Les champs

Lucius n’avait aucune idée d’où il se trouvait. Son regard se posa sur le moulin et les champs au loin... Aucun paysan, rien... Que lui et la nature. Il pourrait sûrement voler ce que bon lui semble, mais ce n’était pas dans son apanage.

Il continue de marcher sur le chemin, toujours plus loin, ses yeux scrutant la lande à la recherche de quelconque bizarerie sortant de l’ordinaire, ou indication d’où il se trouvait.

Lucius sursaute. D’un geste brusque, il sort son épée de la dextre, la tenant fermemant... Pourquoi se fourrait-il tout le temps dans la merde? Il continuait d’avancer, ses yeux voyageant partout... le ciel, même derrière lui, même en dessous si quelconque cavité apparaissait? Ses sens aux aguets, il essayait de sentir la chose, l’entendre, ou la voir... toujours en avançant, calme... Et oui, se prendre une raclée par une manticore l’avait endurci, pas le contraire.

Lucius ne savait pas s’il était de taille à affronter un spectre, mais, il connaissiat quelqu’un qui le serait sûrement... Il rebrousse chemin, et part en courant vers la ville. Une fois assez éloigné du spectre, il rangera son épée... Enfin, si la créature maléfique ne le prenait pas en chasse...

Il se tourna vers Caseï.

"Alors, on fait quoi maintenant ?"

Pourquoi il n'y avait rien ? Que cela veut-il dire ? Elle se gratte la tête. Elle dévie du chemin pour marcher dans un champ vide, tant pis si elle se salie.

-Je ne sais pas. Répond t-elle à Jawoud.

Il leva les bras en l'air.

"Est-ce vraiment utile de rester ici ?"

-Je ne sais pas Répète t-elle en frappant la terre du champ du pied.

"On ne trouvera rien ici, autant aller au point de rendez-vous."

Il attend quelques instants pour vérifier que Caseï le suit bien avant de s'en aller au point de rendez-vous.

Une promenade silencieuse les sorties tout deux du centre ville. Une fois arrivé sur place, le fils du désert prend enfin la parole, toujours affublé de son sourire de façade:

-Pas de spectre à l'horizon. Pourquoi tu veux tant en affronter un? Simple curiosité.

Des mots qui sont dis avec honnêteté mais ne le sont pas, le zerrikanien pense- peut etre à tort- que cela cache quelque chose.

Scrutant les champs se dessinant magnifiquement à perte de vue, la fausse rousse finira par poser ses iris or sur le garçon à la peau écorce :

-Pas vraiment l'affronter, le voir déjà. C'est assez impressionnant pourquoi se priver d'un t'elle spectacle ?

Son regard noisette reste un instant poser sur sa pair avant de se détourner vers les land.

-Pourquoi se privé de la vision d'une âme à l'agonie? Parce que les vivants offre déjà un spectacle à la limite du supportable.

Le orbes du mutant se pose de nouveau sur la jeune fille.

-Tu n'as pas peur de voir la mort en face? Te hurler au visage?

Les yeux légèrement dubitatif se posant sur le visage assombri du garçon, elle décidera étrangement à se poser la question. En avait-elle vraiment peur ? Même après de longues minutes de recherches la réponse restait floue :

-Pas vraiment, je l'ai déjà assez côtoyé pour m'habituer à sa présence, et toi ?

Nul besoin pour Maajidyn de s’interroger sur la question.

-Oui, rien ne l'effraie plus que sa fin.

Son visage exprime l’intérêt alors qu'il demande ensuite:

-Comme ça se fait que tu sois tant habituer à la mort?

Ses pas la menant à droite puis à gauche, elle commencera un rituel bien spécial, celui des cent pas. Les mains sur sa robe qu'elle avait lorsqu'elle était arrivée dans l'école, la natif de Piana attendra quelques secondes avant de lui répondre :

-Si je compte toutes les fois où j'ai risqué ma vie... Quatre fois, et je pense que ce chiffre sera multiplié à l'avenir, donc avec tout ça tu commences à t'habituer.

Un énervement pointant progressivement le bout de son nez, Carmia finira par fixer le Zerrikanien :

-T'en as pas marre de parler comme ça ? Je veux dire t'as pas envie de parler comme on fait ?

Un rituel dont il ne comprend pas le procéder mais rien n'est dis.

-Est-ce que la charge conte l’araignée géante fais partie de ces quatre fois?

Les questions qui suivent dessinent une risette sur son faciès de boue cependant il répond avec le plus grand sérieux:

-Maajidyn cessera de s'exprimer de la sorte quand il pourras se montrer tel qu'il est. Ce jour ne semble pas sur le point d'arriver donc si sa façon de parler te dérange, fais le taire comme tu le peux.

Même si l'interlocuteur de la gamine ne comprenait pas l'intention donnée dans ce déplacement, il s'effectuera malgré tout.

-Probablement...

Repensant à cette fameuse nuit, les souvenirs de son nez s'éclatant sur le sol et de la velue au dessus d'elle lui provoque un puissant frisson passagé.

-Mais... " Tel qu'il est " tu n'es pas toi-même là ?

-Un geste suicidaire, du moins c'est comme ça que Maajidyn l'as perçu.

Pas une question, simplement la mise à nu de son ressenti. La jeune fille peux comprendre qu'aucune réponse n'est attendue de sa part.

-Carmia est-elle tel qu'elle aimerais pouvoir être? Non, elle as ériger un mur entre elle et le monde. Maajidyn fais de même, peut être que la faiblesse de son âme l'oblige à se désincarné, se dissocier de sa personne à travers une façon de parler particulière. Seul lui le sais.

Jamais auparavant le novice ne 'as donner d'explication sur son utilisation de a troisième personne cependant Carmia est la seule personne à qui il est capable de parler de la sorte. La raison lui est inconnu et après tout, cela n'as pas de réel importance

L'analyse de l'élan de courage qu'avait éprouvé la jeune brune devait sans doute être fausse, elle n'était pas désespérée au point de rompre voir couper les fil s'occupant de sa vie.

-Pourquoi tu m'as sauvé ? Tu m'as pas expliqué pourquoi, à part une excuse bidon je veux dire.

Les constatations faîtes par l'enfant à la peau brune s'intensifieront et se décupleront au fur et à mesure que la discussion avançait. Et cela forçait la pauvre novice épuisée à faire fonctionner ses méninges à plat :

-Et ça va durer longtemps ?

Un sourire franc accompagne un regard du même acabit pour la Palvienne.

-Tu es une étudiante de l'école du loup tout comme lui. A vrai dire tu es une des premières personne  à qui il as adresser la parole et même si notre relation se résume à un éternel conflit, tu fais partie de la vie de Maajidyn au même titre qu'un membre de sa famille.

Un léger rire agite ses épaules.

-Peut être ou peut être pas. Carmia à sans doute le pouvoir de délivré Maajidyn, ou pas, vas savoir.

Des paroles à la fois oiseuses, étranges, intrigantes se dégageront de la bouche du garçon. Laissant son introspection de marbre et sa réflexion saccagée, la Pianienne fixera un instant le ciel se transformant en voûte céleste. Même la vision de ce tableau idyllique n'apportait aucune piste qui pourrait percer une bonne fois pour toute les phrases du Zerrikanien.

-Et bien si tu le dis, Carmia t'aidera.... Si ça peut au moins faire disparaitre ton langage bizarre.

Regardant les lumières de la ville, elle pointera dans sa direction avant du lui dire :

-On devrait rentrer, ils vont nous attendre sinon.

Durant le trajet jusque dans les ruelles de la ville, elle soufflera à voix basse comme pour à elle-même :

-Merci pour la discussion...

Un rire résonne dans les champs dénués d'habitation lorsque les mot parviennent à ses oreilles.

-Soit toi même histoire de lui montrer l'exemple et qui sait, Maajidyn finiras peut être par chercher la lumière du jour.

Il acquiesce ensuite en suivant le geste du regard.

-Tu as raison, allons y.

Les quelques mots murmurer sont entendus par le zerrikanien qui y répond à voix haute sans regarder la fille.

-Merci à toi.