Une rue

Le chauve piétinait par terre, enragé. Il parla alors d’une façon bizarre à Brashen, comme s’il avait quelque chose dans la bouche.

- C’est lsauvges qui stuent!!! Moi jparle d’un duel mano à mano, comme des zommes! Lpremer à terre il don sa paye à l’aut! T’es lâche, ou tvas tbattre? T’as pyé la tournée, et lroux t’as volé ta paie, tvas paq rfuser si jsuis si facile à battre? Lors bats-toi!!

Jo avait levé sa garde.

Brashen fit craquer son cou, ses poignets, s'accroupit puis se redressa afin de s'échauffer.

-Jo...Jo...Jo si on se met sur la gueule ici et maintenant même le Doc pourra rien faire pour toi. Tu me diras y se pourrait que t'amocher un peu la face te rende moins laid, se moqua-t-il tout en ponctuant sa tirade d'un mollard de toute beauté, pour un marin bien sûr.

Il observa les alentours à la recherche du second ou de tout autre officier pouvant autoriser un tel duel.

-Tronche de noyeur, reprit-il en jouant avec le fourreau d'une de ses dagues, un vrai homme ça se bat pour de vrais enjeux et dans un duel officiel. Si je t'ouvre en deux maintenant je vais être retrogradé mousse jusqu'à la fin de mes jours, si c'est toi qui me surines alors Askeladd te tuera à son tour, ce qu'il ne pourra pas se permettre si tu me bats dans un duel et devant les yeux de l'équipage au complet.

Le mercenaire baissa la tête dépité.

- Lâche! Tsais très bien jvais tdéfoncer alors tu trouves des zescuses! Retourne jouer avec les minettes tapette!

Il tournera le dos à Brashen, allant se balader dans le village: néanmoins, il tournait un peu la tête pour garder le gabier à l’œil, au cas où une mauvaise idée lui traversait l’esprit...

Tanqueray s'est lassé de son petit emplacement à l'ombre au calme, et puis... c'était surtout qu'il commençait à avoir un mal de cul douloureux, force d'être resté sur son postérieur aussi longtemps. L'heure était donc venue de partir veiller sur les autres tocards qui ont rejoint le village un peu plus tôt dans la soirée. Fallait s'assurer qu'ils ne se comportaient pas comme des bourriques !

Ainsi donc, il s'exécute: dans un premier temps, il emprunte un sentier terreux, voir peut-être même boueux qui semble le mener vers une rue, une rue des plus banales. Arrivant depuis la direction opposée, il remarque facilement deux silhouettes dans l'obscurité, mais ne parvient toutefois pas à discerner l'identité de chacune des personnes.

- Ho ! Qui va là !? Parlez et vite !

Projette une voix forte mais certainement familière.

Brashen sentait qu'il perdait progressivement son calme, sa main tremblait tout en maintenant son fourreau à sa place.Il luttait avec difficulté contre une envie irréfrénée de lancer sa dague à la nuque de cette grande gueule de Jo.

C'est alors qu'une voix tonitruante éclata à travers l'obscurité et lui fit quitter sa transe meurtrière.

-Tanqueray ? C'est toi mon vieux ? C'est moi, l'Albatros, tu tombes à pic ! Jo et moi on a un petit différend à régler, le second nous donne-t-il son approbation ? lui demanda le jeune homme, enchanté par l'arrivée providentielle du bras droit d'Askeladd.

Jo, surexcité, accueillera Tanqueray en hurlant, faisant chemin inverse.

- Ah! Bats lpattes Brashen, tm’as agressé, j’impose mes conditions!

Le petit chauve parlait étrangement, comme s’il avait quelque chose dans la bouche, et un filet de bave assez liquide coulait sur son menton glabre.

-Ferme la Jo ! Et ravale ta salive, te fait pas plus répugnant que tu ne l'es déjà, lui intima Brashen.

Il détourna son regard de l'immonde chauve afin d'expliquer la situation à l'officier.

-Je sais bien que tu vas demander des explications avant de prendre ta décision, Tanqueray, alors je vais essayer d'être bref, soupira le gabier. Cet abruti de Jo a rien trouvé de mieux à faire que d'importuner une dame, une native de Skellige en plus. T'imagine un peu la réaction des locaux si j'avais pas distribué quelques mandales pour calmer un peu nos fier-à-bras ? Et voila que le Jo il a pas apprécié de se faire rabrouer devant une dame et qu'il me cherche des noises. Moi je dis ce genre de chose ça se règle avec les armes, t'es pas d'accord vice-capitaine ?

Le second croise les bras en regardant chacune des deux personnes qu'il connaissait que trop bien. Dissimulant la main dans sa barbe broussailleuse tandis qu'il se mit à réfléchir sur la situation actuelle. Très rapidement, un sourire vient à se dessiner sur ses lèvres tandis qu'il entame un ricanement bien sourd.

- Et bien, je vois que vous profitez chacun pleinement de votre repos, bande de cons !

Continue-t-il tout en riant,

- Vous connaissez bien la politique du Capitaine concernant les duels, cependant. Les duels à morts sont complètement interdis MAIS...

il marque une pause, sans doute pour faire durer l'attente, levant le petit doigt.

- Les duels au premier sang sont permis. Vous avez de la chance les petits nigauds, car je me porte volontaire pour officier votre petit combat de gonzesses. Ainsi, le Capitaine ne nous arrachera pas la tête à chacun.... nan mais vraiment, Imaginez lui expliquer que l'un d'vous ait perdu la vie à cause d'une connerie stupide qui aurait mené à un combat à mort. Non merci.

Il se met à rire d'un troisième coup, cette fois-ci répondant directement à Brashen, puis à Jo:

- Donc, préparez vous comme il se doit, et à mon signal, vous pourrez commencer à vous casser la gueule dignement. Toutefois, la première personne qui reçoit une blessure au sang perdra le combat. Des questions avant de commencer mes jeunes gonzesses ?

Tsss ! Qu'il était agaçant de vieil ours. Toutefois il avait raison, si chaque membre de l''équipage réglait ses litiges l'arme à la main il n'y aurait plus que trois ou quatre gars sur le pont à l'heure qu'il est : Le capitaine, un combattant équilibré et bien trop expérimenté pour craindre un duel; Tanqueray armé de sa fidèle morgensternm, la force à l'état brut, un monstre de puissance; Le Doc aurait aussi des chances de s'en tirer car les marins se méfient des magiciens comme de la peste; et le cuistot car la bonne bouffe c'est sacré à bord !

L'Albatros était peut-être le meilleur combattant, après le capitaine et son second, mais son apparence plus délicate intimidait peu ses opposants, ce qui lui permettait souvent de surprendre ses ennemis par sa technique, sa vivacité ainsi que son agilité.

-Au premier sang ? C'est des conneries ça Tanqueray tu le sais aussi bien que moi ! Jo est même pas capable de dégainer son épée sans se blesser...fit Brashen dépité.

Il retira ses deux fourreaux et les lança aux pieds du second d'un geste rageur. T'es ptet pas si con que ça au final Jo, ça va se régler à mains nues.

Dans l'attente de la réponse de son adversaire du soir, le jeune homme observa les alentours attentivement afin d'analyser le terrain et de trouver ce qui pourrait jouer en sa faveur.

- Tssk. C’toi qu’à draguer la grosse! Après la bourgeoise, elle: faut tla couper, t’apprendras jmais à t’tenir!

Jo la ferma ensuite, adoptant une expression dure, et laissant tomber le fourreau de son épée courte. Il leva alors sa garde, protégeant son visage et sautillant: il n’était visiblement pas assez bourré pour s’effondrer au moindre mouvement.

En jetant un œil derrière lui, Brashen pourra voir à un mètre de lui une sorte de trou dans la terre de la rue: il pourrait tout à fait s’en servir pour faire trébucher son adversaire...

- Aller, vens s’té un homme!

Les hostilités étaient enfin lancées ! La défaite n'était pas envisageable, il en allait de son honneur mais c'était aussi un moyen d'assurer sa domination sur les autres marins et ainsi briguer un poste d'officier lorsqu'une place sera à prendre. Le meilleur moyen de prendre du galon c'était en gagnant le respect des autres marins par ses poings, son ardeur au travail comme au combat et sa joie de vivre. Jo servirait d'exemple, pour cela il fallait l'amocher avec rigueur et précision, il devait être apte à narrer ses déboires mais aussi à accomplir ses besognes.

Son adversaire était court sur pattes, même pour Brashen, son allonge ne serait donc pas difficile à gérer. Il prit ses distances, avec Jo, tout en restant suffisamment proche pour l'appâter et le laisser frapper dans le vide grâce à une habile esquive. L'homme était trapu, il se fatiguerait vite et alors il ne resterait plus à l’Albatros qu'à plonger pour remonter sa proie. Cette technique avait fait ses preuves à plusieurs reprises lors de duels, cependant elle s'avérait inutile dès lors que plusieurs ennemies lui faisaient face.

Il aurait pu tenter de titiller le marin par quelques invectives sur sa pilosité crânienne mais il ne souhaitait ni perdre sa concentration, ni dépenser de l'énergie inutilement.
Tout en esquivant les lourdes frappes qui cherchaient à l'atteindre, le gabier tournait constamment autour de Jo et lui lançait quelques frappes rapides, l'objectif étant plus de le diriger vers le trou que de le toucher. L'ivresse du chauve, comme l'obscurité environnante, ne devrait pas l'aider à voir ce trou dans le sol. L'alcool rendait les réflexes moins aiguisés mais Brashen restait méfiant, un combat n'était jamais gagné d'avance et un accident était vite arrivé.

Brashen verra que Jo restait stoïque, le regard rieur, faisant signe à Brashen de s’approcher. Ainsi, et, dans le but de sa stratégie, Brashen vient singer de placer un puissant coup de poing dans la joue du bougre, mais, au même moment, ce dernier cracha... Le gabier pourra alors repenser à la voix étrange de Jo, comme s’il avait la bouche pleine, et se dire avoir été bien stupide pour se laisser avoir par une si vieille technique.

Le visage de Jo est ainsi frappé par rien du tout, sa tentative d’esquive ayant été inutile, et celui de Brashen rencontre un liquide brunâtre, brûlant: la douleur est peu soutenable, il est partiellement aveuglé, quelques larmes lui échappent. En somme, un gros désavantage.

- AHAHAHAHAHAHAHAH!!

La petite boule de muscles chauve viendra alors planter sa semelle dans le torse de Brashen avec force, et, une fois ce dernier au sol, le rouera de coups de pieds aux côtes jusqu’à ce qu’il soit contraint d’abandonner.

Salopard de lâche, fils de strige ! pensa Brashen, tu veux ta jouer à la ruse ?

Il fit mine d'être bien plus diminué, par l'attaque alcoolisée, qu'il ne l"était réellement, se tordit de douleur, cria, se prenant la tête entre ses mains, tout en se rapprochant légèrement du mercenaire d'une démarche qui semblait maladroite, la direction prise par le gabier paraissait presque involontaire. Sa vue étant légèrement diminuée, heureusement une vie dans la mature avait considérablement aiguisé sa vue, il devait trouver une astuce pour se rapprocher de son adversaire.  

Arrivé à proximité de Jo, il rouvrit les yeux et avec sa rapidité unique, parmi l'équipage de la Siffleuse tout du moins, il asséna un violent coup de pied dans les bourses du cracheur, puis, du tranchant de sa dextre, frappa lourdement son occiput avant de bondir en arrière en position de garde avec les genoux fléchis afin d'amortir un éventuel choc.

Brashen ne se laissera pas surprendre une deuxième fois par les attaques sournoises de Jo, ses mains en position de garde il n'évita pas la chaussure mais se prépara à esquiver la terre que venait de saisir le mercenaire. Les genoux toujours fléchis, le gabier se trouvait en position idéale pour encaisser la balayette et ensuite contre-attaquer par un coup de genou dans le foie.

Si son coup portait il profiterait de voir son adversaire plié en deux pour ensuite lui asséner un coup, du tranchant de sa main, derrière l'occiput afin de le neutraliser et mettre fin au combat sans blesser ou handicaper son camarade. Après tout ce Jo se révélait être un personnage fort intéressant, dégouttant, fourbe, chauve et laid comme un pou, mais qu'il fallait mieux avoir avec que contre soi.

Brashen se prend une babouche en pleine gueule, sans pour autant avoir bien mal, puis esquive la motte de terre de justesse, avant d’esquiver la balayette, et de caler son genou dans le foie du bougre, qui cependant grâce à son mouvement, pourra fortement diminuer la puissance de l’attaque. Le chauve se recula, faisant sembler de se pencher par douleur.

- AHAHAH TU ES TENACE!

Venant du port, une douzaine d’autres mercenaires, pour profiter de leur soirée. En voyant le combat, ils se mirent à gueuler et rigoler, se rapprochant au pas de course.

- AHAHAHAHAHAHAHAH!!!

Le chauve pointa alors du doigt vers la direction du bruit, et pris un air paniqué.

- Tention! I veulent nous buter!

Il fit mine de fuir, surveillant Brashen des yeux, puis, rapidement, profita de sa diversion pour se saisir de deux mottes de terre et les balancer à la gueule de Brashen. Si ses lancers réussissent, il viendra balayer et lyncher Brashen, sinon, il gardera ses distances, une main sur sa ceinture...

Cette nouvelle bassesse de Jo ne surprit aucunement Brashen qui ne se retourna pas, d'ailleurs le second de l'équipage était la pour veiller au grain.

Le chauve réitérant encore et toujours la même technique, consistant à lui jeter de la terre au visage, l'Albatros esquiva habilement, et avec une facilité déconcertante, l'attaque ennemie et s'empara à son tour d'une motte de terre.

Il se projeta en avant férocement tout en simulant un lancé de terre, en direction des yeux du marin,  il ne lança réellement son projectile, au visage de son adversaire, que dans un second temps afin d'éviter une hypothétique esquive. L'homme aveuglé, ou surpris, se fera alors percuter par un terrible crochet du droit visant sa tempe. De son bras gauche le blondinet maintiendra sa garde au niveau de son visage afin de prévenir une éventuelle riposte.

Brashen ne parviendra qu’à esquiver un seul des deux lancers, et ses yeux seront plein de terre. Par réflexe, il viendra essuyer ses yeux, mais, le mal était fait: il ne voyait plus grand chose, et, heureusement pour lui, Jo rata sa balayette. Néanmoins, profitant de l’aveuglement du gabier et du bruit ambiant, le petit chauve placera une droite dans les côtes droites du garçon tout en passant derrière lui en se penchant pour éviter une attaque, et, une fois dans son dos, se saisira de deux grosses mottes de terre, avant de, par derrière, mettre ses mains sur les yeux du garçon aux mèches flavescentes, puis ensuite de lui faire un étranglement bien puissant, le faisant de telle manière en plaçant ses coudes de la bonne façon pour rendre la prise puissante, et que Brashen ne puisse sans défaire.

Ce furent ensuite une douzaine de mercenaires qui arrivèrent sur la scène, beaucoup de grandes gueules de l’équipage: René entre autres.

- OH BAGARRE!!!

- ALLER JO MANGE-LE!!!

- OH BRASHEN DFEND TOI!!!

Les hommes commencèrent à se mettre en cercle autour du combat, se gaussant et pariant sur le vainqueur.

Brashen avait sous-estimé la précision des lancés de Jo et ne parvient pas à esquiver le deuxième projectile envoyé par son adversaire. N'ignorant pas que le Jo se jetterait sur lui, profitant de son infirmité temporaire, il serra les dents et l'attaque qui visait ses cotes.

C'était le moment ou à jamais, le mercenaire venait de dévoiler sa position à l'Albatros qui le fouetta de la jambe, au niveau de la hanche. Puis, galvanisé par les encouragements des matelots, il attrapa le petit homme et lui fit subir un suplex qui vint fracasser son crâne nue contre le sol. Bien heureusement le sol était constitué de terre meuble, ce qui était suffisant pour assommer un homme mais pas pour le tuer.

Jo frappera Brashen aux côtes, mais c’est bien le chauve qui se fera mal en frappant: il grogna de douleur, un de ses doigts s’écrasant avec force contre les os: le majeur. Néanmoins, et, malgré sa bonne volonté, Brashen ne parvient pas à frapper le chauve avec assez de force pour le neutraliser, et se verra alors aspergé de terre, presque totalement aveuglé. De plus, Jo enfoncera son index gauche dans l’œil gauche du gabier au passage, provoquant une douleur lancinante. Ensuite, le chauve bloque la tête de Brashen dans son coude et entame son étranglement...

Il viendra mettre un coup de genou dans le dos du garçon, est prêt à se décaler tout en maintenant sa prise pour esquiver une possible attaque, et garde sa tête loin de celle de Brashen pour ne pas prendre le risque d’un coup de crâne en plein nez: l’alcool le rendait excellent combattant, et, visiblement, Brashen était plus étourdi qu’il ne l’aurait été en buvant plusieurs bières.

- OOOOOH BRASHEN SPÈCE DE NUL!!

- TRICHE C’EST HONTEUX!!!

-ALLER JO, MONT’ LUI CQUI LES VRAIS ZOMMES!!!

Brashen avait peu d’espoir de sortir, par sa seule force, de l'emprise du solide marin. Si la force brute ne pouvait pas le sortir de ce mauvais pas, il pouvait toujours retourner la puissance de Jo contre lui. Il agrippa fermement les bras de Jo, qui lui enserraient le cou, et parti dans une culbute avant tout en empêchant le mercenaire d'esquiver la chute à venir.  

Sa riposte, qui consistait finalement à un suplex inversé, vint fracasser le crâne nue contre le sol. Bien heureusement le sol était constitué de terre meuble, ce qui était suffisant pour assommer un homme mais pas pour le tuer.

Préférant assurer ses arrières, il bourra le pif du chauve d'une pluie de coup de poing, essayant par la même occasion de lui briser une dent ou deux.

Roddin eut donc le plaisir d’apercevoir son clown préféré se battre comme un sauvage avec un marin particulièrement laid. Il était incroyable... Il se placera contre une baraque là où il pourrait le mieux voir le spectacle avant de hurler en levant le point, choppe de bière à la main :

- ALLEZ LE KRAKEN ! MONTRE NOUS QUE TU MÉRITES CE NOM ! OU ALORS JE TE JURE QUE TOUT L’ÉQUIPAGE T’APPELLERA LA MOUETTE JUSQU’À LA FIN DE TES JOURS !

S'exclamera t'il entre d'un chant mi galvanisant, mi moqueur.

Brashen n’a pas assez de force pour soulever Jo, qui continue son étranglement, plaçant un genou faiblard dans le dos du gabier.

Le chauve réitère, coup de genou, enserrant le cou de Brashen, et prêt à l’esquive, bien sur ses appuis si jamais le xanthe persistait dans sa tentative de le soulever.

- LLER BRASHEN!!

- BRASHEN TPETTE!!!!

Brashen ne parvient pas à réaliser sa technique, la prise de son opposant était trop puissante pour s'en dépêtrer ainsi. L'homme était plutôt trapu et sa sale tête reposait sur un impressionnant cou de taureau, une belle bête en somme. En désespoir de cause le garçon balança son coude dans les bijoux de famille du petit chauve.

Si cette offensive touchait sa cible, Jo serait surement plié en deux ce qui laisserait le temps à l'Albatros d’ajuster un puissant coup de pied qui prendrait la direction du tarin du bagarreur.

Son coude atteignit une cible, mais pas celle qu'il espérait. Néanmoins sa réussite, bien que modeste, avait eu le mérite de lui faire reprendre confiance en ses capacités.
Brashen sentit moins de conviction dans la prise du robuste homme, un moment d'égarement peut-être?

Profitant du trouble de Jo il écrasa sa botte sur le panard déchaussé, lui brisant certainement quelques orteils au passage, puis balança son coude dans l'aine de l'homme avant de se retourner et de le pousser en direction du trou qu'il avait pu aperçu il y a quelques instants. L'homme trébucha lourdement ce qui profita à l’Albatros qui envoya, avec nonchalance, son pied à la rencontre du pif du chauve qui se brisa dans une effusion de sang.