La bibliothèque

- Tu as beaucoup d'imagination.

Il ne connaissait pas Caseï donc ne pouvait pas réagir quant à la remarque, il préféra simplement ne pas le soulever.

- Peut-être... La réalité est bien plus simple.

Il tourna une page.

- L'Aiguille cherchée dans une botte de foin, alors qu'elle est logée pile dans notre pupille...

S'hasarde-t-il, tournant de nouveau une page, pages qu'il ne faisait que survoler apparemment.

- Toi, as-tu une quelconque idée de ce qu''il s'est passé avec le château ?

- Non. Qu'est ce qu'il s'est passé avec le château ?

- Hm.

Il tourne les pages, encore et encore.

- Oublie.

Il lève les yeux, un peu d'incompréhension dans son regard. Pourquoi lancer un sujet si c'est pour s'en arrêter aux prémices. Il ne répondra pas et poursuivra une lecture, plus ou moins perplexe.

- Là. Cela dit que le pouvoir des spectres fluctue énormément, selon l'émotion, la "quantité" de magie des lieux, la force de l'âme lors de son vivant...

Il s'était arrêté en pointant une ligne de son livre.

- C'est curieux. La manifestation d'un esprit d'ancien sorceleur, juste après les étranges événements de janvier.

Il parlait un peu pour lui même, mais Ichaer pouvait clairement entendre.

- Toi. Tu n'es pas curieux, n'est-ce pas.

- Je suis né par curiosité.

Souligne t'il sans vraiment répondre au garçon. Cela pouvait plus où moins en dire long sur sa pensée mais pour l'heure, il reprit.

- Les étranges événements de janvier, tu fais référence à cette drôle de nuit ?

- Ton père a voulu voir s'il était possible de se reproduire avec un crotale de Nazair ?

Demande-t-il semblant tout ingénu, et fixant bien les yeux rouges de son interlocuteur, si celui-ci avait levé les yeux depuis. Cette parenthèse, mettait la discussion principale en suspens, naturellement.

- À défaut de s'être accouplée avec un Troll de glace comme ta mère l'a visiblement fait.

Répond t'il de manière assurée, il avait posé ses yeux sur l'impertinent. Sans grande animosité cependant, il n'y voyait pas une menace, assurément.

Un petit sourire goguenard se forme au coin des lèvres de Meruem.

- Ce sont des sortes de cousins, ce doit être possible...

Vague-t-il sans s'émouvoir. Curieux que ce sujet vienne jusqu'ici...

- Je parlais de cette nuit, en effet.

Pour finalement revenir à cela, la parenthèse fermée.

- Je vois, donc tout le château était en émoi.

Il ferme son ouvrage.

- Tu dois avoir une idée sur ce qui aurait pu provoquer tout ça.

- C'est... le moins que l'on puisse dire.

L'on aurait put croire que le château était en pleur, si on n'était pas assez lucide pour supposer une sorte de "possession".

- J'ai mes hypothèses, pour ce que cela vaut.

Il clos son livre à son tour.

- Et en l'occurrence...

Il se lève, fait traîner sa dextre jusqu'à récupérer le livre du bout des doigts en quittant la table. Ichaer pouvait deviner que Meruem ne quittait pas simplement la bibliothèque, et qu'il partait avec une idée en tête. Ichaer le suit-il ?

Il posera le livre dans une étagère, puis jettera un œil en arrière vers Ichaer.

- Tu as entendu parler du spectre apparu il y a peu au château ?

Il part pour sortir de la bibliothèque.

- Non, éclaire moi là dessus.

Il se tient à ses côtés tandis qu'ils sortent de la bibliothèque.

- Je n'en sais pas moi même grand chose. Laissons l'intéressé le faire de lui même.

Ils se dirigent au deuxième étage, puis : https://continentem.forumactif.com/t631-la-salle-de-casferd

Entre midi et deux de cette journée là, après avoir appris l’hypothétique visite d’un génie de terre et pour se changer les idées, la curieuse cherchera des informations sur les Djin, Jhin, de terre, ainsi que les fées et les dragons. Son ventre était plein et alimentait sa concentration et ses repères littéraires.

La lectrice était assise dans la diagonale de sa selle, et lorsque ses pieds auraient dû être correctement positionnés, c’est à dire entre les deux pieds, à l’opposée du dossier de la chaise; ceux-ci étaient disposés de part et d’autre d’un seul pied. Son attitude traduisait la pression d’une heure butoir. Pour autant, la jeune fille avait mangé en quelques instants et avait quitté la rivière aux alentours de 10 heures. Selon Poddrick, ils avaient été mobilisés de quatre heure en avance. Pour 13 heures, elle avait sans doute du temps !

- D’ao. Akin Ator, Les Génies. Mémorisa l’érudite.

L’adolescente fit le choix de laisser de côté les génies pour ce concentrer sur le livre de dragon, la menace imminente. Penchée sur le livre, elle était néanmoins prête à partir si le temps lui faisait défaut. Au moins, elle voulait revenir avec des connaissances qui pourraient les aider, quitte à courir par la suite. Elle avait un bon flot de lecture et essayera de récupérer les informations importantes. Le livre sur les « fées » lui étant inconnu était ouvert à côté de celui sur les dragons, et pour être plus performante, elle jonglera. C’était les deux cibles, elle s’y penchera.

Le sujet des dragons étaient éminemment fournis, et paradoxalement très peu pour le concret. En effet, le sujet était intéressant pour les grandes envolées lyriques, ou les récits épiques... Cela dit, Violette était à Kaer Morhen, et ici, on avait de la documentation plus "précise". Ainsi, elle apprendra quelques petits choses sur les dragons, sans trop perdre de temps. Comme par exemple : leur supposée capacité à absorber la magie, et de la manier comme peu de sorciers... Il y a en outre une multitude de types de dragons, les dorés et les noirs, sont dit-on les plus rares, voire des légendes, tandis que les verts sont plus "communs". Une information à relativiser, car "commun" pour un dragon, reste éminemment rare, et il faut souvent s'aventurer loin dans les terres par delà les Monts-Dragons, pour avoir la chance de croiser un véritable dragon. Là-bas d'ailleurs, sévissent d'ailleurs les fameux "chasseurs de dragons". Mais s'ils chassent de vrais dragons, ou des draconides, lointains "cousins" des bêtes légendaires, difficile de dire. Pour la partie du livre qui s'adresse aux sorceleurs : il indique aux chasseurs de monstres, d'éviter au possible, de s'en prendre aux dragons. Non pas par altruisme en vérité, mais tout simplement parce que ce sont des bêtes d'une puissance incroyable, et qu'ils peuvent surprendre par leur force, même le plus aguerris des combattants. Enfin, il est aussi commenté, que les dragons n'ennuient rarement voire jamais les humains, ils vivent trop loin des civilisations, et même, ne portent aucune attention aux Hommes en général. D'autant de raisons de laisser les dragons tranquille, n'est-ce pas ?

Violette cherchait-elle une information particulière à ce sujet ? C'est éminemment documenté.

"Légendes et contes de fée" par Flourens Delannoy, un lettré de Vicovaro, était le livre censé aider Violette au sujet des fées. Dans l'usé ouvrage cependant, elle se rendit compte qu'il y avait d'innombrables histoires, sur pleins de sujets, centrés sur les sorceleurs, mais pas celui qu'elle cherchait. En survolant quelques dizaines de pages toutefois, elle finit par revoir le terme "fée", utilisé en dehors de l'expression "conte de fée, et c'était dans le passage d'une courte histoire :

... C'est alors que la fée dit au sorceleur : “Écoute mon conseil que voici : chausse des chaussures d'acier, munis-toi d'un bâton de fer. Puis marche jusqu'au bout du monde, sers-toi de ton bâton pour sonder la terre devant toi ; liquéfie-la de tes larmes. Va par l'eu et par le feu, ne t'arrête-pas en chemin, ne regarde pas derrière toi. Et lorsque tes chaussures seront élimées, que ton bâton sera émoussé, lorsque le vent et la chaleur auront à ce point asséché tes yeux qu'aucune larme ne pourra plus s'en écouler, il se peut qu'alors tu trouves au bout du monde ce que tu cherches et que tu chéries…”
Et le sorceleur s'en alla, par l'eau et par le feu, sans regarder derrière lui. Cependant, il ne chaussa pas de chaussures d'acier, ne se munit pas d'un bâton de fer. Il se contenta de prendre avec lui son épée de sorceleur. Il n'écouta pas les paroles de la fée. Et il fit bien, car c'était une fée malveillante.

Ce qui en disait bien peu, car on ne savait même pas vraiment ce qu'étaient les fées... Sinon que c'était des petits êtres malins, parfois malveillants, et parfois pas (l'auteur précisait que la fée de son histoire était malveillante, l'étaient-elles toutes alors) ? Violette apprendra tout de même en continuant un peu sa lecture, que les fées sont décrites comme des petits êtres ressemblant à des humains, mais avec de plus grands yeux, des cheveux de toutes les couleurs, des corps lumineux, mais surtout : de mystérieux pouvoirs. Elles sont en outre, au même titre que les dragons, voire pis, des êtres extrêmement rares, légendaires, peut-être même tout simplement sortis de l'imaginaire de certains hommes ? Car il y aussi un autre être, la fée mamoune, qui est une sorte d'étrange rongeur, mais cette créature n'a rien de légendaire ou de mystique, et est relativement commune.

Ce visage grimaçait. Les autres savaient-t-ils tous cela ? Salazar, Lynos.. et Alban qui jugeait stupide son dernier pass-muraille. Qu’en était-il de cette quête ? Les dragons absorbaient et maniaient la magie. En était-il de même pour les signes alors ? De son rang novice, la distinction malhabile de signes et le thème général de magie la perturbait. Surtout dans des cas comme ceux ci. Pourtant leur signes étaient dû à une mutation, en rien de magique, d’une technique. Eux c’était pour s’adapter et survivre.. comme les dragons devaient survivre aux chasseurs dont faisaient partie, des mages ?

Violette chercha plus précisément le genre d’artefact que gardaient les dragons, ou vouivres, et si hormis les œufs ils gardaient donc bien d’autres choses.

Si les fées n’étaient que vaguement mentionnées, l’inconstance manichéen de celles-ci ne lui plaisait pas. Et si la leur voulait seulement se débarrasser d’eux, vouant une haine aux sorceleurs, où il n’y avait rien à récupérer ?

- Des mystérieux pouvoirs, dans une baguette ?

Si ça existait, il y avait de toute façon des différences avec les mages, les sorceleurs, et les fées. Peut être avaient-elles bien des baguettes. En outre, les dragons étaient à leur tour à part entière et utilisaient leur propres igni - dans le sens commun -. Alors, qu’elles étaient leur « magie » soit disant absorbée et absorbable ? C’était le cas de ces vouivres ? De quoi les sorceleurs devraient-ils craindre en d’autres offensives ?

- Pourquoi garderaient ils une "baguette" de fée si cette dernière n'était pas allé exprès dans leur grotte ?

Violette voyait mal un futile bout de bois être gardé tel un œuf dans de grosses pattes de ces géantes créatures qui auraient facilement pu l'écraser, à moins que la magie renfermée soit si puissante que dans une enveloppe pareille elle ne puisse être soutirée ? Si des chasseurs de dragons venaient piller la demeure de dragons, pourquoi leur fée n'aurait pas fait la même chose, de manière volontaire ? Aurait-elle troquée sa magie contre autre chose de plus puissant, qui au final n'était pas au même niveau, et la poussait à récupérer son "bien" ? La rousse ne pouvait que spéculer. Les baguettes n'étaient pas même mentionnée, ça sentait le traquenard à plein nez. Poddrick croyait aux baguettes puisqu'il avait avancé ce détail, donné par Salazar et Caseï. Notre penseuse s'orienta un bref instant sur Valaar. Il avait d'autre sorceleurs a fouetter.. qui lui restait-il ? Eadwacer bien évidement.

Elle se leva facilement de sa chaise, et fit un tas avec les livres qui furent aisément remis à leur place. En suite, la pupille de Kaer descendra pour rejoindre la rivière, si rien ne la retenait, bien sûr.