A la grosse masse - Armurerie

Milena entre dans le magasin et signale sa présence avec une voix claire et enjouée digne de l'enfant qu'elle est, son pendentif de l'école du lion bien apparent. Une scène bien étrange, une fille qui semble fragile voir malade au vu de son teint si blanc, lui même contrasté par des yeux profond d'un noir peu commun et de longs cheveux lisses et brossés d'un noir éclatant qui reflète chaleureusement la lumière qui voudrait danser dans sa chevelure. Si elle ne portait pas un pendentif et si le vendeur avait plus de scrupule, alors elle serait sûrement chassé. Mais pour l'instant elle ne se soucie pas de ça.

-Bonjour !

Le bonhomme à la barbe saillante laissait partir un client après son achat, lorsque Milena se présenta. Un regard appuyé sur le visage, puis sur le pendentif du loup.

- Bonjour jeune fille, qu'est-ce que j'peux pour toi ?

S'abstenant de l'appeler sorceleuse.

Milena lui adresse un sourire puis observe d'un air inquiet les armes.

-Ça a l'air dangereux ça ... Dit-elle en regardant une épée un meu hasard. Vous n'auriez pas quelque chose de moins létal, moins tape à l'oeil ... Oui quelque chose de discret plutôt; facile à cacher sous les vêtements !

Il gloussa.

- Un petit quelque chose qui vous ressemble alors ? Eh bien, j'ai quelques dagues, quelques poignards et autres petits couteaux. Tout dépend de ce que tu as à débourser.

Milena fait la moue.

-Je ne suis pas si petite... Pourriez-vous me partager votre expertise alors, que me conseillez vous ?

- Bien sûr, bien sûr...

Souffla du nez le vendeur.

- Tout dépend de ce que tu souhaites en faire. Craner devant les copains, ou c'est pas l'genre des sorceleurs héhé ?

-C'est le genre de mes camarades mais pas le mien. Voyez plutôt ça comme une arme de secours qui me soit personnelle en cas de danger et facile à cacher. Je cherche un secret et non l'esbroufe monsieur l'artisant. Vous savez sûrement qu'une orpheline n'a pas de fortune à dilapider, l'apparat n'est donc pas un critère.

Il plissa des paupières au fleuri du langage de la fillette.

- Hum, je vois oui... Eh bien...

Il leva un doigt pour lui signifier d'attendre, et ira chercher quelque chose.

- J'ai cette petite chose, une arme sobre et élégante à la fois, bien que vous ne semblez pas en avoir besoin...

En revenant, et lui montrant la chose en question (le forgeron avait en effet commencé à vouvoyer Milena).

Dague:

Le pommeau était simplement circulaire.

- Elle est à 85 florins, si vous en avez les moyens.

L'enfant jauge de l'oeil objet mais prend un air attristé.

-Permettez que je manipule l'objet ?

Il observa bien le visage de la fillette.

- Bien sûr.

Et lui tendit l'arme, sans vraiment craindre qu'elle soit volée.

Et la dague s'éleva assez rapidement comme Milena le souhaitait, sous les yeux ébahis du tenant de l'armurerie.

- Woh ! Doucement avec la magie jeune fille...

Milena repose la lame dans sa main puis soupire.

-Elle réagit bien avec ma magie mais je n'ai pas une telle somme... Je ne doute pas de la qualité de la lame mais 85 florins, bien que je ne sois pas experte en la matière, me semble excessif. Nous avons des cours sur ce genre de chose à Kaer vous savez. Feriez-vous un geste marchand à une enfant peut-être ?
Milena ne lui fait pas les yeux doux bien que sa voix devienne mielleuse sur la fin et si l'artisan la regarde dans les yeux, alors ils semblent intéressés par l'objet et elle a un sourire léger pour appuyer l'idée

Le bonhomme ne semblait pas attendrit ou sensible d'aucune sorte à la tentative de la fillette.

- Vous n'êtes clairement pas experte, en effet mademoiselle. Mais je peux vous la brader à 80 florins, et ce sera mon dernier prix.

Milena rit et tend la somme, garde la dague et la cache sous ses vêtements.

-Qui ne tente rien n'a rien.

Elle se retire ensuite.

- Héhéhé, maligne la sorceleuse.

Il lui laissa donc l'arme et son étui, contre la bourse. La saluera poliment et retournera à ses affaires.

Sur sa monture, Jude arrive en compagnie de Rhadamanthe. Il l'attache à un piquet avant de se diriger vers l'intérieur de la boutique, cherchant du regard le maître des lieux.

- Bonjour, nous cherchons à revendre des armes et boucliers récupérés sur le chemin.

- Bonjour...

Le gros barbu accueille Jude. Dès le départ, l'apprenti peut sentir une sorte de doute sur le visage de l'armurier.

- Ah oui, sur le chemin, mais encore ?

Il semble tout de même être plein de bonhomie.

- Un groupe de mercenaire s'est fait attaquer par des loups un peu plus loin au niveau de la porte Est. En revenant d'un contrat j'ai pris le temps de récupérer les armes laissés au sol, tout simplement.

Quatre haches étaient attachés sur la monture de Jude, il la détacha et l'amena à l'homme pour qu'il puisse constater des armes.

Une histoire, qu'elle fut vraie ou non, très peu crédible.

- Hrmpf. On n'a pas tendance à remettre en cause la parole d'un sorceleur, mais c'est une histoire farfelue que vous me contez là.

Il haussa les épaules toutefois.

- Enfin, si un quelconque litige s'amène, vos aînés seront prévenus.

Lui ne pouvant éventuellement qu'y gagner. Lorsque Jude amena les quatre haches de très mauvaise qualité, le barbu fit une moue.

- Ça ne tuerait pas un chevreuil ces "haches"...

Il observa d'assez près : de l'acier. Il ne pouvait même pas faire fondre pour en faire de la matière première. La seule chose possible avec, c'était d'essayer de les reforger en quelque chose de mieux, mais cela aussi était un grand effort pour peut-être pas grand chose...

- 10 florins la hache garçon.

D'un ton catégorique.

- Même pour celle-ci ? Elle semble de plus bonne facture que les trois autres.

Il s'en saisit et brasse l'air avec. Avant de la tendre à l'homme pour qu'il en conclut ce qu'il avait à conclure.

- Personne ne vient acheter une arme moyenne, mon garçon. Elle devra autant être travaillée pour servir à quelque chose.

Il hocha négativement la tête.

- 50 florins les quatre haches semble être un prix plus que raisonnable.

Il lui donne les trois autres comme pour conclure le deal. Un sourire bienveillant sur le visage, tel un vendeur à la sauvette d'Ophir.

Un bref soufflement du nez.

- 45, pas un de plus.

Il glissa l'or sur le comptoir.

- Voyons ! 5 miséreux florins ne feront de mal à personne, j'insiste.

Il joue de la bourse comme attendant le reste.

- À prendre ou à laisser mon garçon.

- Soit ! Bonne journée l'ami.

Il s'en ira, n'ayant pas la tête à plus de négociation. Bourse entre les mains.

Plusieurs grosses bourses de florins en poche, le jeune Isidir s'était rendu à l'armurerie, à la recherche d'une arme qui lui siérait mieux que ces petites épées...

- YO !

Fit-il entrant tout en fracas. Un visage aussi viril que juvénile, et un corps de jeune colosse.

L'armurier sort de sa réserve, il a l'air jeune et dynamique bien que peut-être un peu gringalet pour la profession. Il se dépêche un peu, un sourire au lèvre tandis qu'un chiffon nettoie ses mains, main qu'il tendra par réflexe à Isidir en signe de salutation.

-Salut sorceleur, qu'est-ce que c'est que je peux faire pour que vous servir aujourd'hui ? Vous avez l'air bien énergique dis-donc ! Lui répond-il visiblement enjoué lui aussi.