune homme près de la porte. Elle la ferma, si rien ne le lui empêchait. En suite, la native de Toussaint se retourna avec un sourire en fermant les yeux. Ses pieds commencèrent à se diriger vers lui, essayant de calmer ses battements.

- Oui..

Il la regarda faire avec amour et appréhension, et rit un peu devant sa réponse. Elle était toujours préoccupée par autrui plutôt que par sa personne, une qualité qui l'avait toujours attiré. Il était facile de trouver des hommes voire même des garçons plus jeunes que lui se vantant de leurs ébats et de leurs conquêtes multiples. Ce n'était pas ce qui l’intéressait, même s'il ne pouvait qu'être piqué dans son orgueil quand il avait auparavant assumé n'avoir connu la chaleur d'aucune femme.

"Bien sûr que je le suis, Violette.", répondit-il tendrement, nullement conscient qu'ils étaient épiés ...

Attendant son retour dans ses bras, il la regardait se mouvoir, véritable incarnation de Freya sur terre. Une fois dans ses bras, il libérerait alors les flammes que contenaient ses cheveux, entravés par le nœud qu'elle aimait tant faire. Enfin, il libérerait Freya de son armure textile, la dernière des armures ...

Ils étaient en accord sur ça, l'un songeait que l'autre pensait à autrui mais cette fois-ci, autrui c'était eux, et personnes d'autres. Violette ne songeait pas que des gens les épiés. Alors oui, ils étaient dans un lieu publique, mais celui-ci semblait vide, ne songeant à faire de mal à personnes..il était trop tard pour reculer.

La jeune fille l'aida à retirer ses propres vêtements, laissant ses gestes habituels se faire. Cette dernière frissonna de froid, dévêtue, ses jambes serrés. Pourtant, elle tint a garder encore un peu la dernière parcelle de vêtements en bas.. Ses mains se posèrent seulement sur les épaules de ce dernier, les parcourant délicatement.

- Doucement hein ?

La rousse ne s'était jamais intéressée à ça, mais elle voulait partager des choses avec lui et profiter.. à l'inverse de sa dernière sortie.