Une piaule pittoresque

Salazar s'arrêtera dans un coin avant d'arriver à la maison. Il dégaine son épée pour découper son habit contre le froid et le vent. Il coupera cinq large morceaux  de tissu pour en donner chacun à un des garçons et le dernier pour lui.

-On se masque le visage avec ça. Si jamais quelqu'un nous vois... M'enfin  vous êtes sur qu'il est pas chez lui à cette heure-ci ?

Murmure Salazar envers les quatres garçons, méfiant.

- Si lé lô on l’tôbsse! Ctun fils deul pute eul mérite! s’exclama Matanak.

- On pra dmander ne rançon, blagua Riston, qui avait vraisemblablement un fort penchant pour l’humour noir: si jeune, cela n’annonçait rien de bon pour l’avenir.

- Yôra porsone! déclara Jin avec confiance.

Les gosses masquèrent donc leurs visages à la façon des bandits qu’ils étaient. Il ne semblait y avoir personne dans la rue: était-ce le moment?

-Tu reste devant la porte à faire le guet. Mais avant si tu pouvais nous défoncer la porte qui semble déjà presque en ruine se serait le mieux.

Dira t'il envers Matanak tandis qu'il fait signe aux autres d'avancer prudemment en longeant les murs et les coins pour éviter de se faire voir.

Salazar passe rapidement son bras droit devant Matanak pour lui signifier d'arrêter.

-Il est à l'intérieur.

Signifie t'il à tous les garçons présent en murmurant.

-On ne le tue pas. On l’assomme juste compris ? Il est peut-être déjà ivre mort alors il n’y aura peut-être même pas besoin de l’assommer.


Dira t'il en direction de tous les garçons d'un ton sévère. Par ailleurs il essaye de distinguer si la respiration de la personne à l'intérieur semble être la respiration d'un homme qui dort ou qui est inconscient.

- Ivre? Lé trop pov pr alcool. Ibô sô pisse chui sûr ahahahaha!!!

Les vauriens rirent à l’unisson, avant de se taire, se rappellant de la raison de leur présence.

Salazar se concentre donc: la respiration était lente et régulière..

-Bon si je me trompe pas.. il est endormi. Va y ouvre la porte.

Dira t'il a Matanak en se tenant prêt à le suivre immédiatement après.

Alors que Matanak galérait un peu à défoncer la porte, Jin et Roh s’étaient réunis et semblaient comploter: ils firent plusieurs signes de mains, puis se mirent à ricaner...

Matanak fit alors voler la porte d’un puissant coup d’épaule, et, se dévoila alors une salle minuscule et poussiéreuse: un petit garçon chétif et chauve y dormait, à même le sol. Jin et Roh se ruèrent alors dans la maison, se frayant un chemin entre les jambes de Matanak et se mirent à tabasser le pauvre gosse à coups de pieds au visage et aux côtes: du sang commença à couler du nez et du front du pauvre garçon, qui était étendu au sol, inconscient.

Jin et Roh se tournèrent alors vers Salazar, souriants.

- Lé azomé tavu? dirent-ils de façon synchronisée.

Riston et Matanak retinrent difficilement un rire.

- Ben joué euc’ fils deul pute éfaut eul taper! s’exclama joyeusement Matanak.

Salazar observe avec des grand yeux rond la scène visiblement plutôt confus..

-Attendez..C'est un gamin lui aussi ?

Dira t'il en s'approchant de celui qui viens de se faire roué de coups.

-Regarder si il y'a quelque chose de valeurs dans la maison ou une bourse.

- Oué, son mère est ne grosse pute, expliqua Riston.

Le garçon devait être plus jeune que Salazar, avait été roué de coups et était pleins d’hématomes et diverses cicatrices. Il était rachitique: le parfait souffre-douleur.

Matanak faisait donc le guet, alors que les quatre autres fouillaient la maison à la pièce unique: ils trouvèrent quelques vêtements, dont des sous-vêtements féminins, quelques denrées ragoûtantes que les vauriens seront ravis de dérober, et enfin deux florins et six argentins: avec les trois florins donnés à chaque sortie, cela faisait assez pour payer la potion, et ils pourraient se partager les six argentins restants.

Matanak pointa du doigt les sous-vêtements féminins.

- Eheheh...

- Jlô gorde pr moi, tô tô tô cosine! dira Riston, fourrant un bas dans sa poche.

- Fils deul pute rôdi ça..!

Salazar se sentant vraiment mal pour ce qu'il viens de se dérouler se penche vers le gosse au sol et murmure à son oreille d'un ton très bas.

-Je te jure de me racheter. Désolé sincèrement.


Puis il se lève les sourcils froncés et la mine contrarié.

-Bon on part tout de suite. Prenez l'argent et laisser le reste, on risque de se faire remarquer sinon.

Aussitôt dit , aussitôt fait il quitte la maison pour rejoindre la rue.

Alors que Salazar avait eu des paroles bienveillantes, Jin et Roh eux en sortant s’attardèrent sur le corps inconscient du gosse pour planter tour à tour leurs bottes dans l’entrejambe du garçon avec force.

- Veu pô d’un fils d’un fils deul pute!

Riant, ils sortirent tous, suivant les ordres de Salazar, mais le sorceleur remarqua sans soucis que Riston avait gardé ce qu’il avait caché dans sa poche...

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