Le muret

Un muret donnant naturellement vue sur la cour, dans le coin formé par les murailles formant la limite Nord-Ouest de la cour principale. On pouvait facilement passer sur le mur Nord, et avoir vue sur la cour secondaire aussi.

Et c'est sans surprise que le soir on y retrouve Milena, quand elle voulait de l'air, elle venait ici et quand elle voulait de la chaleur elle se dirigeait dans un certain salon à la couleur singulière. Le cube de Valaar en main, elle pense profondément à ce qu'elle devrait faire après ses années à l'école du loup car l'argent est une denrée rare pour une orpheline. Le départ de Valaar l'affecte un peu mais elle allait surtout se faire bien voir du prochain mage en chef, espérant qu'il ait une solution. Ainsi, un point de vue extérieur constaterait une figure étrange aux yeux noirs, noyés dans un visage pâle lui même perdu dans un drap noir découpé dans la nuit, volant au vent d'une façon élégante. Peut-être que certains y verrait quelque chose d'effrayant mais pour les résidents du château c'est presque devenu une habitude de se prendre un axii par surprise.

Milena peut entendre se rapprocher les pas d'un Alban n'arrivant définitivement pas à trouver le sommeil. Bien qu'il ait toujours eu du mal à s'endormir, il n'avait que rarement fait face à une telle impossibilité à tomber entre les bras doux et chaleureux de Morphée. C'est alors qu'il arpente la muraille comme une âme en peine. Ses longs cheveux noirs flottent au vent et lui giflent parfois le visage, ce qui d'habitude ne le gène pas plus que ce l'énerve au plus haut point en cette froide soirée d'hiver.

Ses sens de sorceleur lui permettent de repérer la jeune fille mélancoliquement installée, il s'en va donc la voir, débarrassé pour une fois de ce léger sourire qui trône habituellement sur son visage.

-Milena, bonsoir.

La jeune femme en devenir rendait un sourire chaleureux au garçon toutefois. Ne pas dormir était d'usage ergo en rien une gêne si ce n'est le lendemain lors des entraînements.

-Bonsoir sir de Kaedwen, dois-je comprendre que le repos vous fuit ou bien l'inverse ?

Etant un minimum poli et galant, il lui rend un léger sourire, arquant tout de même un sourcil.

-Depuis quand est ce que j'ai le droit à un vouvoiement ..? Et c'est le sommeil qui veut pas de moi, j'ai beau essayer, rien n'y fait, impossible de fermer l'oeil ...

Elle roulait des yeux, bien évidement le surplus de politesse était quelque peu sarcastique. Elle arrête de battre les pieds dans le vide et invite d'un geste de la main son pair à s'asseoir à ses côtés, soufflant très brièvement de manière à exprimer l'humour de la situation dans laquelle ils sont. Lorsqu'elle les ouvre à nouveaux, un lueur de crainte semble s'immiscer avoir de disparaitre pour laisser une expression neutre, enfin neutre pour le visage de celle aux cheveux d'ébènes signifie des sourcils légèrement froncé et des lèvres boudeuse.

-C'était pour rire, oublions. Parlons plutôt de ton sommeil, il y a une raison ?

C'est donc tout naturellement qu'il vient s'asseoir à ses côtés, comme pendant une autre nuit où ils s'étaient retrouvés ici. Alban chasse cependant ce souvenir de sa tête pour se concentrer sur l'instant présent.

-Oh ... désolé, c'est cette insomnie qui m'irrite. Aucune idée d'où elle vient. En tout cas je peux te dire qu'on était pas nombreux dans les dortoirs à trouver le sommeil, c'est peut être le repas ...

-Possible, pour moi c'est assez fréquent donc je ne peux te dire... J'allais te dire que je mange peu mais finalement ces derniers temps je me suis découvert un certain appétit. Aucune idée ne te trouble ? Tu n'es pas obligé de m'en parler mais c'est peut-être une piste.

Comme avec beaucoup d'autre, elle cherche à materner même ses aînés, car Alban est plus vieux bien qu'il soit son cadet en terme d'expérience ou plutôt d'année à Kaer; toutefois elle ne lui accorde aucun contact si ce n'est un regard interrogatif tandis qu'elle fait plus ou moins flotter le cube qu'elle a éteint, ne cherchant plus à s’entraîner pour aujourd'hui. Même si elle discutait avec Alban, elle se demandait quelle était la limite de ses capacités.

-Fais gaffe à toi, si tu manges trop tu vas commencer à gonfler, ça t'irait assez mal. Sinon, non, je suis plutôt joyeux depuis le retour de Seig Lyn et surtout depuis le départ de Valaar !

Alban apprécie cette sensation, se faire materner n'est pas quelque chose qui le dérange fondamentalement, ça lui rappelle même de joyeux moments passés en famille, à l'époque où il en avait une.

Elle mime un axii qu'elle a hésité à lancer mais le mj étant occupé et le joueur ayant la flemme de le roll lui même elle s'abstiendra .

-Ce n'est pas le genre de chose que l'on dit à une fille, puis l'on m'a plus souvent reproché de ne pas manger que l'inverse, je pense que je peux me permettre, surtout en tant que sorceleuse, de manger convenablement.. Même si effectivement ça m’ennuierait de devenir aussi vorace que disons... Poddrick ? Quoi que c'est plus son manque de manière qui me dérange. Pour revenir à notre sujet principal, peut-être es-tu malade sans le savoir ? As-tu eu des sueurs nocturnes ? De l'asthenie ? Quoi qu'un sorceleur malade ...

Elle pose malgré tout une main sur le front du garçon afin de vérifier qu'il ne soit pas fiévreux. Elle sent ensuite les vibrations mais n'en pense pas grand chose pendant un moment pensant que ça vient peut-être d'elle.

Il rigole doucement.

-C'est vrai que t'as un peu de marge ! Peut être même que tu serais mieux avec quelques kilos en plus, qui sait ?

Il passe une main dans ses longs cheveux, n'ayant pas de médaillon il ne ressent rien.

-J'ai juste plutôt mal dormi ces derniers jours, à part ça, rien de particulier.

Sûrement pas mimétisme elle commence par faire de même ... Puis ne sachant pas trop quoi faire de ses mains elle commence à se faire une tresse ce qui au vu de la taille de sa chevelure serait long, très.

-Je me demande... Moi même je me sens différente ce soir, t'en as parlé aux autres ?

Elle pensait secretement que c'était l'oeuvre du malin en son sein mais difficile de trancher. En voyant Lucius se hâter, elle se relève et se met en position d'alerte, coupant court à la conversation.  Elle ne se dirige nul part pour l'instant.

Il hausse simplement les épaules.

-Non, pas plus que ça, il est possible que ce soit un sentiment généralisé tu penses ?

Il sursaute en voyant Lucius, il se relève et suit Milena.

-Où est ce que tu vas ?

-Mon médaillon vibre et Lucius semble en état d'alerte, donc je suppose qu'il faut que nous soyons sur nos gardes ... On va où ? Le refectoire où il y a le plus de chance de trouver des personnes ?

Demande Milena d'un air et d'un ton sérieux au possible.

Il soupire.

-C'est quand même sacrément pratique un médaillon hein ...

Après quoi il prend un air sérieux.

-Le réféctoire, bonne idée. S'il y a du danger il vaut mieux que l'on soit tous ensembles. Allons y !

C'était au crépuscule levé qu'une chevelure aussi rougeoyante que le soleil à l'horizon se profilait. Cependant, peu libre, c'était par l'intérieur du Muret qu'elle s'élevait, ou s'abaissait, - selon le point de vue. Ce n'était qu'une fille ayant dans la main droite un balais. Et l'on pouvait supposer qu'une coincidence d'apparence sorcière la menait tout droit à cet endroit reculé. Quant à elle, elle portait une tunique, unique pour que l'air frai s'y engouffre et balaye les eaux qui perlaient sur la peau pour y redonner une force pour le dur labeur. Ainsi donc, c'est ce que comptait faire, les manches retroussés et ce regard violacé qui jugeait le magique sol, où des récentes pluies avait osé l'abîmé.

Face au soleil, elle n'y recevait aucun rayon. C'était tout simplement car une ombre baignait son office, et, au pied du muret, elle avait du mal à distinguer qu'est-ce qu'il fallait astiquer. Hésitante à demander, de lever le nez même car maintenant.. la liberté relative par delà ce muret leur avait été prohibé quelque temps, et elle en était peut être bien la cause. Recroquevillées, prunelles violettes sur le sol, elle leva tout de même sa tête pour voir qui était perché, par crainte sans doute. En haut, de dos trônait un garçon à la chevelure noirâtre et longue qu'elle ne connaissait pas.

- C'est déjà les matines.. le ciel est beau n'est-ce pas ? Qui.. es-tu, à la regarder si je peux me permettre.. dos dos il est dur de savoir à qui l'on s'adresse.

Harold sort de ses songes lorsque le passant s'adresse directement à lui. Il regarde à sa droite, puis à sa gauche, mais ne remarque personne. En abaissant la tête vers le bas, il parvient finalement à aperçevoir la guetteuse. Son visage ne laissait transparaître aucune émotion. Son expression ainsi que son allure étaient aussi acérés que les serres d'un aigle royal. Il laissa quelques secondes, voir même quelques minutes passés avant qu'il ne lui octroyait ce privilège.

- Tu parles beaucoup.

Observe-t-il vers la personne situé en bas. Tandis qu'il l'examinait de la tête aux pieds.

Pendant ce temps, L'inconnue balayera sans voir quoi, puisque son regard était juché sur la silhouette. Constatant qu'elle ne le connaissait pas, elle ouvrit la bouche, puis la ferma dès que sa réflexion fut faite. Ses pupilles violettes cernaient le personnages, un peu, avant que son regard ne se repose sur le sol.

- Je n'en ai pas le droit ? Répliqua finalement la rousse avec une semi question, comme si la réponse fatidique était un "Non".

- J'ai vu à qui je m'adressais, je ne te ferais pas plus de tord.

La rouquine reprit son balayage à deux mains, se déplaçant pour capter la lumière. Mais prudente, elle se pourvut d'une nouvelle vision dite éthérée, de crainte qu'une attaque sournoise la prenne au dépourvu, que ces serres là se referment sur l'agneau. Ses boucles rousses randait l'agneau plutôt intriguant plus que d'une innocente douceur, et les traits sérieux à la tâche contrastaient avec sa tunique d'une couleur rosé et fade. A ses mains aussi, des marques de liens semblait pouvoir accroitre tout soupçons.

- C'est un constat.

Rétorque-t-il en décollant finalement son regard ambre de sa personne afin d'observer le printemps venteux qui se matérialisait sous ses yeux. Des arbres, des champs, il ne manquait plus que le pâturage pour qu'il puisse se sentir pleinement chez lui. Même après ce qui fût une longue année. Il ne s'y était jamais vraiment habitué. Après tout, maintenant qu'il avait laissé ses parents adoptifs à eux mêmes. Il se demandait bien comment ils faisaient pour maintenir la ferme maintenant.

Sentant le regard de la rousse se poser une seconde fois sur lui, pendant qu'il observait l'horizon, Harold soutient ce regard en l'observant dans les yeux à son tour. Il est calme et ne présente aucune hostilité dans sa manière d'agir. Il se contente juste... de l'observer.

- Alors oui, tu as raison je parle beaucoup. C'est car ces derniers temps je me devais de nettoyer. Nul besoin de paroles..

Se justifia-t-elle, en tournant en rond pour se rapprocher d'un point au centre, proche du point culminant où s'masserait poussière. Violette aurait aimé avoir la même vision éthérée sur la ferme où elle était. Mais sa première année avait tourmenté, et, novice, elle ne vivait plus qu'au jours le jours.

Elle l'observa un peu comme lui l'observait, puis lui offrit un sourire final.

Il hausse son sourcil droit, curieux par sa déclaration.

- Et pourquoi un tel besoin ? C'est toi qui est en charge du ménage ici ?

Un besoin étrange, Harold ne parvient pas à venir à une raison qui expliquerait un telle désir, à moins de bien-sûr être la personne en charge du ménage. Mais son interlocutrice ne projetait pas cette apparence. Elle avait l'air d'une gamine, peut-être plus vieille que lui, mais de quelques années.

Le regard bas, elle ne le vit pas mais entendit cette intention dans la voix.

- Tu n’es pas au courant dit moi.. c’est un besoin des supérieurs et pour me donner le temps de méditations de certains actes. Non, ici il s’agit d’un autre rouquin que moi. Et toi, as-tu eu un besoin particulier à venir précisément là ?

Une fois arrivée au centre, où trônait une petite monticule de déchets. La Violette eu l’idée d’envoyer un Igni dessus, d’une faiblesse calculée.

- Tu es donc un trouble-fête et il s'agit d'une punition.

Tranche-t-il sévèrement sans même lui laisser terminer sa phrase. Il n'était pas du genre à tourner autour du pot. Il préfèrait les choses commes elles étaient; franches, vraies, simples et factuelles.

Je suis ici parce que cette vue me fait penser beaucoup à chez moi, trouble-fête.