Quelque part sur les routes...

Sous le ciel d'un grand été, qu'il fut noir voilé par Nyx, ou bleu éclairé par Helios, des hommes et des femmes parcouraient les terres du grand Continent, moissonnant par grâce les presque-défunts, ou arrachant les plus que vivants, des bras crispés de leurs mères. Le monde pleurait sang de tout part, mais une seule force se dressait. Ainsi, en leurs seins profonds, tous savaient qu'un enfant sacrifié, était un monde quelque peu sauvé...

Au nord d'Aedirn et du "territoire des elfes", au sud de Kaedwen, un petit village du nom d'Eestrai se dressait seul contre les malheurs et tragédies de ce monde. Mais seul on ne fait rien, et à l'aide des nombreux mutants jalonnant les sentiers forestiers contre quelques florins, que le hameau de chasseurs subsiste encore à ce jour. Jorah fut de ce nombre, il y a quelques années de cela, mais des pauvres ce ne fut pas de l'argent qu'il demanda, mais ce qu'ils possédaient sans en avoir le savoir : un enfant à naître. Ainsi, c'est durant une journée de Juin, douze étés plus tard, que le loup brun s'y rendit de nouveau; pas pour trancher des monstres car il n'en trouva guère, mais pour emmener son dû, et l'élever en chasseur, mais non en chasseur de biche comme fut la proie du petit Lucien, durant la traditionnelle cérémonie du village, mais bien en chasseur des grotesques créatures jonchant les terres du Continent et au-delà. Une nuit au village, à la belle étoile après l'intrigante fête des habitants des lieux, Jorah repartait avec une quarantaine de kilogrammes de plus sur son destrier. Deux semaines de route, direction Kaer Morhen.

Montés sur un imposant cheval, deux individus arrivèrent, parmi les derniers: un homme aux cheveux grèges et aux yeux verts, son visage masqué, et un petit garçon roux, son œil gauche orné d’une balafre.

Le rouquin se nommait Hervis Cross, et arrivait fraîchement d’Oxenfurt. Il avait été trouvé là par son ”sauveur” ou son ”tueur” par un malheureux hasard: un étrange contrat, parlant d’une créature volant la nourriture dans une cave... Cette créature se trouvait être ce pauvre garçon, sûrement abandonné par ses parents, survivant de petits larcins. En voyant que ce pour quoi il avait été engagé était un simple enfant, et, sûrement par bonté, pitié, ou juste pour ne pas repartir sans rien, il aura décidé d’abattre l’épée de la Providence sur le front du jeune garçon: il l’attrapa et le monta sur son cheval, qu’il le veuille ou non à vrai dire.

Après plusieurs semaines de route durant lesquelles Hervis aura pu aisément remarquer que le Sorceleur n’était pas très aimable (il ne s’était même pas présenté) ils arrivèrent enfin à destination: Hervis serait bientôt - s’il survivait - amené à se lancer lui aussi sur la Voie...

Quelque part en Lyria, dans le petit village de Rastburg, s'était retrouvée la sorceleuse une nuit par hasard. Alors qu'elle n'était que de passage cette journée là, il y a environ 12 ans, la jeune sorceleuse de l'époque s'était retrouvée dans une bien belle panade. Un paysan éloigné de son bourbi l'avait interpellée alors qu'elle repartait sur les routes, complètement soûle et éméchée. Une créature menaçait leur ferme à quelques lieues de là, une ferme isolée et en proie aux intempéries. L'homme ne voulait pas abandonner cet héritage familial, et avait promis n'importe quoi en échange de l'aide de la belle femme. Hildegarde avait bien sûr accepté, et si la suite fut un incertaine: les seuls stigmates restant du combat ayant eu lieu étant une flaque de sang et un cadavre réduit en cendres, le paysan la remercia grâcement. Voyant qu'il était malheureusement sans le sou, sans rien, la femme invoqua le droit de surprise: ce fut la raison de sa présence aujourd'hui.

En effet, sous le voile de la nuit étoilée, la belle skelliger transportait un jeune garçon nommé Eikas, souriante. Une nouvelle aventure commençait pour lui -pour peu qu'il survive- il ne restait plus qu'à espérer qu'il s'en sorte !

Contrairement à ses premiers protégés, Ithline était seule lorsqu'elle découvrit celui de cet été. Elle se permettait quelques chasses, quelques contrats, hors de ses obligations à l'armée, lorsqu'elle découvrit un petit garçon dans un village voisin de la cité Tarnhann. "Petit garçon" serait minimiser la grandeur de sa témérité, et les raisons qui poussèrent un oeil de mutant, à penser que le concerné avait des chances de survivre à la terrible épreuve des herbes. C'est dans un cadre plutôt serein qu'elle le rencontrait, c'est ainsi qu'Ithline demanda au jeune homme, s'il voulait devenir un héros, une vie éventuellement glorieuse en tant que chasseurs de monstres, contre quelques petits sacrifices ?... Salazar accepta, et la jeune capitaine le prit sous son aile, avant d'aller récupérer maintes choses, qu'elle devait pour la forteresse comme promis à son mage en chef. Ainsi, un chemin de plusieurs semaine débutait, et la première destination était le Pont Blanc, pour Kaer Morhen en dernière.

Un sorceleur bien peu loquace venait cette nuit amener son premier, et sûrement son dernier enfant surprise. Du moins, bien que ce mot ne soit pas adéquat. Au cours d'un voyage au sud du continent, au beau milieu du Nilfgaard, Josef Sutcliff s'était retrouvé dans une auberge dévastée. Sentant l'apanage de la peur se répandre dans le bois pourri par le sang et les flammes, le sorceleur n'y trouva que mort et désolation. Ce spectacle morbide, comme il en avait tant vu au cours de sa vie, était l'oeuvre d'un vampire. Cette attaque avait été si violente et dévastatrice qu'elle était sûrement l'oeuvre d'un katakan. Et alors que, sans aucun espoir de trouver un seul souffle de vie, le sorceleur s'était résigné à s'en aller, le battement d'un petit coeur avait résonné en ses oreilles. Dans le coin de la pièce, entre une pile de cadavres, se trouvait un enfant couvert de sang. Un jeune homme lambda, loin d'être un candidat pour devenir sorceleur de prime abord. Mais Josef, de sa grande sagacité, avait vu en lui une potentielle recrue formidable. Un enfant comme lui, victime de la sauvagerie d'un suceur de sang et devenu orphelin. Comme si, étrangement, l'histoire se répétait... c'est ainsi que le chasseur de vampires vêtu de noir emmena avec lui l'enfant vers un avenir meilleur, pour la première fois de sa longue vie. Devenir sorceleur était loin d'être de tout repos, et ne promettait pas non plus à un avenir radieux. Mais que donner de plus à un enfant brisé, animé par une rage de vaincre ? Josef ne le savait que trop bien. Le jeune Maximillian était promis à une vie sanglante.

Peu ou prou à l'heure donnée, les différents groupes éparpillés sur le Continent, arrivèrent au point nommé. La plupart des enfants venaient de voyager sur des semaines durant, ils étaient éreintés, mais les sorceleurs les avaient bien nourris, de champignons et d'herbes étranges certes, mais bien nourris, mieux qu'ils ne le furent jamais auparavant...

Le lever du soleil était proche, et les yeux des enfants pouvaient voir que les attendaient : un amas de calèches, de chevaux, et d'hommes tout de capes noires habillés. Sans plus de cérémonies, ou d'explications, les enfants furent descendus de leurs destriers, et poussés à monter dans les voitures.

Hervis, Lucien, Salazar et Maximilian dans la première calèche : https://continentem.forumactif.com/t519-caleche-numero-un

Eikas, Chelsy, dans la deuxième : https://continentem.forumactif.com/t520-caleche-numero-deux

Derrière les deux calèches sur un destrier marron, Ichaer suivait le cortège sans grande hâte, laissant trainer les sabots de son équidé sur le chemin boueux et escarpé qui menait à Kaer Morhen. De long cheveux ballants, noir comme le charbon arpentaient les joues sinueuses du protagoniste. Visage à la fois terne et livide malgré les traits fins qui le compose. L'adolescent au regard pourpre semblait indéchiffrable et la raison de son aparté au près de la meute de sorceleurs et de futurs sorceleurs était connu seulement des vétérans les escortant.

Il était très simple de dire qu'Æmilius n'était jamais à l'heure pour les rendez-vous importants, et pour cause: c'était tout à fait vrai. La nuit sombre était tombée depuis quelques heures maintenant lorsque le bruit d'un énième cheval se fit audible: au trot, le jeune sorceleur amenait "une victime" de plus si on pouvait l'appelait ainsi. Car le terme n'était peut être inadéquat au vue de son ancienne situation, esclave d'une population quelconques de vampires, seul ses croyances et sa foi en son dieu lui avait permis de tenir le coup jusqu'à cette fameuse soirée. Un appel de l'être au dessus ? Une volonté réelle d'en terminer ? Nul le saura jamais mais dans ses envies de mettre fin à jours elle et ses geôliers, un signe du destin apparu, bravant les flammes que la jeune enfant avait allumé, Æmilius la trouva souriante. Elle souriait alors que son corps pleurait, pleurait des lambeaux de peaux, pleurait de sa condition dont elle venait de s'arracher. Car le jeune sorceleur la prit et l’emmena avec lui.

Une bête apeurée, craignant sans doute de devoir subir à nouveaux les mêmes tourments mais avec d'autres personnes, voilà ce qu'elle devait craindre de lui et surement expliquer sa réaction lors de leur trajet mais le temps fit un peu de son œuvre et elle s'adapta, à l'homme qui en échange lui transmit certaines notions et certains savoirs. L'heure était venue ...

Quelque part sur les routes...

Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...

Re: Quelque part sur les routes...