Une maison comme les autres dans le quartier riche

Ce n'est que lorsque ladite lourde porte s'ouvrit que la personne à l'intérieur put découvrir le Poddrick qu'avaient vu les passants. Sa cliente était une jeune femme portant un air fatigué et préoccupé, elle l'était du moins assez pour ne pas relever l'apparence de Poddrick qui faisait effectivement tâche en de tels lieux, se contentant d'être méfiante.

- Hum... Bonjour.

Sa voix était calme et marquée par la fatigue, une petite voix de femme.

- Vous venez pour l'annonce? C'est cela? Êtes vous un mage ou quelque chose comme cela?

Le papier dans la main du jeune homme n'était pas passé inaperçu.

Le jeune Poddrick lèvera la tête vers la personne qui lui faisait face, posant ses yeux bruns aux iris orangées dans ceux de la dame alors qu'il répondit calmement en parlant lentement, comme si il avait du mal à parler mais gommant ainsi son accent qui serait des plus déplaisant pour ces pauvres citadins.

- J'suis sorceleur, j'viens là pour chasser les monstres de votre maison.

Le jeune homme se portait droit, et tirera de son coup le fameux collier du loup blanc, gage de ses avances si le reste de ses outils ne suffisait pas pour la bourgeoise. Il répondra alors plus présent :

- J'peux rentrer ?

Le regard de la jeune femme se posa sur le médaillon d'argent au fil de la présentation de Poddrick, un regard tout à fait neutre.

- Oh... Un sorceleur.

La jeune femme s'écarta pour le laisser entrer.

- Entrez je vous en prie.

L'intérieur était quelque peu vide, des meubles étaient posés ca et là mais il n'y avait presque rien dessus à part des bibelots sans valeur, la femme ne semblait pas être ici depuis longtemps.

- J'ai hérité cette maison de feu mon père. Dit elle en fermant la porte alors que Poddrick s’avançait dans la demeure. Mais j'entends souvent des bruits étranges depuis que j'y ai emménagé. Mon époux veut que nous quittions les lieux mais je tiens à cette maison vous savez...

Poddrick lèvera la main vers la jeune femme avant de répondre d'un ton impérieux :

- Très ben, je regarde laissez moi m'concentrer.

Les babillages de la femme ne l'intéressaient pas et ça lui donnait un semblant d'expertise. Son regard parcourra donc la pièce et il l'arpentera de long en large, à la recherche de fissures ou de trou de sourire, le genre de bêtises habituels indiquant la présence d’intrus qui pourraient troubler le repos d'une fragile bonne femme à qui la vie à toujours souris. Par acquis de conscience sa main gauche était renfermée sur son pendantif, si par le plus grand des hasards la maison hantée était l'oeuvre de la magie ce dont il doutait fort il devrait vite en être assuré.

La femme se taira alors que Poddrick commençait son inspection. Il ne pouvait cependant trouver aucun trou, aucun endroit par lequel un éventuel rongeur aurait pu se faufiler, son médaillon restait muet.

- Euh... Il y a un étage ainsi qu'une cave si vous voulez vérifier.

- Très bien

Simple réponse sèche, prouvant sa supériorité et mouchant sans aucun doute la petite bourgeoise sur place, incapable de faire face à ce genre de brutalité dans leur vie si douce. Il avait hate de finit cette mascarade et d'empocher ses couronnes... Le jeune Poddrick se dirigera vers la cave où il continuera son inspection exactement de la même manière.

Le jeune homme froncera les sourcils, tout ceci était grotesque... Qu'est ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Il foudroiera du regard le jeune femme en lui faisant un large signe de la main :

- Par j'men 'cupe.

Alors que l'énervement le gagnait son patois revenait, libéré de tout artifice et c'est l'épée à la main que le jeune homme descendra dans la cave, un oeil sur son médaillon, prêt à défourailler la moindre chose se trouvant en ces lieux.

Alors que la porte claquera violemment derrière lui, Poddrick sursautera, manquant de tomber à la renverse lui qui était si concentré sur son objectif. Poddrick était et resterait un cul terreux, et ces manifestations loin d'être rassurantes faisaient resurgir des écos désagréables en lui. C'est donc tout naturellement que pour se donner du courage le jeune homme pestera contre la créature invisible qui semblait décidément jouer avec ses nerfs :

- OU TES TOI, JVAI TFRACASSER SI TU TMONTRE PAS !

Il jettera un bref coup d'oeil au tonneau avant d'avancer prudemment vers la porte, épée devant lui et lame au claire, jetant des petits coup d'oeil derrière son dos de temps en temps.

Poddrick froncera derechef les sourcils et montera d'un pas rapide, épée prêt à trancher n'importe quelle chose devant lui, la mascarade avait assez durée. Il répondra d'une voix claire d'où transpirait l'agacement :

- Ouai j'rrive !

Poddrick froncera les sourcils en voyant la masse spectrale devant lui... Qu'est ce que c'était encore ce bordel... ça pouvait se tuer ces trucs là ? Ce qui est mort ça peut plus mourir non ? Et cette voix revenait, toujours plus agaçante tant elle était emprun de mysticisme qui laissait chez Pod... totalement insensible... Il regardait le fantôme avec une incompréhension manifeste, mêlée à une sorte de bellicisme typique de son incompréhension et de son conditionnement qu'il s'était imposé quand à la résolution du problème :

- Chcomprend pas là, kesktu mracompte ? La vrité quoi ? P'rquoi tfais sbordel ? T'es un f'tome ?

La masse éthérée se retourna alors, tenant dans ses mains... une sorte de verre en ferraille, le genre de récipients dans lesquels on buvait. On aurait à sa face qu'il avait l'air malade et tenait fébrilement son objet entre ses deux mains blanches. Il leva alors la tête et son regard éthéré plongea dans celui de Poddrick, faisant frissonner ce dernier.

- L'assassin... Il mit le gobelet en évidence devant lui, comme si il le tendait à Poddrick. ASSASSIN! TRAÎTRE!

Il se mit soudain à crier, un cri qui semblait à bien des égards meurtri et tourmenté alors que le médaillon de Poddrick se mit à vibrer de plus belle.

- PARRICIDE! JE VEUX LA VÉRITÉ SORTIE DE LA BOUCHE DE L'ASSASSIN!

L'être fantomatique commença à s'élever alors que tout commençait à trembler: le sol, les meubles. Une grande puissance magique était à l'oeuvre. Il poussa un cri de complainte intense avant de disparaître dans un flash blanc.

L'instant d'après, tout était normal.

Effectivement, la tasse en ferraille avait bien été laissée sur le sol alors que l'esprit s'en était allé, mais... était il vraiment parti? Ou occupait il toujours les lieux sans que Poddrick ne puisse le voir?

Cela étant, il peut se saisir de la tasse sans souci et quitter les lieux ou l'interpelle la jeune femme qui était restée dehors.

- Alors? Avez vous trouvé la source de ce mal?

Pas de gants, aucune subtilité pour le jeune homme qui répondra brutalement à la femme devant lui :

- Elletai à qui cet piole 'vant ? Rpond vit !

La jeune femme sembla un peu brusqué par ce jeune sorceleur sans aucunes manières, un peu effrayée même.

- A... A mon père. Il est mort récemment et mon époux en a hérité avec la fortune de mon défunt père.

Curieux que ledit époux ne soit d'ailleurs pas là.

Poddrick foudroiera du regard la femme au regard effrayé avant de lui répondre tout aussi sèchement :

- les où vot marie ?

- I-Il ne vient jamais, il a déjà sa propre maison et voudrait vendre celle ci, ce que je me refuse à faire. Pourquoi cette question?

Aucune explication pour la madame, le jeune homme s'en foutait éperdument de sa détresse comme de son ignorance agaçante :

- Faîtes le vnir et yaura plus d'problème d'cord ? C'est pour d'barasser l'merde quya à l'terieur.

Les yeux de la femme s'orientèrent vers sa demeure avant de revenir sur Poddick.

- Oui je... j'y vais. Qu'avez vous trouvé?

Il répondra à la femme, son ton souffrant d'aucune contestation.

- Vous vrez... M'tnant ramnez moi vot m'rie !