La Guinguette

Ses sourcils se haussèrent, tandis qu'elle portait une main devant sa bouche en haletant pour résister à la chaleur. Ensuite :

- C'est... Étonnamment bon... Tu veux goûter ?

Perdant un instant ses manières.

Il papillonne des yeux, presque choqué par la succulence de ce qu'il a dans la bouche. Il jette un coup d'oeil à Jeanne, des étoiles plein les yeux.

-Bien sûr ! Tiens tu ... vous pouvez goûter ce que j'ai commandé si vous le souhaitez. C'est juste exquis.

Sans plus attendre, il attrape l'un des agresseurs verts et l'achève de ses dents.

La bouche semi-pleine, elle manqua de pouffer de rire en entendant Alban prononcer le mot "exquis". Une main devant la bouche pour garder ses airs, elle sourit de ses yeux saphirs.

- Si c'est exquis alors !

Elle le laissera faire, tout en prenant de son met discrètement, ayant l'impression d'être épiée et jugée... Elle appréciera le goût, puis après avoir finit de mâcher, demandera l'avis du garçon :

- Alors ? Vous mangez ce genre de choses à Kaer Morhen?

Curieusement, elle semblait amusée.

Alban ne peut de son côté pas s'empêcher d'avoir un éclat de rire en voyant Jeanne se retenir, il manque de recracher ce qu'il avait dans la bouche. Le goût de ces agresseurs verts est tout simplement, il sourit, content de goûter à autant de choses aussi bonnes qu'exotiques pour son palais de roturier mutant. Alban ayant peut être un peu plus l'habitude d'être regardé et jugé ignore complètement ces regards hypothétiques.

-C'est très bon ..! Et on peut pas faire plus différent de la cuisine de Kaer Morhen.

Il enfourne un nouveau fauteuil au saumon dans sa bouche qu'il attend de bien finir avant de reprendre la parole.

-Pas que ce soit mauvais là bas ! Faut juste aimer la viande et les champignons. On est obligés d'en manger plein, sinon notre corps n'a pas assez d'énergie pour fonctionner. C'est pas très ... raffiné comme nourriture.

- Ah oui ? Voilà qui est curieux... J'imagine que ce ne sont pas les mêmes champignons que ceux que vous m'avez acheté, ça se saurait s'ils étaient nourrissant... Pour la viande, c'est difficile de ne pas l'aimer quand elle est si rare.

Alban semblait avoir oublié son passé de paysan, où il ne mangeait qu'une portion de viande toutes les deux semaines.

Il passe une main dans ses cheveux.

-On mange ce qui est pour vous des champignons vénéneux ! Notre organisme reste beaucoup mieux au poison que le vôtre.

En effet, Alban depuis ses années passées à la forteresse a quelque peu oublié à quelle point il est chanceux et à quel point la vie de paysan est dure.

-Kaer Morhen est entourée par la forêt, on y trouve beaucoup de lièvres et de petit gibier, et aussi du poisson dans la rivière. Ca m'arrive de chasser pour rapporter de la viande aux cuisiniers !

Ils parleront ensuite de tout et de rien jusqu'à l'arrivée des plats principaux.

Et cela continuera bien au-delà, jusqu'à ce que le repas se termine, et que l'addition salée soit présentée à Alban.

En sortant du restaurant, bien heureux, et en reprenant les chevaux, arrivant près des portes pour descendre de la hauteville, Jeanne dira :

- Je dois y aller Alban.

Elle le regarde, et sourit.

Un repas plus que savoureux, mais cela en valait-il vraiment le coût ? Quand bien même, Alban paye l’entièreté de l'addition, même si ça lui fait légèrement mal à sa (ses) bourses. Il sort du restaurant et reprend les chevaux avec sa compagne. Suite à ces paroles quelques peu ... inattendues, Alban tourne la tête vers elle, à la fois curieux et surpris.

-Vraiment ..? J'avais espéré passer un peu plus de temps avec vous ... Ça vous a plus au moins ..?

Une légère déception semble transparaître dans le visage et les paroles d'Alban.

- Rien ne vous empêche de me raccompagner.

Répond-elle en détournant la tête, amusée.

Il opine.

-Je comptais le faire de toute manière !

Ils se remettent donc en marche, Alban n'insiste pas plus sur la raison du départ de Jeanne pour le momment.

- Vous pourriez choisir de ne pas le faire que je ne vous en voudrais pas... 188 florins... C'est...

Elle soupire d'un air triste, et ils continuent leur chemin que Jeanne semble mener. Aà l'étonnement ou non d'Alban, qui ne le remarquera pas forcément, ils prenaient le chemin vers le Sud. Alors qu'ils devaient déposer leurs chevaux au portes Nord-Ouest.

Si Alban n'interrompt pas le voyage, ils arriveront aux portes Sud, ouvertes.

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Il rigole légèrement, tentant de faire comme s'il était au dessus de tout ça.

-C'est beaucoup ! Ce spectre qui m'a brisé les côtes m'a rapporté 300 florins, que j'ai dû partager avec ma collègue, et j'avais, et j'ai toujours quelques économies. Ne vous en faites pas pour moi.

Il lui sourit, un peu étonné par la direction qu'ils prennent, il n’interrompt cependant pas le voyage.