Les murailles du Nord-Est

La grande muraille du Nord-Est, protégeant notamment les portes. Une bataille de siège d'une rare intensité se déroulait ici. Alors que la victoire semblait s'approcher peu à peu, le géant ne se remettant malgré tout pas de la blessure infligée à ses organes, et ne parvenant alors pas à détruire cette porte; la dernière carte maîtresse des ennemis fut abattue : un draconide géant crachant des flammes, tout bonnement un dragon si on omettait sa laideur comparée à la noblesse de la bête légendaire... Le slyzard, chevauché par quatre haakis, commença à fichtre une pagaille monstre dans les hauteurs. Alors qu'ils tenaient avec très peu de pertes jusque là, les archers furent en une fraction de secondes, calcinés par dizaine... Fous d'agonies, ils chutèrent par ci et par là de la muraille, faisant monter à un niveau sans précédent, le taux de terreur régnant sur les murs. Et qui allait d'ailleurs, sans doute bientôt déferler dans la ville, sur tous les jeunes hommes et femmes...

Valaar, Poddrick et Lucius sont les seuls s'étant placés pour pouvoir observer cela. Les personnes à l'Ouest sont trop loin pour être d'un quelconque secours... Et c'est aussi trop tard pour eux pour fuir - les portes s'étant fermées, et pas prêtes de s'ouvrir de nouveau à part si forcées -, ou même pour emmener les blessés à la place principale. En effet, des centaines de citoyens fuyaient l'Est en panique. Ils allaient devoir trouver un refuge au niveau des murs ou dans les tours, pour les blessés.

Poddrick commencera alors prudemment son ascension, luttant contre l'appréhension qui l'envahissait alors qu'il boiera son philtre de pétrie. Tout le long de sa montée au rempart il se tiendra prêt à queen si jamais un jet de flamme lui était destiné. Il ne se faisait que peu d'illusion sur les résultats que provoquerait sur lui une déferlante de flamme et il attendra, coller au mur, que la parodie de dragon daigne se poser qu'il puisse peut être espérer l'estropier dans une confiance aveugle en sa force qui à elle seule lui permettait de rester en ces lieux, et sans doute scellerait son destin.

Valaar arriva donc par le portail sur le mur adjacent à celui gardé par les portes. Il put voir d'un jet de regard sur le côté, la présence de ces encore peut-être 150 ou 200 cavaliers, au milieu de plusieurs centaines de morts ? Les messagers n'avaient pas mentis, la victoire était à portée de main, elle le fut du moins avant l'arrivée de ce lézard cracheur de flammes. Tout en s'approchant pour avoir la portée, et se positionnant du côté de gauche de la plateforme - pour ne pas être la cible des archers en bas à droite -, il commença à préparer sa magie et ses sorts.

L'expert en magie de l'esprit qu'il était, n'était pas particulièrement impressionné par la maîtrise du chaos qu'avaient les mages du camp adverse. La seule force qu'ils avaient dans tout cela, était la force de la surprise, et l'intelligence basée sur cette surprise. L'Empire ne savait pas grand chose de ces Hommes... Et l'inverse était sans doute autant vrai, vu comme ils étaient tombés comme mouches face à sa magie à lui, et face aux défenses anti-sièges.

Il était plus que temps de leur montrer ce dont la civilisation "Occidentale" était capable lorsqu'autant déchaînée que eux.

Ainsi, Valaar canalisa une main de l'empereur pour pouvoir agit au plus vite, et envoya une véritable gifle télékinésique à l'adresse du reptile magique. Le but étant de l'éloigner des murs, il avait confiance en le commandant qui s'y trouvait - si encore en vie -, pour donner les bons ordres aux archers, à savoir : continuer de focaliser les assauts sur les cavaliers et le géant en bas qui apparemment n'était pas mort, mais si on lui laissait le répit, finirait par briser ces portes.

Personne ne voit le sort à proprement parler puisqu'il était invisible, mais tout ceux sur les murailes pouvaient constater l'effet de l'action de Valaar Morvid. Puisque quelques instants après l'assaut de l'archimage, le slyzard voit sa tête être violemment envoyée sur le côté, l'impact est phénoménal et autant dire que ni la bête ni ses cavaliers ne s'attendaient à une telle claque, littéralement.

Le slyzard dévie dangereusement de sa trajectoire tandis que ses occupants reprennent leurs esprits. Une chose était certaine: le draconide était totalement à la merci du mage. Le monstre tente de reprendre pied et reprendre de l'altitude, s'approchant de nouveau des murailles...

- OUBLIEZ LE DRAGON, CONTINUEZ DE POUSSER LES ROCHERS SUR LE GÉANT, IL NE DOIT PAS POUVOIR L'ATTAQUER !!!

Criait Lander à pleins poumons alors que ses hommes commençaient à perdre le moral. Pas étonnant lorsqu'on venait de voir une vingtaine d'hommes partirent en feu en une fraction de secondes... Lui aussi, avait peur, mais dans cette situation il n'y avait rien d'autres de possible. Il espérait simplement que le mage en chef, ou les sorceleurs, les sortiraient de ce terrible pétrin.

Poddrick regardera l'affreux dragon reculer comme sur le coup d'un coup colossale dont il ignorait tout à fait la provenance. Un soulagement il était vrais, mais loin d'être totale car déjà la bête se rapprochait de nouveau. Putain mais qu'est ce qu'il allait bien pouvoir faire ? Il en avait aucune putain d'idée… une arbalète ne suffira pas à transpercer la créature, une lame peut être, mais à cette distance il ne pourra jamais l'atteindre, il n'était pas présomptueux au point de croire que lancer un couteau pouvait être aussi simple qu'une épée, et au vu de son tôt de réussite moyen au couteau et du poids inhabituel de l'épée, il n'avait aucune garantit que la pointe de celle ci érable seulement la créature. Son regard cherchant une solution qu'il savait pourtant hors d'atteinte accrochera une lance, une lance…
Il se rappellera de la grotte, du draconoïde, du jet magistrale de Griffith qui avait empalé la créature. Certes ça ne l'avait tué, certes son experience dans le domaine était quasi nul, si on oblitérait les lancers de bâtons opérés dans sa jeunesse, une vaste mascarade, mais cette solution semblait la seule qui puisse blesser l'affreuse créature. Il inspira un grand coup et se munira d'une lance alors qu'il gonflait ses muscles de la force que les arcanes du chaos lui confiait. Une fois débordant d'énergie et son esprit emplie de la plénitude propre à ceux qui se savaient les plus puissants, il tendit son bras en arrière, armée, avant de projeter la lance de toutes ses forces vers le dragon, mettant tout ses espoirs dans cet unique trait de fer noir.

Les hommes sur la beste semblaient bien attachés. Et il pouvait faire en sorte de les avoir morts en quelques secondes, mais la bête affolée si cela la faisait revenir à ses sens instinctifs, mettrait la ville à feu et à sang plus tôt que les centaines de cavaliers au-dehors. Par conséquent, Valaar décida de se rapprocher encore, tout en chargeant à nouveau une main de l'empereur. D'ici, il aurait la force de lui écraser le crâne tout en la faisant s'encastrer contre la muraille. Néanmoins, réaliser ce dessein donnerait le temps à la créature de s'en prendre aux archers et au commandant.

Valaar considéra cela comme un sacrifice nécessaire pour le plus grand bien de la cité. Il tuerait ainsi un sorcier adverse, et leur arme de destruction massive. Derrière, il fallait simplement espérer que le cadavre du draconide bloque davantage les portes, si d'aucun hasard ils venaient d'être à brisés par le géant mourant...

Valaar mesurait il seulement le risque de cette intervention? Apparemment oui. Ainsi, comme prévu et ne se doutant en rien de ce qui l'attendait, la grande vadrouille se dirige vers les murailles. Bien avant d'être à portée pour ce que l'archimage désirait faire le draconide prit son inspiration tandis que les soldats visés firent ironiquement la même chose devant la mort qui les guettait à présent.

Un souffle balaya la muraille, vaporisant tout ce qui se trouvait sur son passage, y comprit le commandant van Decken qui contrairement à bien des morts ne serait sûrement pas doté de mille et unes qualités le jour de ses obsèques, - ou alors, tout le monde était beaucoup trop dur avec le commandant qui défendit sa cité comme il le put -... Quoi qu'il en soit, c'est en emportant dans ces dernières minutes, plus de cinquante hommes que les archers des murailles mourus à l'agonie par les flammes.

La scène se passait à une cinquantaine de mètres de Valaar et de Poddrick. Le premier finissait presque son attaque, et Poddrick lui avait déjà armé sa lance trouvée près d'un des rares soldats mort sur ce mur - d'une flèche dans l’œil -. L'arme fut lancée avec une force formidable car en effet Poddrick usait de sa capacité particulière très habilement et très facilement désormais. Néanmoins, la précision pêcha, et la lance tombera quelque part sur une maison après avoir seulement cassée une épine dorsale de la queue du draconide... Poddrick ne serait pas le héros par cette action. Mais peu importait, l'instant suivant, sans que l'on puisse voir comment, le crâne du slyzard fut comme attrapé, écrasé, brisé, tuant la bête sur le coup, et l'instant suivant, elle fut projetée avec une force phénoménale contre le mur de pierres. Le choc brisant les os des "cavaliers", et la chute de plus de vingt mètres, les achevant.

Les soldats des portes auront eu la présence d'esprit de s'enfuir à temps, et la grande bête de par son cadavre servirait désormais de second mur, si les portes tombaient. Et puis, en effet, le géant octroya une dernière offensive sur ces remparts, maintenant qu'il n'était plus entravé par tous les jets de pierres... La brèche fut créée, et juste après, le chamane possédant le géant relâcha enfin la créature, et la laissa mourir, le haut droit du poitrail toujours ouvert, et les organes pas régénérés.

Les ennemis risquaient de déferler d'une seconde à l'autre...

Lander s'il n'était pas un homme particulièrement talentueux, avait sut établir une stratégie académique efficace, jusqu'à ce que l'ennemi joue avec des armes brisant les règles du jeu... Mais les règles du jeu se brisant, faisaient parti du jeu, et il le savait.

Lander van Decken regrettera cette mort tellement injuste et insensée, il ne regrettera néanmoins pas avoir été un pleutre délaissant ses hommes, comme il y en eut tant dans les guerres des siècles derniers, il mourut aux côtés des archers de sa petite armée, espérant avoir au moins un peu poussé les chances du côté de Nilfgaard.

Un coup raté, mais qui n'aura aucune importance, mis à part pour l'orgueil du jeune homme de voir encore une fois la précision lui faire défaut bien que la puissance du coup restait impressionnante, son inutilité l'était tout autant.
Poddrick laissera refluer la force magique qui habitait en lui alors qu'il entendait la porte céder, il avait appris qu'il fallait mieux ne pas en gaspiller une miette, et il n'avait pas ailleurs pas une miette de cette précieuse magie à perdre. Le lourd marbre cédant on aurait put croire que celui ci sonnait le glas de la ville, mais Poddrick était encore en vie, et bien décidé à le rester. Pour cela, il fallait bloquer les envahisseur, et c'est en courant qu'il se dirigera vers le sol puant, remplit de cadavre carbonisé, une odeur qui agressait ses sens aigues de sorceleur, mais dont le jeune homme fut bien obligé de s'accomoder, ce n'était ni le premier, ni le dernier spectacle olfactif que sa carrière allait lui offrir. En revanche la texture du sol, glissante et en même temps craquante, était bien plus impressionnante et révulsante, tout comme ces cadavres semblant persister à se tordre de douleur et où la chaire côtoyait l'os dans une représentation morbide des plus saisissante. S'efforçant à faire abstraction des ces nuances ocres et ébènes jonchant le sol, le jeune homme courra vers les rochers défendant la porte principale, et puisera dans ses dernières ressources, aussi bien physique que magique, pour faire tomber celle ci devant la porte, espérant par la même bloquer en partie ou au moins ralentir la cavalerie. Un entraînement de plus pour le jeune homme bien que le filtre de pétrie semblait faciliter la circulation de ce divin nectar. Il n'hésitera également pas à lâche ses bombes ruches et vent du nord sur des petits groupes de cavaliers, espérant réduire autant que possible leur nombre avant de s'écrouler de fatigue alors que son corps s'affaissera une fois de plus jusqu'à la tétanie complète, croulant sous les mauvais traitement qu'il leur imposait.

Nul signe d'émoi sur le visage de l'archimage, rompu aux actes spectaculaires. Il réfléchissait déjà à ce qu'il allait faire désormais, utiliser la magie restante pour ramener la quarantaine de combattants armés depuis le Sud-Est, et enrayer l'avancée de cette centaine de cavaliers qui allaient déferler, risquant une autre carte maîtresse de la part des ennemis de ce côté là... S'ils venaient à franchir les portes du Sud, la situation se gâterait sérieusement. Il fallait donc garder la position là-bas, et utiliser sa magie pour tuer le plus d'ennemis possible à lui seul, et espérer, éventuellement, qu'il y ait encore des soldats aptes à se battre dans la ville. Il faudrait qu'un messager assez lucide s'élance pour faire sonner le beffroi pour signifier le franchissement des portes... Mais Valaar avait peu confiance en le courage des soldats de la cité, aucun n'avait connu la guerre, les rangs étaient pleins de pleutres...

Ainsi, c'est en supposant être effectivement seul que Valaar décide de se battre. Et puis, alors qu'il allait préparer quelques sorts de flammes pour attaquer tous ceux qui passaient, il vit quelqu'un accourir sur la muraille, un des jeunes apprentis de Kaer Morhen. Les sourcils du mage en chef se levèrent, sincèrement étonné de la bravoure et de la hargne de ce garçon...

- Hm.

Fit-il pour lui-même, alors qu'il décidait de jouer la tactique du garçon, enfin, plus ou moins. Lorsque Poddrick parviendra à pousser le rocher, Valaar aura préparé sa télékinésie, et formé une main de l'empereur en bas pour la pierre, et une autre pour bloquer l'issue Sud des portes - à savoir le passage que le cadavre du draconide ne couvrait pas -. L'idée étant d'empêcher les cavaliers de déferler, et ils allaient ainsi se rentrer dedans, alors que pour l'issue Nord... Il saisira le rocher de peut-être cent kilos, après qu'il ait atteint un des cavaliers, ou juste avant qu'il ne touche le sol, puis, le balancera de toutes les forces permises, sur la ligne d'entrée, espérant tuer le plus possible d'ennemis de cette façon. Quant à ceux qu'il bloquait par la main gauche, ils seraient lorsqu'assez assez affluents : une cible de choix pour les bombes de Poddrick.

En outre, la meilleure tactique aurait été de simplement conjurer un énorme rocher, mais celui lui coûterait beaucoup de magie, l'épuisant peut-être entièrement, et le rocher arriverait trop tard et des dizaines de cavaliers seraient déjà dans la ville.

Avec le peu de temps qu'il avait pour songer, c'était cette façon de se battre quelque peu atypiques fuit choisie.

Poddrick, non sans demander énormément trop à son corps, parvient à déplacer seul le rocher qui sans être plus grand que lui, devait faire au moins deux fois son poids... Et à le pousser vers... les assaillants qui avaient déjà commencés à déferler à ce moment là; en effet, le temps qu'il arrive au dessus de la porte, que Valaar charge sa magie etc, les cavaliers avaient eu le temps de rentrer. Du moins du côté de Poddrick, car Valaar tenait son côté avec sa magie. Deux cavaliers passèrent et foncèrent tout droit comme des nigauds, en très peu de temps, ils seraient au niveau de la place principale, les rues étant désertes, et les soldats restants ayant fuis Alzur sait où... Le rocher brisant le crâne d'un troisième cavalier, freina l'avancée de ceux derrière pour quelques instants. Puis... la "main de l'empereur", manifestation psychokinétique tellement puissante et intense qu'elle en déformait légèrement la traversée des photons, envoya ce rocher avec une puissance tout bonnement phénoménale. Volant tout droit sur plus de quarante mètres, tuant absolument tous les cavaliers croisés. En un instant, les cavaliers attendant leurs tours pour entrer et saccager la cité, furent réduits en bouillis, et le rocher gris devint rouge sanguinolent... Plus de trente cavaliers avaient été décimés en un seul coup. Ce qui en faisant encore soixante vivants au total.

Ce n'était toutefois pas finit car la main gauche de l'empereur tout autant intense que la main droite avait rien que par sa présence fait s'encastrer un cheval à pleine vitesse dans le mur invisible. Les secondes suivantes, d'autres cavaliers essayaient de passer, en frappant de leurs épées sur la cette chose à peine visible, et qui ne semblait pas prête à céder - bien que les coups portaient amenuisent davantage la magie de Valaar, puisque cela le forçait à recréer mentalement la forme. Ainsi, deux dizaines de cavaliers se trouvaient là, soit deux dizaines de tête faciles pour une bombe tombant des cieux... La ruche éclata en plein vol, et arracha instantanément quatorze têtes, entièrement ou en partie... Le vent du nord n'eut aucun effet, car les dizaines de cadavres d'humains et d'équidés, entassés et achevés par la magie de Valaar, servaient de barrière naturelle pour le passage des cavaliers vivants. Et cela en valait autant du côté droit des portes.

Poddrick s'écroula effectivement ayant trop utilisé son pouvoir, et sentant une sensation toute nouvelle le saisir, indescriptible, mais quelque peu comparable à la première manifestation de sa capacité...

Valaar était au bout de ses réserves aussi, il pouvait lancer encore quelques sorts, mais rien d'aussi extravagants que ce qui venait d'être fait.

Mais de cela l'ennemi ne savait rien, et il ne savait pas non plus qui orchestrait ces attaques, puisqu'ils n'avaient aucune vue sur Poddrick ou Valaar d'où ils étaient. Se rendant compte que la ville était toujours défendue, que passer allait être trop compliqué, et qu'ils n'étaient plus qu'une cinquantaine, soit 10% de leur effectif initial, le commandant de cette partie des haakis décida d'abandonner. Et de se retirer avec leur chamane vivant, ils venaient déjà d'en perdre un, sans absolument rien gagner. La défaite était profondément amère, mais quelque part, cela ferait moins de bouche à nourrir se dit l'homme qui décidait de rentrer la queue entre les jambes... Valaar put être témoin de cela, et ainsi sonner le signal de la victoire.

Toutefois, deux cavaliers étaient passés entre les mailles du filet, ils n'étaient certainement pas un danger pertinent pour la ville, mais individuellement ils pouvaient causer du tort.

Après un bref moment de tétanie où il ne put rien voir de ce qui l'entourait, le jeune homme se relèvera avec difficulté, rampant vers les murailles pour finalement prendre appuis sur celle ci et se hisser avec difficulté. Accroché au créneaux, il put alors prendre conscience de l'ampleur de la bataille, donnant une goût presque amère à la victoire. Les maisons flambaient encore et quelques cavaliers du nouveau monde fuyait au loin, au pieds de la muraille, gisait un cadavre de géant et des cavaliers, réduits en charpie, alors que ses pieds foulaient les restes incinérés de quelques gardes, et peut être qui sait d'un général trop brave. Mais ces pensées négatives comme positives étaient vites repoussées par des besoins plus impérieux, il devait partir et se reposer. Ses jambes ne le portaient qu'avec difficulté et il ne sentait comme un nouveau né apprenant à marcher. Durant sa longue traversée qui dura plusieurs minutes, contrastant avec la rapidité effarante avec laquelle il avait put arrivé sur ces lieux de massacre, il s'approchera de l'escalier intérieur du rempart. Il prendra au passage une lance pour s'aider à s'avance et se retenir alors que le sol se dérobait sous ses pieds et que les créneaux glissaient sous son poids. Cependant sa traversé continuait, accompagné d'une terrible migraine.
Arrivé à l'escalier, une épreuve qui paraissait maintenant bien plus redoutable que les dragons et les haki réunis, il n'eut pas même le courage de les descendre debout et c'est en glissant lentement, une marche après l'autre, se retenant de la hampe de la lance, qu'il descendra la pierre donc la froideur engourdissait ses mains.

Poddrick tant bien que mal pourra descendre, et constater les heures défilants, des différents mouvements dans la cité.

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Après une heure et demis de repos, le temps pour ses muscles de se délasser un minimum et de lui permettre de marcher, le jeune homme entrepris d'aider les hommes de garde à débarrasser les cadavres, pas tellement par gentillesse que par désœuvrement. Après sa longue débilité il avait besoin de faire quelques chose. Ce n'était pas vraiment la meilleur chose à faire mais ça lui permettait de prendre un peu compte de l'ampleur du désastre. Il put admirer de prêt le géant, l'imposant dragon, et les pires des monstres, ces hommes à la peau mat et aux visages déformés par la souffrance. On ne pouvait trouver sur leur visage aucune quiétude de ceux qui mourraient de cause naturel, juste de la haine, de la terreur et de la souffrance. Ses yeux se baladèrent également sur les différentes tenus et armes qu'il portaient. Il ne fouillera bien sur pas les cadavres, il connaissait le sort réservé au pillard, et il était bien souvent peu enviable. Cependant si jamais un couteau venait à s'offrir à ses yeux il le prendra discrètement et le gardera dans sa veste, ne résistant pas à la tentation d'avoir enfin un couteau équilibrée. Il aura également conservé une lance qu'il aura trouvé en haut des rempares, autant pour de futurs utilisation que pour lui permettre de ne pas trébucher dans ce magma de chaire et de sang.

Poddrick en s'attelant à cette tâche, pourra remarquer - s'il a l'oeil -, que la grande majorité des cavaliers vaincus, étaient singulièrement marqués par une chose : la maigreur. Il pouvait en faire les conclusions qu'il voulait.

En outre, il finira par trouver, effectivement, un drôle de poignard sur l'un des corps. Il n'avait pas de quillon, ou presque pas, et cela semblait être de l'acier. Le pommeau lui, était un peu plus large que la "garde", épais et circulaire, et son extérieur était plat, sans doute pour aider l'appui d'une seconde main lorsque l'on veut enfoncer la lame profondément dans quelque chose. L'arme était ensanglantée, en effet : il l'avait trouvée sur un corps coupé en deux - par le rocher lancé à toute allure par Valaar -, et l'ichor avec coulé comme avalanche sur le poignard, en nettoyant un peu le sang séché, il découvrirait que la poignée était entourée de bandages (jadis blancs, désormais rouges), et que le reste du métal était de couleur ocre, donc le pommeau et le très petit disque servant de quillon. La lame faisait 27 centimètres, le reste de 13 centimètres. Enfin, personne ne faisait attention à lui lorsqu'il s'en saisissait...

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