Les mines du lac Teig

Un sourcil s'arqua, et un haussement d'épaule plus tard, il avançait jusqu'à la première âme pouvant le renseigner.

- Eh, c'est vous qu'avez posé c't'affiche à Seig ?

Pas très logique, les mines appartiennent aux autorités non ?

Isidir fut accueillit par un mineur qui le dévisagera de haut en bas, son regard s'attardant un moment sur l'imposante épée qu'il portait dans son dos, un accessoire assurément impressionnant. Ce qu'il vit sembla lui plaire car il le renseignera sans trop de question de sa voix aussi caverneuse que la mine dans laquelle il officiait :

- Ouais on a des problèmes dans lcoin, on a des gars qui sont mort, ça doit être ce connard de contremaître qui a envoyé ça car les tapettes de gardes veulent pas s'en charger. Tu devrais ltrouver là.
Il désignera du pouce une cahute en bois plus grande que les autres.
- J'espère que vous allez pouvoir tuer ces pourritures de goules qu'on puisse miner mes gosses j'ai des bouches à nourrir moi, mais si j'étais vous jferais gaffe en rentrant, c'est pas du solide là dedans.

Il eut un air dubitatif, mais revint à lui assez vite.

- Quoi? C'est le tocard de contremaître qui a écrit ça ? Je vais lui en toucher deux mots, et régler vos soucis pour que vous puissiez miner vos gosses !!

Un grand sourire à pleines dents, et il s'éclipse pour rejoindre le lieu indiqué. Il descendra de son cheval, le laissera stationné là et toquera fort à la porte.

- Eeeeeh connard, ouvre ça !

Isidir garera son cheval en créneaux, lui qui aimait la difficulté, et toquera à la porte de la baraque comme un forcené jusqu'à ce qu'il entende hurler une voix étouffée provenant de l'intérieur :

- C'est ouvert connard ! Si je dois me lever tu vas t'en souvenir, tu vas le regretter je te préviens !

Il la poussera alors avec force, dévoilant son imposante carrure, et sa taille peut-être trop grande pour passer sans se baisser.

- Ahahaha, t'énerves pas l'ancien, je voulais juste être poli !

Il sort le petit papier, et le déplie en souriant.

Isidir fera grincer la lourde porte en sapin pour arriver dans une large pièce. Isidir se retrouvera cerné de pioche alors qu'il avançait dans la pièce. Brisant la monotonie des armes il pourra apercevoir une énorme géode trônait, fierté incontestable du contremaître. Au fond de la pièce il pourra apercevoir le contremaître en question, un homme gras dont le visage se détendra légèrement quand il constatera le billet dans les mains d'Isidir. Tout en se dégageant de son épais bureau qui regorgeait de papiers semblant entreposés sans réelle cohérence il répondra avec la célérité d'un bourgeois qui donnait des instructions à sa bonne avant un rendez vous urgent :

- Ha vous êtes enfin là, c'est pas trop tôt. Tout est sur le papier vous pouvez y aller... Plus tôt ça sera réglé mieux ça sera. J'espère que vous serez plus utile que ces prétendus "garde".

Il jettera des regards partout, comme émerveillé. Une âme d'enfant, incontestablement, jusqu'à donc appercevoir le sac gérant les lieux. Il cessera ses observations méticuleuses, et se tournera pleinement vers le contremaître. Un sourire toujours accroché au visage, il lancera alors d'une voix amusée :

- Ouais, enfin, 20 florins la tête de goule, j'ai meilleur temps d'aller vendre des fleurs que risquer ma vie. Disons trente florins, et vos recettes reprendront dans la journée.

Il tate la longue poignée de son épée, mettant en évidence sa possible valeur guerrière.

Le visage de l'homme se tordra dans une moue agacée, il était incontestablement des personnes qui voulaient tout, tout de suite, sans contrariétés. Il se déplacera d'un pas lourd vers l'avant de son bureau avant de s'appuyer dessus. Il répondra alors en tapant ce bureau de son auriculaire :

- 30 florins ? Je croyais que les sorceleurs étaient déjà payés par le Nilfgard pour protéger les honnêtes gens... Faut croire qu'on recompte de belles conneries. Va pour 27 je ne peux pas plus.

Terminera t'il en regardant le sorceleur droit dans les yeux, ses sourcils broussailleux et ses paupières allant à merveille avec son rôle de butor.

Isidir sourit avec goguenardise.

- Vous n'êtes pas très bien renseignés m'sieur, si je peux me permettre, mais j'veux bien être compréhensif, les temps sont durs !

Ses yeux à lui, pour maintenir le regard, deviennent ceux d'un féroce félin, et il pousse avec sa main, l'épée hors de son fourreau fendu, dévoilant la qualité de cette lame si impressionnante.

- 28, et cette épée vous tranchera tous les monstres sur sa route.

S'il était doté d'une naturelle roublardise, c'était sa relation avec Milena qui l'avait rendu davantage calculateur. Juste assez, et dans des situations données. Il n'avait pas relevé le fait que l'homme ne puisse offrir plus, sans doute parce qu'il n'y croyait pas un instant.

L'homme se raidit légèrement devant les yeux de félin puis finira par cracher comme si il essayait se se débarrasser d'un glaire inconfortable ou d'une maladie qui lui rongeait la gorge :

- Va pour 28... vous avez intérêt de régler ce problème fissa... Au moins avez vous l'air équipé...

Chaque seconde perdue était de l'argent perdu, peut être devrait il déduire ce désagrément de la paye du jeune sorceleur. 28 florins... C'était un bon prix quand on y repensait à tête reposé, il n'avait aucune idée de combien coûtait un exterminateur de monstre mais avec un peu de chance pour moins de 100 florins l'activité reprendra sans plus de tracas et de questions. Il scrutera le départ du sorceleur d'un oeil sévère tout en continuant de marteler le comptoir du bureau de son index boudiné.

Isidir n'avait pas non plus grande idée, il avait déjà fait une fois une chasse au monstre, d'un truc éminemment plus dangereux que des goules pour deux florins... Il s'était contenté de faire chier, et gagner un peu plus de sous. C'était peut-être trop 28, ou largement pas assez. Peu importait, il aurait même pu le faire gratuitement. Bref, Isidir sourira une énième fois, et remettra son épée en place avant de se saisir virilement de la main du bonhomme, l'enserrant dans une forte poigne en l'agitant.

- Marché conclu ! Allez à tout de suite, occupez vous bien de mon cheval !

Il s'en va dans un fredon joyeux et se dirige vers le nid improvisé des monstres. Il a son espadon, son épée d'argent, son arbalète et une hirondelle.

Qui y a-t-il à voir, comment se découpe les lieux, la lumière, y a-t-il des torches récupérables, une odeur particulière, ou des bruits remarquables ?

Il se saisira alors d'une torche, et continuera de s'enfoncer, peu craintif. Jusqu'à ce qu'un de ses sens, lui indique une quelconque présence, ou une trace, qu'il cherchera évidemment dans son avancée. Il chantonnait en même temps sans vergogne.

- Lala, lalalala, lala, laaaaaaa, lala, lala, lalala...

- Bordel. J'ai dit avec cette épée, ce sera avec cette épée !!

S'insurge-t-il en voyant la difficulté qu'il aurait à la manier dans un tel environnement. Il souffle, tâte les murs, et... entend alors les mouvements.

- Oh!

Voilà qui était un sacré coup de chance se dit-il tout sourire.

- EEEEEHHHHHHHH LES GOULES !!! VOUS ÊTES LA ?!

Il fait quelques pas en arrière, n'a pas encore dégainé ses armes.

Il fronce les sourcils. Il faisait même peur aux monstres maintenant ?

- Arf... Bon, au pire, dans cette configuration, ils ne pourront pas tous m'attaquer en même temps... Mais avant d'abandonner, on va...

Il utilisa sa lame d'argent, pour se trancher la paume de la sénestre. Avec l'idée d'attirer les monstres par l'odeur du sang.

- Fiou.

Soupire-t-il rapidement, avant de jeter une oreille à ce qui arrivait. Plus qu'une ? Les échos lui avaient donné l'impression qu'il y avait tout une horde. Il ne savait pas s'il devait être soulagé, ou espérer plus, pour plus de sous. Peu importe, il retirera sa lame de la gueule du monstre, tout en se décalant, et jetant sa torche dans le passage pour bien voir ce qui arrivait. Ensuite, il dégainerait son arbalète, et tenterait quelques tirs pour l'entraînement... Deux tirs visant la tête du monstre arrivant. Ensuite il se préparerait au combat au corps à corps si elle avançait toujours.

- Oh non, tu ne vas pas faire ça !!

Il enchaîne les tirs, dans les jambes, le corps, pour l'empêcher de fuir.