Un salon bleuté

Le selon bleuté était l'une des plus belles pièces de la forteresse, et était le lieu idéal pour se relaxer après une mission périlleuse ou un entraînement laborieux. Bien que discret ce salon était essentiel au repos des sorceleurs et il permettait aussi d'entretenir une certaine cohésion au sein du groupe ainsi que de tisser des liens grâce aux divers jeux présents.

Il trouva la pièce dans un état plus que respectable, tout du moins en comparaison des trois pièces qu'il avait eu l'occasion de nettoyer, et le jeune homme se sentit soulagé d'un énorme poids. Aujourd'hui il serait en état de marcher après avoir effectué sa punition.

Seules quelques cartes et pièces de l'échiquier jonchaient le sol. En se dirigeant vers ces dernières il ne vit, malheureusement, pas l'énorme os qui se trouvait devant ses pieds. S'ensuivit une chute des plus artistiques durant laquelle Lynos renversa la table, ou reposait l'intégralité des jeux présents, un fauteuil et un chandelier, avant de s'écrouler contre les tapisseries provoquant une déflagration de poussière qui recouvra l'entièreté du salon.

La salle était, dorénavant, dans un triste état. Qu'est-ce que faisait cette saloperie d'os ici ? Le rouquin remarqua alors des touffes de poils sombres sur l'un des fauteuils. Quel animal pouvait être assez imposant pour laisser une telle fourrure derrière lui et ronger des os de cette taille ? Au même instant toutes les connexions se firent dans le cerveau de Lynos... «  Alban, putain de cabot ! ».

Il inspira longuement pour reprendre son calme, au moins ce satané chien garou n'avait pas marqué son territoire dans toute la pièce !

Sans perdre plus de temps, Lynos nettoya cette montagne de poussière puis fit un peu de rangement, il termina ses efforts, éreinté et sur les rotules. Depuis le début de sa peine il avait passé un nombre d'heures incalculable à faire le ménage, et ce n'était pas sans répercussion sur son corps, lui qui était bien portant, en arrivant à Kaer Morhen, était désormais aussi svelte qu'un jeune marié.

Après avoir achevé sa tache, il quitta le salon bleuté tout en se promettant de construire une niche pour Alban, à l'extérieure de la forteresse...

La rouquinette était assise dans un fauteuil confortable, en face d'un échiquier. Il manquait un pion et c'est le visage dirigée vers cette pièce manquante que cette mutante était toute dévouée. Avec un fusain, elle essayait de recopier minutieusement la forme d'un pion et y mettait même les ombres pour faire ressortir. A côté de ça, elle avait un autre papier avec plein de schéma de pion, tel des runes..
Elle fredonnait une mélodie et pinçait ses lèvres de gratte papier, les cheveux détachés, assise en tailleur.

Elle pourrait entendre le bois de la jambe du garçon qui résonnait dans le couloir. Passant devant la porte, il aperçut la jeune fille, et s'engouffra dans le salon, lui souriant.
Il s'approcha d'elle, remarquant le fusain.

"Tu fais quoi ?", demanda-t-il, cherchant plus d'explications.

Il posa sa main droit sur son épaule, et sa main gauche vint parcourir sa chevelure ardente.

"un trait continue, continue.." se répétait dans sa tête comme les paroles de sa mélodie. Chaques échardes n'avait pas été assemblé petit à petit pour former un pion; ce n'était donc pas un reproduction si elle faisait des accoups.

En repérant le rythme, elle continua quand même, un sourire sur le visage.

- J'essaye de remplacer le pion que nous avions perdu en jouant la dernière fois par de la création inerte 'vec une forme euh.. runique mais libre. Elle lui donna la feuille de brouillon.Une rune c'est un peu comme un dessin alors.. voilà.

Elle pencha sa tête afin d'embrasser la main qui était posée sur son épaule, levant son stylos
- malheureusement, le trait ne serait ps continue.

"J'aurais pu te sculpter un pion vite fait, tu sais.", fit-il en soufflant du nez face à la complexité superflue de la tâche.

Il observa le brouillon. Elle était clairement douée en dessin, mais pas de la même manière que lui. Lui était régulier et savait où placer le fusain pour obtenir la bonne courbure de lame ; elle donnait de la vie à ses dessins.

Après son baiser, il leva la main pour caresser sa joue.

"Je pourrais me charger de le rendre plus lisse après, ne t'inquiète pas. Ça fait longtemps que je n'ai pas essayé de concevoir quelque chose ...", commenta-t-il.

- Je sais.. Mais j'étais mauvaise perdante la dernière fois, je l'ai perdu alors c'était à moi de faire quelque chose. J'essaye les types de de magie, tu crois que ça peut marcher ?

Elle étendit ses jambes pendant qu'il observait ses croquis pour s'asseoir normalement. Son but n'était pourtant pas de rentre le pion vivant, quoi que ce serait drôle de les voir se déplacer.

- Oh.. avec la pierre ponce ? Et la peau de l'araignée géante, tu as pu en tirer quelque chose ?

"Pourquoi est-ce que ça ne marcherait pas ? En plus c'est une bonne idée pour s'entraîner.", répondit-il, rassurant.

Il la laissa faire, regardant du coin de l’œil son corps se mouvoir. Ils étaient seuls, ça lui donnait des idées ...

"Oui, et avec un ciseau à bois. Je travaille encore sur la peau, je n'arrive pas à grand chose pour l'instant", répliqua-t-il.

- Tu as déjà essayé toi ? Je sais pas si on peut appeler ça une rune.. je triche un peu, non ?

Elle reposa son regard sur son dessin pour en finir le contour. Son regard en biais ne passa pas inaperçu puisqu'elle posa une jambe au dessus de la sienne, tentant d'enrouler son pied le long de sa jambe de chair.

- Un ciseau à bois ? Il doit être lourd et épais. C'était bien la peine de faire tout ça.. Imagine si ce troll et son épée rencontre des hommes, que vont ils penser ? Qu'il a tué des sorceleurs, que sorceleurs et monstres sont de.. humpf.

"Non, pas vraiment, je l'avoue ...", admit-il. Il préférait faire les choses de ses mains, comme les gens normaux.

"J'imagine qu'on peut appeler ça une rune oui !"

Il fit semblant de ne pas sentir sa main, lui volant une feuille et un fusain.

"J'imagine qu'il vaudrait mieux que personne n'apprenne que des sorceleurs ont passé un accord avec un troll de pierre, en effet ... Les gens ne sont plus aussi méfiants qu'autrefois, mais ce n'est pas une raison pour nous faire haïr."

- C'est une première alors.

Elle suivit des yeux le vol effronté des feuilles ! Un sourire en coin, elle bougea son pied pour attirer son attention.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Elle hôcha la tête en soupirant. Que le troll reste où il est ça les arrangerait bien, mais c'était à des lieux de Kaer..

- C'était ingénieux d'utiliser un Axii pour repousser le venin de cette chose.

Il lui sourit, attrapant la jambe de sa dulcinée.

"Je ne sais pas trop. J'avais une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment... Quelque chose qui me serait utile, avec ma "capacité".", répondit-il, ouvrant l'autre main pour évoquer son don.

Ça restait proche, dans la sphère d'influence de la forteresse ... Il remonta lentement sur la jambe de Violette, sensuellement ...

"Il le fallait."

Elle dépose son fusain et remonte de sa main le long de son poignet avec douceur.

- Je peux tout entendre. Peut-être qu'à deux pourra réaliser cette idée..

Avec un regard qui se langissait, elle laissait la sensassion de chair de poule se profiler le long de sa jambe, sous les gestes doux..

- Tu m'as sauvé la vie.. Je suis sûre que j'aurais eu la même idée.. je n'ai pas encore eu le loisir de te sauver. J'espère que je n'aurais jamais à le faire. Ta détonation est sacrément puissante, elle te sauvera !..

Elle respirait longuement en souriant. Sa pupille glycine et brillante fureta. Ils étaient dans un salon.. dans un lieu public.

Il lui sourit, gentiment.

"Pour l'instant, je préfère poser les bases et faire mon premier jet seul. Mais promis, je te laisserais donner ton avis ensuite !", répondit-il honnêtement.

Appréciant sa réaction, il remonta encore la main, jusque des endroits interdits par la bienséance. Lâchant ses affaires, il passa l'autre main derrière la nuque de la jeune fille, la rapprochant de ses lèvres. Après un long baiser, il caressa sa joue.

"Je devais bien protéger cette jolie figure. Il vaudrait mieux espérer que tu n'auras jamais besoin de me sauver la vie, Violette. D'ailleurs, je suis le seul à pouvoir faire ça, et je ne suis pas le seul à être capable d'un truc. Et toi, tu n'as rien ?", demanda-t-il.

Violette ne savait pas de quoi il parlait mais elle sourit à son tour: elle lui faisait confiance.

À l'âge de quinze printemps révolus, bien qu'elle n'avait pas su la date de sa naissance, les lèvres rosées de la fleur, ouverte et détenue par Eadwacer laisèrent échapper un gémissement de stupeur et d'hérésie contre la bienséance d'un bleu virginal..

- Ca.. Capable de quoi ? De.. D'te sauver ? Je veux pas que tu parles de solitude..; solicitude, solidaire.. avec moi. Ma plaie s'est refermée, je n'ai rien, hormis toi..

Ses lèvres vinrent chercher la main sur sa joue et elle posa son regard sur l'affaire qu'entreprenait son partenaire, et sa déculottée présente, ou proche..

La poigne se retrouvait entre les canines suivant la seconde conjonction. Non préparée et stressée par un travail d’une minutie inutile, elle ne fit pas dans la dentelle en contrariant ce doigt. Son corps vacillait sur le côté pour ne plus être contre le dossier du fauteuil. Elle dévoilait le puit de joie dans lequel Eadwacer plongeait pour la retrouver, bravant le bleu du ciel qui se reflétait dans la douceur ardente. La courbure du dos n’épousait que l’air et la légèreté, loin du fauteuil, proche du ciel, du septième. Ses deux mains passaient derrière son dos à lui tel une sirène maintenant le marin après les secousses, chavirant, étouffant.

Après avoir poussé un petit cri de douleur exagéré, suivi d'un rire, il irait lui même placer sa main pour épouser les courbes de son dos ...

"Si tu me manges maintenant, comment je vais pouvoir continuer mon projet ?", demanda-t-il, rieur.

N'attendant pas de réponse, il continuerait sa chute libre dans leur amour.

- Tu as deux mains non.. C'est la bonne ou la mauvaise ou tu peux.. tu peux le faire à deux ?

Pendant qu'il lui soutenait le dos, elle fit une impulsion forte vers le haut pour lui mordre la joue. Son bassin s'élevait comme pu avant de retomber avec un petit égosillement, son geste fougeux étant un peu méchant.

Cette sensation avait permit à la chute d'amplifier le mouvement et elle gardait la bouche ouverte, regardant en l'air. Sa respiration était vive et ses mains s'accrochaient à l'habit. Elle était rouge et lui contre elle pouvait sentir son cœur battre fort.

Il caresserait ses cheveux, lentement (par rapport à leur rythme actuel ...).

"Tu vois bien que j'ai besoin des deux mains."

Il se laisserait mordre, accompagnant son mouvement du bassin ... Leurs respirations se mêlaient, comme leurs corps moites.

C'était un long moment de transe où ses mains tombaient au bas de son dos.

Au bout d'un moment, la fatigue rattrapait sa respiration et son corps qui retombait contre le fauteuil, ne sachant où donner par les rythmes ambivalents et la chaleur de l'âtre qui ébouillantait.

- J'ai chaud..

Il lui sourit, calme et plus amoureux que jamais.

Retroussant les mèches de cheveux qui tombaient sur la figure de sa dulcinée, il déposa un baiser sur ses lèvres où perlait la sueur.

"Je t'aime ..."

- Je sens ça..

Elle le laissait faire et expira l'air de ses poumons lors du baiser conclusif.

- Je t'aime..

Avec ses genoux, elle repoussa son amant de sorte a pouvoir récupérer son bas en pivotant, tentant de le remettre avec des mouvements empottés.

Il expira en même temps, l'accompagnant même dans la respiration.

Se laissant pousser, il la regarda avec aise se dépatouiller avec son étoffe.

La voyant galérer innécessairement, il l'aida, non sans en profiter une dernière fois... Avant de rire à propos de la situation.

"Faut qu'on arrête de faire ça à des endroits où on pourrait nous voir ..."

- C'est toi qui a commencé.. je te rappelle que je voulais créer.. créer.. un pion.

Finalement, elle remit son froc non sans une dernière surprise , avant de se remettre assise à côté de lui, avec quelques tressaillements du aux circonstances.

- Tu parles d'aller dans une salle fermée ? J'ne suis pas trop sûre que dans les dortoirs.. puis d'où, le tien, le mien ?

"Je sais ...", fit-il avec un soupir d'aise, et un sourire.

Il saisit sa main, l’amenant entre les siennes.

"Mmh, je sais pas ... Dehors, peut-être ? S'il ne pleut pas ..."

Cupidité envers l’autre, paume contre paume, Violette, fleurissante, souffla sa réponse entre leur mains creusées. Encore émoustillée par l’ardeur, le contact juvénile et son regard, voici sa réponse d’une voix candide et en émoi.

- Oui.. pourquoi ne pas ?.. Mais tu sais, tu le sais, j’ai été recherchée et j’ai dû me cacher sous une serviette. À la vue de tous.. serions nous aussi amouraché à mettre en défaite l’autre en combat ?

Posant le front sur ces mains, elle releva sa voix emmurée.

- Nous ferons ensemble ton projet de création ? Je veux en être, je ne veux pas être lésée. Comment puis-je développer la magie, qu’en apprenant du plus grand, j’ai eu cette détonation..

La parole nébuleuse, ainsi elle était, et elle l’embrassa encore, toute mouillée.

- J’aimerais bien investiguer encore en bas, en bas..

Son regard tomba.

- dans les sous-sols. Il doit bien y avoir d’autres secrets ici bas.